
Les premiers ministres continuent d'exiger plus d'argent d'Ottawa
Thomas Laberge
La Presse Canadienne
« Ça n'a pas de bon sens qu'Ottawa finance seulement 22 % des dépenses en santé. […] C'est la seule dépense qui augmente plus que les revenus à cause des impacts du vieillissement de la population, les impacts des nouvelles technologies et des médicaments », a-t-il affirmé, mercredi, lors du point de presse de clôture du Conseil de la fédération qui se tenait en Ontario.
« Je ne dis pas qu'on obtient toujours ce qu'on veut rapidement, mais on veut au moins que l'indexation qui était promise à 5 % se poursuive », a ajouté le premier ministre.
En mars 2024, Québec a signé une entente avec Ottawa pour augmenter ses transferts en santé de 900 millions par année pendant 10 ans. Ce montant représentait un sixième de ce qui était réclamé par le gouvernement québécois.
François Legault a aussi réitéré sa demande de longue date d'obtenir plus de pouvoir en immigration.
Guerre tarifaire
Malgré tout, le ton de la rencontre des premiers ministres cette semaine était moins revendicateur face à Ottawa par rapport à ce qu'on a pu voir par le passé. Guerre commerciale oblige, les premiers ministres ont serré les rangs derrière Mark Carney.
Ce dernier est d'ailleurs venu rencontrer ses homologues mardi afin de faire le point sur les négociations avec les États-Unis alors que la date butoir du 1er août arrive à grands pas. Rappelons que le président américain Donald Trump a menacé d'imposer des droits de douane de 35 % sur les produits canadiens à cette date.
« Je pense qu'on a eu la chance d'avoir un deux pour un, c'est-à-dire qu'on a eu une réunion du Conseil de la fédération, mais en plus une demi-journée avec le premier ministre du Canada. Je pense que dans la situation actuelle, c'était nécessaire », a affirmé François Legault.
Au sortir de cette rencontre avec ses homologues, le premier ministre canadien a assuré qu'il n'était pas prêt à signer n'importe quoi avec les Américains. « Le gouvernement du Canada n'acceptera pas un mauvais accord », a-t-il affirmé mardi.
La semaine dernière, Mark Carney a laissé entendre qu'un accord commercial avec les États-Unis inclurait probablement certains droits de douane.
Défense
Le premier ministre du Québec se réjouit du fait que le gouvernement fédéral veut considérablement augmenter ses dépenses dans la défense car il croit que le Québec peut tirer son épingle du jeu dans ce secteur.
Selon M. Legault, le premier ministre Carney est d'accord avec l'idée qu'il faut une « base industrielle au Canada ».
« C'est-à-dire que, quand le gouvernement fédéral va donner des contrats, que ce soit directement avec des compagnies canadiennes, que ce soit des partenariats entre des compagnies américaines et canadiennes, que ce soit des partenariats entre des compagnies européennes et canadiennes, un élément très important dans le choix des fournisseurs, c'est : qu'est-ce qu'on va pouvoir construire dans le secteur manufacturier au Canada ? », a-t-il expliqué.
Je pense que dans le contexte de ce qui a été dit par Donald Trump dans les derniers mois, c'est important que le Canada ait plus d'autonomie pour se défendre.
François Legault
M. Carney a déjà annoncé 9 milliards supplémentaires en dépenses militaires dès cette année. Et il ne compte pas en rester là, puisque le Canada s'est engagé à consacrer 5 % de son PIB – la nouvelle cible de l'OTAN – d'ici 2035 en défense. Pour atteindre cet objectif, le fédéral devra dépenser près de 150 milliards par année dans 10 ans.
François Legault veut s'assurer que le Québec obtiendra sa juste part des contrats liés aux dépenses militaires, notamment dans des secteurs comme l'aéronautique, les bateaux, les minéraux critiques ou encore l'intelligence artificielle.
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39 minutes ago
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Bêêêêêêtes de vignes : le pari vert d'un vignoble
(Brigham) Simon Naud avance tranquillement entre deux rangs de vignes luxuriantes. Tout au fond du couloir de verdure, des agneaux broutent des graminées, du trèfle et des fleurs de manière nonchalante. « C'est comme un aspirateur de piscine ! », décrit en riant le vigneron au sujet de ses pensionnaires pour l'été. Ces 42 moutons sont le plus récent morceau d'un grand casse-tête écologique qui se met en place au Vignoble de la Bauge depuis plusieurs années. Les bêtes accomplissent le sarclage et la tonte de l'herbe tout en fertilisant naturellement le sol avec leur fumier. Leur présence permet d'éviter jusqu'à 15 passages de tracteur par saison entre chaque rangée de vigne. « Je trouve ça tellement logique et symbiotique, observe Simon Naud. C'est un milieu de vie que j'ai créé. » PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les moutons se déplacent toujours en groupe. Simon Naud compare leurs mouvements à celui d'un aspirateur de piscine. Le plus jeune d'une fratrie de six enfants, M. Naud a repris les rênes de la ferme familiale en 1996. Ses parents, Alcide et Ghislaine, ont planté les premières vignes en 1986 après avoir exploité leur ferme laitière de la vallée de Brome-Missisquoi pendant 33 ans. Inspiré par ses voyages en Europe et dans l'Ouest canadien, Simon Naud décide de planter deux hectares de vignes Frontenac blanc, cultivées sans pesticides ni engrais chimiques. Depuis 2022, les 10 hectares du vignoble sont tous certifiés bio. Le fait qu'on n'a pas d'herbicide, ça a amené beaucoup de mécanisation du travail, explique-t-il. Puis là, j'ai constaté que je brûlais à peu près quatre fois plus de pétrole que quand j'étais en conventionnel, et que je faisais énormément de compaction dans mon sol. Je trouvais que ça n'avait pas de sens. Simon Naud, propriétaire du Vignoble de la Bauge Le virage biologique a été accompli par souci pour la santé de l'humain et de l'environnement, dit le vigneron. « Mais il faut aussi écouter notre écosystème, l'environnement dans lequel on travaille, et il faut le respecter. C'est là où je me suis dit : il faut trouver d'autres solutions. » Agriculture de régénération C'est alors que Simon Naud s'est intéressé à un nouveau mouvement : l'agriculture de régénération. « Je trouvais que ça cadrait vraiment avec ce que j'essaie de faire, dit-il. C'est une production biologique, mais avec une réflexion écologique encore plus intégrée. » Une approche environnementale PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE À terme, Simon Naud aimerait avoir entre 100 et 120 moutons dans son vignoble. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE En 2019, le Vignoble de la Bauge a commencé la production de cuvées de vins nature, une approche qui écarte l'ajout d'intrants du champ (comme les pesticides et engrais) à la bouteille (comme les sulfites). PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Dans cette nouvelle parcelle, on tente de briser la monoculture : deux rangs de vigne, un rang d'arbustes fruitiers, deux rangs de vignes, un rang d'arbustes fruitiers. etc. Sur la photo, des camerises. On y retrouve 16 cultivars, dont des groseilles, des argousiers, du sureau et des framboises. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE La famille Naud a toujours eu des animaux. Le frère aîné de la famille y a longtemps élevé des sangliers pur sang suédois. Le Vignoble de la Bauge est d'ailleurs nommé en l'honneur de l'abri des sangliers. Aujourd'hui, la ferme possède quelques alpagas. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Et un cerf ! PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Le père de Simon Naud, feu Alcide Naud, fondateur du vignoble PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE À terme, Simon Naud aimerait avoir entre 100 et 120 moutons dans son vignoble. 1 /6 En plus d'exclure les produits de synthèse, l'agriculture de régénération vise à améliorer la vitalité des sols, restaurer la diversité des écosystèmes et renforcer les communautés. « C'est un beau groupement qui me rejoint, qui touche un peu plus mes valeurs, qui nous propulse plus loin que le biologique usuel », observe M. Naud. En octobre 2024, le Vignoble de la Bauge a été certifié par la Regenerative Organic Alliance. C'est la seule certification que j'ai trouvée qui fait vraiment des tests sur les lieux. En viticulture de régénération, on doit prendre un échantillon de sol où la vitalité est analysée aux trois ans. Il doit y avoir un accroissement, on doit voir une amélioration réelle. Simon Naud, propriétaire du Vignoble de la Bauge Mais revenons à nos moutons. Les animaux collaborent aussi à l'épamprage du tronc : ils mangent les tiges inutiles qui sont énergivores pour la vigne. Ils effectuent également le rognage, qui consiste à élaguer les branches latérales, ce qui permet une meilleure aération et favorise l'ensoleillement sur les grappes de raisin. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Les moutons collaborent de différentes façons au bien-être des vignes. Mais pour que cela soit possible, il faut que les raisins soient hors de leur portée. Cépages nordiques En 1998, le Conseil des vins du Québec a créé un comité « recherche et développement » dont Simon Naud fait partie. « Notre mandat était d'aller dans les pays nordiques de la planète pour trouver des variétés de vins qui pourraient être adaptées chez nous », explique-t-il. C'est alors qu'il découvre le programme d'hybridation de vignes nordiques de l'Université du Minnesota. C'est là que la variété Frontenac a été créée à la fin des années 1990. A suivi le Frontenac gris en 2002, les variétés Marquette et La Crescent en 2006 et la variété Petite perle en 2010. PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE Aujourd'hui, 80 % du vignoble est occupé par ces cépages résistants nordiques. Aujourd'hui, 80 % du vignoble est occupé par ces cépages résistants nordiques tandis que les cépages européens couvrent le reste. Les cépages nordiques résistent mieux aux maladies fongiques et aux insectes ravageurs. Ils permettent aussi de maintenir une taille haute. Les fruits, qui pendent à une hauteur de cinq à six pieds, sont impossibles à atteindre pour les moutons. Ils sont aussi moins vulnérables aux gels. Pour réduire la pression des insectes nuisibles, 25 nichoirs ont été installés pour les hirondelles bicolores, qui en raffolent. Goûter le Nord La pandémie et les droits de douane imposés par Donald Trump ont suscité un vif intérêt pour l'achat local et l'autonomie alimentaire. Mais le vin consommé ici vient encore largement de l'étranger. « En ce moment, au Québec, tous les producteurs de vin ensemble, on produit 1 % de ce qui se consomme ici », souligne Simon Naud. Même si l'industrie vinicole québécoise a atteint une certaine maturité, les palais ne se sont pas tous ajustés à notre terroir nordique. « Les gens sont habitués à la fraîcheur des blancs, et à l'opulence et la profondeur des rouges. On est dans un climat frais, alors les blancs sont facilement compréhensibles parce qu'ils sont très délicats, tandis que celui qui cherche un rouge costaud chaud va se dire : ouin, les rouges au Québec, ça ne le fait pas. Mais c'est parce que tu essaies de boire quelque chose qui ne pousse pas chez nous ! », s'exclame-t-il. Les vins rouges du Québec sont axés sur la fraîcheur et le fruit. « Il faut respecter le lieu où on est et faire des fruits et des vins qui cadrent bien dans l'environnement », souligne le vigneron. Lisez l'article « Viticulture de régénération : des vins plus que bios »


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2 hours ago
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Une super recenseuse au secours des papillons
Johanne Comte, dans sa « pouponnière » d'asclépiades, où elle observe les œufs et les chenilles de monarques, à Saint-Sauveur Leur population est en sérieux déclin. Mais dans son jardin des Laurentides, Johanne Comte les observe sans trop de peine. Participante assidue à la Mission monarque, elle est l'une des plus grandes recenseuses de papillons monarques au Québec. La résidante de Saint-Sauveur nous attend dans sa « pouponnière », une parcelle de son terrain recouverte d'environ 200 plants d'asclépiades. Il y a quelques semaines, elle y a observé un monarque pondre en direct. Depuis, une naissance a eu lieu. « Elle est là ! », lance-t-elle en pointant, sous une feuille d'asclépiade, un bébé chenille translucide d'à peine quelques millimètres. « Regarde ça ! Elle a juste quelques heures, celle-ci. C'est jeune, ça ! » Difficile de croire que deux semaines et cinq mues plus tard, la chenille sera devenue une géante de cinq centimètres aux rayures vives. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Jeune chenille de monarque repérée par Johanne Comte sous une feuille d'asclépiade « En deux semaines, elles prennent 2700 fois leur poids ! s'exclame Johanne Comte. C'est comme si on devenait grand comme la statue de la Liberté. L'asclépiade, c'est vraiment engraissant, elles ne mangent que ça. » Depuis qu'elle a entrepris le recensement des monarques en 2018, Johanne Comte a cumulé près de 270 observations d'œufs, de chenilles, de chrysalides et de papillons. Chaque fois, elle s'émerveille comme si c'était la première. De juin à septembre, pendant toute la durée de la Mission monarque, elle fait chaque jour le tour de ses plants d'asclépiades. Il y en a près de 600 en tout sur son terrain. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Une affiche de sensibilisation accueille les visiteurs à l'entrée du terrain de Johanne Comte et de son mari, Claude Lévesque, à Saint-Sauveur. « Je suis capable de voir assez rapidement s'il y a eu de la ponte ou non », dit-elle. En se nourrissant, les chenilles laissent de petits trous sur la feuille d'asclépiade. Il suffit de la retourner délicatement pour vérifier s'il y a une chenille. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE La chenille de monarque devient toxique pour les prédateurs en se nourrissant d'asclépiade, une plante qui contient un latex nocif surtout pour les mammifères et les oiseaux. La scientifique citoyenne note la date, l'heure et le lieu de chacune de ses observations, puis se connecte à la plateforme de la Mission pour entrer ses données. Blitz de recensement Du 25 juillet au 3 août, alors que la présence de papillons monarques est à son apogée dans la province, le recensement s'intensifie avec le Blitz international de suivi du monarque. L'an dernier, 5800 scientifiques citoyens ont participé à cette grande collecte de données qui se déroule tant au Canada qu'aux États-Unis et au Mexique. La science participative est au cœur de ce recensement annuel auquel tous les citoyens sont appelés à participer. « Mission monarque ne fonctionnerait tout simplement pas sans ces personnes, comme Johanne, qui ont à cœur le sort du monarque », souligne Charles-Étienne Ferland, chargé de projet et coordonnateur des activités pédagogiques de la Mission monarque à l'Insectarium de Montréal. « On aide les papillons, on s'aide », affirme Johanne Comte, en faisant référence au rôle des monarques dans la pollinisation. Aider les monarques est devenu sa mission. Elle a convaincu ses voisins de ne plus faucher les asclépiades sur leur terrain. Une vie de monarque PHOTO FOURNIE PAR JOHANNE COMTE Chrysalide de monarque PHOTO FOURNIE PAR JOHANNE COMTE Une fois mature, la chenille de monarque ne craint plus les prédateurs, qui la reconnaissent et la savent toxique. PHOTO FOURNIE PAR JOHANNE COMTE Ce papillon monarque a pris son envol peu après notre visite chez Johanne Comte. PHOTO FOURNIE PAR JOHANNE COMTE Chrysalide de monarque 1 /3 Régulièrement, des écoles et des camps de jour l'invitent à faire des présentations. Elle élève d'ailleurs quelques chenilles qu'elle prénomme toutes (Alpha, Delta, Pizza, etc.), mais « strictement pour un usage didactique », assure-t-elle. Elle les laisse s'envoler une fois qu'elles sont devenues papillons. Au fil des ans, elle a assisté à 75 éclosions de monarques. Une a même eu lieu pendant notre visite. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Lors de ses présentations en milieu scolaire, Johanne Comte sort ses ailes de papillon. « Je dirais que c'est probablement la fille qui est la plus connaisseuse [sur le papillon monarque], avance son mari, Claude Lévesque, qui, par la force des choses, partage cette passion. Elle y met du temps et de l'effort. Elle sait tout sur les monarques, c'est incroyable. » Une perte de 90 % Au cours des 25 dernières années, la population de monarques a chuté de 90 %. La perte d'habitat liée à la déforestation, à l'intensification de l'agriculture et à l'usage des pesticides est la principale cause de ce déclin. Les changements climatiques entraînent également une augmentation des évènements météorologiques extrêmes sur le parcours de migration des papillons. PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE Johanne Comte fait l'élevage de quelques chenilles à la fois afin d'agrémenter ses présentations au public. Les monarques ne se reproduisent que sur les asclépiades. C'est la seule plante dont ils se nourrissent. Le problème, c'est qu'on a des pertes d'asclépiades. Pas d'asclépiades, plus de monarques. Johanne Comte, scientifique citoyenne À quoi bon continuer de recenser les monarques alors que leur déclin est bien documenté ? L'objectif n'est pas de dénombrer les monarques, mais d'identifier les routes à protéger. En 2023, le gouvernement du Canada a désigné le monarque espèce en voie de disparition en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Il s'est engagé à protéger les habitats de reproduction du papillon, mais les données manquent. « On sait que le monarque passe l'hiver au Mexique et on sait qu'il y a une grosse partie de la population de l'est de l'Amérique du Nord qui passe l'été en Ontario et au Québec », note Charles-Étienne Ferland. On veut cartographier avec précision l'habitat de reproduction du monarque, c'est-à-dire là où les chenilles grandissent, pour qu'il y ait des données disponibles. Charles-Étienne Ferland, chargé de projet de la Mission monarque à l'Insectarium de Montréal Charles-Étienne Ferland rêve que la carte en libre accès, publiée sur le site de la Mission monarque, soit utilisée par des comités citoyens, des gestionnaires de parcs et des municipalités pour prendre des décisions de conservation. Il est encore tôt pour le dire avec certitude, mais le sort du monarque pourrait être en voie de s'améliorer. Selon une récente enquête menée par l'antenne mexicaine du Fonds mondial pour la nature (WWF) et la Commission nationale des aires naturelles protégées du Mexique, la population de monarques de l'Est qui hiverne au Mexique a presque doublé en 2025. Une croissance encourageante, bien que ce nombre reste bien inférieur à la moyenne à long terme.


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Feux d'artifice illégaux à la plage de Verdun
Claude Desbiens et Nicholas Coutts, résidants de L'Île-des-Sœurs, dénoncent le vacarme causé par les feux d'artifice illégaux à la plage de Verdun. Le problème dure depuis des années. Des feux d'artifice interdits, à toute heure de la nuit, allumés à partir de la plage de Verdun. Malgré les interventions policières et les lourdes amendes, pas moyen pour le voisinage de fermer l'œil. Les citoyens consultés par La Presse sont unanimes. Les tirs de feux d'artifice, qui peuvent survenir plusieurs fois par semaine dans les périodes les plus chaudes de l'année, minent sérieusement leur qualité de vie – notamment en gâchant leur sommeil. « Pour moi, ça fait trois ans que ça dure. C'est devenu sans arrêt. Je suis frustré d'avoir enduré ça tout ce temps-là », déplore Nicholas Coutts, qui habite L'Île-des-Sœurs. 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Son condo, situé dans l'immeuble Club marin 1, se trouve directement en face de la plage de Verdun. À vol d'oiseau, seulement quelques centaines de mètres séparent les deux endroits. Ainsi, malgré les bouchons et les fenêtres fermées, le bruit produit par les feux d'artifice s'entend très facilement. Depuis le début de 2025, M. Coutts compte 71 moments où des feux d'artifice ont été tirés. Au mois de juin seulement, il en a recensé 34. Il connaît les chiffres, parce qu'il note les évènements dans un calepin, à force de devoir en subir les désagréments. Dans l'espoir de faire régler le problème, Nicholas Coutts rapporte avoir soulevé quatre fois le sujet au conseil municipal. Il multiplie également les visites au poste de quartier (PDQ) 16, mais s'indigne contre la réponse policière, selon lui « insuffisante ». Il sent que les autorités ne « prennent pas ça au sérieux ». « Ça me dérange, évidemment. Je fais beaucoup de lecture tard en soirée et je trouve ça inacceptable », ajoute Claude Desbiens, lui aussi résidant du Club marin 1. « C'est fatigant. Pourquoi y a-t-il des feux d'artifice de façon régulière depuis deux ou trois ans ? On dirait que c'est juste pour nous emmerder. Il n'y a pas toujours de fête à célébrer : ça peut être n'importe quand », continue-t-il. « J'ai appelé à quatre ou cinq reprises les policiers, et j'ai arrêté, parce que ça ne sert à rien », lance M. Desbiens. L'arrondissement reconnaît un « fléau » « L'arrondissement de Verdun est bien au fait de la problématique des feux d'artifice, en particulier à la plage », nous répond par écrit le cabinet de la mairesse, Marie-Andrée Mauger. « Ce phénomène, devenu un véritable fléau, soulève d'importants enjeux de bruit et de sécurité », ajoute-t-il. En 2024 seulement, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a réalisé plus de 100 interventions à la plage de Verdun concernant les feux d'artifice, remis des constats d'infraction et mené des patrouilles ciblées, indique le cabinet. PHOTO FOURNIE PAR NICHOLAS COUTTS Ce genre de boîte se trouve régulièrement sur la plage, le lendemain d'un épisode de feux d'artifices interdits. « En 2025, cette présence est maintenue, avec une attention particulière en dehors des heures d'ouverture de la plage », affirme-t-il. L'arrondissement de Verdun a également durci son règlement contre les feux d'artifice, en 2023. Les contrevenants s'exposent désormais à des amendes allant de 1000 $ à 2000 $. À Verdun, toute personne qui s'apprête à lancer un feu d'artifice s'expose à un constat d'infraction. Même chose pour un individu qui se trouverait sur la plage entre 23 h et 7 h, indique son Règlement sur la propreté, la nuisance et les parcs. « Après vérification auprès du poste de quartier, une baisse significative des appels au 911 concernant les feux d'artifice aurait été observée », soutient le SPVM, en réponse aux questions de La Presse. « Le PDQ déploie les effectifs selon l'évolution de la problématique et des plaintes reçues », ajoute le SPVM. Pas d'hier « On se réveille en sursaut. Ça vient avec tous les problèmes physiques et psychologiques que ce genre de situation entraîne. On ne peut pas endurer ça toutes les nuits. » Carmen, qui préfère taire son nom de famille, est une ancienne résidante de L'Île-des-Sœurs. Elle y habitait un condo entre 2019 et 2022. Pour elle, avant même la pandémie, les feux d'artifice étaient déjà un problème, dit-elle en entrevue. Fouillant dans ses archives, au bout du fil, Carmen nous dit avoir 17 pages de communications avec les élus de Verdun et le poste de police local sous la main. « Mon premier courriel était le 30 août 2019. J'ai eu des échanges avec l'ancien maire, Jean-François Parenteau, j'ai appelé au 911, j'ai fait toutes sortes de communications. […] La plage est assez courte, le problème est à un endroit très précis. Je ne comprends pas que ce ne soit pas réglé », dénonce Carmen. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE À Verdun, toute personne qui s'apprête à lancer un feu d'artifice s'expose à un constat d'infraction allant de 1000 $ à 2000 $. Ultimement, la persistance du phénomène a été l'une des raisons qui ont poussé Carmen à déménager. « Toute personne témoin de tels actes est invitée à contacter immédiatement le 911, souligne le cabinet de la mairesse de Verdun. Chaque infraction constatée entraîne une sanction sans avertissement préalable. »