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La Presse
3 days ago
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Refroidir les nuages (de données) avec l'eau du fleuve
Michael Garcia, gestionnaire du centre de données d'OVHcloud à Beauharnois, se déplace dans une allée de serveurs. Refroidir les nuages (de données) avec l'eau du fleuve Plutôt que l'air climatisé, c'est l'eau du fleuve Saint-Laurent qui refroidit les serveurs du centre de données d'OVHcloud à Beauharnois, en Montérégie. La Presse l'a visité pour démystifier le fonctionnement d'une technologie alliant deux ennemis naturels : eau et électronique. « J'aimerais que les gens comprennent que le nuage, c'est très physique », lance d'emblée Isabelle Paiement, directrice du site. Ici, à Beauharnois, l'immatériel devient matériel : on y trouve près de 90 000 serveurs qui bourdonnent sans arrêt, et on ambitionne d'en accueillir jusqu'à 360 000 d'ici 10 ans. C'est énorme, même à l'échelle mondiale. Énorme en superficie, avec 10 000 mètres carrés, mais aussi énorme en besoins énergétiques. Traditionnellement, on emploie l'air climatisé pour refroidir les serveurs, processus très coûteux en électricité et dégageant beaucoup de gaz à effet de serre. Pas ici. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE L'eau circule à même les serveurs dans ce module de cuivre monté sur place à Beauharnois. « À l'époque où l'on a commencé à le faire, on nous regardait un peu bizarrement. Mettre de l'eau sur des serveurs, l'idée n'est pas intuitive », raconte Guillaume Gilbert, directeur des communications d'OVHcloud. Environ 70 % des besoins en refroidissement sont comblés par l'eau. Cette méthode gagne tranquillement du terrain dans le monde de l'infonuagique, bien qu'elle demeure marginale. Révolution liquide De l'extérieur, le centre de données de la multinationale française a des allures de prison avec sa clôture d'une douzaine de pieds bordée de barbelés. Pour y entrer, les journalistes doivent décliner leur identité, être pris en photo, puis pesés, sécurité oblige. « Mettez des bouchons. Des serveurs, ça fait du bruit », prévient Isabelle Paiement, avant même d'entrer dans la salle de serveurs. Elle avait raison : le vrombissement régulier de ce véritable « organisme vivant », comme aime l'appeler le gestionnaire du centre, Michael Garcia, est impressionnant. Depuis les interminables rangées où des dizaines de milliers de serveurs – rappelant des boîtes à pizza – sont empilés les uns sur les autres jusqu'au plafond, un élément incongru sort du lot : des fils rouges et bleus en plastique connectés à même les serveurs. « Les tubes bleus acheminent l'eau froide de la cuve vers les serveurs. Les rouges sortent l'eau réchauffée », explique Michael Garcia. « C'est ce qu'on appelle le refroidissement à l'eau », renchérit sa collègue Isabelle Paiement. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Michael Garcia, gestionnaire du centre de données, discute avec un employé aux abords d'une des cuves d'eau intérieures. Autrement dit, ces tubes en plastique acheminent une eau à une température de 20 °C directement sur les serveurs. Résultat : le contact presque direct refroidit l'appareil. Attention : l'eau ne circule pas partout sur le matériel informatique, mais bien dans un module en cuivre installé sur le processeur, la partie dégageant le plus de chaleur. Ainsi, plutôt que de refroidir l'ensemble de la salle comme dans un centre fonctionnant à l'air climatisé, les efforts sont plutôt concentrés au point chaud, c'est-à-dire à même le cœur du serveur. Et c'est la circulation rapide de l'eau qui fait tout le travail. Pourquoi l'eau et non pas l'air ? Imaginez que vous vous brûlez le bout du doigt. Si vous le plongez dans l'eau froide, il se refroidira plus vite que si vous l'exposez à l'air frais extérieur, et ce, même si l'air est plus frais que l'eau. C'est le même principe pour les serveurs. L'eau est plus efficace. « L'équivalent d'un petit verre d'eau refroidit un serveur pendant 10 heures », illustre Michael Garcia. Le tout se fait en boucle fermée, c'est-à-dire en réutilisant la même eau qui est réchauffée par les serveurs, puis refroidie à l'extérieur du bâtiment. En tout et partout, le centre de données est de 30 à 40 fois moins gourmand en énergie que la moyenne. Dans la dernière année, les 78 centres de données sur le sol québécois ont consommé 150 mégawatts, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 60 000 résidences. Avec une consommation de 9 mégawatts, le centre de Beauharnois est peu gourmand, compte tenu de sa grande taille. Des centres qui hébergent autant de serveurs, ailleurs dans le monde, consomment beaucoup plus d'énergie. Le froid québécois rentabilisé D'une tour de contrôle, des murs d'écrans affichent en temps réel l'état du réseau et la température de chaque serveur. Tout est surveillé au degré près et la moindre anomalie est signalée au duo de techniciens qui veille nuit et jour au bon fonctionnement du site. Le choix de Beauharnois pour un centre de données n'est pas anodin et se résume en trois mots : emplacement, climat, hydroélectricité. La multinationale française s'est installée dans l'ancienne aluminerie de Rio Tinto, à deux pas de la centrale hydroélectrique et aux abords du fleuve Saint-Laurent, précisément pour ces raisons. La proximité de la centrale de Beauharnois, à quelques centaines de mètres, est un avantage non négligeable. Le site est alimenté par deux lignes électriques directes. Douze immenses génératrices assurent aussi un filet de sécurité, puisque le centre de données ne peut jamais arrêter de rouler. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La centrale hydroélectrique de Beauharnois, à quelques centaines de mètres du centre de données d'OVHcloud Outre le refroidissement à l'eau, le reste des besoins énergétiques du centre sont comblés par l'air ambiant. Aucun air climatisé n'est nécessaire, même l'été. Une rareté dans ce genre d'installation. Le climat québécois, froid et humide, est un précieux allié pour le refroidissement des données. À Beauharnois, la température moyenne annuelle est d'environ 6 °C, selon le ministère de l'Environnement. « Sans air climatisé, on divise la facture énergétique en deux », affirme Michael Garcia. D'où l'intérêt grandissant de plusieurs entreprises d'hébergement de données pour cette technologie, qui allie protection de l'environnement et économies.


Le Parisien
6 days ago
- Politics
- Le Parisien
Proies
C'est devenu un réflexe. Les femmes jeunes et moins jeunes surveillent leur verre lorsqu'elles sortent en soirée ou même dans un bar. Elles ne rentrent plus jamais seules en cas de malaise inexpliqué. Les groupes de copines ont mis au point des stratagèmes pour éviter les pièges . Si l'une d'elles va aux toilettes, les autres gardent un œil sur sa boisson pour éviter qu'un inconnu, un voisin de table voire l'un des serveurs n'y versent un produit du type GHB . L'acronyme d'acide gamma-hydroxybutyrique nous est désormais tristement familier. Il est le symbole de ces drogues du violeur, mais il est loin d'être unique dans son genre. L' affaire Pelicot qui offrait sa femme chimiquement endormie à des hommes recrutés sur les réseaux sociaux n'y est pas étrangère. Cinquante et un accusés ont été renvoyés devant le tribunal. Ils ont tous été condamnés . Au-delà de la vérité judiciaire, cette sordide histoire a donné lieu à un débat de société qui a largement dépassé nos frontières. Ces violeurs ou agresseurs sexuels réduisant leurs victimes à l'état de poupées de chiffon appartiennent-ils à une catégorie particulière ou non.


Le Figaro
08-07-2025
- Le Figaro
«Stop Killing Games» : plus d'un million d'Européens dénoncent «l'obsolescence programmée» des jeux vidéo
Un bras de fer s'engage entre les joueurs et les éditeurs, accusés de couper leurs serveurs et de tuer leurs productions, qui deviennent alors inutilisables après seulement quelques années. Et ce, alors que les consommateurs les ont achetés. Acheter un jeu vidéo et ne plus pouvoir s'en servir quelques années plus tard ? Cette situation rencontrée par de nombreux joueurs suscite désormais une levée de boucliers. Lancée pour mettre fin à cette pratique, une pétition en ligne, «Stop Killing Games», appelle à mettre fin à cette «forme d'obsolescence programmée». Et souhaite faire évoluer la législation, à l'échelle européenne, pour protéger les consommateurs. À découvrir PODCAST - Écoutez le dernier épisode de notre série Questions Tech Tout commence en mars 2024, lorsque Ubisoft annonce la fin des serveurs du jeu de course automobile The Crew, dix ans après son lancement. De quoi laisser les joueurs sur le carreau. Excédé par cette annonce, l'activiste Ross Scott lance la pétition afin de construire une initiative citoyenne pour introduire une nouvelle loi dans l'Union européenne contre les éditeurs de jeux vidéo. «Un nombre croissant de jeux vidéo sont désormais conçus pour dépendre d'un serveur contrôlé par l'éditeur afin que le jeu puisse fonctionner. C'est une sorte de soutien vital pour le jeu. Lorsque l'éditeur décide d'éteindre ce serveur, il coupe essentiellement ce soutien vital au jeu, le rendant totalement inutilisable pour tous les clients», explique le groupe. Et d'ajouter que «la pratique d'un vendeur détruisant un produit que quelqu'un a déjà payé représente une attaque radicale sur les droits des consommateurs et même sur le concept de propriété lui-même». Publicité Quelques mois plus tard, la pétition a réuni plus de 1,26 million de signatures. Elle appelle notamment à pénaliser les éditeurs de jeux vidéo «pour la destruction des exemplaires de jeux qu'elles ont vendus à leurs clients», ainsi qu'à s'organiser pour «permettre aux clients de conserver leurs jeux dans ne serait-ce qu'un pays», y compris après la fin du support du jeu. Le recueil des signatures se terminera le 31 juillet prochain. Objectif : parvenir à mettre en œuvre une «initiative citoyenne européenne», massivement soutenue, afin d'alerter la Commission européenne sur ce sujet. Le cas échéant, Bruxelles pourrait choisir de prendre ce dossier en main, et de légiférer dessus. «Désinstaller le produit» Cette initiative n'est toutefois pas du goût des géants du jeu vidéo. Dans un communiqué diffusé le 4 juillet, Video Games Europe, un groupe d'intérêts qui représente la filière, estime qu'une obligation légale de maintenir les jeux en ligne serait contre-productive. L'organisation pointe la création de serveurs non officiels pour faire perdurer les jeux, qui entraîneraient de la triche, du contenu illicite ou encore des coûts techniques élevés. À cela s'ajouteraient un frein à l'innovation et une atteinte à l'image de marque et des droits d'auteur. Les éditeurs, eux, ne semblent pas décidés à changer leur politique. Dans les conditions générales d'Ubisoft, qui datent de janvier 2023, il est ainsi inscrit que, dans le cas où l'éditeur cesse «de proposer le produit et/ou d'en assurer l'assistance», l'utilisateur doit «immédiatement désinstaller le produit et détruire toutes les copies de celui-ci», alors même que les jeux vidéo coûtent de plus en plus cher à l'achat. Aucune contrepartie n'est proposée à l'acheteur, qui n'a plus qu'à jeter son jeu ou le mettre dans un placard. Ubisoft n'est pas le seul à avoir de telles conditions d'utilisation, à l'instar de Rockstar Games, Sega ou encore Electronic Arts. Ce dernier a par ailleurs déjà annoncé la fin des serveurs du jeu Anthem pour la mi-janvier 2026, après six ans d'exploitation. Reste à voir si les instances de l'Union européenne s'attaqueront aux éditeurs, déjà en crise depuis plusieurs mois.