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3 days ago
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Pour apprivoiser la visite chez le dentiste, à petits pas
Pour apprivoiser la visite chez le dentiste, à petits pas À 5 ans, Sasha a vécu un traumatisme lors d'une visite chez le dentiste. Sa mère, Élise Crevier, préfère ne pas s'étendre sur les détails, mais les conséquences de cette intervention se sont révélées préoccupantes. Sasha est née avec une mutation génétique qui s'exprime chez elle par une déficience intellectuelle sévère. Elle ne parle pas et demeure très peu autonome. PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE Élise Crevier Après ce traumatisme, elle est devenue insoignable. On ne pouvait plus lui brosser les dents. On ne pouvait même plus aller chez le médecin. Aussitôt qu'elle voyait des appareils, des gens avec des masques, elle paniquait. Complètement. Élise Crevier, gestionnaire en entreprise. Le temps n'a pas vraiment arrangé les choses. Un jour d'hiver, alors que Sasha avait une carie, la dentiste a dû sortir de la clinique pour vérifier la bouche de l'enfant. Sasha refusait d'entrer. La carie a été réparée sous anesthésie générale. Élise Crevier en est venue à s'inquiéter pour l'avenir de sa fille, qui grandissait, mais refusait toujours d'être soignée (parfois avec vigueur). Il lui fallait trouver un moyen de la désensibiliser. Une approche qui a porté ses fruits Après avoir sollicité plusieurs cliniques, qui lui répondaient ne pas avoir l'expertise pour travailler avec des enfants comme Sasha, Élise Crevier a trouvé la clinique Spectrum, qui a accepté de relever le défi. Pendant un an et demi, une intervenante est venue chaque semaine à la maison. En parallèle, Élise et Sasha jouaient chaque jour au dentiste. On avait une chaise de plage dans le salon, pour imiter le fauteuil de dentiste. Dentifrice, brosse à dents, soie dentaire, miroir… On augmentait le nombre de secondes graduellement. Petit pas par petit pas. Élise Crevier Mère et fille ont même visité des bureaux de dentiste, près de la maison. Juste pour regarder, pour explorer. « Quand Sasha me tirait et me faisait signe : 'fini, fini', on repartait. » PHOTO FOURNIE PAR ÉLISE CREVIER Élise et Sasha, à la clinique Sourires solidaires La patience d'Élise Crevier a porté ses fruits. Il y a deux ans, à l'âge de 14 ans, Sasha était fin prête. Élise Crevier a choisi la clinique Sourires solidaires, à Laval, une clinique communautaire œuvrant auprès des enfants vulnérables et des enfants à besoins particuliers. « La dernière fois, Tasnim a réussi à faire tout l'examen de Sasha », dit fièrement Élise Crevier, rencontrée à la clinique Sourires solidaires, en début d'été, en compagnie de la Dre Tasnim Alami-Laroussi, dentiste et cofondatrice de l'organisme. Un guide pour donner au suivant Parce qu'elle n'est pas le seul parent à devoir composer avec le refus d'un enfant à se faire soigner, Élise Crevier a eu envie de donner au suivant. Ça tombe bien : l'équipe de Sourires solidaires avait aussi en tête de rassembler des stratégies, pour les parents. « En clinique, on est content quand on réussit à faire le soin, mais si, à la maison, l'enfant refuse de se faire brosser les dents, on ne règle pas le problème à la racine », souligne la Dre Tasnim Alami-Laroussi. Élise Crevier et l'équipe de Sourires solidaires ont donc lancé récemment le guide Les petits pas de Sasha, dont le but est de favoriser l'acclimatation des enfants aux soins dentaires. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 0:17 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. Le guide, offert gratuitement en ligne, est destiné à la fois aux parents et aux professionnels, et peut servir aux enfants à besoins particuliers, mais aussi aux enfants anxieux et aux tout-petits qui en sont à leur premier rendez-vous chez le dentiste. La méthode se nomme DÉTÉ (découverte, éducation, tour de rôle, exécution) et comprend six exercices (brosse à dents, dentifrice, soie dentaire, brosse à dents électrique, miroir, radiographie), très bien expliqués. Le site web propose aussi une foule de ressources ainsi qu'un formulaire à remplir avant la visite chez le dentiste, pour documenter les défis actuels de l'enfant et les stratégies aidantes. Les dentistes de proximité qui ont envie de travailler avec cette clientèle peuvent s'en servir. Consultez le site Les petits pas de Sasha « Les enfants avec un trouble du spectre de l'autisme, des déficiences intellectuelles, des troubles d'anxiété graves ou un trouble déficitaire de l'attention ont souvent en commun l'anxiété. L'idée, c'est donc de les préparer, et aussi de rester toujours dans le positif », explique la Dre Tasnim Alami-Laroussi. « Et il y a aussi tout l'aspect humain, renchérit Élise Crevier, c'est-à-dire respecter le rythme de l'enfant. » Grâce à diverses sources de financement (revenus, subventions, philanthropie, commandites), Sourires solidaires peut compter sur une ergothérapeute, des éducatrices, un centre éducatif, une salle de repos… Comment une clinique dentaire de proximité habituelle peut-elle tirer son épingle du jeu ? Selon la Dre Tasnim Alami-Laroussi, pour la majorité des patients à besoins particuliers, de petites adaptations suffisent à rendre le soin plus agréable, mieux adapté. « Une couverture sur une chaise, un toutou lourd, une balle antistress, des lumières tamisées, des pictogrammes… » PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE La Dre Tasnim Alami-Laroussi Sourires solidaires est aussi un milieu de stage pour les étudiants en médecine dentaire et transmet volontiers son expertise aux cliniques intéressées. « Quand Sasha a vu la couverture douce, sur la chaise, ça a fait la différence », ajoute Élise Crevier. La Dre Tasnim Alami-Laroussi aimerait que l'État reconnaisse la désensibilisation comme un code qui pourrait être facturé à la Régie de l'assurance maladie du Québec, pour favoriser les rendez-vous prolongés avec les enfants à besoins particuliers.


La Presse
4 days ago
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100 % couvert, mais pas 100 % gratuit
Au Québec seulement, on estime que 3 millions de personnes sont admissibles au Régime canadien de soins dentaires. Une bonne idée mal expliquée. C'est ainsi qu'on pourrait résumer le Régime canadien de soins dentaires (RCSD). De nombreux assurés ont compris qu'ils n'auraient pas un sou à verser pour un plombage ou une nouvelle prothèse. Mais en réalité, ce n'est pas gratuit. Même quand le service est couvert à 100 %. Depuis environ deux mois, tous les Canadiens – peu importe leur âge – sont couverts par une assurance dentaire. Soit par le privé, soit par le régime public. Au Québec seulement, on estime que 3 millions de personnes sont admissibles. Pour tous ceux qui n'avaient pas les moyens d'obtenir des soins dentaires ou de nouvelles prothèses, ce régime est une vraie bénédiction. Le hic, c'est que la couverture offerte provoque de la confusion. Tout ça parce que les lettres d'Ottawa n'étaient pas assez détaillées. Résultat, elles ont induit des assurés en erreur. Tellement qu'alors que je sortais de chez mon dentiste, il y a quelques jours, la réceptionniste m'a fortement suggéré d'écrire une chronique sur le RCSD. Elle n'en peut plus d'expliquer aux patients assurés qu'ils devront sortir leur carte de crédit ou de débit. Même s'ils sont couverts à 100 %, en théorie, par le régime public. J'ai contacté trois autres cliniques dentaires. Leurs réceptionnistes m'ont toutes raconté la même chose : les clients ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer une partie de la facture. « C'est toujours une surprise, m'a dit Catherine. Il faut expliquer et réexpliquer. Il y a beaucoup de patients qui sont fâchés. » Bref, l'assurance dentaire ne fonctionne pas comme l'assurance maladie. Ceux qui croient l'inverse ne peuvent pas être blâmés. Santé Canada, quand ils ont fait la première communication, ça disait que c'était gratuit. Qu'il n'y avait pas de frais. C'est ça que les gens ont compris au début. Et il y a encore des gens qui croient ça. La Dre Marie-Claude Desjardins, présidente de l'Association des chirurgiens dentistes du Québec Le « problème de communications » se fait évidemment sentir d'un océan à l'autre, se désole Aaron Burry, DG de l'Association dentaire canadienne. « On entend ça toute la journée, de tous les cabinets au Canada. Ils passent en moyenne entre 30 et 40 minutes par patient pour expliquer que ce n'est pas 100 % gratuit. » Même si c'était deux fois plus court, ce serait encore beaucoup. Surtout dans le contexte où la clientèle est beaucoup plus nombreuse. Ce n'est pas différent pour les denturologistes. En fait, c'est peut-être même pire parce que les aînés – plus nombreux à avoir des prothèses dentaires – ont été les premiers à adhérer au régime, au moment où il était inconnu. « Les patients nous obstinent. Ils nous disent que c'est écrit 100 % sur leur carte [de membre]. Il faut toujours se justifier, c'est lourd », m'a confié la denturologiste Linda Gaudreault, qui possède un cabinet à Chicoutimi-Nord. Pas moins de 95 % de ses clients sont assurés par le public, ce qui lui demande un temps fou. « J'ai pris trois semaines de vacances parce que j'étais au bout du rouleau et je pense revenir à quatre jours. » En réalité, le régime couvre jusqu'à 100 % des frais admissibles, selon vos revenus familiaux. Le mot « admissible », ici, change tout. Ottawa a établi une grille tarifaire pour chaque service couvert : examen, radiographie, anesthésie, dentier, couronne… Mais les dentistes utilisent une autre liste avec des prix plus élevés. « Nous, ce qu'on dit, c'est que la facture peut être couverte jusqu'à 80 % », raconte la Dre Desjardins. En d'autres mots, l'écart – de 20 % en moyenne – sort directement des poches du patient assuré à 100 %. Pour deux prothèses, par exemple, la facture peut grimper à 800 $ ou même 1000 $ selon les régions du Québec. L'autre problème, avec le régime public, ce sont les réponses surprises. Au privé, la liste de ce qui est couvert est détaillée. C'est noir ou blanc. Avec le RCSD, « 50 % du temps c'est refusé, ce n'est pas couvert, mais les raisons ne sont pas toujours claires », rapporte Aaron Burry. Santé Canada a affirmé à Radio-Canada que 52 % des demandes qui nécessitaient une préautorisation avaient été rejetées entre novembre 2024 et juin 2025. Pourtant, la liste des documents et des radiographies devant être soumis à l'assureur (Sun Life) pour une préapprobation du devis est longue. Trop, au goût des professionnels. Il faut tout justifier comme jamais ! C'est pas compliqué : on s'est transformés en agents d'assurance. Linda Gaudreault, denturologiste Les dentistes ont réussi à faire alléger leur fardeau, mais ils souhaitent encore des améliorations. L'incompréhension des patients, la paperasse à gérer, le temps de réponse qui se compte en semaines, voire en mois, les décisions en apparence aléatoires… tout ça est un fardeau épuisant, poursuit la professionnelle du Saguenay. « Le plus difficile, c'est la frustration des clients. C'est très lourd pour les professionnels. On est tous au bout du rouleau. » Santé Canada soutient pourtant que 80 % des demandes sont traitées en sept jours. Le programme est relativement nouveau. On peut lui pardonner de ne pas avoir été parfait le premier jour, mais il serait grand temps que des communications plus claires soient transmises aux personnes concernées. Cela éviterait d'énormes pertes de temps. Quand on parle de la productivité stagnante au Canada depuis 20 ans, voilà une belle occasion d'amélioration qui ne coûterait pas une fortune. Je vous laisse – avant de partir en vacances – sur une réflexion soumise par Geneviève, mère d'un jeune adulte qui étudie au doctorat. Puisqu'il a accès à des assurances à l'université par ses frais de scolarité (près de 300 $ par année), il ne peut bénéficier du régime public. Or, les assurances du fédéral sont gratuites et le taux de couverture est supérieur, ce qui lui fait dire que « c'est injuste ». Qu'en pensez-vous ?


Le Figaro
11-07-2025
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Effet Trump, insécurité récurrente... Au Mexique, le tourisme médical s'essouffle
Réservé aux abonnés REPORTAGE - À Tijuana, les patients américains qui venaient depuis des années profiter de tarifs compétitifs dans la ville frontalière sont refroidis par un climat de peur et d'incertitude. À l'extérieur du bâtiment, les ouvriers s'activent à changer les fenêtres fumées du bâtiment. Il faut ensuite traverser un hall en pleine rénovation avant d'atteindre le cabinet flambant neuf du Dr Robledo. « J'ai été le premier à faire les travaux, maintenant tout le monde s'y met », annonce tout sourire le dentiste qui exerce depuis quarante ans dans le centre-ville de Tijuana, la grande ville frontalière avec San Diego en Californie. À chaque étage de cet immeuble, différents spécialistes proposent leurs services de la médecine générale à la pédopsychologie. Martha Gonzalez patiente dans la salle d'attente feutrée. Arrivée de Los Angeles ce matin, cette Américaine originaire de Guadalajara (Jalisco), vient plusieurs fois par mois pour se doter d'un nouveau sourire. « Ici, c'est plus économique et le travail est mieux fait », raconte cette caissière dans un magasin de bricolage. Avec 3500 dollars de salaire mensuel mais un loyer de 1700 dollars, Martha n'a pas les moyens de s'offrir une…