
Qu'IA écrit ce texte ?
Cas isolé ? De moins en moins.
Il y a quelques semaines, une consultante assise à côté de moi dans le train a passé des heures à copier-coller du texte généré par ChatGPT dans une présentation professionnelle. Je n'ai pas vu cependant si elle a aussi demandé de l'aide à l'IA pour déterminer combien facturer à son client.
Tout le monde a des anecdotes comme ça, même dans le contexte des rencontres amoureuses.
L'année dernière, Roman Khaves, cofondateur de Rizz, a expliqué à la CBC que l'assistant IA qu'il a créé aide à fournir du texte pour briser la glace sur les applications de rencontre2. Rizz a maintenant 10 millions d'utilisateurs.
Qu'ont ces exemples en commun ? L'écriture.
Tandis que l'on débat sans cesse de l'impact de l'IA sur la productivité, l'emploi, l'éducation, le PIB, les ressources énergétiques, les remèdes contre le cancer, et même du premier trillionnaire en devenir, je me demande parfois quelque chose de plus simple : à quoi ressemblera un monde où l'écriture perdra sa valeur, maintenant que nous avons tous accès à notre propre version robotisée de Cyrano de Bergerac ?
L'écriture existe depuis des milliers d'années, d'abord sur la pierre et l'argile, ensuite sur le papyrus et le papier, et aujourd'hui sur nos écrans. Depuis ses débuts, l'écriture et la pensée se nourrissent mutuellement. Pour ma part, c'est souvent en rédigeant que mes idées deviennent plus claires parce que le travail de rédaction ouvre la voie à des solutions.
Dans ce nouveau monde où l'IA rédige tout, l'écriture perd aussi sa fonction d'outil d'évaluation.
D'abord, il y a le système d'éducation, mais pensez à toutes les lettres d'intention, demandes de subvention, pitchs et présentations qui risquent de se transformer en simples formalités symboliques, des actions répétées par habitude, mais de moins en moins significatives. Les ressources humaines des grandes entreprises utilisent déjà l'IA pour trier des CV… qui sont de plus en plus rédigés par l'IA elle-même. On s'y perd.
Ce qui est d'autant plus utile avec l'écriture, c'est que le style nous en dit autant que le contenu, sinon plus. Un patron qui envoie un courriel sans ponctuation est trop pressé pour vous, un amant incapable de conjuguer ses verbes dans un texto ne vous sortira pas à l'opéra, et ainsi de suite.
Si vous avez le malheur d'avoir à vous servir de LinkedIn pour vos fonctions professionnelles, vous avez probablement remarqué dernièrement toutes ces publications parfaites avec une grammaire impeccable, et dans les deux langues officielles à part ça ! Parfaites, mais toutes plus uniformes et monotones les unes que les autres puisqu'elles sont littéralement rédigées par des robots.
Qu'adviendra-t-il de l'écriture et du domaine de la créativité en général à l'ère de l'IA ?
Il y a quelques mois, le scénario d'anticipation plutôt apocalyptique AI 20273, imaginé par des spécialistes, a beaucoup fait jaser sur l'arrivée imminente, selon eux, de la superintelligence. Comme certaines de leurs prédictions envisagent la fin de l'espèce humaine, vous comprendrez que l'avenir de l'écriture ne les empêche pas de dormir. Voici donc quelques prédictions fictives de mon cru, pour nous amuser un peu :
Début 2026 : Presque toutes les maisons d'édition et publications font signer aux auteurs des déclarations de non-utilisation de l'IA, sans avoir de moyens de les vérifier.
Novembre 2026 : Le lauréat du Goncourt accepte son prix et, dans le but de mousser les ventes encore davantage, avoue s'être servi de l'IA pour écrire un chapitre au complet, sans dire lequel.
Décembre 2026 : De nouvelles études toujours plus précises continuent de démontrer que l'utilisation de l'IA contribue à une diminution de l'activité cérébrale4.
Début 2027 : Netflix sort sa première série entièrement écrite par l'IA. Ce n'est ni la meilleure ni la pire.
Mai 2027 : Pour célébrer le 64e anniversaire de son album The Freewheelin', Bob Dylan annonce avoir vendu les droits posthumes de sa voix à sa maison de disques qui pourra continuer de sortir des albums en son nom de manière indéfinie. Des équipes perpétueront son œuvre, un peu à la manière des films de James Bond ou des collections de Chanel.
Été 2027 : Une écrivaine à succès de romantasy lance un défi sur TikTok : « À partir de demain, je publierai un roman par semaine pendant 52 semaines. Allez-vous réussir à me lire assez vite ? »
J'ai discuté de tout ça récemment avec mon ami Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel, qui explore l'IA pour ses productions vidéo (allez voir ce qu'ils font sur leurs réseaux sociaux !).
Ce sont des outils qui nous permettent de pousser nos idées plus loin.
Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel
Pas d'argent pour filmer une Bentley volante en feu qui traverse le désert ? Pas de problème, l'IA s'en occupe à des frais minimes.
Selon Julien, on entre dans une époque où la compétence la plus précieuse est un mélange d'imagination et de sens critique : savoir quoi créer, mais aussi quoi garder.
Pour l'instant, il a raison puisque l'IA n'est pas véritablement « créative ». Les outils générateurs de texte prédisent le mot suivant en fonction de probabilités, sans réelle compréhension ou intention.
Comme créateur, l'outil est formidable si on s'en sert pour « pousser » nos idées. Par exemple, quand je travaille sur un texte de fiction, je « brainstorme » avec l'IA et lui demande de critiquer mes idées et de repérer les failles. Bien sûr, c'est à moi de décider ce que j'en retiens, surtout sachant que parfois, les petites imperfections apportent de l'authenticité à une œuvre.
L'authenticité est d'ailleurs une question qui mériterait son propre papier. Pour ceux qui ont déjà suivi des cours d'histoire de l'art, vous vous souviendrez de la notion d'« aura » de Walter Benjamin, qui tente d'expliquer pourquoi un tableau original est différent d'une simple reproduction.
Si vous lisez un roman qui vous fait pleurer, est-ce que votre émotion serait moins légitime si ce livre avait été écrit par un robot ?
Un livre comme Things in Nature Merely Grow de Yiyun Li, qui parle de son deuil après les suicides de ses deux fils, survenus à huit ans d'intervalle, ne peut-il être écrit que par un être humain ?
Est-ce que l'IA peut « halluciner » une expérience humaine ?
Une hallucination est un phénomène lié à des altérations de la perception dans le cerveau. Techniquement, une machine ne peut pas halluciner. Lorsqu'on parle d'hallucination de l'IA, on devrait plutôt parler de l'œuvre d'un faussaire qui « paraphrase le réel », pour reprendre la formule de Mathieu Bélisle. Un faussaire qui a appris à nous imiter en gobant entre autres des centaines de milliers de livres.
Lorsque l'époque arrivera où il sera impossible de distinguer l'œuvre d'un auteur de celle d'un robot (si on n'y est pas déjà), la question des écrivains deviendra la même que celle de l'humanité : comment réussirons-nous à nous démarquer ?
Suivez Alexandre Soublière ou envoyez-lui un commentaire ici
1. Lisez le texte « Les 'hallucinations de l'IA' s'invitent dans les tribunaux » sur le site de Radio-Canada
2. Lisez le texte « From AI dating to flirt coaches : How AI is changing dating, for better or worse » sur le site de la CBC (en anglais)
3. Consultez le site d'AI 2027 (en anglais)
4. Lisez le texte « Utiliser ChatGPT diminue-t-il notre activité cérébrale ? » sur le site de Radio-Canada
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La Presse
2 hours ago
- La Presse
Captage et stockage de CO2 dans l'air
« Nous arrivons au moment pivot de la technologie » de captage et stockage du gaz carbonique dans l'air, affirme Deep Sky. L'entreprise montréalaise spécialisée dans la logistique de cette ambitieuse et jusqu'ici élusive solution de lutte contre les changements climatiques vient de réussir une percée majeure : stocker du CO 2 capté directement dans l'air albertain. Deep Sky a installé au cours de la dernière année sur son site d'Innisfail, en Alberta, une solution de captage développée par la société québécoise Skyrenu. C'est cette solution qui lui a permis de capter du gaz carbonique qu'elle a ensuite enfoui de façon sûre et permanente à « des kilomètres sous terre ». Il s'agit d'une première nord-américaine, d'une percée majeure pour Deep Sky, et d'un pas important en avant pour cette solution technologique, le captage et le stockage du carbone, qui est promise à l'échelle industrielle depuis des décennies par le secteur pétrolier canadien. Le gouvernement Carney mise lui aussi très fort sur cette formule pour réduire l'intense pollution générée par l'exploitation pétrolière albertaine, et ainsi améliorer le bilan climatique du Canada. Celui-ci n'est pas particulièrement reluisant : le Canada échoue systématiquement à respecter ses propres cibles de réduction de sa pollution atmosphérique. La cause principale de cet échec à répétition est le refus du secteur pétrolier de reconnaître son impact climatique. Objectif 2050 Deep Sky a une bonne nouvelle, donc, que son vice-président, politiques publiques et affaires réglementaires, Mathieu Bouchard, tempère un brin. On ne réglera pas les changements climatiques avec ce seul site, mais c'est le premier endroit où on opère toute la chaîne en même temps. Ça, c'est unique dans le monde. Mathieu Bouchard, vice-président, politiques publiques et affaires réglementaires, en entrevue avec La Presse À terme, le site d'Innisfail, appelé Deep Sky Alpha, sera en mesure de retirer de l'air ambiant 3000 tonnes de CO 2 par an. C'est une fraction de ce que Deep Sky compte faire à Thetford Mines, au Québec, où l'entreprise espère retirer annuellement 500 000 tonnes de carbone de l'air. Au moins, Deep Sky peut affirmer que sa solution fonctionne. « Nous arrivons au point de flexion de cette technologie, dit Mathieu Bouchard. Il faut maintenant passer à des sites capables de capter et enfouir 1 million de tonnes par an, et croître rapidement après ça. » Le dirigeant de Deep Sky cite le plus récent rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), qui calcule qu'il faudrait pouvoir éliminer 10 milliards de tonnes de CO 2 par an au plus tard en 2050 pour minimiser l'impact de l'activité humaine sur le climat terrestre. Le GIEC a un peu baissé les bras quant à la réalisation de cet objectif, qui semble de moins en moins réalisable. Pas Deep Sky. « Il faut accélérer de façon exponentielle le déploiement. On a vu ça se produire dans la production d'énergie solaire et éolienne, qui sont d'autres technologies de décarbonation. C'est ce qu'on espère reproduire dans le captage. » Une question de coûts Deep Sky calcule que le succès passe par une réduction sous la barre des 200 $ du coût du captage et du stockage d'une tonne de carbone. Ce coût est actuellement plus près des 1200 $. Ce que l'entreprise présente sur son site Deep Sky Alpha, c'est une approche modulaire, dont les éléments peuvent être produits à faible coût, en usine, et à grande échelle. « Tout ça est en train d'arriver », dit Mathieu Bouchard, qui rappelle qu'il n'a fallu qu'un an à Deep Sky pour réaliser un premier captage sur son site albertain. À ce jour, Deep Sky a levé quelque 130 millions de dollars d'investisseurs institutionnels et privés, dont Investissement Québec, la Banque Royale et le fonds Breakthrough Energy Catalyst du milliardaire américain Bill Gates. D'ailleurs, Microsoft, que Bill Gates a cofondé, est un acheteur de crédits de carbone qui financent indirectement Deep Sky. L'achat de crédits sur le marché du carbone peut mener au financement de projets à venir comme celui d'Innisfail. Deep Sky prépare aussi d'ici quelques mois une ronde de financement de série B, qui la rapprocherait d'un véritable lancement commercial de ses activités. Tout ça, ainsi que la volonté annoncée du gouvernement Carney de financer le captage et le stockage du carbone, laisse croire à Deep Sky qu'il y a de l'avenir pour sa solution technologique.


La Presse
a day ago
- La Presse
Qu'IA écrit ce texte ?
Vers la fin du mois de mai, un juge de l'Ontario a rejeté les documents d'un avocat de la défense, suspectant que sa plaidoirie contenait des cas de jurisprudence fictifs, inventés par des outils générateurs de texte, ce que l'on appelle désormais des hallucinations de l'intelligence artificielle (IA)1. Cas isolé ? De moins en moins. Il y a quelques semaines, une consultante assise à côté de moi dans le train a passé des heures à copier-coller du texte généré par ChatGPT dans une présentation professionnelle. Je n'ai pas vu cependant si elle a aussi demandé de l'aide à l'IA pour déterminer combien facturer à son client. Tout le monde a des anecdotes comme ça, même dans le contexte des rencontres amoureuses. L'année dernière, Roman Khaves, cofondateur de Rizz, a expliqué à la CBC que l'assistant IA qu'il a créé aide à fournir du texte pour briser la glace sur les applications de rencontre2. Rizz a maintenant 10 millions d'utilisateurs. Qu'ont ces exemples en commun ? L'écriture. Tandis que l'on débat sans cesse de l'impact de l'IA sur la productivité, l'emploi, l'éducation, le PIB, les ressources énergétiques, les remèdes contre le cancer, et même du premier trillionnaire en devenir, je me demande parfois quelque chose de plus simple : à quoi ressemblera un monde où l'écriture perdra sa valeur, maintenant que nous avons tous accès à notre propre version robotisée de Cyrano de Bergerac ? L'écriture existe depuis des milliers d'années, d'abord sur la pierre et l'argile, ensuite sur le papyrus et le papier, et aujourd'hui sur nos écrans. Depuis ses débuts, l'écriture et la pensée se nourrissent mutuellement. Pour ma part, c'est souvent en rédigeant que mes idées deviennent plus claires parce que le travail de rédaction ouvre la voie à des solutions. Dans ce nouveau monde où l'IA rédige tout, l'écriture perd aussi sa fonction d'outil d'évaluation. D'abord, il y a le système d'éducation, mais pensez à toutes les lettres d'intention, demandes de subvention, pitchs et présentations qui risquent de se transformer en simples formalités symboliques, des actions répétées par habitude, mais de moins en moins significatives. Les ressources humaines des grandes entreprises utilisent déjà l'IA pour trier des CV… qui sont de plus en plus rédigés par l'IA elle-même. On s'y perd. Ce qui est d'autant plus utile avec l'écriture, c'est que le style nous en dit autant que le contenu, sinon plus. Un patron qui envoie un courriel sans ponctuation est trop pressé pour vous, un amant incapable de conjuguer ses verbes dans un texto ne vous sortira pas à l'opéra, et ainsi de suite. Si vous avez le malheur d'avoir à vous servir de LinkedIn pour vos fonctions professionnelles, vous avez probablement remarqué dernièrement toutes ces publications parfaites avec une grammaire impeccable, et dans les deux langues officielles à part ça ! Parfaites, mais toutes plus uniformes et monotones les unes que les autres puisqu'elles sont littéralement rédigées par des robots. Qu'adviendra-t-il de l'écriture et du domaine de la créativité en général à l'ère de l'IA ? Il y a quelques mois, le scénario d'anticipation plutôt apocalyptique AI 20273, imaginé par des spécialistes, a beaucoup fait jaser sur l'arrivée imminente, selon eux, de la superintelligence. Comme certaines de leurs prédictions envisagent la fin de l'espèce humaine, vous comprendrez que l'avenir de l'écriture ne les empêche pas de dormir. Voici donc quelques prédictions fictives de mon cru, pour nous amuser un peu : Début 2026 : Presque toutes les maisons d'édition et publications font signer aux auteurs des déclarations de non-utilisation de l'IA, sans avoir de moyens de les vérifier. Novembre 2026 : Le lauréat du Goncourt accepte son prix et, dans le but de mousser les ventes encore davantage, avoue s'être servi de l'IA pour écrire un chapitre au complet, sans dire lequel. Décembre 2026 : De nouvelles études toujours plus précises continuent de démontrer que l'utilisation de l'IA contribue à une diminution de l'activité cérébrale4. Début 2027 : Netflix sort sa première série entièrement écrite par l'IA. Ce n'est ni la meilleure ni la pire. Mai 2027 : Pour célébrer le 64e anniversaire de son album The Freewheelin', Bob Dylan annonce avoir vendu les droits posthumes de sa voix à sa maison de disques qui pourra continuer de sortir des albums en son nom de manière indéfinie. Des équipes perpétueront son œuvre, un peu à la manière des films de James Bond ou des collections de Chanel. Été 2027 : Une écrivaine à succès de romantasy lance un défi sur TikTok : « À partir de demain, je publierai un roman par semaine pendant 52 semaines. Allez-vous réussir à me lire assez vite ? » J'ai discuté de tout ça récemment avec mon ami Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel, qui explore l'IA pour ses productions vidéo (allez voir ce qu'ils font sur leurs réseaux sociaux !). Ce sont des outils qui nous permettent de pousser nos idées plus loin. Julien Vallée, du tandem de réalisateurs Vallée Duhamel Pas d'argent pour filmer une Bentley volante en feu qui traverse le désert ? Pas de problème, l'IA s'en occupe à des frais minimes. Selon Julien, on entre dans une époque où la compétence la plus précieuse est un mélange d'imagination et de sens critique : savoir quoi créer, mais aussi quoi garder. Pour l'instant, il a raison puisque l'IA n'est pas véritablement « créative ». Les outils générateurs de texte prédisent le mot suivant en fonction de probabilités, sans réelle compréhension ou intention. Comme créateur, l'outil est formidable si on s'en sert pour « pousser » nos idées. Par exemple, quand je travaille sur un texte de fiction, je « brainstorme » avec l'IA et lui demande de critiquer mes idées et de repérer les failles. Bien sûr, c'est à moi de décider ce que j'en retiens, surtout sachant que parfois, les petites imperfections apportent de l'authenticité à une œuvre. L'authenticité est d'ailleurs une question qui mériterait son propre papier. Pour ceux qui ont déjà suivi des cours d'histoire de l'art, vous vous souviendrez de la notion d'« aura » de Walter Benjamin, qui tente d'expliquer pourquoi un tableau original est différent d'une simple reproduction. Si vous lisez un roman qui vous fait pleurer, est-ce que votre émotion serait moins légitime si ce livre avait été écrit par un robot ? Un livre comme Things in Nature Merely Grow de Yiyun Li, qui parle de son deuil après les suicides de ses deux fils, survenus à huit ans d'intervalle, ne peut-il être écrit que par un être humain ? Est-ce que l'IA peut « halluciner » une expérience humaine ? Une hallucination est un phénomène lié à des altérations de la perception dans le cerveau. Techniquement, une machine ne peut pas halluciner. Lorsqu'on parle d'hallucination de l'IA, on devrait plutôt parler de l'œuvre d'un faussaire qui « paraphrase le réel », pour reprendre la formule de Mathieu Bélisle. Un faussaire qui a appris à nous imiter en gobant entre autres des centaines de milliers de livres. Lorsque l'époque arrivera où il sera impossible de distinguer l'œuvre d'un auteur de celle d'un robot (si on n'y est pas déjà), la question des écrivains deviendra la même que celle de l'humanité : comment réussirons-nous à nous démarquer ? Suivez Alexandre Soublière ou envoyez-lui un commentaire ici 1. Lisez le texte « Les 'hallucinations de l'IA' s'invitent dans les tribunaux » sur le site de Radio-Canada 2. Lisez le texte « From AI dating to flirt coaches : How AI is changing dating, for better or worse » sur le site de la CBC (en anglais) 3. Consultez le site d'AI 2027 (en anglais) 4. Lisez le texte « Utiliser ChatGPT diminue-t-il notre activité cérébrale ? » sur le site de Radio-Canada Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


La Presse
a day ago
- La Presse
Apple étend son programme de réparation au Canada
Les propriétaires canadiens d'un iPhone, d'un iPad ou d'un Mac peuvent désormais réparer eux-mêmes leurs appareils grâce au lancement du programme de réparation chez soi d'Apple, qui donne accès à des pièces, des outils et des manuels officiels, tout ça en français. Apple a annoncé ce mardi l'expansion de ses services de réparation au Canada, offrant plus d'options aux consommateurs pour l'entretien de leurs appareils. Le géant technologique déploie deux programmes qui étaient déjà offerts ailleurs : le programme de réparation en libre-service (Self-Service Repair) destiné aux particuliers et un programme de distribution de pièces d'origine (Genuine Parts Distributor) pour les ateliers de réparation professionnels. Le Canada est le 34e pays à bénéficier de ces services. Mine de rien, Apple est un des fabricants dont les produits ont la durée de vie la plus longue, grâce à un soutien logiciel et, maintenant, matériel qui est un des mieux intégrés sur le marché informatique. Le programme de réparation en libre-service est conçu pour les gens à l'aise avec la technologie qui souhaitent effectuer leurs propres réparations. Il donne accès au même catalogue de pièces et aux mêmes outils que ceux utilisés dans les boutiques Apple Store et chez les fournisseurs de services agréés. Le programme couvre actuellement 65 produits Apple, incluant les gammes d'iPhone à partir du 12e du nom, ainsi que les ordinateurs Mac. Le casque Vision Pro et l'Apple Watch ne sont pas couverts par ces programmes. Réparation en libre-service Pour se lancer, l'utilisateur est invité à consulter au préalable le manuel de réparation correspondant à son appareil sur le site d'Apple. Ces guides détaillés, disponibles en français, expliquent la marche à suivre étape par étape et sont parfois accompagnés de tutoriels vidéo. Une fois le diagnostic posé, il est possible de commander les pièces d'origine nécessaires et d'acheter les outils spécifiques, vendus individuellement ou en ensemble. Pour ceux qui ne prévoient qu'une seule réparation, Apple propose également la location de sa trousse d'outils. Une nouveauté incluse dans le service est l'outil de diagnostic pour les réparations libre-service. Ce logiciel, accessible depuis 2023, permet aux utilisateurs de réaliser des tests et déterminer avec précision quelle composante est défectueuse. Cet outil peut s'avérer particulièrement utile dans des cas complexes, comme les dommages causés par l'eau. Bien que chaque situation soit unique, le logiciel peut aider à identifier l'étendue des dégâts et les pièces à remplacer, une tâche auparavant réservée aux professionnels. Distributeur de pièces d'origine Apple lance aussi au Canada son programme de distribution de pièces d'origine. Il permet aux ateliers de réparation indépendants de s'approvisionner en pièces d'origine Apple par l'intermédiaire de distributeurs autorisés. Au Canada, c'est l'entreprise Mobile Sentrix qui assurera cette distribution. Cette initiative vise à élargir l'écosystème de réparation fiable, garantissant que davantage de techniciens ont accès à des composants certifiés. Avec ce lancement, Apple affirme que 80 % de la population canadienne se trouve désormais à moins de 30 minutes d'une solution de réparation, qu'il s'agisse d'une boutique Apple, d'un réparateur professionnel ou de la possibilité de le faire soi-même à la maison. Cette annonce s'inscrit dans la volonté de l'entreprise de promouvoir la longévité de ses produits, un objectif qui repose sur un design durable, des mises à jour logicielles continues et, désormais, une réparabilité accrue.