« Quand j'ai élargi mes ambitions, j'ai élargi mes connaissances » : oubliez Google et Wikipédia, l'encyclopédie de la natation, c'est Yohann Ndoye-Brouard
Vous connaissez le natathlon ? Yohann Ndoye-Brouard peut vous parler pendant des heures de cette compétition de benjamins dont il notait sur ses petits cahiers d'écolier tous les temps pour calculer le meilleur total de points. « Quand je faisais du pap, je connaissais mon ranking par coeur. À l'époque, j'étais 45e de ma catégorie, je n'étais pas très bon, se souvient-il. C'est en 3e quand j'ai commencé à faire du dos que je suis rentré dans les tops 5 de mon âge. » Depuis, il continue à tout regarder, disséquer, analyser. Ses copains de l'équipe de France en sourient et ses entraîneurs s'en réjouissent.
C'est l'encyclopédie de la natation. On le soupçonne de connaître le palmarès de certains nageurs mieux qu'eux-mêmes. « Nous, on est là-dedans, on compte les coups de bras, les fréquences, on prend les temps au 25 m, au 50 m, au 75 m, etc., raconte sa mère, Vanessa Brouard, coach d'Annecy. Je travaille comme ça, il m'a vue travailler. Je note tout pour chacun de mes nageurs dès qu'ils commencent la compétition avec moi. Il a compris qu'il fallait qu'il regarde les meilleurs. »
Ndoye-Brouard en bronze sur 200 m dos aux Mondiaux de Singapour
Il le concède volontiers, il a attrapé le virus familial. Tout son clan est branché natation. « Ma mère filmait déjà tout quand j'étais petit et elle prend toutes les fréquences, tous les temps, les coups de bras, se souvient-il. Elle est vachement là-dedans et moi je suis encore plus dans les mètres par seconde, le temps pile-poil au 15 m, j'ai poussé ce truc. »
Si les cahiers ont laissé place à l'iPad et à la vidéo, il est resté le plus mordu des mordus de son sport. Personne ne peut rivaliser sur ses connaissances. Son copain de chambrée, Rafael Fente-Damers, essaie mais le jeune sprinteur doit s'avouer vaincu. « Quand j'ai élargi mes ambitions, j'ai élargi mes connaissances, souligne le nouveau double médaillé mondial du dos. Ça me sert à me situer, à comparer ce qui est bien, pas bien. Comme je suis curieux, je le fais sur les autres disciplines, les autres catégories d'âge. »
Il connaît chaque centimètre du 100 m dos du record du monde de Thomas Ceccon (51''6 à Budapest en 2022). Il l'a vu et revu des centaines de fois et a même demandé à sa tante de lui rentrer les données sur un tableau Excel pour bien visualiser le tout. Le mercredi à l'Insep, c'est la journée régalade avec les analyses vidéo où il se retrouve parfois bien seul à kiffer.
Il raffole des analyses de course
Son téléphone et son iPad fourmillent de pépites qu'il trouve sur d'obscures chaînes YouTube qui diffusent des courses. Il garde encore un souvenir ému de sa découverte d'un reportage d'Arte sur Michael Phelps où il voyait pour la première fois des images sous l'eau. Quand Robin Pla, le responsable scientifique à la Fédération, a ouvert un accès aux analyses de courses, il a grimpé au plafond. Le bonheur. Cette semaine, il a demandé à l'expert de lui envoyer les analyses des courses des Russes notamment.
Rien ne l'arrête dans la découverte de son sport. Il veut tout comprendre et s'aventure même dans des contrées improbables. Lors de vacances de Noël en 2019, il s'est mis dans le crâne de tester les combinaisons en polyuréthane. Il a donc demandé à son oncle David Maître, ancien nageur de l'équipe de France, de lui amener une des siennes. Dans la piscine de 10 m de sa grand-mère, la nuit, il a enfilé (et craqué) la combinaison et s'est lancé dans deux-trois allers-retours en crawl. « On me met une combi polyuréthane, j'explose les records du monde, j'ai une nage où je ne mets pas beaucoup de jambes, avance-t-il. Ces combis avantagent les gros gabarits comme moi. » Lui n'y voit aucune dinguerie, « c'est du Yohann », comme le glisse sa mère.
Au-delà de l'anecdote, cette soif d'apprendre lui ouvre d'autres perspectives comme son travail sur la visualisation. « Je visualise la chambre d'appel, je visualise mon virage, ma rentrée dans le stade, je n'ai pas envie de me faire surprendre par tout ça, ma façon d'appréhender tout ça est d'imaginer tous les scénarios possibles. M'imaginer à la (ligne) 1 outsider, à la 4 après avoir fait une super perf en demi-finales. » On ne sait pas s'il avait imaginé ses deux médailles de bronze.
Comment Ndoye-Brouard a vaincu sa peur
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