
Comment prévenir les crampes musculaires ?
« J'ai 58 ans et je fais du vélo. Ces dernières années, la durée et la fréquence des crampes musculaires ne font qu'augmenter, ce qui me force à abandonner des sorties de groupe. J'ai essayé des recettes trouvées sur le web, comme du vinaigre de cornichon, sans résultat. Est-ce possible de se débarrasser des crampes musculaires ? » – M. Bencheqroun
Les crampes musculaires associées à l'exercice sont des crampes douloureuses et involontaires des muscles squelettiques (comme le mollet et la cuisse), et elles surviennent pendant l'exercice ou alors juste après.
Le traitement le plus reconnu est aussi le plus simple : l'étirement statique. On étire doucement le muscle jusqu'à ce que la crampe s'atténue. Quand la crampe est légère, il est parfois possible de reprendre la séance d'exercice. Mais parfois, les gens doivent'arrêter l'activité et se reposer, pour interrompre le cycle douleur-spasme.
Mais est-ce possible de les prévenir, ces crampes ? Ou de les traiter de façon durable ?
Peu de chercheurs s'intéressent à la prévention et au traitement des crampes musculaires associées à l'exercice, mais La Presse a joint aux États-Unis l'un des plus actifs dans le domaine : Kevin C. Miller, professeur au département de santé et de performance humaine, à l'Université d'État du Texas.
D'emblée, le professeur Miller donne un avertissement : lorsqu'on souffre de crampes musculaires, il faut d'abord s'assurer qu'elles ne sont pas le symptôme d'un problème de santé sous-jacent (comme le diabète, l'hypothyroïdie ou la maladie de Machado-Joseph) ou l'effet secondaire d'un supplément ou d'une médication (comme des médicaments bronchodilatateurs).
Pour les gens en santé, maintenant, ne suffit-il pas de s'hydrater davantage, avec des boissons riches en sels minéraux (et donc en électrolytes) ?
Ce conseil universel découle d'une théorie bien connue pour expliquer les crampes musculaires : celle de la déshydratation et du déséquilibre électrolytique. Cette théorie a longtemps été dominante, mais plusieurs scientifiques la remettent en question. C'est le cas de Kevin Miller, qui pointe d'abord une faille dans sa logique. Il n'y a aucun lien, dit-il, entre cette cause présumée des crampes (déshydratation et manque d'électrolytes) et le traitement qui fonctionne le mieux : l'étirement statique. « Combien ajoute-t-on de fluide, dans son corps, quand on s'étire ? Aucun. Et combien d'électrolytes ? Aucun », résume-t-il.
Des recherches – dont celles de Kevin Miller – ont également montré ceci : qu'ils soient sujets aux crampes ou non, les athlètes perdent des quantités similaires de liquide et d'électrolytes (sodium, potassium, calcium, etc.) pendant l'exercice. Et lorsqu'on déshydrate des personnes en laboratoire, elles ne deviennent pas plus enclines aux crampes provoquées électriquement.
L'impact du système nerveux
Au tournant des années 2000, le chercheur sud-africain Martin Schwellnus a proposé une autre théorie, aujourd'hui appuyée par plusieurs données : ces crampes seraient plutôt dues à l'effet de la fatigue sur le système nerveux.
« Il existe un déséquilibre entre les nerfs qui commandent l'excitation musculaire, et ceux qui commandent la relaxation musculaire, vulgarise Kevin Miller. On peut comparer cela à une bascule : lorsque nous sommes fatigués, l'excitation est plus importante que la relaxation. » Le système nerveux deviendrait donc surexcité, et c'est ce qui provoquerait ces contractions douloureuses et involontaires.
Encore là, qu'est-ce qui explique que plusieurs personnes se fatiguent sans pour autant souffrir de crampes ?
Inspiré par la théorie de son collègue, Kevin Miller a proposé une nouvelle théorie, appelée « théorie multifactorielle ». Elle repose sur deux éléments : premièrement, plusieurs facteurs peuvent contribuer aux crampes (et ceux-ci varient d'une personne à l'autre), et deuxièmement, chaque personne a un seuil différent.
Selon la théorie de Kevin Miller, des causes peuvent donc s'accumuler et faire en sorte qu'une personne atteint son fameux seuil personnel : l'intensité de l'effort, la qualité du sommeil, le manque de glucides, une blessure récente, du stress, un temps chaud et humide… Le manque d'eau et d'électrolytes pourrait aussi jouer un rôle, mais cet élément n'est pas suffisant, à lui seul, pour déclencher une crampe (Kevin Miller l'a testé dans ses expériences). Certaines personnes auraient aussi une prédisposition génétique.
Bref, « c'est complexe », résume Kevin Miller.
Son conseil aux gens qui en souffrent ? En parler à un professionnel de la santé, d'abord, pour exclure les causes médicales sous-jacentes. Puis, essayer de comprendre dans quel contexte leurs crampes surviennent. Le chercheur propose une série de 16 questions à remplir chaque fois qu'on en a une.
« Il faut traiter ça comme une vraie blessure, dit-il, et trouver la recette de ses crampes. Votre recette à vous pourrait être différente de la mienne. C'est pourquoi, dans la littérature, on trouve tant de traitements anecdotiques qui peuvent effectivement fonctionner pour certaines personnes, mais pas pour d'autres. »
Consultez l'étude de Kevin Miller (en anglais)
(les 16 questions sont au tableau 3)
Et le jus de cornichon ?
Quelle est cette histoire de jus de cornichon pour traiter les crampes ? Le professeur Miller l'a testée dans une expérience, et effectivement, les participants du groupe « jus de cornichon » ont vu leurs crampes disparaître après 90 secondes en moyenne, soit 40 % plus rapidement que les participants qui prenaient de l'eau déminéralisée ou alors rien du tout. En 90 secondes, le jus de cornichon n'a pourtant pas le temps d'être digéré… Selon l'hypothèse de Kevin Miller, c'est peut-être, encore là, une affaire neurologique. « Si votre corps est dans une spirale douleur/crampe, quand vous buvez du vinaigre, ça donne quelque chose d'autre à votre cerveau », résume-t-il. Le jus de cornichon n'est toutefois pas une panacée : non seulement il est hyper salé, mais il demeure également moins efficace que l'étirement. Pour ce qui est de la prévention des crampes, ni le jus de cornichon ni les étirements ne sont efficaces, selon les expériences du professeur Miller.
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