
États-Unis : un juge bloque une loi texane imposant que les Dix commandements figurent dans les écoles
Le juge Fred Biery a émis une injonction préliminaire interdisant la mise en application du texte. Cette loi est inconstitutionnelle, « prend parti de manière inadmissible sur des questions théologiques et favorise officiellement les confessions chrétiennes au détriment des autres », écrit-il dans son jugement de 55 pages.
L'affichage des Dix commandements dans les salles de classe est « susceptible d'envoyer un message d'exclusion et spirituellement pesant » aux enfants à l'origine de la plainte, en leur donnant le sentiment d'être « des étrangers qui n'appartiennent pas à leur propre communauté scolaire », fait-il valoir.
« Victoire », clame une association vouée à la défense de la laïcité
La rabbine Mara Nathan, l'une des plaignantes dans ce dossier, a salué le jugement. « Les croyances religieuses des enfants devraient être inculquées par les parents et les communautés de foi, et non par les personnalités politiques et les écoles publiques », a-t-elle réagi dans un communiqué.
Rachel Laser, présidente d'Americans United for Separation of Church and State, une association vouée à la défense de la laïcité, a également approuvé la décision. « Victoire au Texas », écrit l'association sur Bluesky.
« La décision d'aujourd'hui garantira que les familles du Texas – et non les politiciens ou les responsables des écoles publiques – pourront décider comment et quand leurs enfants s'engagent dans la religion », écrit sa présidente.
Elle envoie un « message fort et retentissant à travers le pays que le gouvernement respecte la liberté religieuse de chaque élève dans nos écoles publiques », juge l'association.
Une loi similaire bloquée en Louisiane
Un autre juge fédéral avait bloqué en novembre une loi similaire en Louisiane, autre État conservateur du sud des États-Unis. Il l'avait jugée contraire au premier amendement de la Constitution américaine, qui prohibe l'établissement d'une religion nationale et interdit de favoriser une religion sur une autre.
La liberté religieuse et la séparation de l'Église et de l'État sont des principes fondateurs aux États-Unis.
L'enseignement de la Bible contestée dans l'Oklahoma
En 1980, la Cour suprême des États-Unis avait déjà jugé qu'une loi prévoyant l'affichage des Dix commandements dans les écoles publiques du Kentucky (centre-est) était inconstitutionnelle.
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Près de 55 millions de détenteurs de visas aux États-Unis seront concernés par des contrôles renforcés
Lundi, le département d'État avait annoncé avoir révoqué les visas de plus de 6000 étudiants étrangers depuis le début de l'année, dont 4000 environ pour infraction à la loi. Quelque «55 millions d'étrangers» qui détiennent un visa en cours de validité sont concernés par des contrôles renforcés, a fait savoir jeudi le département d'État américain, au moment où l'administration Trump intensifie sa politique migratoire répressive. «Les vérifications effectuées de manière continue par le département concernent l'ensemble des plus de 55 millions d'étrangers qui détiennent actuellement un visa américain en cours de validité», a déclaré un responsable du département d'État sous couvert de l'anonymat. Il a précisé que le département d'État pouvait révoquer les visas «dès qu'il existe des indices d'une éventuelle inéligibilité» allant d'un dépassement de la durée de séjour autorisée, à des activités criminelles ou à des infractions à la loi, y compris pour conduite en état d'ivresse, ou encore à des menaces pour la sécurité publique, ainsi que pour toute «forme quelconque d'activité terroriste ou de soutien à une organisation terroriste». «Dans le cadre de notre processus de vérification, nous examinons toutes les informations disponibles, y compris les dossiers des forces de l'ordre ou des services d'immigration, ainsi que toute autre information révélée après la délivrance du visa», a précisé le responsable dans un courrier électronique adressé à des journalistes. Publicité 4000 visas étudiants révoqués pour infraction à la loi Lundi, le département d'État avait annoncé avoir révoqué les visas de plus de 6000 étudiants étrangers, dont 4000 environ pour infraction à la loi. Les États-Unis ont révoqué «plus de deux fois plus de visas, dont près de quatre fois plus de visas étudiants, qu'au cours de la même période l'année dernière» sous l'administration du président démocrate Joe Biden, a-t-il relevé. Dès son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président Donald Trump a érigé la lutte contre l'immigration clandestine en priorité absolue, évoquant une «invasion» des États-Unis par des «criminels venus de l'étranger» et communiquant abondamment sur les expulsions d'immigrés. Son programme d'expulsions massives a certes été contrecarré ou freiné par de multiples décisions de justice, ce dont il s'est indigné à plusieurs reprises. Mais son gouvernement fait aussi la chasse à tout ce qui paraîtrait comme «antiaméricain» ou allant à l'encontre des intérêts de politique étrangère des États-Unis. Le gouvernement américain a ainsi précisé mardi qu'il rechercherait les opinions «antiaméricaines», y compris sur les réseaux sociaux, lorsqu'il statuerait sur le droit de résider aux États-Unis. Le responsable n'a pas dit que les 55 millions de visas accordés par les États-Unis faisaient tous l'objet d'un examen approfondi, mais il a clairement souligné qu'ils étaient concernés. L'administration Trump s'est aussi engagée dans une série de batailles contre les universités, annulant des milliers de visas et s'en prenant à des établissements de renom suspectés de se laisser propager sur leurs campus des idées antisémites, notamment dans le cadre des manifestations contre la guerre dans la bande de Gaza. Les avantages liés à l'immigration, notamment le droit de vivre et travailler aux États-Unis, «restent un privilège et non un droit», répète volontiers le secrétaire d'État américain, Marco Rubio.


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