
«Il n'y a jamais eu d'État de droit ni de démocratie en Turquie» : Ahmet Altan, accusé de soutien aux putschistes de 2016
«Il n'y a jamais eu d'État de droit ni de démocratie en Turquie» : Ahmet Altan, accusé de soutien aux putschistes de 2016
«Il n'y a jamais eu d'État de droit ni de démocratie en Turquie» : Ahmet Altan, accusé de soutien aux putschistes de 2016
Ces écrivains en prison pour leurs idées En savoir plus sur notre série
«Comme tous les opposants de ce pays, chaque soir, je m'endormais imaginant qu'à l'aube, on frapperait à ma porte. Je savais qu'ils viendraient. Ils sont venus. J'avais même préparé des habits spécialement pour mon arrestation et les jours qui suivraient. » Dès la première page de Je ne reverrai plus le monde, textes de prison, son livre publié en français en 2019*, on comprend ce que l'écrivain, journaliste et essayiste turc Ahmet Altan avait enduré. Le sort que cet intellectuel a subi ressemble à celui de Boualem Sansal : arrestation arbitraire, argumentations « grotesques » (termes qu'Altan utilisera), emprisonnement, pas d'État de droit. Il y a, en effet, quelque chose de surréaliste dans les premiers reproches qu'essuiera l'écrivain turc. Pour l'enfermer dans les geôles d'Istanbul, le gouvernement de l'AKP parti fondé par le président Erdogan, va l'accuser d'avoir envoyé des « messages subliminaux » lors d'une émission de télévision !
Tout a commencé le 15 juillet…

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Le Parisien
an hour ago
- Le Parisien
« Veto ! » : des milliers d'Ukrainiens dans la rue contre la loi qui menace la lutte anticorruption
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées mercredi pour la deuxième soirée consécutive à Kiev afin de protester contre une loi très décriée retirant l'indépendance des structures anticorruption en Ukraine, promulguée la veille par le président Volodymyr Zelensky. Beaucoup de jeunes étaient présents dans la foule, plus grande que lors de la manifestation de la veille, et criaient « veto ! » pour dénoncer cette loi. Cette mesure a suscité un tollé au sein de la société civile ukrainienne, dans un contexte de pressions gouvernementales croissantes sur les acteurs de la lutte contre la corruption dans ce pays, où ce fléau est très présent. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen , a demandé des « explications » à Volodymyr Zelensky qui a très rapidement promulgué ce texte après son vote mardi par le Parlement. « En tant que pays candidat, l'Ukraine est censée respecter pleinement ces normes. Il ne peut y avoir de compromis », a fait savoir un porte-parole de la Commission européenne. En réponse, Zelensky a assuré « entendre ce que dit la société » et promis de « régler des contradictions existantes », après avoir reçu les chefs des organismes chargés du maintien de l'ordre, dont les structures anticorruption concernées par cette loi. Il a insisté sur l'importance de ce texte qui supprime l'indépendance du Bureau national anticorruption (Nabu) et du parquet spécialisé anticorruption (SAP) en les plaçant sous l'autorité directe du procureur général, nommé quant à lui par le président. Dans la soirée de mardi, quelques heures après le vote, un millier de personnes, dont beaucoup de jeunes, s'étaient déjà rassemblées dans le centre de Kiev en signe de protestation, les premières manifestations d'importance depuis le début de l'invasion russe en 2022.


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
Rumeur transphobe contre Brigitte Macron : ce que contient la plainte du couple présidentiel contre Candace Owens
Ils dénoncent notamment une « campagne d'humiliation mondiale ». Emmanuel Macron et Brigitte Macron ont déposé plainte ce mercredi aux États-Unis pour diffamation contre Candace Owens , une « influenceuse » américaine d'extrême droite et complotiste. Dans cette plainte de 219 pages , consultée par Le Parisien, le couple présidentiel accuse l'influenceuse, proche de Donald Trump , d'avoir diffusé « une série de mensonges vérifiables, faux et dévastateurs » sur eux, dont notamment des propos qui affirmaient que Brigitte Macron serait « née homme ». Le couple Macron y réclame un montant « exemplaire » de dommages et intérêts à déterminer lors d'un procès. Séries de vidéos intitulées « Becoming Brigitte », publications sur X, site web, commercialisation de tee-shirts d'un faux magazine Time « Homme de l'année » avec une photo de la Première dame… Dans un premier temps, la plainte du couple présidentiel retrace chronologiquement tous les éléments utilisés par Candace Owens qui lui ont permis de tenir sa promesse, faite au monde entier en mars 2024, qu'elle « mettrait toute sa réputation professionnelle en jeu sur le fait que Brigitte Macron est en réalité un homme ». Ils affirment que l'influenceuse savait qu'elle publiait des informations fausses car elle était en « quête d'une gloire ». « Sa base de fans s'est élargie à 6,9 millions d'abonnés sur X et 4,47 millions sur YouTube », est-il précisé dans la plainte. « Ces mensonges ont causé un tort considérable aux Macron », poursuivent leurs avocats, évoquant une « campagne d'humiliation mondiale », mais aussi une « conspiration vicieuse » dont est la cible Brigitte Macron. Selon cette assignation, de fausses rumeurs, concernant la Première dame, ont commencé à circuler en mars 2021, avec la publication en France par Natacha Rey, qui se présente comme « journaliste indépendante », « d'allégations fausses et diffamatoires » selon lesquelles Brigitte Macron serait une femme transgenre. Elles ont ensuite été reprises par d'autres personnes, comme la « médium » Amandine Roy. Selon l'infox à l'origine de cette affaire, très relayée en France par des mouvances mêlant complotistes, covido-sceptiques ou d'extrême droite, Brigitte Macron, née Trogneux, n'aurait jamais existé. Son frère, Jean-Michel, aurait pris cette identité après avoir changé de sexe — pour donc s'appeler Brigitte. Jugées en diffamation, Natacha Rey et Amandine Roy avaient été condamnées en septembre par la justice française à payer plusieurs milliers d'euros de dommages et intérêts à Brigitte Macron et 5 000 à son frère, Jean-Michel Trogneux, mais elles ont été relaxées en appel le 10 juillet. L'avocat de Brigitte Macron avait annoncé son intention de se pourvoir en cassation . Dans sa plainte, le couple Macron mentionne avoir tenté d'obtenir un retrait des contenus de Candace Owens, notamment le 3 décembre 2024, par l'intermédiaire d'une demande de rétraction. « Elle a ignoré à plusieurs reprises les multiples tentatives de dialogue », indiquent-ils. Faire-part de naissance dans la presse, photos de famille… Les avocats des plaignants documentent leurs multiples tentatives pour démentir les informations de l'influenceuse. On y voit Brigitte Macron enfant, lors de sa première communion ou encore lors de son mariage avec André-Louis Auzière. Des photos de Jean-Michel Trogneux, aux investitures d'Emmanuel Macron en 2017 et en 2022, y figurent aussi comme une preuve que la Première dame et son frère se sont bien déjà retrouvés dans un même pièce, sous les objectifs des caméras. Autant de preuves balayées par Candace Owens, qui a parfois inventé, selon eux, de nouvelles histoires, mais aussi affirmé que le couple cherchait à « l'intimider » ou à lui faire peur. « Owens a exploité la demande de rétractation de décembre pour créer le buzz et susciter l'impatience pour ses prochains épisodes », estiment-ils. Pendant près de 40 pages, cette plainte réfute de nombreux propos qu'elle a prononcés dans sa série « Becoming Brigitte », diffusée sur les réseaux sociaux à partir de janvier 2025. Le couple affirme aussi qu'Owens a intensifié ses accusations depuis cette date, tout en encourageant les Macron à « engager une action en justice ». Dans le premier épisode de cette série, sa créatrice a assuré, selon l'assignation, « qu'aucune preuve ne la fera jamais changer d'avis sur le fait que le président Macron a été manipulé par Mme Macron et que Mme Macron est née homme ». « Cela réfute catégoriquement ses affirmations selon lesquelles son objectif est d'informer son public des faits », insistent les avocats du couple. En plus d'affirmer cela, l'influenceuse explique que le président de la République est le « produit d'un programme secret de la CIA », qu'il aurait un lien avec le délinquant sexuel Jeffrey Epstein , mais également que le couple présidentiel est « parent par le sang ». Une nouvelle demande de rétractation a été envoyée par le couple, mais la commentatrice a continué de répéter ses affirmations, même après la fin de la série. Emmanuel et Brigitte Macron dénoncent une « preuve de malveillance réelle », mettant en évidence des raisons financières qui ont motivé Candace Owens. « La série a été massivement monétisée et utilisée pour solliciter des dons, promouvoir les abonnements et valoriser sa marque personnelle. Son comportement révèle une volonté manifeste de susciter la controverse à des fins financières et de réputation », mentionnent leurs avocats. Pour le couple Macron, le préjudice est multiple. Ils signalent que les nombreux propos tenus par Candace Owens et relayés par d'autres influenceurs ont notamment compromis leurs relations « avec d'autres membres du gouvernement, des alliés politiques potentiels et d'autres personnes », mais aussi eu un impact sur leur réputation. Ayant dû, notamment, « engager des sommes considérables pour corriger les faits et atténuer l'atteinte à leur réputation », les Macron réclament « des dommages-intérêts réels, présumés et punitifs, dont le montant sera spécifiquement déterminé lors du procès ». « Un procès devant jury » a été réclamé. Sur son compte X, l'influenceuse plutôt active, n'a pas encore réagi à ces poursuites. Cependant, elle a repartagé une publication qui commente la plainte du couple présidentiel. L'utilisateur écrit que les Macron « viennent de commettre une erreur de jugement spectaculaire ».


Le Parisien
5 hours ago
- Le Parisien
Kurdes tués rue d'Enghien : William Malet renvoyé aux assises pour assassinats racistes, mais pas terroristes
Un procès pour assassinats racistes, mais pas terroristes ? Des juges d'instruction ont ordonné mardi le renvoi aux assises de William Malet, qui a reconnu avoir tué trois Kurdes en décembre 2022 à Paris, écartant la qualification terroriste au grand dam des parties civiles. Le parquet de Paris a confirmé l'information de BFMTV d'après laquelle William Malet sera jugé pour assassinats et tentatives d'assassinats en raison de la race, ainsi que pour diverses infractions sur les armes. Ce conducteur de TGV à la retraite de 72 ans avait reconnu avoir ouvert le feu, le 23 décembre 2022, devant un centre culturel kurde rue d'Enghien (Xe) à Paris, « un repaire » du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) selon lui, faisant trois morts et trois blessés . Une expertise psychiatrique a reconnu l'altération de son discernement, ce qui fait qu'il pourrait ne pas risquer la réclusion criminelle à perpétuité mais 30 ans de prison. Son avocat, Me Clément Pialoux, n'a pas souhaité commenter. Mis en examen et écroué après les faits — il est toujours en détention provisoire —, William Malet avait expliqué son geste par sa « haine pathologique » des étrangers. Onze jours avant son attaque, il était sorti d'un an de détention provisoire pour avoir blessé avec un sabre des migrants dans un campement parisien en décembre 2021 — des faits pour lesquels il est toujours mis en examen. À l'occasion de son premier interrogatoire sur les assassinats des trois Kurdes, le 7 mars 2023, cet homme avait déclaré s'être rendu armé le matin des faits à Saint-Denis ( Seine-Saint-Denis ), une ville à la forte population issue de l'immigration, pour « faire un attentat », c'est-à-dire « tirer sur des étrangers ». À la lecture par le magistrat de la définition d'un attentat, le suspect avait précisé que son attaque « c'est pas idéologique vraiment ». Puis au fil de l'interrogatoire, le retraité avait tempéré ses propos : « C'était pas un attentat c'était une attaque. (…) Il y a pas le côté politique. » Questionné par son avocat, il avait expliqué que la tuerie était « la suite » du cambriolage de son pavillon de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis) en 2016, qui lui a valu trois ans de prison en mai 2023, la cour d'appel de Paris écartant « complètement l'état de légitime défense » pour son agression au couteau des trois intrus surpris à l'époque alors qu'il rentrait à son domicile. Depuis cet épisode, « j'ai toujours eu envie d'assassiner des migrants, des étrangers », avait ajouté William Malet, décrivant son intention de se suicider ensuite « pour que ( sa ) mort ne passe pas inaperçue ». La justice antiterroriste s'est plusieurs fois interrogée pour savoir si elle devait se saisir du cas, et avait été consultée par les magistrats instructeurs. Dans leur ordonnance de mise en accusation consultée mercredi, ces derniers notent que les parties civiles ont questionné l'existence de « soutiens et/ou d'influence sur William Malet » qui l'auraient incité à viser « la communauté kurde ». « Les parties civiles s'étonnent de l'absence de qualification terroriste, eu égard aux déclarations de M. Malet durant toute l'instruction », a indiqué Me David Andic, qui représente plusieurs parties civiles dont le Conseil démocratique kurde en France (CDK-F) avec Me Christian Charrière-Bournazel, Laurent Pasquet-Marinacce et Youri Krassoulia. Les parties civiles « prennent acte du refus d'investiguer », notamment sur cette question du terrorisme, sur d'éventuelles complicités ou sur un ADN féminin inconnu retrouvé sur une arme, « et vont faire appel des ordonnances de rejet de demandes d'actes rendues par les juges » devant la cour d'appel de Paris, a ajouté Me David Andic. Pour les juges toutefois, « rien dans la procédure ne permet de relever des indices » que le suspect avait pour « intention de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur », critère de saisine de la justice antiterroriste. La « motivation profonde » de William Malet est « davantage d'ordre intime que politique », et aucun document ni référence idéologique n'ont pu le rattacher à « un quelconque courant, notamment d'ultra-droite ou politique d'extrême droite », insistent encore les magistrats instructeurs.