Dernières actualités avec #transitionÉnergétique


Le Figaro
7 days ago
- Le Figaro
Loi Gremillet : de l'Assemblée au Sénat, les raisons d'un vote en ordre dispersé à droite
Réservé aux abonnés RÉCIT - Dans la nuit de mardi à mercredi, les sénateurs LR ont fait adopter une version du texte prévoyant un essor important des énergies renouvelables, à rebours de la récente tribune au Figaro du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. Il est un peu plus de 2 heures du matin, au Palais du Luxembourg, dans la nuit de mardi à mercredi. Les sénateurs LR se congratulent de quelques applaudissements. Ils viennent de faire largement adopter, en seconde lecture, la proposition de loi de leur collègue Daniel Gremillet - par 221 voix contre 24 - en obtenant, notamment, l'abstention remarquée des socialistes. Le texte, qui a pour objectif de fixer la trajectoire énergétique de la France ces prochaines années, prévoit d'une part une relance massive du nucléaire, avec notamment la construction de quatorze nouveaux réacteurs ; et d'autre part l'essor des énergies renouvelables, avec une part d'énergie décarbonée d'au moins 58 % de la consommation d'énergie en France d'ici à 2030, contre environ 40 % actuellement. Une vision « équilibrée », estiment les élus de la majorité sénatoriale, à rebours de leurs collègues députés LR qui, il y a deux semaines, optaient eux pour un détricotage XXL du texte. Jusqu'à faire adopter, avec le…


La Presse
05-07-2025
- Business
- La Presse
« On a besoin qu'Hydro-Québec devienne plus moderne et plus agile »
Jeune étudiante, Claudine Bouchard voulait devenir vulgarisatrice scientifique. Ce rêve, elle l'a réalisé dès l'obtention de son baccalauréat en science à l'Université de Montréal, en 1997, en devenant guide-animatrice au centre d'interprétation de l'électricité d'Hydro-Québec, l'Électrium, à Sainte-Julie. Qui se serait alors douté qu'avec ce « job d'été », elle franchissait la porte qui lui permettrait, 28 ans plus tard, de devenir la PDG de la plus importante société d'État québécoise et de tenir, par le fait même, les rênes de la transition énergétique de la province ? Chose certaine, pas la principale intéressée : « Il y en a beaucoup qui ont des plans de carrière. Pas moi. » Cette adepte de vélo et de triathlon, qui a passé son enfance à LaSalle et dans la petite municipalité de L'Acadie, aujourd'hui Saint-Jean-sur-Richelieu, au sein d'une « famille très modeste », a su gravir rapidement les échelons d'Hydro-Québec. C'est après la crise du verglas de 1998 qu'elle obtient la première d'une longue série de promotions en devenant responsable du centre d'interprétation où elle était jusqu'alors guide-animatrice. Par la suite, après avoir été pendant trois ans chef des relations avec les milieux et l'environnement, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, elle occupe plusieurs postes de gestion aux communications internes. « Dès que j'ai commencé à gérer des équipes, ce qui a guidé mon parcours professionnel, c'est l'optimisation », dit-elle. Cette capacité de « faire plus avec moins » est rapidement devenue une marque de commerce qui lui a permis d'être remarquée et repêchée aux opérations. « Au début, on me donnait des mandats et, au fil des ans, ça m'a permis d'obtenir des postes précis. » En 2020, après trois années à titre de vice-présidente du Réseau de distribution, elle prend la barre – en étroite collaboration avec la PDG d'alors Sophie Brochu – d'une importante restructuration chez Hydro-Québec en intégrant dans une entité les trois divisions qui composent alors la société. « De la place pour grandir » Sa nomination à la tête d'Hydro-Québec cette semaine est survenue moins d'un mois après l'annonce surprise du départ de Michael Sabia. Elle se défend d'avoir été nommée pour exécuter le plan de match de son prédécesseur. PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE La nouvelle PDG d'Hydro-Québec, Claudine Bouchard Je ne m'inscris pas dans la vision de quelqu'un d'autre, ni celle de Michael Sabia ni celle du gouvernement ; je m'inscris dans la vision de ce qu'Hydro-Québec doit faire pour le Québec. Claudine Bouchard, PDG d'Hydro-Québec Car le monde change rapidement, lance-t-elle. Et Hydro-Québec doit disposer de la flexibilité pour évoluer au gré de contextes changeants. « On a eu la chance d'avoir des gens visionnaires il y a 75 ans ; ce qui fait qu'aujourd'hui, on a des électrons verts et de l'énergie renouvelable à très bas coût », dit-elle, rappelant dans la foulée que 50 % de l'énergie consommée au Québec est de source fossile. « Il y a de la place pour grandir et créer des opportunités », estime Mme Bouchard, qui adhère pleinement au Plan d'action 2035 : Vers un Québec décarboné et prospère de son prédécesseur. Ce plan prévoit des investissements massifs pour augmenter la capacité de produire de l'électricité à partir de sources renouvelables. À long terme, d'ici 2050, Hydro-Québec devrait avoir doublé sa capacité de production. « La volonté de doubler la capacité, c'est une vision à très long terme. Il y a beaucoup de choses qui vont se passer d'ici là. Pour moi, l'accent est vraiment mis sur les réalisations projetées pour 2035. » PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE La centrale Bernard-Landry, sur la côte Est de la Baie James Est-ce qu'Hydro-Québec peut réellement atteindre les objectifs fixés ? « C'est ambitieux, mais c'est réalisable, répond-elle du tac au tac. Elle estime qu'Hydro-Québec doit rester flexible quant aux moyens pour augmenter sa capacité de production. Elle cite l'exemple des centrales hydrauliques à réserve pompée, des installations qui pompent l'eau sortant des turbines pour la réutiliser. « On a dit qu'on en ferait une, mais selon les besoins, peut-être qu'on pourrait en faire deux ou tout simplement favoriser une autre technologie. Il faut avancer en fonction des meilleurs projets. » « Contrats collaboratifs » avec le privé Le retour des grands chantiers, aussi bien pour de nouvelles centrales hydroélectriques que pour des parcs éoliens – lesquels devront ajouter 10 000 MW au réseau d'ici 2035 –, pousse Hydro-Québec à changer son modèle de développement, convient Claudine Bouchard. On veut travailler conjointement en amont en faisant partager notre expertise aux grands manufacturiers avec lesquels on fait des affaires et qui ont de l'expérience partout dans le monde. Ça nous permettrait de développer le plus rapidement possible les projets les plus rentables pour le Québec. Claudine Bouchard, PDG d'Hydro-Québec Hydro-Québec a d'ailleurs récemment publié un avis d'intérêt à l'intention des « grands acteurs » du génie pour réaliser de nouveaux projets hydroélectriques et éoliens. Mme Bouchard répète qu'il ne s'agit pas d'une porte ouverte vers une quelconque privatisation d'Hydro-Québec, car la société d'État restera maître d'œuvre des projets. Ces « contrats collaboratifs » avec le privé permettent de bénéficier à la fois de l'expertise développée à l'interne, mais aussi de celle du secteur privé, et ce, dès le début des projets. « Plutôt que d'arriver à la fin d'un projet et de s'échanger des plans pendant de semaines, dès le départ, les expertises d'Hydro-Québec et celles de l'externe font ensemble l'ingénierie de détails. » « On a besoin qu'Hydro-Québec devienne plus moderne et plus agile », dit-elle. Mme Bouchard compte engager davantage la société dans la voie des technologies d'intelligence artificielle. « Ça nous permettrait d'optimiser l'usage des actifs pour éviter d'en construire. Comment on intègre chez Hydro-Québec ces technologies qui nous permettent d'avoir des données à la minute près sur la consommation et les besoins quant au transport d'électricité ? »


La Presse
04-07-2025
- La Presse
Comment la loi budgétaire de Donald Trump va-t-elle affecter le climat ?
Les « projets d'énergie renouvelable sont tous à risque d'échouer complètement », alerte Jean Su de l'ONG Center for Biological Diversity. (Washington) Avec l'adoption par le Congrès américain de son vaste projet de loi budgétaire, le président climatosceptique Donald Trump revient comme il l'avait promis sur plusieurs mesures prises par son prédécesseur Joe Biden pour lutter contre le réchauffement climatique et accélérer la transition énergétique. Issam AHMED Agence France-Presse Voici un point sur les mesures et conséquences attendues de ce texte, que le républicain a surnommé la « grande et belle loi ». Énergies renouvelables En 2022, M. Biden, président démocrate de l'époque, avait fait passer un grand plan nommé Inflation Reduction Act (IRA) prévoyant des inédits investissements dans la transition énergétique. Parmi eux : environ 370 milliards de dollars de crédits d'impôt dédiés aux projets d'énergie renouvelable ou encore à l'achat d'appareils économes en énergie, qui vont désormais être pour la plupart supprimés. Selon les nouvelles règles, les crédits restants ne pourront bénéficier qu'à des projets d'énergie mis en service avant 2027 ou dont la construction a commencé dans les 12 mois suivants la promulgation du texte. Les incitations aux travaux de rénovation énergétique seront elles aussi écourtées, tandis que les crédits d'impôt destinés aux technologies nucléaires, géothermiques ou encore à la capture du carbone perdureront. Avec la suppression d'une grande partie de ces « outils de motivation énorme », les « projets d'énergie renouvelable sont tous à risque d'échouer complètement », alerte Jean Su de l'ONG Center for Biological Diversity. Et ce alors que la demande d'électricité aux États-Unis explose face aux besoins croissants de l'intelligence artificielle. « Supprimer les incitations fiscales pour l'énergie propre signifie que toute cette nouvelle demande énergétique sera confiée à l'industrie des combustibles fossiles », prédit Mme Su, s'inquiétant d'une augmentation à venir des émissions polluantes, notamment de gaz à effet de serre. Donald Trump, dont la campagne présidentielle a été abondamment financée par les acteurs du secteur des hydrocarbures a promis de « forer à tout-va » et a multiplié les mesures à l'encontre du secteur des énergies renouvelables et notamment de l'éolien et du solaire. Sa « belle loi » contenait d'ailleurs initialement une nouvelle taxe qui aurait été dévastatrice pour ces domaines, mais qui a fini par être retirée. Voitures électriques Les véhicules électriques sont également parmi les plus sévèrement touchés. Les incitations financières à l'achat de véhicules neufs ou d'occasion dits « propres » (électriques ou à hydrogène), seront écourtées et prendront fin en 2025, tandis que celles liées à l'installation de stations de charge expireront fin juin 2026. Pour Albert Gore du lobby Zero Emission Transportation Association, la loi budgétaire va enterrer l'objectif « de rendre les États-Unis compétitifs à l'échelle mondiale dans les marchés de production de minéraux, de batteries et de véhicules du futur », cédant ainsi du terrain à la Chine. Le texte va également permettre de réduire à zéro les amendes encourues par les constructeurs automobiles qui n'appliqueraient pas les normes d'économie de carburant. Or, « si vous dites à un enfant avant un contrôle qu'il n'y aura aucune pénalité s'il triche, que pensez-vous qu'il va faire ? », relève, sarcastique, Dan Becker du Center for Biological Diversity. Charbon et méthane D'autres dispositions de l'IRA, bénéfiques aux entreprises des énergies fossiles, comme des milliards de subventions et des autorisations de forage, vont, elles, perdurer. Le texte prévoit par ailleurs un dispositif fiscal avantageux pour le charbon utilisé dans la fabrication de l'acier et met fin à un programme destiné à aider à l'industrie des hydrocarbures à réduire ses déchets et émissions très polluantes de méthane. Il ouvre également la voie à l'exploitation des forêts et ressources en hydrocarbures et minerais de nombreuses terres publiques, y compris dans une zone très sauvage de l'Alaska.