
New York, en guerre contre les rats, tente de les stresser pour les empêcher de se reproduire
New York mène une guerre tous azimuts contre les rats, ces habitants clandestins omniprésents qui arpentent trottoirs, parcs et ruelles. Parmi les méthodes employées: la suppression des sources de nourriture, qui fait baisser leur population. Cette privation alimentaire - par l'élimination des déchets en pleine rue, le colmatage des accès aux bâtiments et la sensibilisation des habitants - provoque un stress physiologique chez les rats, qui se traduit notamment par une baisse de leur reproduction.
«Peut-être que cela les oblige à aller plus loin en quête de nourriture» mais toujours est-il «qu'ils ont simplement moins de petits», explique Caroline Bragdon, directrice des interventions du service de contrôle des nuisibles de la mairie. Et «moins de reproduction conduit à une moindre activité des rats».
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Ce phénomène est observé dans le cadre d'un programme pilote mené notamment dans le quartier de Harlem, dans le nord de Manhattan. La mairie y teste plusieurs approches combinées mêlant notamment des applications pour cartographier l'activité des rongeurs et une contraception chimique. «Quelle que soit la méthode utilisée, ça marche», remarque Jessica Sanchez, une habitante de Harlem de 36 ans. «Avant quand vous sortiez les poubelles, il y avait des rats qui vous passaient sous les pieds. J'avais même peur de laisser mon fils par terre. Et je ne parle pas de l'odeur».
Population dense
Les rats, dont le régime alimentaire est similaire à celui des humains - glucides, lipides et protéines - trouvent traditionnellement leur nourriture dans les déchets déposés sur les trottoirs et dans les poubelles débordantes. Or, cette abondance alimentaire a favorisé une reproduction rapide et des populations denses: un rat peut avoir jusqu'à douze petits par portée, avec cinq à sept portées par an, ce qui explique la difficulté à endiguer leur prolifération. «Réduire leur accès à la nourriture est aujourd'hui la mesure la plus efficace», affirme Caroline Bragdon.
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En 2022, déjà, la ville avait lancé sa «révolution des déchets»: la fin des sacs-poubelle à même le trottoir et la mise en place de bennes en plastique qui accueillent désormais 70% des déchets. C'était après la pandémie de Covid-19, qui avait vu exploser le nombre de rats dans la ville. «Avec ces nouvelles bennes, je n'ai plus l'impression de devoir courir entre les tas de poubelles pour éviter les rats», explique Karen Del Aguila, 50 ans, rencontrée par l'AFP à Harlem. «Mais si c'est plus propre, c'est peut-être juste parce que le maire essaie de se faire réélire (en novembre, ndlr)».
Baisse de 25% en un an
Pour lutter contre les rongeurs, 70 inspecteurs municipaux disposent d'une application mobile qui leur permet de localiser précisément les foyers d'activité et d'orienter leurs interventions. Afin d'affiner cette stratégie, la ville expérimente aussi des dispositifs d'étude du comportement alimentaire des rats. De petites boîtes contenant quatre types d'aliments différents ont été installées dans certains quartiers, afin d'observer leurs préférences.
«Elles sont conçues pour que les rats se sentent en sécurité et à l'aise dans leurs habitudes alimentaires... et nous analysons lesquels sont les plus susceptibles d'être consommés», explique Caroline Bragdon.
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La ville a renforcé ses budgets dédiés à la lutte contre les rats, avec 4,7 millions de dollars alloués pour l'année 2025, contre 3,5 millions en 2023. Depuis la mise en place de ces mesures combinées, une baisse significative des signalements de rats a été enregistrée, avec une diminution de 25% en 2024 par rapport à l'année précédente, selon les données officielles. Chinatown, dans le sud de Manhattan, est pour l'instant le seul quartier à avoir réussi à contrôler efficacement sa population de rats mais la mairie espère que la tendance s'étendra dans les mois à venir.
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