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Paul Gascoigne, un footballeur aussi génial que ravagé

Paul Gascoigne, un footballeur aussi génial que ravagé

Le Figaro7 days ago
Actuellement en soins intensifs, l'ancien footballeur anglais a souvent frôlé la mort. Joueur de talent mais homme fragile, il a autant fasciné par ses actions de classe que par ses démons.
Paul Gascoigne était la promesse d'un football à vif et sans compromis. Une étoile, capable de briller le jour et de s'éteindre brusquement la nuit. Milieu de terrain de génie, sa carrière fut entachée d'un alcoolisme presque indélébile, d'une santé fragile et de nombreux excès. Actuellement hospitalisée en soins intensifs après un malaise à son domicile, l'ancienne star anglaise de 58 ans ne rassure pas.
En 2011 pour ITV1, il s'était longuement confié sur sa longue descente aux enfers. «Quand le rideau est tombé, je me suis dit: 'M****, que faire maintenant ?». «Il m'est arrivé de m'enfiler quatre bouteilles de whisky par jour. Dans les moments les plus sombres de ma vie, je suis resté quatre mois sans manger et sans boire d'eau. Comment ai-je résisté? Grâce à la cocaïne. Il fut une période où je ne pouvais m'arrêter, où je sniffais jusqu'à seize lignes par jour», avait poursuivi l'ancien joueur de la Lazio Rome, Everton ou des Glasgow Rangers.
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«Gazza», comme il est surnommé, a même tenté de mettre fin à ses jours en 2008 dans un hôtel réputé de Londres. Depuis, il livre un travail important pour tenir. «J'ai désormais appris à reprendre goût à la vie et à m'amuser, sans alcool. Je sais de toute façon que le risque de me retrouver entre quatre planches est réel. Et je ne le souhaite pas». Pourtant en 2016, sa vie aurait pu basculer à cause d'un sevrage d'alcool important. Pour l'émission Good Morning Britain, l'ex-milieu de terrain expliquait avoir été réanimé après être mort quelques secondes. Il détestait toutefois être comparé à George Best, autre gloire du foot anglais. «Lui ne voulait pas arrêter, moi je le veux».
Drogues dures et violences conjugales
Ce n'est que plus tard que l'ancien milieu révéla avoir bu sa première bouteille d'alcool à 14 ans. Durant sa jeunesse, le jeune Gascoigne a vécu deux traumatismes. Le premier à 10 ans lorsqu'un ami de son frère décède dans ses bras après avoir été fauché par une voiture. Deux ans plus tard, son père est victime d'une grave attaque cérébrale. Son poids fut aussi un problème. «Quand j'avais dix-sept ans, l'entraîneur ne me faisait pas jouer et me traitait d'obèse», avait-il confié.
À lire aussi Foot : Gascoigne buteur lors d'un match de légendes
Sa vie privée, elle, a longtemps été étalée dans les tabloïds anglais. Ces derniers avaient notamment révélé des épisodes de violences conjugales (il avait été finalement acquitté en 2019) et de consommations de drogues dures. Une spirale infernale dont l'homme de 58 ans n'avait réussi à se sortir que récemment.
Il était absolument fantastique. Je pense que si nous l'avions eu, il aurait eu une grande carrière, je le pense vraiment Sir Alex Ferguson, ancien entraîneur de Manchester United
Figure la plus tourmentée et exubérante du football britannique et mondial au XXe siècle, le natif de Dunston, près de Newcastle, cachait en réalité deux facettes. Celle du joueur fantastique, que Sir Alex Ferguson, ancien chef d'orchestre de Manchester United pendant 27 ans, rêvait d'attirer. «Il était absolument fantastique. Je pense que si nous l'avions eu, il aurait eu une grande carrière, je le pense vraiment», avait-il déclaré. Mais aussi celle d'un joueur fragile, souvent sur un fil.
Gascoigne échappe au tacle du Belge Franky Van Der Elst, lors de la Coupe du monde 1990.
STAFF / AFP
À seulement 17 ans avec Newcastle, Gascoigne fait ses premiers pas en équipe professionnelle. Quatre ans plus tard, avec le statut de meilleur jeune joueur de première division, Tottenham le recrute pour une somme record de 2 millions de livres sterling. Sa carrière prend un tournant. Sa puissance, ses passes, ses illuminations enivrent un public plus exigeant que jamais. Parmi ses exploits, son coup franc surpuissant transperce les filets en demi-finale de FA Cup contre Arsenal reste iconique.
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Les larmes de 1990
Sa face la plus sombre surgira quelques jours plus tard, lors de la finale, quand l'Anglais a décidé de tacler sans réfléchir un adversaire. Résultat, une rupture d'un ligament croisé. Son aventure chez les Spurs s'est même tristement terminée avec, quelques semaines plus tôt, une blessure survenue en boîte de nuit.
Lors du Mondial 1990 en Italie, Paul Gascoigne fond en larmes au milieu du terrain. En cause, son carton jaune reçu à la 98e minute en demi-finale contre la RFA, le privant d'une finale. Inconsolable, l'image reste dans les mémoires des amateurs de football. Ces larmes ont d'ailleurs longtemps rongé l'intéressé. Parti à la Lazio pour se relancer en 1992, il s'était fait remarquer par une arrivée totalement nu à un rassemblement. Renvoyé également par son coach de l'époque, Dino Zoff, à cause de sa condition physique, il répond aux journalistes par un rot. Gascoigne, c'était cela.
Aujourd'hui, l'international à 57 reprises, le 4e au classement du Ballon d'Or en 1990 laisse l'empreinte d'un héros cabossé par la vie et les excès. La Grande-Bretagne observe avec tendresse mais surtout attention et inquiétude l'une de ses icônes.
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time3 hours ago

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Un an après Paris 2024, les 45 000 bénévoles, acteurs essentiels des Jeux, replongent dans leurs souvenirs. Entre rencontres inattendues, émotions et fierté d'avoir « fait » les Jeux, ils racontent leur compétition. On ne voyait qu'eux. Au milieu de la fourmilière olympique, les 45 000 bénévoles de Paris 2024 coloraient la capitale de petites touches bleues et lui donnaient des allures de colonie de vacances. Avec leur marinière bicolore bleu turquoise et indigo, on aurait juré qu'un village entier de Schtroumpfs avait pris d'assaut les rues de Paris. Toujours une vanne à partager, un sourire pour détendre l'ambiance, un coup de main qui arrive sans qu'on demande. Même dans le métro, un simple regard entre eux suffisait pour créer la complicité : la tunique faisait tribu. Un an après les Jeux, ces uniformes sont devenus des reliques pour ceux qui les ont portés. Mention spéciale pour le bob multicolore, devenu une véritable pièce de collection, jusqu'à s'arracher à 500 euros sur Vinted. Carolina Zambrano, 25 ans, elle, a tout gardé précieusement dans un tiroir de sa chambre. Tout... sauf ce bob. « Il est resté dans le fauteuil roulant de la porte-drapeau mexicaine des Jeux Paralympiques lors de la cérémonie d'ouverture (Amalia Perez, quadruple championne paralympique d'haltérophilie) ! lâche cette bénévole qui aidait la délégation paralympique mexicaine au village des athlètes. On est encore en contact, je dois bientôt le récupérer. » « C'est encore aujourd'hui le moment le plus incroyable de ma vie ! » Carolina Zambrano, bénévole au village des athlètes Quand cette étudiante en marketing stratégique avait postulé, deux ans plus tôt, derrière son écran, elle ne se doutait pas une seconde qu'elle vivrait un moment pareil. « Rien que les tests en ligne pour être sélectionnée, c'était mon épreuve à moi ! », sourit-elle. Et puis, le 28 août 2024, la voilà place de la Concorde, en pleine cérémonie d'ouverture des Jeux Paralympiques, à pousser la représentante du Mexique sous les projecteurs du monde entier. « C'est encore aujourd'hui le moment le plus incroyable de ma vie ! assure-t-elle. Je me revois à côté du drapeau, devant cette marée humaine qui nous acclamait. C'est fou quand j'y repense. » Comment devenir volontaire aux Jeux Et dire que la veille, elle s'était tordu la cheville et avait dû se gaver d'ibuprofènes pour supporter la douleur. « Mais quand tout commence, tu ne sens plus rien. Les lumières, la musique, les danseurs... c'était juste magique. J'avais l'impression d'être dans un film. » Ses mots défilent à toute vitesse, comme emportés par une vague de souvenirs qui ne demande qu'à ressurgir. Car il suffit d'un coup de fil pour que tout reparte chez les bénévoles de Paris 2024. On leur parle des Jeux et, aussitôt, la machine s'emballe. « Ah tiens, ça me revient... », lancent-ils presque tous, avant de dégainer une nouvelle anecdote. C'est un refrain qu'on a entendu mille fois en replongeant avec eux dans ce mois d'été pas comme les autres. « Il y a un an, on s'est croisés aux Jeux. Et aujourd'hui, on est en couple » Valentin Jacques, bénévole à Lyon en couple avec Margot « Sous le ciel de Paris, marche des amoureux... hmm-hmm » Le refrain d'Édith Piaf, revisité par Zaho de Sagazan lors de la cérémonie de clôture, résonne encore comme un écho parfait de leur histoire. Bon, OK, ce n'était pas vraiment à Paris, mais plutôt sous le ciel de Lyon, au Groupama Stadium, que Valentin et Margot ont croisé leurs chemins. Deux bénévoles parmi 45 000, qui, au coeur des Jeux, ont trouvé l'amour. Valentin, 21 ans, étudiant en journalisme et originaire de la région, avait postulé presque sans réfléchir, « pour voir les Jeux chez (lui) ». 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Comment parler de ces Jeux sans évoquer ce blondinet toulousain, star de l'été 2024 avec ses quatre médailles d'or ? Hugo Andrieux, lui, n'est pas près d'oublier le 28 juillet, soir de la première victoire de Léon Marchand sur le 400 m 4 nages. Chargé d'affaires à la Caisse d'Épargne de Saint-Brieuc, il était ce soir-là bénévole dans la zone mixte de La Défense Arena. « Il y avait un paquet de journalistes étrangers, tout le monde voulait lui poser des questions, détaille le bénévole qui au moment de la compétition tenait un carnet de bord régulier sur Linkedin et Polarsteps. Et moi, j'étais là, à quelques centimètres de Léon, à lui tenir le micro. Mon coeur battait à 10 000, j'essayais de rester calme. Je me répétais : "Allez Hugo, respire, reste droit, personne ne doit voir ta main trembler !"» Pour ce passionné des JO, qui se décrit lui-même comme « JO-stalgique », les deux semaines passées à la Défense Arena resteront gravées. À tel point qu'il n'a jamais rouvert son sac de bénévole. « C'est mon histoire avec les Jeux, c'est un souvenir unique. Je n'arrive pas à utiliser ces vêtements pour autre chose, ils ont une valeur sentimentale énorme. Il n'y a que quelques pin's que je porte encore de temps en temps », confie-t-il. De cette expérience, il en retient aussi une immense fierté : « Avant le début des Jeux, on sentait ce climat de doute en France, sur la sécurité avec la cérémonie d'ouverture, sur la baignade dans la Seine... Et à la fin des Jeux, entre bénévoles, on s'est dit : "On l'a fait !" » Alors quand on lui demande s'il serait prêt à reprendre des congés pour être de nouveau bénévole aux Jeux de Los Angeles en 2028, la réponse fuse. « Je ne vais pas dire que c'est comme une drogue, mais c'est tellement intense qu'on a envie de revivre ça. » Pour Xavier Brahim, 50 ans, bénévole sur le site de l'Aréna Champ de Mars pour le judo en tant que chaperon - il a même eu la chance d'accompagner le Japonais Sanshiro Murao, médaillé d'argent en -90 kg - il n'y a pas de doute : « rien ne surpassera Paris 2024. » Et pourtant, le Breton en a vu d'autres avec des expériences de bénévolat à l'Euro 2016 de foot, Mondial de handball sans oublier la Coupe du monde de rugby. « Mais là... les JO, c'était autre chose, une vraie saveur à part. On sentait qu'on vivait un moment historique. Et puis croiser des gens venus des quatre coins du monde dans les rues de Paris... c'était juste fabuleux. » Un an après, les milliers de petites histoires des bénévoles continuent de s'empiler. Et au fond, on se dit que ce n'est pas si mal, d'avoir été Schtroumpf pour un été.

Mercato : Wesley quitte Flamengo pour l'AS Rome, situation débloquée pour Saud Abdulhamid à Toulouse ?
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Mercato : Wesley quitte Flamengo pour l'AS Rome, situation débloquée pour Saud Abdulhamid à Toulouse ?

L'AS Rome a annoncé lundi la signature du jeune arrière droit Wesley (21 ans) jusqu'en 2030 en provenance de Flamengo. Cette transaction devrait permettre à Toulouse de finaliser le dossier Saud Abdulhamid, l'arrière droit saoudien du club romain. Jeu en triangle entre Flamengo, l'AS Rome et Toulouse autour du poste d'arrière droit. Dimanche, Emerson Royal s'engageait officiellement avec le club brésilien. Lundi, les Romains ont annoncé la signature du jeune Wesley (21 ans) en provenance de... Flamengo, son club formateur avec qui il a disputé 136 rencontres, toutes compétitions confondues. Il est international brésilien depuis fin mars et compte deux sélections. La transaction se situerait autour de 25 millions d'euros. Il vient notamment pour concurrencer l'ancien Lillois Zeki Çelik. L'arrivée de Wesley dans la capitale italienne devrait permettre au TFC d'officialiser prochainement celle de Saud Abdulhamid. L'AS Rome attendait la signature officielle du contrat du Brésilien pour libérer l'arrière droit international saoudien de 26 ans (44 sélections) et lui permettre de s'engager en Haute-Garonne via un prêt avec option d'achat. Abdulhamid n'avait disputé que huit matches toutes compétitions confondues la saison dernière.

Transferts : nouvelle offre de Toulouse pour Maximilian Arfsten (Columbus Crew)
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Après avoir refusé une première offre au mois de juin, Columbus en a reçu une nouvelle de Toulouse pour Maximilian Arfsten. Mais le TFC n'est pas seul sur les rangs. La première approche n'avait pas été concluante. Mais après avoir pris du recul, Toulouse a réactivé le dossier. Toujours intéressé par le profil polyvalent de Maximilian Arfsten, le TFC a formulé une nouvelle offre au Columbus Crew. Inférieure à un million d'euros, la première avait été aussitôt repoussée, comme révélé le 4 juin. La dernière proposition en date serait proche du double, de sources américaines. Le latéral gauche (24 ans), capable d'évoluer plus haut sur le terrain, s'est récemment mis en valeur lors de la Gold Cup avec les États-Unis. Au point d'attirer aussi l'attention de formations anglaises. D'autres offres sont ainsi parvenues au club de MLS, qui s'est résolu à laisser partir son international (10 sélections), sous contrat jusqu'en 2027. Reste à savoir quelle destination Arfsten va choisir.

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