Dernières actualités avec #Ofast


Le Figaro
08-08-2025
- Business
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De logements touristiques à lieux de stockage de stupéfiants : les «Airbnbeuh», ces nouvelles caches du trafic de drogue
Réservé aux abonnés ENQUÊTE - Les dealers utilisent aujourd'hui les locations de courte durée pour écouler leurs produits, se servant parfois des boîtes à clés comme dépôt de marchandises. « Airbnbeuh » ou « Airbncoke », le jeu de mots fait florès dans les commissariats. Parmi les dernières tendances pour écouler de la drogue en France, les autorités ont mis au jour ces locations de courte durée d'appartements ou de maisons, via des plateformes en ligne bien connues du grand public. Détournés de leur vocation touristique, ces logements sont transformés ponctuellement en lieux de stockage, voire de vente directe de stupéfiants. Un phénomène suffisamment répandu pour apparaître noir sur blanc dans le dernier rapport de l'Office antistupéfiants (Ofast), dirigé par Dimitri Zoulas, qui dresse un état des lieux glaçant d'un pays désormais « sans zone blanche » pour les trafics. L'époque des transactions hâtives à la sauvette, dans les recoins des halls d'immeuble et les rues sombres, semble révolue. À la faveur d'une demande toujours plus soutenue en cannabis, ecstasy et cocaïne - phénomène éclairé notamment par une hausse de 46 % de saisies de coke depuis janvier…


Le Figaro
06-08-2025
- Politics
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Braquage de son épicerie, tirs sur sa maison : à Martigues, un entrepreneur harcelé par la DZ Mafia
Réservé aux abonnés INFO LE FIGARO - Ce patron d'épicerie a été la cible d'intimidations répétées de la part d'hommes de main se revendiquant du cartel, menaçant ses employés et dégradant même son domicile sur fond de racket. Dans le milieu, les deux premières lettres qui forment le nom du gang criminel de la DZ Mafia, aujourd'hui considéré comme une «menace majeure» pour la sécurité du pays selon un récent rapport de l'Office antistupéfiants (Ofast) suffisent à susciter la crainte de ceux qui croisent son chemin. Symbole de cette hégémonie : les très nombreuses procédures judiciaires ouvertes ces derniers mois partout dans le département des Bouches-du-Rhône à la suite des tentatives d'intimidation sur fond d'extorsion au nom de l'organisation criminelle. La pratique, qui consiste à menacer le gérant d'un établissement pour obtenir une rançon ou un «paiement», avait plongé les enseignes de la cité phocéenne dans l'angoisse en 2024. Plusieurs restaurants, boîtes de nuit ou garages avaient fait les frais d'extorqueurs en série qui n'hésitaient pas à ouvrir ou mettre le feu aux propriétés de leurs victimes pour récupérer leur «dû». Ce harcèlement en règle avait soudainement cessé fin 2024, les enquêteurs de police judiciaire de la direction interdépartementale des Bouches-du-Rhône (DIPN 13) ayant réalisé…


Le Figaro
04-08-2025
- Politics
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«Le plus grand marché criminel du pays» : l'Office antistupéfiants alerte sur la «menace existentielle» du trafic de drogue en France
Dans un rapport accablant, l'Office antistupéfiants (Ofast) décrit l'ampleur des trafics de drogue dans le pays. Par la violence, les trafiquants imposent leur loi sur le territoire national sans épargner aucune zone. Le trafic de stupéfiants représente une «menace existentielle» pour la France, cingle le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, dans un rapport de l'Office antistupéfiants (Ofast) de la police nationale rendu à la fin du mois de juillet. Ce constat alarmant résumé en 62 pages, révélé par Le Monde et Valeurs Actuelles et que Le Figaro a pu consulter, rend compte d'un territoire gangrené par les points de deal, sans «zones blanches». Ces dernières années, le commerce des stupéfiants est devenu «le plus grand marché criminel du pays» avec près de 7 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023. «C'est un tsunami blanc qui s'abat sur la France», expose le ministre en référence aux saisies record de cocaïne qui ont augmenté de 130% en 2024 (53 tonnes saisies par les autorités). L'expansion de ces trafics a pour corollaire une violence désinhibée de la part des narcos. «Nos villes sont désormais le théâtre de guerres de territoires qui se règlent à coups de kalachnikovs ou de grenades», note l'Ofast. Cocaïne, cannabis, drogues de synthèse ... Ces trafics sont «la cause de la majorité des violences crapuleuses constatées en France». Une brutalité qui sert à asseoir son hégémonie sur un marché où l'offre est permanente et abondante. En 2024, 367 assassinats et tentatives liés au narcotrafic ont été recensés. Ces crimes ont entraîné la mort de 110 personnes et en ont blessé 341. Publicité 173 villes touchées par les homicides sur fond de trafic «Depuis 2021, le nombre d'assassinats et de tentatives d'assassinats a augmenté de 33%», souligne l'Ofast. Le maillage national des points de deal parsème des affrontements armés aux quatre coins du pays. L'an dernier, 173 villes ont été touchées contre 161 en 2023. Marseille (40 faits de violences liés aux trafics de drogue), Grenoble (14 faits) et Toulouse (12 faits) sont les villes les plus touchées. Des villes de taille moyenne comme Villeurbanne, Échirolles et Dijon, concentrent des hausses significatives. «Des petites villes sont également touchées, comme Florange, démontrant le caractère diffus et hétérogène des actes criminels», note encore l'office antistupéfiants. C'est dans ce contexte que l'organisation criminelle marseillaise, la DZ Mafia, a régulièrement défrayé la chronique. Qualifiée de «menace majeure» par l'Ofast, elle se distingue par «son ultraviolence, sa volonté d'expansion territoriale», en aidant notamment des «groupes indépendants afin d'exiger d'eux un retour sur investissement». Et d'ajouter : «Sa renommée pourrait également pousser d'autres groupes criminels à s'inspirer de ces méthodes pour gagner en importance.» Outre les assassinats entre bandes rivales souvent exécutés sur la voie publique, sous le regard effrayé des passants, les narcos ont recours aux enlèvements-séquestrations, aux «jambisations» (des attaques violentes ciblant les membres inférieurs dans un but de punition ou d'avertissement) et aux «rafalages» (tirs d'armes à feu en rafale) d'immeubles pour s'approprier un territoire. «Ces violences sont souvent déléguées à une main-d'œuvre recrutée spécifiquement, pour des tarifs pouvant aller de 2000 à 10.000 €, pour violenter un mauvais payeur ou éliminer une tête de réseau», analyse le rapport de police. Des consommations en hausse Pour mener à bien un trafic de drogue et les violences qui en découlent, nul besoin d'être présent sur place. «La détention n'est plus considérée par les trafiquants comme une entrave.» Depuis leur cellule, les narcos gèrent d'une main de maître leurs réseaux avec lesquels ils restent en contact permanents grâce aux téléphones portables détenus illégalement. L'incarcération est même «mise à profit pour développer de nouveaux réseaux criminels». Ainsi, le 27 juillet 2024, un agent du centre pénitentiaire de Bois-d'Arcy, dans les Yvelines, a été interpellé après avoir introduit de la drogue dans la prison pour un détenu dans la cellule duquel étaient saisis trois téléphones portables, des stupéfiants, deux couteaux, des comptes et une clé WI-FI. Mais «s'il y a des dealers, c'est bien parce qu'il y a des consommateurs», tient à rappeler Bruno Retailleau. En 2023, 3% des Français avaient déclaré avoir consommé au moins une fois de la cocaïne dans l'année, soit 1,1 million d'usagers contre 600.000 en 2017, selon l'Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes (EROPP) menée par de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (Ofdt). «Bien qu'elle concerne dix à quinze fois moins de personnes que le cannabis, la consommation de cocaïne a donc connu un essor important qui s'est accéléré dans la décennie 2010. Recherchée pour ses propriétés stimulantes en contexte professionnel, festif ou sexuel, elle s'est démocratisée.» Quant au cannabis, il reste la drogue la plus consommée en France. L'Ofdt recense 5 millions d'usagers dans l'année ; 1,4 million d'usagers réguliers et 900.000 usagers quotidiens.


Le Figaro
02-08-2025
- Politics
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«Une saisie historique» : 1878 kg de drogues interceptés aux îles Marquises mi-juillet, annonce Bruno Retailleau
Le ministre de l'Intérieur a félicité les agents qui ont permis de mener à bien cette «opération exceptionnelle», assurant que «l'État ne relâchera jamais la pression face aux trafics». Une «saisie historique» en Polynésie française, se félicite Bruno Retailleau. Les douanes et l'office anti-stupéfiants (Ofast) ont mis la main au total sur 1878,2 kg de produits stupéfiants après une fouille complète d'un voilier intercepté mi-juillet aux îles Marquises, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Au moment de l'interception, dans la nuit du 14 au 15 juillet, plus de 900 kg de cocaïne (932,7 kg) et plus 180 kg (182,6 kg) de méthamphétamine, surnommée localement «ice» avaient été trouvés. Le voilier a ensuite été rapatrié sur Papeete, capitale de l'archipel français du Pacifique, où l'office anti-stupéfiants a poursuivi les investigations et démantelé le bateau, permettant de trouver 714,1 kg de cocaïne et 49,8 kg d'ice supplémentaires. Ce sont donc en tout 1646,8 kg de cocaïne et 232,4 kg de méthamphétamine ainsi que des armes (11 glocks et 24 chargeurs) qui ont été découverts, a précisé le ministère. Publicité «Félicitations aux Douanes, à l'OFAST et aux gendarmes pour cette opération exceptionnelle. L'État ne relâchera jamais la pression face aux trafics qui gangrènent nos régions», a écrit samedi sur X le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, évoquant une «saisie historique». Drogue chargée au Mexique Le voilier, barré par un capitaine allemand et accompagné d'un passager hollandais, avait été intercepté alors qu'il faisait escale à Nuku Hiva, l'une des îles les plus peuplées des Marquises, l'un des cinq archipels de la Polynésie française. La drogue avait été chargée au Mexique, à destination de l'Australie, avait expliqué le parquet de Papeete dans un communiqué. Ce circuit des stupéfiants, entre une Amérique du Sud productrice et une Australie consommatrice, est connu des douanes et des forces armées, qui surveillent les 5,5 millions de kilomètres carrés de la Polynésie française. «On va demander le renforcement des contrôles de la zone maritime des Marquises et plus largement de la Polynésie, sachant que c'est l'itinéraire des trafiquants», avait déclaré à l'AFP le maire de Nuku Hiva, Benoît Kautai, au moment de la saisie mi-juillet, estimant que cette drogue n'est pas consommée aux Marquises, au contraire du cannabis, très répandu. La quantité de drogue découverte à Nuku Hiva pose un problème de stockage, de gardiennage et de transport dans cette île située à plus de 1400 km de Tahiti, qui ne compte que trois gendarmes. L'incinérateur de drogue le plus proche se trouve à Papeete.


Le Figaro
21-07-2025
- Business
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Affaire «Canne à sucre» : 17 personnes, dont le cerveau algérien, renvoyées aux assises
Deux juges d'instruction ont renvoyé début juillet aux assises spéciales 17 personnes, dont le cerveau algérien présumé du réseau - celui-ci est actuellement en fuite -, suspectées d'avoir importé depuis la Colombie vers la France 22 tonnes de canne à sucre imprégnée de cocaïne début 2022, a appris l'AFP de source proche du dossier lundi. Selon cette source, l'ordonnance de mise en accusation signée le 2 juillet a fait l'objet d'un appel, et la cour d'appel de Paris sera amenée à se prononcer prochainement sur les charges. Ce dossier surnommé «Canne à sucre» lie un groupe spécialisé dans le blanchiment que dirigerait Mourad Douadi, Algérien de 45 ans en fuite et possiblement localisé à Dubaï, et un autre groupe spécialiste de l'importation transnationale de stupéfiants qu'aurait coordonné Adalberto Patino Pareja, Colombien de 65 ans en détention provisoire en France. Publicité Une enquête commencée en 2021 Selon des éléments de l'enquête dont l'AFP a eu connaissance, l'enquête a débuté par un signalement début 2021 de l'Inspection du travail contre une société qui aurait fraudé le dispositif d'aide au chômage partiel pendant l'épidémie de Covid-19. De découvertes en découvertes, les enquêteurs du Service d'enquêtes judiciaires des finances (douanes) puis de l'Ofast (Office antistupéfiants) pensent avoir mis à jour un premier réseau dédié à la logistique, basé sur une myriade de sociétés et dont le cerveau serait Mourad Douadi. Celui-ci a déjà été condamné en 2018 avec 35 autres prévenus dans le volet le plus spectaculaire de la fraude dite à la taxe carbone, 385 millions d'euros détournés au fisc français. L'autre filière, colombienne, aurait permis ou tenté de permettre l'importation de stupéfiants, et serait liée au «Clan del Golfo», le plus grand cartel de drogue du pays. Plusieurs affaires liées par la justice Une vague d'interpellations a eu lieu au printemps 2022, au moment où une livraison arrivée en France devait filer en Espagne pour être traitée par l'équipe de Colombiens surnommés les «chimistes» ou les cuisiniers. Ces derniers auraient eu pour mission d'«extraire» de la cargaison de 22 tonnes de canne à sucre une quantité de cocaïne se chiffrant possiblement en centaines de kilos. La justice lie aussi à ces deux filières la saisie à Carthagène (Colombie) en 2021 d'une cargaison de 600 kg de cocaïne dissimulés dans 75 tonnes de sable destinée au Havre; ou encore deux saisies de 200 kg, à chaque fois, de méthamphétamine aux Pays-Bas et en Allemagne, soit une valeur estimée à 88 millions d'euros. Publicité Si la Cour d'appel confirme la tenue d'une audience, celle-ci se tiendra devant la cour d'assises spécialement composée, et Mourad Douadi sera jugé par défaut notamment pour direction d'un groupement ayant pour objet le trafic de stupéfiants, un crime passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Dix des accusés sont actuellement détenus, tandis que trois autres, dont Mourad Douadi, font l'objet d'un mandat d'arrêt.