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Comment la loi budgétaire de Donald Trump va-t-elle affecter le climat ?

Comment la loi budgétaire de Donald Trump va-t-elle affecter le climat ?

La Presse04-07-2025
Les « projets d'énergie renouvelable sont tous à risque d'échouer complètement », alerte Jean Su de l'ONG Center for Biological Diversity.
(Washington) Avec l'adoption par le Congrès américain de son vaste projet de loi budgétaire, le président climatosceptique Donald Trump revient comme il l'avait promis sur plusieurs mesures prises par son prédécesseur Joe Biden pour lutter contre le réchauffement climatique et accélérer la transition énergétique.
Issam AHMED
Agence France-Presse
Voici un point sur les mesures et conséquences attendues de ce texte, que le républicain a surnommé la « grande et belle loi ».
Énergies renouvelables
En 2022, M. Biden, président démocrate de l'époque, avait fait passer un grand plan nommé Inflation Reduction Act (IRA) prévoyant des inédits investissements dans la transition énergétique. Parmi eux : environ 370 milliards de dollars de crédits d'impôt dédiés aux projets d'énergie renouvelable ou encore à l'achat d'appareils économes en énergie, qui vont désormais être pour la plupart supprimés.
Selon les nouvelles règles, les crédits restants ne pourront bénéficier qu'à des projets d'énergie mis en service avant 2027 ou dont la construction a commencé dans les 12 mois suivants la promulgation du texte.
Les incitations aux travaux de rénovation énergétique seront elles aussi écourtées, tandis que les crédits d'impôt destinés aux technologies nucléaires, géothermiques ou encore à la capture du carbone perdureront.
Avec la suppression d'une grande partie de ces « outils de motivation énorme », les « projets d'énergie renouvelable sont tous à risque d'échouer complètement », alerte Jean Su de l'ONG Center for Biological Diversity. Et ce alors que la demande d'électricité aux États-Unis explose face aux besoins croissants de l'intelligence artificielle.
« Supprimer les incitations fiscales pour l'énergie propre signifie que toute cette nouvelle demande énergétique sera confiée à l'industrie des combustibles fossiles », prédit Mme Su, s'inquiétant d'une augmentation à venir des émissions polluantes, notamment de gaz à effet de serre.
Donald Trump, dont la campagne présidentielle a été abondamment financée par les acteurs du secteur des hydrocarbures a promis de « forer à tout-va » et a multiplié les mesures à l'encontre du secteur des énergies renouvelables et notamment de l'éolien et du solaire.
Sa « belle loi » contenait d'ailleurs initialement une nouvelle taxe qui aurait été dévastatrice pour ces domaines, mais qui a fini par être retirée.
Voitures électriques
Les véhicules électriques sont également parmi les plus sévèrement touchés. Les incitations financières à l'achat de véhicules neufs ou d'occasion dits « propres » (électriques ou à hydrogène), seront écourtées et prendront fin en 2025, tandis que celles liées à l'installation de stations de charge expireront fin juin 2026.
Pour Albert Gore du lobby Zero Emission Transportation Association, la loi budgétaire va enterrer l'objectif « de rendre les États-Unis compétitifs à l'échelle mondiale dans les marchés de production de minéraux, de batteries et de véhicules du futur », cédant ainsi du terrain à la Chine.
Le texte va également permettre de réduire à zéro les amendes encourues par les constructeurs automobiles qui n'appliqueraient pas les normes d'économie de carburant. Or, « si vous dites à un enfant avant un contrôle qu'il n'y aura aucune pénalité s'il triche, que pensez-vous qu'il va faire ? », relève, sarcastique, Dan Becker du Center for Biological Diversity.
Charbon et méthane
D'autres dispositions de l'IRA, bénéfiques aux entreprises des énergies fossiles, comme des milliards de subventions et des autorisations de forage, vont, elles, perdurer.
Le texte prévoit par ailleurs un dispositif fiscal avantageux pour le charbon utilisé dans la fabrication de l'acier et met fin à un programme destiné à aider à l'industrie des hydrocarbures à réduire ses déchets et émissions très polluantes de méthane.
Il ouvre également la voie à l'exploitation des forêts et ressources en hydrocarbures et minerais de nombreuses terres publiques, y compris dans une zone très sauvage de l'Alaska.
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Des étudiants étrangers ont expliqué à l'AFP hésiter à venir étudier aux États-Unis ou craindre d'approuver des publications pro-Palestine ou anti-Trump sur les plateformes. (San Francisco) Amnistie internationale accuse les autorités américaines d'enfreindre les droits humains en utilisant des outils d'intelligence artificielle (IA) pour surveiller les migrants et les manifestants étrangers pro-palestiniens, dans un contexte de mobilisation contre les bombardements israéliens dans la bande de Gaza. Agence France-Presse « Il est très préoccupant que le gouvernement américain déploie des technologies intrusives assistées par IA dans le cadre d'un programme d'expulsions massives et de répression de l'expression en faveur de la Palestine », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice générale de la recherche à Amnistie internationale, citée dans un communiqué de l'ONG publié dans la nuit de mercredi à jeudi. Le recours à ces technologies « débouche sur une multitude de violations des droits humains », a-t-elle asséné. L'association pointe notamment les outils informatiques dopés à l'IA des entreprises Babel Street et Palantir, spécialisées dans l'analyse de données à grande échelle et en temps réel, qui ont de nombreux contrats avec le gouvernement américain, notamment dans les secteurs de la défense et du renseignement. Leurs logiciels-Babel X et Immigration OS, respectivement- « ont des capacités automatisées qui permettent un suivi, une surveillance et une évaluation de masse constants », souligne Amnistie. Et selon l'ONG, ces technologies sont utilisées pour cibler les étudiants étrangers, réfugiés et demandeurs d'asile « à une ampleur sans précédent ». Cela se traduit par des détentions illégales et des expulsions massives, créant un climat de peur et exacerbant 'l'effet paralysant' sur les migrants et les étudiants internationaux dans les écoles et sur les campus universitaires, Erika Guevara-Rosas, directrice générale de la recherche à Amnistie internationale Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, Donald Trump s'est lancé dans une vaste campagne contre des universités, les accusant notamment de laisser prospérer sur leurs campus des mouvements de soutien aux Palestiniens face à l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, qu'il assimile à des manifestations d'antisémitisme. Son administration a coupé des subventions de recherche à différents établissements, arrêté et menacé d'expulsion des manifestants pro-palestiniens, demandé l'interdiction à la prestigieuse université Harvard de recevoir des étudiants étrangers et ordonné la suspension du traitement de leurs visas pour passer au crible leurs réseaux sociaux. Des étudiants étrangers ont expliqué à l'AFP hésiter à venir étudier aux États-Unis ou craindre d'approuver des publications pro-Palestine ou anti-Trump sur les plateformes. « Babel X permettrait de parcourir rapidement grâce à l'IA les réseaux sociaux à la recherche de contenus liés au 'terrorisme' », note Amnistie. Mais « les technologies probabilistes employées pour tirer des déductions sur les intentions des individus présentent d'importantes marges d'erreur et s'avèrent souvent discriminatoires et biaisées ; elles peuvent conduire à présenter à tort des contenus pro-palestiniens comme antisémites ».

Captage et stockage de CO2 dans l'air
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Captage et stockage de CO2 dans l'air

« Nous arrivons au moment pivot de la technologie » de captage et stockage du gaz carbonique dans l'air, affirme Deep Sky. L'entreprise montréalaise spécialisée dans la logistique de cette ambitieuse et jusqu'ici élusive solution de lutte contre les changements climatiques vient de réussir une percée majeure : stocker du CO 2 capté directement dans l'air albertain. Deep Sky a installé au cours de la dernière année sur son site d'Innisfail, en Alberta, une solution de captage développée par la société québécoise Skyrenu. C'est cette solution qui lui a permis de capter du gaz carbonique qu'elle a ensuite enfoui de façon sûre et permanente à « des kilomètres sous terre ». Il s'agit d'une première nord-américaine, d'une percée majeure pour Deep Sky, et d'un pas important en avant pour cette solution technologique, le captage et le stockage du carbone, qui est promise à l'échelle industrielle depuis des décennies par le secteur pétrolier canadien. Le gouvernement Carney mise lui aussi très fort sur cette formule pour réduire l'intense pollution générée par l'exploitation pétrolière albertaine, et ainsi améliorer le bilan climatique du Canada. Celui-ci n'est pas particulièrement reluisant : le Canada échoue systématiquement à respecter ses propres cibles de réduction de sa pollution atmosphérique. La cause principale de cet échec à répétition est le refus du secteur pétrolier de reconnaître son impact climatique. Objectif 2050 Deep Sky a une bonne nouvelle, donc, que son vice-président, politiques publiques et affaires réglementaires, Mathieu Bouchard, tempère un brin. On ne réglera pas les changements climatiques avec ce seul site, mais c'est le premier endroit où on opère toute la chaîne en même temps. Ça, c'est unique dans le monde. Mathieu Bouchard, vice-président, politiques publiques et affaires réglementaires, en entrevue avec La Presse À terme, le site d'Innisfail, appelé Deep Sky Alpha, sera en mesure de retirer de l'air ambiant 3000 tonnes de CO 2 par an. C'est une fraction de ce que Deep Sky compte faire à Thetford Mines, au Québec, où l'entreprise espère retirer annuellement 500 000 tonnes de carbone de l'air. Au moins, Deep Sky peut affirmer que sa solution fonctionne. « Nous arrivons au point de flexion de cette technologie, dit Mathieu Bouchard. Il faut maintenant passer à des sites capables de capter et enfouir 1 million de tonnes par an, et croître rapidement après ça. » Le dirigeant de Deep Sky cite le plus récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui calcule qu'il faudrait pouvoir éliminer 10 milliards de tonnes de CO 2 par an au plus tard en 2050 pour minimiser l'impact de l'activité humaine sur le climat terrestre. Le GIEC a un peu baissé les bras quant à la réalisation de cet objectif, qui semble de moins en moins réalisable. Pas Deep Sky. « Il faut accélérer de façon exponentielle le déploiement. On a vu ça se produire dans la production d'énergie solaire et éolienne, qui sont d'autres technologies de décarbonation. C'est ce qu'on espère reproduire dans le captage. » Une question de coûts Deep Sky calcule que le succès passe par une réduction sous la barre des 200 $ du coût du captage et du stockage d'une tonne de carbone. Ce coût est actuellement plus près des 1200 $. Ce que l'entreprise présente sur son site Deep Sky Alpha, c'est une approche modulaire, dont les éléments peuvent être produits à faible coût, en usine, et à grande échelle. « Tout ça est en train d'arriver », dit Mathieu Bouchard, qui rappelle qu'il n'a fallu qu'un an à Deep Sky pour réaliser un premier captage sur son site albertain. À ce jour, Deep Sky a levé quelque 130 millions de dollars d'investisseurs institutionnels et privés, dont Investissement Québec, la Banque Royale et le fonds Breakthrough Energy Catalyst du milliardaire américain Bill Gates. D'ailleurs, Microsoft, que Bill Gates a cofondé, est un acheteur de crédits de carbone qui financent indirectement Deep Sky. L'achat de crédits sur le marché du carbone peut mener au financement de projets à venir comme celui d'Innisfail. Deep Sky prépare aussi d'ici quelques mois une ronde de financement de série B, qui la rapprocherait d'un véritable lancement commercial de ses activités. Tout ça, ainsi que la volonté annoncée du gouvernement Carney de financer le captage et le stockage du carbone, laisse croire à Deep Sky qu'il y a de l'avenir pour sa solution technologique.

Qu'IA écrit ce texte ?
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time2 days ago

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Qu'IA écrit ce texte ?

Vers la fin du mois de mai, un juge de l'Ontario a rejeté les documents d'un avocat de la défense, suspectant que sa plaidoirie contenait des cas de jurisprudence fictifs, inventés par des outils générateurs de texte, ce que l'on appelle désormais des hallucinations de l'intelligence artificielle (IA)⁠1. Cas isolé ? De moins en moins. Il y a quelques semaines, une consultante assise à côté de moi dans le train a passé des heures à copier-coller du texte généré par ChatGPT dans une présentation professionnelle. Je n'ai pas vu cependant si elle a aussi demandé de l'aide à l'IA pour déterminer combien facturer à son client. Tout le monde a des anecdotes comme ça, même dans le contexte des rencontres amoureuses. L'année dernière, Roman Khaves, cofondateur de Rizz, a expliqué à la CBC que l'assistant IA qu'il a créé aide à fournir du texte pour briser la glace sur les applications de rencontre⁠2. Rizz a maintenant 10 millions d'utilisateurs. Qu'ont ces exemples en commun ? L'écriture. Tandis que l'on débat sans cesse de l'impact de l'IA sur la productivité, l'emploi, l'éducation, le PIB, les ressources énergétiques, les remèdes contre le cancer, et même du premier trillionnaire en devenir, je me demande parfois quelque chose de plus simple : à quoi ressemblera un monde où l'écriture perdra sa valeur, maintenant que nous avons tous accès à notre propre version robotisée de Cyrano de Bergerac ? L'écriture existe depuis des milliers d'années, d'abord sur la pierre et l'argile, ensuite sur le papyrus et le papier, et aujourd'hui sur nos écrans. Depuis ses débuts, l'écriture et la pensée se nourrissent mutuellement. Pour ma part, c'est souvent en rédigeant que mes idées deviennent plus claires parce que le travail de rédaction ouvre la voie à des solutions. Dans ce nouveau monde où l'IA rédige tout, l'écriture perd aussi sa fonction d'outil d'évaluation. D'abord, il y a le système d'éducation, mais pensez à toutes les lettres d'intention, demandes de subvention, pitchs et présentations qui risquent de se transformer en simples formalités symboliques, des actions répétées par habitude, mais de moins en moins significatives. Les ressources humaines des grandes entreprises utilisent déjà l'IA pour trier des CV… qui sont de plus en plus rédigés par l'IA elle-même. On s'y perd. Ce qui est d'autant plus utile avec l'écriture, c'est que le style nous en dit autant que le contenu, sinon plus. Un patron qui envoie un courriel sans ponctuation est trop pressé pour vous, un amant incapable de conjuguer ses verbes dans un texto ne vous sortira pas à l'opéra, et ainsi de suite. Si vous avez le malheur d'avoir à vous servir de LinkedIn pour vos fonctions professionnelles, vous avez probablement remarqué dernièrement toutes ces publications parfaites avec une grammaire impeccable, et dans les deux langues officielles à part ça ! Parfaites, mais toutes plus uniformes et monotones les unes que les autres puisqu'elles sont littéralement rédigées par des robots. Qu'adviendra-t-il de l'écriture et du domaine de la créativité en général à l'ère de l'IA ? Il y a quelques mois, le scénario d'anticipation plutôt apocalyptique AI 2027⁠3, imaginé par des spécialistes, a beaucoup fait jaser sur l'arrivée imminente, selon eux, de la superintelligence. Comme certaines de leurs prédictions envisagent la fin de l'espèce humaine, vous comprendrez que l'avenir de l'écriture ne les empêche pas de dormir. Voici donc quelques prédictions fictives de mon cru, pour nous amuser un peu : Début 2026 : Presque toutes les maisons d'édition et publications font signer aux auteurs des déclarations de non-utilisation de l'IA, sans avoir de moyens de les vérifier. 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Allez-vous réussir à me lire assez vite ? » J'ai discuté de tout ça récemment avec mon ami Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel, qui explore l'IA pour ses productions vidéo (allez voir ce qu'ils font sur leurs réseaux sociaux !). Ce sont des outils qui nous permettent de pousser nos idées plus loin. Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel Pas d'argent pour filmer une Bentley volante en feu qui traverse le désert ? Pas de problème, l'IA s'en occupe à des frais minimes. Selon Julien, on entre dans une époque où la compétence la plus précieuse est un mélange d'imagination et de sens critique : savoir quoi créer, mais aussi quoi garder. Pour l'instant, il a raison puisque l'IA n'est pas véritablement « créative ». Les outils générateurs de texte prédisent le mot suivant en fonction de probabilités, sans réelle compréhension ou intention. Comme créateur, l'outil est formidable si on s'en sert pour « pousser » nos idées. 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