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En terrasse avec Martine Delvaux

En terrasse avec Martine Delvaux

La Pressea day ago
Cet été, nos journalistes passent chaque semaine un moment en terrasse avec une personnalité pour une discussion conviviale. Alexandre Vigneault a parlé de militantisme et d'espoir avec l'écrivaine, professeure et essayiste féministe Martine Delvaux.
Juin a été marqué par deux publications pour Martine Delvaux. Il y a d'abord eu cette édition augmentée du Boys club, essai primé où elle dénonce l'entre-soi masculin et ses accointances nocives avec le pouvoir. Peu après, elle faisait la une du magazine littéraire Lettres québécoises, qui consacrait un dossier élogieux à son écriture et à sa parole publique qui, selon l'un des auteurs invités, « mérite toute notre admiration et notre amour ».
Cette déclaration enflammée va en faire sursauter plus d'un, car Martine Delvaux, figure majeure du féminisme contemporain, n'a pas que des amis.
Les idées et les valeurs que Martine Delvaux défend avec pugnacité lui valent des réactions virulentes, pouvant aller jusqu'aux menaces de viol ou de mort.
Jour après jour, elle continue néanmoins à faire sa revue de presse sur Instagram et Facebook. Elle souligne des déclarations et encercle des passages d'articles qui parlent entre autres de Trump, de Gaza, de Rozon, des « broligarques » de la techno, de la crise climatique, des avancées de la droite en général. Elle pointe aussi des choses positives, comme ce speculum réinventé par des ingénieures néerlandaises dévoilé à la mi-juillet. Parfois, elle se défend et contre-attaque.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Pour Martine Delvaux, le militantisme est un mode de vie.
Elle est « une bouche refusant de se taire », pour reprendre une formule utilisée dans le dossier publié par Lettres québécoises.
« Ce n'est pas comme si, tous les matins, j'avais envie de le faire, mais je me rends compte que je ne peux pas faire autrement », convient-elle, attablée à l'abri du soleil sur une terrasse du boulevard Saint-Laurent.
C'est un geste militant, mais c'est ma manière d'être au monde.
Martine Delvaux
Son engagement constitue une sorte d'héritage familial. Née d'une mère célibataire à une époque où avoir un enfant hors mariage jetait la honte sur toute la famille, Martine Delvaux a toujours eu conscience que sa maman n'était pas dans la norme. « Ça m'a construite, dit-elle. S'il faut que mon militantisme ait une généalogie, je pense qu'il part de cette réalité-là. »
Militante assumée
Son écriture est militante et son enseignement aussi, acquiesce l'autrice féministe. « Je sais que mes détracteurs de droite disent que les profs ne devraient pas être militants, mais je ne connais pas de prof qui ne soit pas engagé », dit Martine Delvaux, qui donne des cours sur la littérature des femmes et les théories féministes.
L'étiquette de « militante », elle la revendique. Il y a quelques semaines, dans la foulée de l'arraisonnement du navire voguant vers Gaza avec Greta Thunberg à son bord, elle en a néanmoins interrogé la résonance sur Instagram. En résumé, elle demandait à son auditoire si de décrire quelqu'un comme un activiste ou un militant, sans autre explication, est une façon de mettre en valeur ou plutôt de dévaluer cette personne.
J'ai l'impression que, dans l'état actuel des choses et de manière générale, utiliser le mot 'militant' pour parler d'une personne est un moyen de la discréditer dans l'espace public. Comme si être militant signifiait manquer de réflexion et agir sous le coup de l'émotion.
Martine Delvaux
Discréditer le lien entre émotion et raison est un combat qui dure depuis des siècles, souligne Martine Delvaux, qui voit derrière cette stratégie une dévaluation de choses associées au féminin. « Je m'oppose évidemment à ça. Militer, c'est réfléchir, c'est évaluer la situation dans laquelle on se trouve, c'est faire preuve de raison, pas seulement d'émotion, poursuit la femme de lettres.
Greta Thunberg est l'exemple par excellence d'une personne qui est discréditée en tant que militante, alors qu'on sait à quel point elle est informée et défend le discours scientifique.
Martine Delvaux
Cette stratégie de dépréciation, relève-t-on, semble viser principalement les gens qui défendent des idées et des valeurs de gauche. Les gens à droite du spectre politique ne sont-ils pas militants ? Ceux du « convoi de la liberté » à Ottawa n'étaient-ils pas activistes, eux aussi ? Les bénévoles du Parti conservateur ne sont-ils pas militants au même titre que ceux de Québec solidaire ?
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Martine Delvaux en entrevue avec notre journaliste
« Ça, c'est vraiment la tache aveugle. Comme si le discours de droite n'était pas militant ! Oui, le mot 'militant', on le colle à la peau de ceux et celles qui se battent pour les minorités, qui dénoncent les manques et les privilèges, qui sont dans l'intersection des oppressions. Ça, c'est militant. Mais tous ceux qui se [sont battus] pour le beau gros bill aux États-Unis pour les droits des plus riches, évidemment, ce n'est pas du militantisme ! », ironise-t-elle.
Ce deux poids, deux mesures lui pose évidemment problème.
De l'espoir malgré le ressac
« Il y a une atmosphère générale qui est plutôt de droite, plutôt conservatrice, plutôt néolibérale, plutôt capitaliste, et face à ça, la gauche sera toujours militante, tranche-t-elle. On est devant une destruction du tissu social qui est vraiment, vraiment importante. »
Ce climat général marqué notamment par une « guerre des sexes et des genres », elle en parle comme d'un ressac. Ce retour de balancier ne la surprend guère : les féministes s'y attendent toujours, assure-t-elle. Ce qui l'étonne, c'est la « violence » de ce ressac.
Une violence qu'elle voit dans les propos de gens qui réagissent à ses prises de position et ses écrits. Des messages haineux, des insultes, des menaces. « Dès qu'on est féministe dans l'espace public, ça risque de nous arriver », dit Martine Delvaux.
Parfois, elle a eu peur. Mais elle refuse « d'être mise sous silence ».
Sa santé ne lui permet pas de participer régulièrement à des manifestations, mais elle continuera à défendre des idées à l'université, dans des comités de femmes ou des rencontres avec des étudiants.
Et sur la place publique.
Je crois beaucoup à l'idée de passer le bâton de relais. Je ne fais pas grand-chose. Je lis les journaux, j'encercle, je pointe un certain nombre de trucs. Puis, j'ai des coups de gueule parce que j'ai un rapport à l'écriture. Ce n'est pas énorme, mais je passe le relais.
Martine Delvaux
« On ne peut pas faire abstraction de l'état du monde, dira aussi Martine Delvaux au cours de cet échange. Pour moi, ça n'a jamais été une solution. Je n'ai jamais trouvé de bien-être à fermer les yeux. Ça ne me rassure pas, ça ne me soigne pas. Ce qui me soigne, c'est de regarder les choses en face. »
Militer reste pour elle un geste d'espoir. « Ces publications sur Instagram, c'est un geste d'espoir, convient-elle. S'informer, c'est un geste d'espoir. Je ne suis pas désespérée, mais je suis vraiment inquiète. »
Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue
Questionnaire estival À quoi ressemble votre été idéal ? Avoir le temps et l'espace pour écrire. […] Pour moi, l'été, c'est l'écriture.
Avoir le temps et l'espace pour écrire. […] Pour moi, l'été, c'est l'écriture. Un rêve de bonheur ? Je n'ai pas de rêve de bonheur, je n'ai pas ce rapport à la vie et au monde. Je peux juste dire que je touche à ce qu'on décrit comme le bonheur quand je suis avec ma fille. Et quand je suis sur le X de l'écriture et que ça se passe bien.
Je n'ai pas de rêve de bonheur, je n'ai pas ce rapport à la vie et au monde. Je peux juste dire que je touche à ce qu'on décrit comme le bonheur quand je suis avec ma fille. Et quand je suis sur le X de l'écriture et que ça se passe bien. Ce qui vous fait rire à tout coup ? Des comédies américaines. Friends me fait rire, malgré tout ce qu'on peut reprocher à cette série, parce qu'elle a mal vieilli. Je suis bon public : j'aime les jeux de mots, j'aime le comique de situation. Ça me fait rire. Ça, et ma fille.
Des comédies américaines. Friends me fait rire, malgré tout ce qu'on peut reprocher à cette série, parce qu'elle a mal vieilli. Je suis bon public : j'aime les jeux de mots, j'aime le comique de situation. Ça me fait rire. Ça, et ma fille. Une action militante qui vous inspire ? Les grandes marches me font pleurer. Cette collectivité de corps qui se mobilisent et qui marchent côte à côte, ça continue de m'émouvoir profondément. Il y a une fragilité là-dedans, une mise en péril de soi, une vraie prise de risque et ça, ça me donne des frissons.
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time24 minutes ago

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L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition. L'immeuble résidentiel désuet sur l'avenue du Parc qui a forcé l'évacuation des deux immeubles voisins en début juillet en phase de démolition. Le bâtiment en décrépitude du 5990, avenue du Parc est en voie d'être démoli. Après deux évacuations d'urgence plus tôt cette année, les travaux ont commencé lundi matin, forçant à nouveau des dizaines de résidants à quitter leur logement. Les deux immeubles adjacents ont été entièrement vidés de leurs locataires. Selon l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, toutes les personnes évacuées ont été prises en charge par la Croix-Rouge et relogées dans différents organismes, dont l'Office municipal d'habitation de Montréal (OMHM). Le nombre exact de personnes déplacées n'a pas été confirmé. Toutefois, 80 personnes auraient été évacuées alors que les équipes de la firme Demospec ont entamé la démolition du bâtiment instable. La ruelle située à l'arrière a été condamnée, et plusieurs voies de l'avenue du Parc sont toujours fermées à la circulation. Le contrat de démolition a été attribué il y a deux semaines à l'entreprise Demospec. L'équipe a passé la semaine dernière à planifier les interventions techniques nécessaires pour minimiser les répercussions sur les bâtiments voisins. Le chantier est désormais en cours, et les autorités espèrent permettre la réintégration des locataires autour du 15 août. Selon Éric Plourde, contremaître chez Demospec, la structure est démolie de manière progressive. « Il y a des problèmes avec ce bâtiment depuis le mois de mars, explique-t-il. On va faire tomber la façade, ensuite les coins, et on va avancer graduellement dans le bâtiment jusqu'à ce qu'on arrive en arrière. » La structure, à l'abandon depuis plusieurs mois, avait déjà provoqué deux évacuations majeures cette année. En mars, une portion de la façade s'était effondrée sur un immeuble voisin, causant des dommages importants à certains appartements. Puis, en juillet, des briques se sont détachées de l'édifice, déclenchant une nouvelle intervention du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM). Les deux évènements ont forcé des résidants à quitter leurs logements. Le chantier survient après des mois d'inaction, alors que le propriétaire du bâtiment avait cessé de collaborer avec l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal. Ce dernier a finalement déclenché des mesures de force majeure afin d'agir. « L'arrondissement utilise des mesures exceptionnelles de force majeure afin d'agir rapidement », avait indiqué Francis Huot, porte-parole de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, peu après la deuxième évacuation. Depuis, un devis signé par un ingénieur a permis de procéder, et la Ville assumera temporairement les coûts du chantier. Toutefois, des recours juridiques seront entrepris pour récupérer les sommes auprès du propriétaire. L'entreprise HABITAT 237 GRANDE-ÎLE S. E. N. C., propriétaire du bâtiment, a été informée de toutes les démarches. Sur place, la circulation demeure perturbée. Quelques voies de l'avenue du Parc sont fermées et un passage temporaire pour les piétons et cyclistes a été aménagé. Damien Ferland, résidant d'un logement adjacent, s'inquiète de la sécurité : « Je trouve ça super dangereux avec les cyclistes qui circulent sur le passage temporaire. Ça fait peur parfois. » Le moment choisi pour entamer les travaux est aussi remis en question. « Je ne crois pas que c'était le meilleur timing », soutient M. Ferland. Il souligne par ailleurs les défis auxquels sont confrontés plusieurs propriétaires qui souhaitent rénover leurs logements dans ce contexte. « Je pense qu'il y a des propriétaires qui veulent rénover leurs appartements, mais ils ont beaucoup de défis. », dit-il. Ian Cucurull, propriétaire d'un immeuble voisin également évacué, espère un retour rapide à la normale. « Il y a une locataire qui a fait énormément d'anxiété et qui a des ennuis de santé assez intenses, assez pour que ce soit difficile pour elle de marcher. Il y a des étudiants. D'autres qui ont loué parce que leur logement était proche de leur travail. Ça a beaucoup d'impact sur énormément de personnes », avait-il déclaré à La Presse lors de la dernière évacuation. À ce stade-ci, l'arrondissement indique qu'il est encore trop tôt pour chiffrer les coûts précis de l'opération, puisque plusieurs éléments techniques pourraient faire évoluer la facture.

Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal sur le Plateau
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time24 minutes ago

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Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal sur le Plateau

L'architecte et ingénieur Jean Beaudoin sera le candidat d'Ensemble Montréal à la mairie de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal lors des élections municipales du 2 novembre. C'est la cheffe de la formation politique, Soraya Martinez Ferrada, qui en a fait l'annonce mercredi après-midi, à quelques pas de la Maison de la culture du Plateau. Jean Beaudoin, qui a fondé l'OBNL Nomade Aménagement transitoire, à l'origine de la piétonnisation estivale de l'avenue du Mont-Royal, affrontera la candidate de Projet Montréal Cathy Wong, qui briguera la mairie de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal laissé vacante par Luc Rabouin, devenu chef de Projet Montréal. Le candidat d'Ensemble Montréal a notamment l'intention de commander une étude sur la mobilité dans l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal et de favoriser les piétons sur l'avenue du Mont-Royal durant la période estivale. Au cours de la période de questions, il a également été question de l'accessibilité de l'arrondissement, mais avant de changer les sens uniques du quartier, Jean Beaudoin promet d'attendre les conclusions de son étude sur la mobilité. « Il faut s'intéresser au parcours du citoyen dans notre arrondissement, a précisé Jean Beaudoin. Qu'il soit à pied, à vélo ou en voiture. Il faut que ce soit optimal et agréable. Sur l'avenue du Mont-Royal, il y a 1400 raisons de s'arrêter, mais ce n'est pas sécuritaire pour un enfant de circuler d'une manière ou d'une autre, donc les vélos seront exclus à partir d'une certaine heure, comme sur la rue Bernard. » Jean Beaudoin, qui est né en 1967 sur le Plateau-Mont-Royal, et qui y vit aujourd'hui, a également indiqué vouloir s'assurer de la santé financière des neuf artères commerciales du Plateau. Parmi ses priorités : le logement, l'éducation et la mobilité, abordée plus tôt. Il a brièvement abordé le dossier de l'École Jeanne-Mance, boudées par les élèves du quartier. Les conseillers Marie Plourde (Mile End), Marie Sterlin (Mile End), Alex Norris (Jeanne-Mance), Maeva Vilain (De Lorimier) et Laurence Parent (De Lorimier) défendront les trois districts de cet arrondissement du centre de la ville pour Projet Montréal. De son côté, Ensemble Montréal a annoncé la candidature d'Alexander Roberton au poste de conseiller dans le district De Lorimier. Les autres candidats seront présentés ultérieurement. La formation politique de Soraya Martinez Ferrada a réuni mercredi certains des candidats confirmés jusqu'à présent. Parmi eux, notons : Alain Bourque (Verdun), Caroline Braun (Outremont), Sylvain Gariépy (Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension), Maude Théroux-Séguin (Ahuntsic-Cartierville) ou encore Dominic Perri (Saint-Léonard). Règlement sur le bruit La formation de Mme Martinez-Ferrada s'est opposée cette semaine à la réglementation sur le bruit de Projet Montréal. Le nouveau règlement sur le bruit de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, proposé l'automne dernier à la suite de la fermeture de La Tulipe, assouplit les limites de bruit imposées aux salles de spectacles. Des seuils de décibels ont été établis à l'intérieur des salles, ainsi qu'à l'extérieur, en fonction du bruit ambiant. Par contre, les bars qui ne sont pas titulaires d'un permis de salle de spectacle sont exclus de ces assouplissements et s'exposent à des amendes de 10 000 $ à leur première infraction – elles sont de 1500 $ actuellement. Une « nouveauté » qui a soulevé l'ire des propriétaires. Ensemble Montréal propose plutôt « un processus de médiation avant d'imposer des sanctions », en préconisant « une approche graduée et collaborative ». Mme Martinez-Ferrada propose également que le traitement des plaintes soit assuré par une unité administrative spécialisée, indépendante des services policiers. En marge de la présentation de la candidature de Jean Beaudoin, Soraya Martinez-Ferrada a insisté sur l'importance de changer d'approche : « Le règlement prévoit que c'est toujours la police qui traite la plainte du bruit. Ce que je dis, c'est qu'il faut retirer la police de l'équation, je veux qu'il y ait une médiation, pour qu'un seul individu, avec une seule adresse ne puisse pas fermer une salle de spectacle. » L'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, qui aimerait adopter le règlement en septembre, s'est montré ouvert à des amendements. Mais pour le moment, le nouveau règlement prévoit en effet qu'une « autorité compétente qui a des motifs raisonnables de croire que la tranquillité d'une personne est troublée par un bruit qu'il estime excessif compte tenu de l'heure, du lieu et de toutes autres circonstances, peut ordonner à quiconque cause cette nuisance de la faire cesser immédiatement. »

Les conservateurs restent en tête des collectes de fonds, malgré un ralentissement
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La Presse

timean hour ago

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Les conservateurs restent en tête des collectes de fonds, malgré un ralentissement (Ottawa) Les conservateurs continuent de récolter plus de dons que tout autre parti politique fédéral, mais leurs collectes de fonds ont diminué depuis les élections du printemps. Sarah Ritchie La Presse Canadienne Les conservateurs ont récolté un peu plus de 9,1 millions au cours du trimestre terminé en juin, grâce aux dons de plus de 82 681 personnes. Ce chiffre a dépassé celui des libéraux, qui ont récolté 7,7 millions auprès de plus de 116 000 donateurs. Ces nouveaux chiffres portent le total du parti au pouvoir au premier semestre de cette année à un peu plus de 21,3 millions, soit déjà plus que son total de 14 millions de $ en 2024. Le parti du premier ministre Mark Carney compte également beaucoup plus de donateurs que les libéraux lors de la dernière année de chefferie de Justin Trudeau. En 2024, le parti a enregistré des dons de 27 661 personnes au premier trimestre, passant à 33 609 au trimestre se terminant en décembre. M. Trudeau a annoncé son intention de démissionner début janvier, et la course à la direction du Parti libéral qui a suivi a suscité beaucoup d'attention et de financement, avec 156 489 dons au premier trimestre de 2025. Pour les conservateurs, il s'agit toutefois d'une forte baisse par rapport à leur campagne de financement préélectorale, qui avait permis de récolter 28 millions auprès de 148 676 donateurs au cours des trois premiers mois de l'année. Le parti de Pierre Poilievre est une véritable machine de la collecte de fonds depuis son arrivée à la direction en 2022, établissant un record de collecte de fonds pour un parti politique en 2024, avec 42 millions récoltés. Le parti a également investi massivement en publicité, en déplacements et en sondages, et ses dépenses totales ont atteint près de 50 millions l'an dernier. Le chef conservateur n'a pas réussi à conserver son siège aux élections d'avril et se présente à une élection partielle dans la circonscription rurale albertaine de Battle River–Crowfoot. Les électeurs se rendront aux urnes le 18 août. Les conservateurs ont été le seul grand parti à soumettre ses états financiers de 2024 à Élections Canada avant la date limite. Ces chiffres ont été publiés en juillet. Élections Canada a indiqué que les autres partis avaient obtenu un délai supplémentaire. Les chiffres du Nouveau Parti démocratique (NPD) sont restés stables cette année, avec 38 149 personnes ayant donné 1,9 million au parti au cours du dernier trimestre. Le parti avait recueilli 1,8 million auprès de 37 538 donateurs au cours des trois premiers mois de 2025. Les néo-démocrates ont perdu leur statut de parti officiel lors des élections d'avril, et les stratèges politiques ont prévenu qu'ils se trouvaient dans une situation financière difficile, avec des prêts à rembourser et beaucoup moins de fonds provenant d'Élections Canada. Le Bloc québécois, dont le nombre de sièges a été réduit à 22, contre 33 avant les élections, a recueilli 674 590 $ au deuxième trimestre auprès de 4502 donateurs. Le Parti vert a recueilli un peu plus d'un million, grâce aux contributions de 14 512 personnes. Il s'agit d'une augmentation par rapport au premier trimestre, où le parti avait recueilli 818 000 $ et compté 5181 donateurs. La chef Elizabeth May a été la seule verte à remporter un siège à la Chambre des communes en avril.

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