« On fait des trucs normaux d'humains normaux » : Victor Wembanyama - Léon Marchand, la rencontre
Léon se marre et voilà qu'avec son acolyte basketteur, ils en terminent du petit marathon de l'après-midi, plus de quatre heures passées entre les mains des équipes de la plus célèbre virgule du monde, et quelques minutes de plus à discuter devant caméras et micros pour le Magazine L'Équipe.
Quand on a dit à Léon qu'on avait fait le déplacement jusqu'à San Antonio, au Texas, pour ne parler « ni de piscine ni de basket », ou si peu, il a répondu « très bien ! » car il semblait surtout avoir envie de découvrir Victor. Les deux jeunes hommes, 21 et 23 ans, le plus grand étant le plus jeune, ne s'étaient jamais rencontrés. « Ils ont vite accroché », glisse-t-on sur le plateau du studio loué à l'abri des regards, dans la pampa texane, dans un quartier sans âme ni population.
Avant-gardisme et singularité
Au mieux un garage. Quelques pick-ups locaux du plus bel effet. Une voie ferrée désuète. L'essentiel est ailleurs. Pour sa signature chez Nike, Léon a tout de suite souscrit à l'idée d'être entouré par les deux autres prodiges du sport français. Tout le monde n'aurait pas partagé l'affiche... Lui trouve ça normal. « Au contraire, je crois que ça lui fait très plaisir », souffle un témoin entre deux morceaux des rappeurs Laylow ou Alpha Wann, deux artistes qu'ils apprécient, de longue date reconnus pour leur singularité et leur avant-gardisme. C'est dans le thème.
« J'ai beaucoup été inspiré par Victor et Kylian, et c'est cool de partager des choses et des moments, avance Léon, alors que l'attaquant du Real Madrid, pris par la Coupe du monde des clubs, n'a logiquement pas pu se libérer pour cette première partie de séance photo. Victor, sa façon de penser, sa différence, sa créativité, ça me parle beaucoup. Je m'identifie là-dedans. Vous en avez vu beaucoup des basketteurs aller en Chine pour s'entraîner ou jouer aux échecs à New York ? »
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Les pérégrinations récentes de Wemby, guéri d'une très sérieuse thrombose à l'épaule droite et qui a pansé ses bleus à l'âme lors d'une retraite à Zhengzhou, au coeur du pays, aiguisent la curiosité du nageur, concentré lui sur sa préparation pour les Mondiaux qui se tiennent à partir du 27 juillet à Singapour. Trente heures dans l'eau par semaine, des jours à deux sessions de stakhanoviste, « un emploi du temps qui ne bouge pas trop ». « Mais est-ce que t'es devenu un vrai moine ? » sourit-il... « Officiellement ouais, j'ai les papiers et tout », répond Victor.
« Chasser l'ennui, je ne connais pas. J'ai trop de trucs sur ma liste »
Victor Wembanyama
« - T'as le diplôme ? !- Ouais. J'crois que je suis bouddhiste maintenant. (Rires.) - Sur la méditation, ça va te servir avant tes matches ?- Peut-être pas si concrètement, mais j'ai appris beaucoup de choses et je m'en servirai. C'était génial. On faisait beaucoup d'enchaînements de kung-fu très durs. Il fallait de la force, de la dureté, de la coordination. Ça, ça se transfère directement sur le terrain. En tout cas, j'ai fait tellement d'activités extravagantes dernièrement que mon emploi du temps a été bien rempli. Je ne me suis pas ennuyé. De toute façon, chasser l'ennui, je ne connais pas. J'ai trop de trucs sur ma liste...- Ça t'a amené à te poser beaucoup de questions ?- C'est en partie pour ça que j'y allais. Ce que j'ai vécu en fin de saison (sa blessure), dans une vie, c'est quelque chose. Est-ce que j'ai trouvé des réponses...- Ou peut-être d'autres questions ?- D'autres questions, oui. Je crois que c'est ça, la vie. Ce n'est pas eurêka du jour au lendemain, mais j'ai avancé. »
En face de lui, il y a un intéressé pour le prochain voyage dans le temple Shaolin qui a reçu Victor et son préparateur physique Guillaume Alquier. « Moi, j'suis chaud ! C'est un vrai délire. » Victor s'en étonne. Rigole. Demande à Léon, ensuite, s'il sait jouer au foot. Un ballon traîne sur le sol immaculé.
« - Non...- Noooon ?- J'suis pas bon, quoi...- Comment on peut grandir en France et ne pas être bon au foot ?- Je sais, je sais... »
Plus tôt, c'est leur curiosité naturelle l'un envers l'autre qui a porté la conversation. Vers le sport, forcément un peu, chacun découvrant les routines de l'un et de l'autre. Partageant leurs grandes échéances à venir. Échangeant les règles immuables de leur discipline respective. « Ma saison, c'est 95 % d'entraînement », dira Léon, tandis que Wemby, lui, expliquera qu'une saison NBA, c'est bien souvent ne pas avoir le temps de s'entraîner.
« Y a tellement de matches, 82... Des fois, cinq matches en cinq jours, des "back-to-back". C'est intense... » C'est autre chose ensuite qui les guidera, leurs passions communes notamment. La veille, Victor a bouclé la construction d'un nouveau Lego, AT-AT, véhicule de guerre terrestre de l'univers Star Wars, paraît-il le meilleur de la Galaxie. « Le gros, 6 000 pièces... »
« - Balèze. J'ai pas la place moi. (Rires.) Petit, j'étais très Lego aussi. J'avais une ville Lego dans ma cave.- Ah ouais. Comme dans les films. Une ville Lego dans la cave. »
Déconnexion salvatrice
On ne sait pas ce qu'il est advenu, chez les Marchand, des Lego dans la cave. On sait par contre ce qui pousse Léon aujourd'hui à explorer tant d'univers différents. Garçon introverti, trait de caractère qu'il a toujours assumé, élève « parfait » à l'école comme il en riait un jour, le Toulousain s'est longtemps défini comme un « geek », consommateur des Keynotes d'Apple et des actualités de Microsoft ou Samsung, aujourd'hui étudiant en ingénierie logicielle options cybersécurité et intelligence artificielle.
2024, l'année Léon Marchand
Un temps, il se rêvait en développeur de jeux vidéo - le public français le remercie d'avoir plutôt « opté » pour la nage, surtout après qu'il eût dompté sa peur de l'échec. Il a depuis viré sur d'autres centres d'intérêt, investi dans le Stade Toulousain Basket aux côtés d'Antoine Dupont, notamment, se confie aisément sur la santé mentale, s'intéresse toujours à l'astrophysique et aux sciences de l'univers, comme son voisin qui, un jour, avait parfaitement répondu au défi de L'Équipe d'expliquer ce qu'était un trou noir.
« Les trous noirs, il y a beaucoup de gens qui aiment ça quand même... » glisse Léon, qui cherche logiquement à normaliser cet intérêt partagé. À se normaliser tout court en fait. « On fait des trucs normaux d'humains normaux. » C'est qu'ils ont intégré, Victor comme lui, que cela était nécessaire à leur écosystème, leur quotidien, leur réussite, leur bonheur. « Au début, poursuit Léon, on se construit en tant qu'athlète car on adore ça puis, un jour, on pense autrement... »
Une publication partagée par Victor Wembanyama (@wemby)
« ... je ne suis pas qu'un athlète, y a quelqu'un au fond de moi. Au début, on se sent un peu vide.- C'est un équilibre, relance Victor.- Et ça me permet... (il sourit) d'être humain.- C'est tellement un sacrifice, rien que si on prend l'intensité avec laquelle on s'entraîne. Il faut redescendre. Il faut garder la motivation quand même. Je sais que c'est le cas de beaucoup d'athlètes de beaucoup de sports, c'est facile d'être dégoûté. Peu importe à quel point on est bon, à quel point on s'amuse. Ouais, c'est facile d'être dégoûté.- En fait, quand je fais autre chose, ce sont des moments dans lesquels je ne pense pas du tout à ce que je peux faire dans l'eau. Pareil pour toi sur le terrain. On en a besoin. Des fois, je me force, car j'ai envie de penser à ce que je vais faire à l'entraînement demain, mais mon esprit a besoin de faire autre chose. Autre chose, c'est pas juste être sur son téléphone. Il faut que ton corps et ton esprit soient ailleurs. Et quand tu replonges, t'es frais. Donc, plus performant.- Paradoxalement, je dois me forcer à regarder du basket sur mon temps libre.- Ouais, je vois.- Il faut pouvoir déconnecter, mais, malheureusement, quand tu te reposes, il y a quelqu'un d'autre qui est en train de bosser. D'ailleurs, faut que j'y aille, là. (Rires.) »
Au Texas, Léon Marchand vit désormais seul, et après avoir glissé que l'emménagement dans un appartement près de 6th street, l'artère principale d'Austin où se situe la grande majorité des points de rendez-vous socioculturels (« une bonne cinquantaine de bars », selon un local), l'avait bousculé en son for intérieur, c'est Victor qui lui dira que « ç'a l'air d'être une étape importante pour toi, être seul pour la première fois... »
Précieux anonymat
« - Du coup, je me pose beaucoup plus de questions sur ce que je suis, étaye l'intéressé. J'étais tellement dans la folie, le bruit, l'intensité, depuis un an et demi, avec les Jeux, que je n'ai jamais eu ce moment seul où je comprends ce qu'il s'est passé. Pas mal de questions sont venues. J'y réponds un peu tous les jours.- Je le ressens aussi dans le basket. Je suis obligé d'avoir beaucoup de gens autour de moi, car il y a trop de choses à faire. Être seul, c'est quelque chose de très précieux.- Quand c'est la première fois, t'as peur d'être seul, mais t'es obligé de passer par là...- Hum, j'sais pas, pas trop...- Mais j'aime bien être seul maintenant ! Je peux aller au ciné tranquille, au resto, y a pas de galère. Quand t'es dans cette routine où tu vois toujours des gens, tu ne t'en rends pas trop compte, mais les questions que tu te poses sont plus tournées sur les autres que sur ce qui se passe là (il pointe sa poitrine).- Moi, ça me manque.- Toi, ça doit être fou. Je l'ai vécu à mon échelle, mais toi, c'est tout le temps qu'il y a du monde. »
Victor Wembanyama : « On a besoin d'une variété de choses pour pouvoir grandir »
Alors Victor se plaît à chercher la quiétude. On sait le géant né au Chesnay, en région parisienne, très bon dessinateur, explorateur, curieux, joueur d'échecs passionné et investi, lecteur aguerri. « J'ai toujours le même auteur, Brandon Sanderson (du genre fantasy). Sinon, qu'est-ce qu'il y a de nouveau en ce moment ? J'sais pas. T'as quoi toi ? »
« J'écoute énormément de musique. Il y a un artiste que j'aime beaucoup qui s'appelle Sainte Vie, qui fait de l'électro, notamment un set qu'il a fait à Burning Man, le festival (dans le Nevada, aux États-Unis). Tu vois ce que c'est ?- Ouais, ouais, bien sûr.- J'aime beaucoup ce qu'il fait, c'est très progressif. C'est puissant. C'est ce que j'écoute en ce moment. Sur l'électro, j'ai eu des périodes. En ce moment, c'est ça. T'écoutes quoi toi ?- Ma playlist est un peu sèche. J'ai pas trop de nouveautés.- Moi, j'aime surtout apprendre, même des choses random (aléatoires). Je peux y passer des heures. »
« Si j'apprends un morceau au piano pendant deux, trois heures, je reviens à la natation et je suis déjà joyeux, j'ai envie de nager vite »
Léon Marchand
Pendant le confinement, on a compris que le futur quadruple champion olympique s'était testé au beatmaking sur le logiciel FL Studio. Que lui et son frère Oscar, qui possède le même prénom que le petit frère de Victor, peuvent faire écouter La Fève, rappeur parisien new wave, à leur mère. Qu'au-delà de Sainte Vie, Léon aime vraiment la house et suit plusieurs DJ, de la légende Paul Kalkbrenner à la jeune Zulan en passant par les très célèbres sets du Boiler Room. En plus hard techno, Charlotte de Witte. Doué au Rubik's Cube, Marchand s'exerce cependant sur plus de douceur, au piano.
« Si j'apprends un morceau au piano pendant deux, trois heures, je reviens à la natation et je suis déjà joyeux, j'ai envie de nager vite... Et je me suis mis dans le milieu de l'art récemment. » Un coup d'oeil sur ses réseaux permet un aperçu de ce qu'il peut aimer, du street art engagé à la Banksy, des artistes plus niche comme le peintre australien Werner Bronkhorst, qui met en scène le sport sur de grosses couches colorées, ou le Néerlandais Jules van Hagen, à l'art abstrait flashy. On l'a surpris également à suivre CUR8, jeune application de recommandations en art contemporain ; des chefs renommés comme Christian Le Squer et Simone Zanoni ; des spécialistes littéraires ; des studios de jeux vidéo...
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« Instagram pour le coup, ça peut être une pépite. Tu peux voir ce que le monde fait. Dès que je vois un truc sympa, je follow, je suis ce qu'il se passe. Au moins, je vois des choses qui sont créatives, pas un mème ou des blagues qu'on envoie à ses potes.- Moi, rebondit Victor, je n'ai que du brainrot (abrutissement numérique). Il y a trois ans, j'ai téléchargé TikTok...- Erreur. (Rires.) - J'ai passé trois heures dessus. Ça m'a dégoûté. J'ai désinstallé direct et plus jamais. C'est ça ma solution, je désinstalle. Quand il faut poster, regarder quelque chose, je réinstalle, mais sinon... Je me dégoûte quand je fais ce genre de choses.- Je scrolle aussi, très souvent hein, mais quand ça m'arrive, j'ai l'impression de perdre mon temps, ça ne me vide pas l'esprit, ça ne me permet pas d'avancer. Je sais très bien que quand je passe des heures sur Insta ou TikTok, quand je reviens à la piscine ensuite, je ne suis pas du tout frais mentalement.- Ah mais grave. Alors que lire... Passer une heure à lire, ça ne me pose aucun souci.- Pareil. Et ça m'est arrivé de désinstaller aussi.- Mais même jouer à la Play. T'es pas que passif. Tu construis quelque chose. Il y a un processus de réflexion.- T'es dans un univers au moins. T'es le personnage principal. Alors que quand tu regardes la vie des gens...- Ah si, dernièrement, je suis retourné sur Insta pour regarder un album que j'avais enregistré de prépa physique ! Avec les années, j'ai accumulé pas mal de posts qui m'avaient grave intéressé dessus. J'aime bien ce genre de choses. Parfois, j'ai un nouveau centre d'intérêt et du coup, je ne vois que ça... De toute façon, ils voient tout. (Rires.) »
Une publication partagée par Leon Marchand (@leon.marchand31)
Piégés par l'algorithme ? Léon du tac au tac : « Direct ! » Comme ils sont piégés dans le club de ceux qui doivent désormais montrer l'exemple. Victor, premier Français de l'histoire numéro 1 de la draft NBA, vice-champion olympique, son corps taillé pour le basket, son esprit brillant, promis aux plus grands titres (on rappelle que Michael Jordan a patienté huit ans avant de goûter à un premier sacre). Léon, auteur du plus grand exploit olympique du sport français, son corps taillé pour nager, son esprit brillant, condamné à sans cesse répéter l'impossible. Est-ce tout ceci qui doit les définir ? « Ce sont les titres qui définissent le champion », dit Victor...
Influence positive
«... Mais sinon, l'icône, culturellement, c'est autre chose. Pour avoir un impact sur les communautés, sur la culture, il faut être plus que simplement un athlète. Il faut quelque chose d'autre, tu vois.- Je suis d'accord. Quand je veux passer un message, je ne vais pas dire (il mime) : "Oui, alors, il faut mettre bien sa main à ce moment-là quand t'es en crawl." Non, je vais passer un message qui me plaît en tant que personne, qui me fait avancer tous les jours, et qui me définit au final. "Champion" ne suffit pas. Et ce que j'aimerais dire aux jeunes, c'est de juste créer ta propre route, tout en prenant des inspirations. Fais ton truc. En natation, par exemple, les gens te disent beaucoup ce que tu dois faire. Mais... Ouais, bâtis ta propre route.- J'aimerais avoir un impact sur les futurs basketteurs mais, avant tout, j'ai aussi envie d'être moi-même. Et même si je sais que, avec tous ces sports qui grandissent, il y aura plus d'icônes qui vont éclore, j'ai quand même l'impression qu'il y a beaucoup de sportifs qui sont unidimensionnels. Beaucoup de sportifs pros qui sont uniquement des sportifs.- Le meilleur basketteur n'est pas celui qui inspire le plus...- Mais les icônes ont ce pouvoir d'influencer positivement !- Ce ne sont pas forcément les meilleurs en termes de performance ?- Certains... »
Wemby se coupe de lui-même avant de reprendre.
« Qui l'est en vérité ? Qui est le meilleur dans son sport et en dehors ? »- T'en as pas en tête ? »
« Aux JO, 95 % des êtres humains se seraient enflammés. Léon, il a gardé la faim »
Kylian Mbappé
Ils réfléchissent. « C'est dur à dire, reprend Victor. Après, nous, on a 20 ans... » Et tant d'années devant eux, alors que la France, un pays où ils n'habitent plus, les a déjà élevés au rang d'icônes. « C'est toujours trop quand on parle de Victor, Léon ou Kylian », glissa quelques heures plus tôt un salarié de Nike, conscient que la perspective de la Coupe du monde de football en 2026 ou des Jeux Olympiques de Los Angeles, en 2028, ne présage pour les uns comme pour les autres rien de reposant.
Testés sur ce qu'ils se voleraient entre eux, Léon répondra ainsi : « De Kylian, je prendrais sa façon de gérer les hauts et les bas en permanence. C'est impressionnant de le voir à ce niveau-là depuis si longtemps. » Avant quelques échanges plus légers. À Victor ? « Je lui prendrais bien quelques centimètres pour toucher le mur plus vite. (Rires.) Il est très flexible sinon, il travaille dessus tous les jours, on ne voit pas beaucoup ça chez les basketteurs. » « Chez Léon, enchaîne Victor, c'est son endurance et sa résilience que je prendrais. Plus il s'entraîne, plus il est en mesure de maîtriser son domaine. De Kylian, la vitesse ! Toujours bon d'aller plus vite... »
Kylian, a posteriori, glissera qu'il se verrait bien prendre un peu de « détermination » au nageur. « Je repense aux JO de Paris quand il a fait plusieurs finales le même jour, dit l'attaquant une dizaine de jours après l'entretien croisé des deux autres champions. 95 % des êtres humains se seraient enflammés après la première finale gagnée et auraient fait la deuxième en dilettante. Léon, il a gardé la motivation, la faim. »
Quand L éon Marchand vivait incognito à côté de la piscine olympique pendant les Jeux
Chemins hors piste
Tous les trois ne se voient en tout cas pas autre part que tout en haut de leur sport, et pas forcément comme indiqué sur la notice. Wemby, un jour, confia avoir toujours voulu être « original ». Kylian, qu'il avait fini par admettre sa différence après avoir « essayé de la cacher ». Léon, qu'il est toujours précieux d'emprunter des « chemins hors piste ». Veulent-ils rester des précurseurs ? « Oui, répond l'intérieur des Spurs, même si en termes de génération, il y aura forcément des changements qui sont difficiles à anticiper... »
« Les athlètes de demain seront plus complets en termes d'humanité. On les verra moins comme des robots. On sera meilleurs aussi »
« Quand tu vois ce que font les athlètes aujourd'hui, avec l'exemple de la mode, ce n'est pas quelque chose qui était présent il y a trente ans.- Et ça va s'étendre à plus de sports, répond Léon, et dans le monde entier. Je pense que l'ouverture du sport à d'autres domaines, ce n'est que le début. Je pense que les athlètes de demain seront plus complets en termes d'humanité. On les verra moins comme des robots. On sera meilleurs aussi. Plus rapide en natation, plus forts en NBA, je pense aussi. Je ne sais pas si tu vois déjà une différence sur le niveau...- C'est sûr.- Mais le fait de partager, laisser un héritage, une histoire, avoir cet impact dans notre sport, je crois qu'il ne se fait que si on reste comme on est. Rien qu'en cela, avec nos valeurs, je crois que ça suffira à faire des changements. »
Imperceptibles, en l'état, dans cette tanière du Texas protégée cet après-midi-là par quelques molosses de la virgule. « On est encore très jeunes », finit par poser Léon. Avec Victor, une dernière poignée de main, des sourires, une envie de discuter à nouveau, bientôt. « Je suis sûr qu'ils se reverront », souffle l'un des témoins. Les deux hommes et leurs entourages viennent de quitter cette banlieue triste de San Antonio. Sans que rien n'ait été autre chose que de la joie.

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