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La Presse
6 days ago
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Le comptable québécois qui fait rire les Coréens
L'humoriste québécois Paul-Alexandre Fournier fait un malheur en Corée du Sud. Avec 241 000 abonnés sur YouTube et 72 000 sur Instagram, l'ancien comptable montréalais se fait reconnaître presque tous les jours à Séoul et ailleurs au pays. Tout cela grâce à des blagues en coréen ! Si l'humour est aujourd'hui toute sa vie, l'instinct comique de Paul-Alexandre Fournier n'a pas toujours été des plus aiguisés. « À Montréal, j'étais le moins drôle de mon cercle d'amis. » Il s'intéressait néanmoins au métier. « J'ai fait un peu de stand-up dans des open mic pour débutants. Le jour, j'étais comptable ! » Inspiré par un séjour de huit mois réalisé à 20 ans en Corée du Sud, Fournier a eu envie de relever un double défi : s'intégrer dans un autre pays et apprendre la langue. « Même si ma carrière allait bien, je n'étais pas satisfait d'où ma vie s'en allait. En 2016, j'étais rendu à l'étape d'acheter une maison, de me marier et de m'installer, en suivant le chemin attendu par la société. Comme je ne voulais pas avoir des regrets, j'ai tout vendu et je suis parti. » À son arrivée au pays du matin clair et frais, il croyait que son bagage en comptabilité lui permettrait de trouver un emploi, mais il s'est heurté à un mur : il ne parlait pas la langue. J'ai commencé à faire des jobines. Je racontais des blagues avec mon coréen approximatif et les gens trouvaient ça drôle. Leurs réactions étaient super positives. Paul-Alexandre Fournier Un jour, il a diffusé des sketchs sur sa première chaîne YouTube. Il est ensuite devenu tuteur d'anglais pour des enfants. « Pour garder leur attention, j'essayais d'être drôle. Une entreprise d'enseignement de l'anglais a vu mes vidéos et m'a proposé de faire des vidéos drôles en anglais. Ç'a été mon premier contrat. » D'autres ont suivi. Un compte TikTok qu'il a exploité pendant six mois lui a valu des millions de vues. Il a fait ses premières expériences de stand-up en coréen. Puis, il a lancé sa chaîne YouTube actuelle. « Après 60 vidéos, ça a commencé à marcher très fort. Par la suite, j'ai eu des contrats pour apparaître à la télé dans des rôles comiques. » Une faiblesse devenue sa force Établi en banlieue de Séoul depuis des années, Paul-Alexandre Fournier fait tout pour maîtriser le coréen. « C'est très difficile, car il n'y a aucun lien avec le français ou l'anglais dans la grammaire et le vocabulaire. Comme je suis arrivé au début de la trentaine, je pense que c'était trop tard pour réussir à sonner comme un Coréen. Je n'ai pas eu la chance d'étudier à temps plein, alors ça prend plus de temps. » Son coréen imparfait lui permet néanmoins de se démarquer. Ça ajoute à l'effet comique, comme un humoriste qui prend un accent ou qui change sa voix. Chez moi, ça sort naturellement. Mes vidéos sont aussi très physiques, parce que mon coréen n'est pas parfait. Paul-Alexandre Fournier Lors d'une entrevue réalisée en visioconférence, alors qu'il est 8 h 30 à Montréal et 21 h 30 à Séoul, on lui demande s'il donne dans l'humour québécois, coréen ou universel. « Je fais beaucoup de parodies de certains aspects de la culture coréenne. L'humour fonctionne grâce aux références culturelles. J'observe les courants de société et je m'en amuse à ma façon. » PHOTO FOURNIE PAR PAUL-ALEXANDRE FOURNIER Paul-Alexandre Fournier avec des admirateurs coréens Il rigole souvent de son interprétation des us et coutumes de son pays d'accueil. « Si mon personnage fait quelque chose qui est perçu comme un affront à la culture coréenne, il se fait punir ou quelque chose de mauvais lui arrive. Je ne suis pas condescendant envers les Coréens », assure-t-il. Il cite en exemple une série de vidéos sur la présence des étrangers à la télé coréenne, un phénomène relativement récent au pays. « Il y a 10 ans, les Coréens étaient insécures par rapport à leur culture, un peu comme les Québécois quand on essaie tellement fort de montrer qu'on est cool. Quand des étrangers apparaissaient à la télé, on leur faisait manger de la bouffe coréenne et on vantait tout de la culture. C'était too much ! J'ai commencé à rire de ça. » Consultez la chaîne YouTube de l'humoriste Paul-Alexandre Fournier passe aujourd'hui quatre heures par jour à l'université pour perfectionner la langue. Son objectif : devenir un acteur comique. « Je travaille présentement avec une équipe sur une sitcom qui sera diffusée sur YouTube, à moitié en anglais et à moitié en coréen. Cela dit, si je veux être recruté par une agence, je dois devenir plus populaire sur les réseaux sociaux et parler encore mieux le coréen. » Il est déterminé à réaliser ses rêves en Corée. « Je suis marié et j'ai une petite fille. Je suis ici pour rester. »


Le Figaro
21-07-2025
- Entertainment
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Notre sélection de spectacles à pleurer de rire pour l'été et la rentrée
Marine Leonardi, Morgane Cadignan, Pablo Mira, Anne Depetrini... Sur scène, ils racontent l'époque en racontant leur vie et relatent leurs malheurs pour notre plus grand bonheur. Notre sélection de spectacles drôles et intelligents en tournée, à Paris, ou à la télé. Marine Leonardi, la meilleure graine « Vous êtes consentants ?» : c'est la question que pose Marine Leonardi en ouverture de son stand up, pour s'assurer que les rares hommes présents dans la salle savent à quoi ils doivent s'attendre. Des précautions utiles avant de plonger illico dans le récit cru de son post-partum, avec toutes les précisions intimes et gynécologiques. «Je pète, je pleure», résume-t-elle en déclenchant les rires complices de son public de femmes en immense majorité. Car en parlant d'elle, Marine Leonardi nous parle de nous. Le corps après la grossesse, les effets de la pilule, l'usure du couple, la vie avant et après les enfants, la parentalité, l'éducation positive, la sexualité, la libido en berne… Pendant une heure et demie, l'humoriste met des mots aussi drôles que vrais sur des situations qu'on a, pour beaucoup, traversées. Et ça fait un bien fou, tout en nous déculpabilisant. L'ancienne cadre sup reconvertie en standuppeuse et humoriste sur France Inter n'hésite pas à se décrire en mère «nullissime», comme une baby-sitter d'enfants «dont les parents ne rentrent jamais». Au moment de préparer le dîner, elle se transforme en sorcière Grabouilla, «qui met tout et n'importe quoi dans sa marmite, des pâtes, de la brioche». «J'ai l'impression de tenir un resto pas bon où les clients ne paient pas mais donnent leur avis». Lequel sera «C'est pas bon», CQFD. Cette mère de deux filles comprend aussi les mères de garçons réduites au «champ lexical du chien» : «On les a pas sortis de la journée, ils ont fait pipi partout». Leur inspiration déco ? «Cambriolage !». Pas faux. Grâce à Marine Leonardi, comme elle le répète sur Instagram, «on n'est pas seul(e)s». I.B. Marine Leonardi dans «Mauvaise graine», dates de tournée et infos sur Benjamin Tranié, on lui dit oui ! Benjamin Tranié irrésistible dans « Félicitations et tout et tout ». Antoine de Bary Publicité Tout est dans le «et tout et tout». Pour son second spectacle seul en scène, Benjamin Tranié nous invite à un mariage, pour le meilleur, pour le pire et surtout le meilleur du pire. Rompant avec la vague dominante du stand up, l'humoriste crée ici un spectacle total dont il campe tous les personnages : du père de la mariée, «qui a tout payé de la cérémonie» (qu'on se le dise très haut et très fort) à la wedding planeuse cynique, en passant par les invités chaotiques, le maire inénarrable, le photographe gérontophile ou la fan sociopathe obsédée par les animaux empaillés. Car s'il y a une fan, c'est que le marié est une vedette de la série Les mystères de Merlin, où il a rencontré Tiphaine, sa future (huitième) épouse, de 35 ans sa cadette. En quelques scènes, le décor est planté, et Tranié déploie alors ses personnages dans la débâcle de la noce. On retrouve son écriture d'une drôlerie folle et trash, comme dans ses chroniques parfois vulgaires, jamais grossières, au cœur de la consensuelle émission «Zoom Zoom Zen», animée par Matthieu Noël sur France Inter, où il officie. Il puise goulûment dans un champ lexical infini autour du cradingue. On sent chez lui un plaisir du langage façon Tontons flingueurs, des métaphores d'Audiard qu'il actualise à sa sauce, et sans aucune limite. Avec son mélange de sale et d'humanité, il réveille la mémoire des lecteurs de la saga San Antonio. Entre deux rires (et quelques hoquets), on prend aussi la mesure de son talent d'acteur, qu'on avait déjà pressenti au cinéma, notamment dans L'Amour c'est surcoté, où il vole (presque) la vedette à Laura Felpin et Hakim Jemili. Alors, dites oui, «et tout et tout», à Benjamin Tranié. I.B. Benjamin Tranié dans «Félicitations et tout et tout», spectacle bientôt disponible sur Canal + . Informations : @benjamintranie Morgane Cadignan : la vérité, elle ment trop bien Morgane Cadignan est en tournée avec son deuxième spectacle La Nuit je mens. HELENE PAMBRUN / SP Après avoir dit la vérité dans son premier spectacle, «Confessions nocturnes», Morgane Cadignan revient avec «La nuit je mens», un titre emprunté à la célèbre chanson de Bashung. «Dans ce nouveau spectacle brillant et salvateur, la stand-uppeuse, chroniqueuse et philanthrope questionne la place du mensonge dans nos vies» : ce petit résumé, écrit par l'humoriste elle-même, est on ne peut plus juste. C'est effectivement brillant et salvateur. Et surtout très drôle. Si Bashung prenait des trains à travers la plaine, Morgane Cadignan, elle, prend plutôt des cuites à travers la nuit. «Après trois Gin'to', la terre est ma maison, le ciel est mon toit». Loin de faire l'apologie de l'alcool, elle en tire une tirade irrésistible sur «les toilettes des filles dans un bar à 1 heure du matin comme parabole du berceau universel de la sororité». Celle qui a signé plus de 500 chroniques sur France Inter, dans «La Bande originale», confirme sa plume affûtée et singulière, pour interroger nos vies à travers la sienne. Peut-on dire à un «date» qu'on ne l'a pas rappelé parce qu'il est 'chiant, l'incarnation humaine du quartier Denfert-Rochereau' ? Peut-on avouer qu'on pleure «encore à cause d'un mec» ? Dire ses quatre vérités à sa mère ? Et surtout qu'on fait rire à ses dépens, en se moquant du nom du club de lecture qu'elle a rejoint ? «'Dingues de lecture', ils se surnomment les dingos entre eux, y a-t-il plus ridicule ?» Après avoir fait rire sur sa génération de trentenaires désabusés, elle élargit à présent son spectre. En détaillant tous ces petits mensonges qu'on s'autorise tous, elle parle couple, amour, famille, vacances avec des potes («chiants qui veulent faire des 'activités'»), parents qui vieillissent, métissage, envie de maternité… Et aussi de ce trauma originel qui a déterminé «l'entièreté de sa vie». Soit Romaric, collégien blond, qui avait refusé ses avances, en cochant la case «NON», sur le petit mot vu par toute la classe, précisant sans qu'on le lui demande : «car tu es moche». Et d'avouer, lucide : «Je suis là par vengeance !». La nuit, elle ment. Sur scène, elle dit tout. Et c'est pour ça qu'on y retourne. I.B. Morgane Cadignan dans «La Nuit je mens», dates de tournée et infos : Mathieu Madenian, la fin de l'insouciance, pas de l'humour Mathieu Madenian s'inspire de sa récente paternité dans son nouveau spectacle À pleurer de rire. Thomas O'Brien Mathieu Madenian fait figure de vieux briscard de la scène stand up française, aujourd'hui quasi saturée. Or, force est de constater que l'humoriste d'origine arménienne ne fait que se bonifier avec le temps. Ce nouveau spectacle puise dans sa récente paternité tardive pour nourrir un humour toujours aussi mordant. Loin de s'attendrir ou de s'assagir face à cette vie plus «installée», le jeune père (et marié) conserve intactes sa verve et son ironie, sa plus grande force restant une autodérision sans faille. Chaque soir, il s'adapte à son public, à la salle dans laquelle il joue, à l'actualité, aux personnes du premier rang. Il passe avec aisance d'une anecdote personnelle au procès de Mazan. Qu'il parle de sa hotte, dont il est si fier, du syndrome du requin blanc, «qu'il a inventé», d'Elon Musk «le Tuche des crétins milliardaires», des prénoms qu'on choisit et qu'on nous donne, de sa hotte, dont il est si fier, de la flemme masculine, du mariage, de sa rencontre avec Aznavour, et… de sa hotte, dont il est si fier. Mention spéciale pour l'imitation de son fils, le petit Milo, et sa démarche de retraité joueur de pétanque testant la solidité des équipements du square. Madenian signe ici un spectacle drôle, alerte, attachant — et véritablement revigorant. I.B. Publicité Mathieu Madenian dans «À pleurer de rire» : dates de tournée et infos sur Liliane Blanco-Binette, la bête de scène Liliane Blanco-Binette livre un spectacle rugissant empreint de force et d'énergie. André Blanchard À la Cigale, les sièges rouges n'ont pas vu passer l'heure. Mille spectateurs, deux premières parties – dont un Nadim (à découvrir d'urgence), mordant et irrésistible – jusqu'à l'entrée fracassante, on peut le dire, de la Québécoise Liliane Blanco-Binette. À son aise dans un jean brut et t-shirt noir, elle s'avance alors sur les premières notes de Gimme! Gimme! Gimme! d'ABBA. Et puis tout s'emballe. En une heure, Liliane déroule Lion, un seul-en-scène survitaminé et vibrant, où elle déplie sa vie, ses failles, ses colères et ses drôleries. Une heure de danse viscérale, traversée par un humour brut, sans fioriture ni faux-semblants. De ses tétons qui pointent, à sa voyante Tatiana, de son frère jumeau à son ex Sébastien, en passant par les frigos vides et le papier toilette qu'elle dût voler lorsqu'elle était fauchée… L'humoriste nous dit tout. Sa parole est libre, autant que son corps en perpétuel mouvement. Un élan sauvage qui contraste avec ses traits, doux et juvéniles. Dans Lion Liliane Blanco-Binette ne cherche tout simplement pas à séduire. Elle rugit. L.M. Liliane Blanco-Binette, en tournée avec son spectacle Lion jusqu'en mai 2026. Infos sur sa billeterie Pablo Mira décompose son passé Pablo Mira décortique les années 1990 dans son nouveau spectacle Passé simple. Audoin DESFORGES «Victoria Beckham a fait plus pour la condition des femmes que Simone Veil.» Voilà qui est dit — du moins selon Pablo Mira. Dans son nouveau spectacle, Passé simple, l'humoriste connu du grand public pour ses chroniques piquantes sur Quotidien s'attaque à un thème qui lui est cher : les années 1990. Retour en adolescence, aux madeleines de Proust de sa jeunesse, il s'amuse des repères fondateurs de toute une génération, devenus véritables objets de pop culture. Équipé d'un écran géant sur lequel il projette des images — sûrement pour pallier les trous de mémoire du public et glisser quelques vannes bien senties —tout y passe : les boules de mammouth et les colliers de bonbons autour du cou, les premiers émois devant les posters de Kelly Taylor dans Beverly Hills, son premier râteau avec Caroline en primaire, sa passion pour le Club Dorothée, ou encore la découverte des jeux vidéo avec son frère. En réalité, Pablo Mira réussit là un double pari : celui de nous raconter son histoire tout en réveillant les souvenirs de chacun. Et s'il reste fidèle à son humour, il n'en contourne pas les sujets de fond : relations familiales, sexualité et pornographie — un sketch est consacré à l'apprentissage de l'acronyme LGBTQQIP2SAA+ — ou encore grandes mutations de l'époque, comme l'arrivée d'Internet. Et au fond, il pose surtout une question : à l'heure du chaos permanent, le passé n'avait-il pas, finalement, quelque chose de plus... simple ? L. M. Pablo Mira, Passé simple, en tournée jusqu'au 19 juin. Anne Depetrini, plume légère Anne Depetrini Sylvie Castioni Publicité Au début, lorsqu'Anne Depetrini raconte qu'elle a tenté de soigner une déception amoureuse en se coupant la frange elle-même un soir de déprime, on a eu peur de l'enfilade de clichés. Et puis la journaliste, chroniqueuse, et réalisatrice prend une autre voie, la sienne, pour raconter, au-delà de la rupture, tout ce qu'elle a tenté pour aller mieux, se délester de ses angoisses, des ombres qui passent devant son sourire plus souvent qu'on ne le croit. Voyante dénichant ses vies antérieures, exorciste en visio, marabout… Tout y passe, avec le doute aussi bien chevillé au corps que l'espoir, et le portefeuille qui se vide au fur et à mesure que la joie regagne du terrain. Anne Depetrini, c'est l'amie dont on ne lassera jamais d'écouter les mésaventures. Parce que celle qui a également sorti son premier roman cette année, Tous les moments, a la plume ciselée, l'art de la formule, de l'histoire qui ne tourne jamais en rond et ne sert pas uniquement de support à la vanne. Au-delà du rire, un plaisir à savourer, à la rentrée. P.P. Anne Depetrini, À côté, du 19 Septembre au 20 Décembre 2025 au Point-Virgule, à Paris. Rosa Bursztein, double détente Rosa Bursztein. Victor Gorini Une fille pimpante, au rire façon cascade fraîche, qui prononce des horreurs toutes plus drôles, mais surtout plus trash les unes que les autres : tout le talent de Rosa Bursztein tient dans le contraste entre sa délicatesse et son culot. Un décalage qui a déjà fait le succès de ses chroniques sur France Inter et qui s'accentue sur scène, où elle se présente en longue robe à fleurs (et, le soir de la représentation à laquelle nous avons assisté, déjà très enceinte). Rosa Bursztein n'a peur de rien et parle sexe, antisémitisme, féminisme et écologie, avec une incorrection assumée. Mais aussi de l'art de faire survivre son couple au quotidien, de son héritage familial, marqué par autant de tragédies que de rires et de son désir d'enfant, jadis brisé par deux fausses couches… Un spectacle finalement plus intime qu'il n'y paraît, où la comédienne se révèle plus désarmante que jamais. P.P. Rosa Burztein, Dédoublée, les 13, 14, 22, 24, 25 & 26 juillet au Théâtre des Béliers, au Festival d'Avignon, puis en tournée dès le 3 décembre 2025. Elena Nagapetyan, slave to love Elena Nagapetyan. KOBAYASHI Inutile de chercher des extraits du spectacle d'Elena Nagapetyan sur les réseaux sociaux : comme la plupart des stand-uppers, cette dernière demande au public de ne pas filmer son spectacle, histoire de ne pas «spoiler» ceux qui ne le connaissent pas encore. Mais elle diffuse sur son compte Instagram des instants choisis du dialogue qu'à chaque fois, elle improvise pendant plusieurs minutes avec les spectateurs des premiers rangs. mes sensibles, timides ou susceptibles, choisissez plutôt des places au balcon : si Elena Nagapetyan vous repère, il y a des chances pour qu'elle vous cuisine, sans prendre de gants, sur votre couple ou vos ex, désosse vos secrets et vous mette sur un gril suffisamment brûlant pour que vous en sortiez rouge écarlate, sous l'hilarité générale. Avec, heureusement, ces regards en coin, ces francs sourires et ces «mon bébé» qui installent une ambiance de complicité : rassurez-vous, Elena Nagapetyan est de votre côté. Mère solo d'origine russe, elle raconte dans Ça valait le coup son adolescence en roue libre, le choc de son arrivée en France à 22 ans, ses amours, ses excès assumés, son rapport à la maternité. Avec un charme dont elle sait jouer et une liberté de ton qui fait rire autant qu'elle secoue. En effet, ça valait le coup. P.P. Elena Nagapetyan, Ça valait le coup, en tournée des Zénith à partir du 29 janvier 2026. C'est pas facile d'être heureux quand on va mal, la pièce qui fait rire là où ça fait mal C'est pas facile d'être heureux quand on va mal, de Rudy Milstein. Alejandro Guerrero Rudy Milstein n'a pas peur de tremper sa plume dans l'acide. Et cela lui réussit. Auréolée de deux Molière en 2024 (meilleure comédie et auteur francophone vivant), sa pièce poursuit une trajectoire à succès. Les états d'âme de ses personnages, des trentenaires parisiens à la croisée de leur vie, continuent de séduire le public, en le faisant rire avec une jubilation teintée de reconnaissance. On s'attache (ou on se reconnaît) forcément dans ce couple en bout de course, Nora et Jonathan, qui font l'amour le mercredi «pour s'en débarrasser» ; dans Maxime, gardien de musée incapable d'aimer autre chose que des «mecs toxiques», comme le cynique Timothée ; ou encore dans Jeanne, qui apprend qu'elle a un cancer alors qu'elle s'est toujours forcée à manger bio. Dans la grande tradition de l'humour juif, Rudy Milstein fait rire des pires horreurs, et n'a pas peur d'aller vers le malaise, pour mieux nous cueillir ensuite. Sans oublier ce personnage de psy dépressif, irrésistible, dont la grande scène d'explosion — où il dit tout haut ce que tout thérapeute rêve sans doute de dire à son patient — vaut à elle seule le déplacement. «C'est pas facile d'être heureux quand on va mal», de Rudy Milstein, Reprise à partir du 2 septembre au Théâtre Tristan Bernard , à Paris.


La Presse
15-07-2025
- Entertainment
- La Presse
Le stand-up français prend des dimensions de ouf
Il y avait longtemps que le festival Juste pour rire, qui s'amorce à Montréal ce mercredi, n'avait pas accueilli un tel contingent européen, réjouissant reflet de l'effervescence française autour du stand-up à l'américaine. Parce que oui, les humoristes hexagonaux ont fini par troquer le quatrième mur pour un mur en brique. Le triste hasard aura voulu que ce soit au lendemain de la mort de l'humoriste français Bun Hay Mean que nous joignions au téléphone son camarade Jarry, d'une compréhensible fragilité au moment de parler de son ami. « Quand j'ai vu Bun pour la dernière fois, il y a dix jours, il me disait à quel point cette période lui manquait. » Quelle période ? Celle durant laquelle les deux potes ont fait leurs classes en tant que comiques, dans les soirées d'humour de la métropole française, qui commençaient à bourgeonner. « Il y avait quoi, trois endroits où on pouvait tester nos sketches à Paris ? On était payés au chapeau et quand on partait avec 15 euros chacun, on était tellement contents. » C'était au début de la décennie 2010, alors que frémissait avec de plus en plus d'ardeur un bouillonnement qui n'a pas cessé depuis autour des « standupeurs », comme on dit dans les coulisses du Zénith de Paris. « Ruée inédite sur les shows d'humour », titrait en janvier 2024 Le Parisien. « Aujourd'hui, le stand-up représente 80 à 90 % du marché de l'humour », note dans ce même article Pierre-Louis Malinet, responsable produits humour de France Billet, au sujet de cette génération pour qui David Chappelle est une référence beaucoup plus prégnante que celle de quiconque préférait obéir à un quatrième mur plutôt que d'échanger directement avec son public. Une génération à laquelle l'édition montréalaise de Juste pour rire fait la part belle. Entre Elena Nagapetyan, Caroline Vigneaux, Tom Baldetti, Waly Dia, David Voison et Thomas Angelvy, les Français n'y ont pas été aussi nombreux depuis la fin du règne de Gilbert Rozon. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Josée Charland, cheffe de programmation de Juste pour rire « Ce qu'il y a derrière ce phénomène, c'est l'influence des plateformes comme Netflix, Prime et compagnie, avec lesquelles le stand-up américain est soudainement accessible à tous », observe Josée Charland, cheffe de programmation de Juste pour rire. C'est un style qu'on a adopté peut-être un peu plus rapidement ici au Québec que chez les Français, qui avaient une tradition plus forte de la théâtralité, même en humour. Josée Charland, cheffe de programmation de Juste pour rire Comme un refuge Laurie Peret, qui vient présenter à Montréal les 17 et 18 juillet son deuxième spectacle, À bientôt quelque part, évoque quant à elle l'influence d'autres plateformes, celles des réseaux sociaux. TikTok, Instagram et Facebook contribuent en bonne partie à ce que des humoristes européens puissent remplir l'Olympia de Montréal une fois (comme Paul Mirabel en juin dernier, en vue de son retour au Centre Vidéotron et à la Place Bell en avril 2026), deux fois (comme Laura Laune en novembre dernier) ou même trois fois (comme Nawell Madani, en septembre prochain). « Comme ce sont des artistes internationaux, il y a un côté un peu plus exclusif qu'avec des artistes locaux », fait valoir pour sa part Adrien Orlowski, fondateur de Singular Agency, la boîte qui, depuis trois ans, invite au Québec plusieurs de ces humoristes francophones d'Europe ou du Maghreb. « Ça génère tout de suite un engouement, parce que ça devient plus événementiel. Et puis il y a à Montréal un bassin d'immigrants qui constitue une bonne base. » C'est un numéro viral sur son accouchement qui aura mis la table pour Laurie Peret à son premier seule-en-scène, étrenné dans de petits lieux comme La Nouvelle Seine, un cabaret situé dans une péniche. Elle nourrissait pourtant des ambitions de chanteuse, avant de participer en 2015 à un concours d'humour, auquel une amie lui avait suggéré de s'inscrire. « L'humour avait toujours été pour moi une soupape, par rapport à mon apparence qui m'a longtemps complexée, sans jamais pourtant que je pense à en faire une carrière, confie-t-elle. Ce que j'ai trouvé dans les comedy clubs, c'est un refuge, un endroit où enfin être moi-même. » Une rare proximité Comment expliquer une telle effervescence ? Nordine Ganso, 28 ans, qui donnera mercredi et dimanche à l'Olympia son spectacle Violet, vante l'accessibilité d'une forme d'art où la proximité avec le performeur prime. « Le stand-up à Paris, ça a pris une dimension de ouf », dit-il en rappelant l'influence d'une émission comme le Jamel Comedy Club, diffusée de 2006 à 2016. Jamel Debouzze et sa troupe seront d'ailleurs aussi de cette édition de Juste pour rire, les 16 et 17 juillet, à l'Olympia. Le stand-up a un tel succès parce que les gens aiment bien les choses simples, sincères. Le stand-up, c'est l'honnêteté pure. L'humoriste Nordine Ganso Jarry pousse l'analyse sociopolitique un peu plus loin. « Je pense qu'en France, on est dans un climat plutôt anxiogène », suggère celui qui participera samedi au Gala de la francophonie animé par Mehdi Bousaidan. « Les gens, présentement, ont besoin d'énergie et de courage. Ils ont besoin de sentir pendant quelques instants que rien n'est grave, dit-il. Et je pense que l'humour peut leur donner la force d'être qui ils sont, de croire en leurs rêves. L'humour, c'est un outil de paix, d'amour et de vivre ensemble. » Qualité comparable L'humoriste québécois Colin Boudrias, qui a effectué trois séjours en Europe à partir de 2023, a pu constater de visu que le buzz (!) autour du stand-up est bien réel. « J'avais entendu dire que le niveau n'était vraiment pas comparable avec le Québec, mais ce sont de vieux préjugés, souligne-t-il. Le niveau est similaire à chez nous. Je pense que les humoristes ont compris que dans un contexte où il y a beaucoup d'offre, l'important, c'est de sortir du lot, de trouver son originalité. » PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE L'humoriste québécois Colin Boudrias « La seule différence que je perçois encore quand je vais dans les comedy clubs à Paris, c'est au plan de l'écriture », ajoute Josée Charland, en précisant ne pas vouloir généraliser indûment. « Le rythme, ça, ils l'ont, ça va, mais les jeunes humoristes émergents mettent un peu plus de temps à arriver à maturité côté écriture, parce qu'il n'y a pas à Paris d'équivalent à l'École nationale de l'humour. » Dans un contexte de surexposition de bien des humoristes québécois, Josée Charland estime, à l'instar d'Adrien Orlowski, que l'effet de rareté n'est pas sans lien avec le succès de leurs homologues français en visite à Montréal ou à Québec. La forte présence européenne dans la programmation de Juste pour rire à Montréal permet aussi à l'entreprise de bien camper l'identité distincte de ses deux festivals. L'édition de Québec de Juste pour rire, anciennement le ComediHa! Fest Québec, continuera de miser sur ses valeurs sûres comme les galas et ses grands bien-cuits, mettant en vedette des artistes d'ici. « On ne s'en est pas caché, conclut Josée Charland. On veut que Montréal redevienne la plaque tournante mondiale de l'humour et cette internationalisation-là est impossible sans l'apport de la francophonie. » Juste pour rire Montréal se tient du 16 au 27 juillet. Consultez le site du festival

Le Figaro
11-07-2025
- Entertainment
- Le Figaro
«La gerbe...» : Jean-Luc Lemoine s'insurge contre les «vannes douteuses» après la mort de Bun Hay Mean
VIDÉO - Le chroniqueur d'Europe 1 a souligné l'indécence des «vannes» de certains, depuis son compte X, après avoir salué la mémoire de l'humoriste décédé le 10 juillet après une chute mortelle. Ce jeudi 10 juillet, après une chute mortelle de huit étages d'un immeuble parisien, Bun Hay Mean est décédé à l'âge de 43 ans. La disparition de l'humoriste, surnommé «Chinois Marrant», a fait réagir et bouleversé le monde du stand-up et de la comédie. Jean-Luc Lemoine compte parmi ceux qui l'ont salué. Sur la plateforme X, l'homme de radio et humoriste a fait de sobres adieux, en publiant une photo de Bun Hay Mean et écrivant simplement : «Bun, je n'ai pas les mots...» Dans les commentaires de sa publication, certains internautes se sont permis des remarques de mauvais goût voire racistes. «Trop tôt pour faire la blague du chinois qui tombe de la Tour Eiffel ?», «Je nem pas cette nouvelle», «Il se faisait mener à la baguette par ses producteurs», «Paix à son nem», peut-on y lire. À lire aussi «J'ai fait un séjour à l'hôpital psychiatrique» : Bun Hay Mean évoquait sa bipolarité dans sa dernière interview télé Publicité C'est cette dernière publication qui a fait réagir Jean-Luc Lemoine. L'humoriste a cité le commentaire dans un nouveau post, afin de dénoncer le comportement de cet internaute. «Sérieux? Donc la décence... Depuis ce matin, je bloque systématiquement tous ceux qui se risquent à faire des vannes douteuses sur un ami qui vient juste de nous quitter. Des vannes qui souvent fleurent bon le racisme ordinaire. La gerbe», écrit-il. À voir aussi - «On n'a pas le droit d'être moyen sur ces sujets» : Jean-Luc Lemoine réagit à la polémique autour de Guillaume Meurice Les circonstances du décès de Bun Hay Mean restent floues. Selon un communiqué de son producteur publié sur son compte Instagram, l'homme de 43 ans aurait fait une chute accidentelle. ««D'après les éléments en notre possession, c'est juste avant son départ, et en essayant de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon que Bun a glissé et fait une chute de plusieurs étages. Nous sommes dévastés, nous pensons à sa famille, sa maman, son papa, ses frères et sœurs.», écrit Philippe Delmas après avoir précisé que l'artiste devait «partir en fin de matinée à Montréal pour jouer ce 11 juillet. Il était tellement heureux d'avoir retrouvé le chemin de la scène, de son public».


Le HuffPost France
10-07-2025
- Entertainment
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La mort de Bun Hay Mean bouleverse Hakim Jemili : « Mon frère, qu'est-ce que tu me fais là ? »
PEOPLE - « Putain mon frère. Qu'est-ce que tu me fais là ? » Ce sont par ces mots, ce jeudi 10 juillet, qu'a commencé Hakim Jemili son message sur Instagram en hommage à Bun Hay Mean, star du stand-up en France dont on vient d'apprendre la disparition tragique après une chute mortelle de huit étages. « Je me souviens il y a presque quinze ans quand je débutais, et que beaucoup me trouvaient nul, se rappelle l'humoriste de son ami. Tu les insultais. Tu leur disais : 'vous avez le seum, parce qu'il est plus drôle que vous'. Alors qu'en vrai, je sais que j'étais nul. Tu n'avais pourtant rien à gratter avec moi, et tu ne l'as jamais fait. » « Bun, je ne t'oublierai jamais. Ta voix va me manquer, tes mots vont me manquer, tes insultes vont me manquer », poursuit Hakim Jemili. Avant d'ironiser : « Qui va insulter tout mon arbre généalogique maintenant sans que jamais je puisse être vexé. » Ce jeudi, l'acteur et humoriste Bun Hay Mean, connu aussi sous le pseudo « Chinois marrant » qu'il s'était lui-même donné, est décédé à 43 ans après avoir chuté du haut de son immeuble à Paris. Figure incontournable du stand-up après avoir rejoint le Jamel Comedy Club en 2016, il jouait souvent des stéréotypes accolés aux personnes d'origine asiatique. « Je t'aime mon 'si juvabien, je Bun Hay Mean', conclut Hakim Jemili. Et comme tu me le disais systématiquement à chaque fin de discussion 'InshAllah tu meurs'. » Des mots très appréciés sur le réseau social, où la publication a reçu une vague de commentaires élogieux et de nombreux petits cœurs, notamment de la part d'Adèle Exarchopoulos, Amelle Chahbi et Laura Felpin. « Une sorte de petit marchepied » La comédienne française lui a, elle aussi, rendu hommage en story. Elle dit de lui qu'il était « une sorte de petit marchepied qui encourage, qui donne de l'élan, qui passe gentiment le micro à qui tente de prendre une place » pour tous les jeunes débutants dans l'humour. « Les traces de ce que tu laisses mon ami sont éternelles », souffle l'actrice de L'amour, c'est surcoté. Un constat partagé par Donel Jack'sman qui, à son tour, témoigne de la générosité de l'homme. « Tu as donné plus que tu n'as reçu, écrit l'animateur de radio. Peu importent tes démons nous aurions dû être de meilleurs amis et soutiens pour toi. Je suis sincèrement désolé. J'espère que tu trouveras enfin la paix. » Bun Hay Mean avait révélé avoir souffert de problèmes de santé mentale il y a une dizaine d'années, alors qu'il se produisait sur scène tout en vivant à la rue. Hospitalisé en juin dernier à La Réunion, il devait par ailleurs revenir sur scène à la rentrée pour un nouveau spectacle baptisé Kill Bun, dans lequel il s'apprêtait à aborder ses dernières années difficiles. « Tu avais un si grand cœur », lance Manu Payet, avec qui Bun Hay Mean a joué dans le dernier volet des aventures d'Astérix au cinéma. Son réalisateur, Guillaume Canet, s'est lui aussi fendu d'un petit message en story. « J'ai beaucoup aimé notre rencontre, et qui tu étais, écrit le cinéaste de 52 ans. Repose en paix mon pote. » Éric Judor et Mouloud Achour réagissent « Bisous mon vieux », signe Éric Judor, qui avait fait tourner le comédien dans sa série Problemos. De son côté, Mouloud Achour partage son « immense tristesse ». Bun Hay Mean était au casting de son long-métrage Les Méchants, en 2021. « On a perdu un membre de notre Clique », commente l'animateur de Canal+ en clin d'œil au nom de son émission. « Bun Hay Mean s'était (...) fait connaître pour sa capacité à manier le sarcasme et à rire de tout et de tout le monde, tant il voyait dans la scène un espace ultime de liberté », a quant à elle exprimé Rachida Dati sur les réseaux sociaux. « De ses débuts prometteurs à une carrière éclatante, il a su faire rire et réfléchir », lit-on par ailleurs sur la salle de spectacle de Jamel Debbouze. Selon le producteur de ce qui devait être sa nouvelle tournée, qui croit à la piste accidentelle, l'humoriste a chuté après avoir tenté de récupérer son téléphone tombé dans la gouttière de son balcon. « Il avait déjà fait ça avant pour récupérer et on l'avait mis en garde », a-t-il ajouté à l'AFP. Le parquet de Paris a de son côté indiqué avoir ouvert une enquête pour établir les causes de ce décès.