
Bourse de Paris : l'accord commercial entre l'UE et les États-Unis plombe le CAC 40, Forvia en forte hausse
La tendance du marché
Étonnamment, l'euphorie a gagné les places boursières européennes lors de leur ouverture ce lundi. Quelques heures après l'accord entre l'Union européenne et les États-Unis, les Bourses européennes ont démarré dans le vert. Le CAC 40 a même tenté de se rapprocher des 7 930 points, mais l'enthousiasme était un trompe-l'œil.
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Si les investisseurs peuvent se satisfaire d'être fixé et ne plus subir l'incertitude, cet accord est fortement décrié sur le Vieux continent. De nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer le déséquilibre de cet accord commercial. Dans ce contexte, l'indice français a chuté au fil de la séance pour glisser sous l'équilibre au cours de l'après-midi.
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Le CAC 40 est notamment plombé par des secteurs désavantagés comme l'automobile, la pharmacie, les spiritueux ou les groupes de défense. Les indices américains sont en légère hausse, mais cela n'a pas enrayé la baisse des Bourses européennes. Le CAC 40 parvient néanmoins à rester au-dessus des 7 800 points à la clôture.
Du côté des indices en France et dans le monde
CAC 40 - 0,43% 7 800,88 points SBF 120 - 0,44% 5 927,66 points DAX - 1,02% 23 952,05 points FTSE 100 - 0,43% 9 067,92 points Nikkei - 1,10% 40 998,27 points Dow Jones* + 0,01% 44 905,74 points Nasdaq* + 0,25% 21 161,49 points *indice arrêté à la clôture des bourses européennes
Le fait du jour
L'Union européenne et les États-Unis ont finalement réussi à s'accorder avant le 1er août. Ce dimanche, Donald Trump et Ursula von der Leyen ont conclu en Écosse un accord commercial qui prévoit une surtaxe douanière de 15%, contre la menace de 30% auparavant agités par le président américain. Du côté européen, les compromis sont limités à une exemption totale des droits de douane sur l'aéronautique et une réduction douanière à 15% pour les secteurs automobile et sidérurgique.
Les spiritueux espèrent toujours figurer dans cet accord pour limiter la casse. En échange, l'Union européenne s'est engagée à dépenser 750 milliards de dollars dans les produits énergétiques américains, mais également d'augmenter à 600 milliards de dollars leurs investissements auprès de la première puissance économie mondiale.
Si Bruxelles tente de défendre sa position d'un accord «meilleur qu'une guerre commerciale», les contestations se multiplient sur le Vieux continent. François Bayrou évoque notamment «un jour sombre» pour une Europe qui «se résout à la soumission». De son côté, l'ACEA (association des constructeurs européens automobile) salue «la désescalade», mais souligne «l'impact négatif non seulement sur l'industrie de l'UE, mais aussi sur celle des États-Unis».
Les valeurs en vue
Le Top
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La saison des résultats ne révèle pas le même sort aux équipementiers automobiles en ce mois de juillet. Après les résultats décevants de Valeo, Forvia s'en sort bien et signe la meilleure performance du SBF 120 avec une hausse de 13,43%, à 11,655 euros. Le groupe, issu du rachat de l'allemand Hella par le français Faurecia, peut notamment compter sur l'amélioration de ses marges et de sa trésorerie au premier semestre 2025.
Le résultat opérationnel a grimpé de 3,1% pour apporter une marge de 5,4%, bien au-dessus des anticipations des analystes. De son côté, le cash-flow net a doublé, passant de 201 millions d'euros au premier semestre 2024 à 418 millions d'euros sur la même période cette année. Pour expliquer les bons chiffres opérationnels, la société s'appuie sur «un strict contrôle des coûts, l'impact limité des droits de douane américains et les premiers bénéfices du programme EU-FORWARD», annonce le communiqué.
En revanche, la perte nette est de 269 millions d'euros est notamment due à sa restructuration, mais surtout à la fragilisation de ses activités dans l'hydrogène après le retrait de Stellantis dans le développement de cette énergie. Le groupe a toutefois confirmé ses objectifs pour 2025 et a annoncé le lancement d'un nouveau projet, nommé «Simplify», pour soutenir les coûts de restructuration d'ici 2028.
Le Flop
Thales (dont le groupe Dassault, propriétaire du Figaro, co-contrôle le capital avec l'État) est la plus deuxième plus importante baisse du CAC 40 lors de cette séance avec un recul de 4,33%, à 229,70 euros. L'entreprise de défense est bousculée ce lundi par une phrase sortie par Donald Trump lors de la présentation de l'accord entre l'Union européenne et les États-Unis.
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Le président américain a estimé que des «centaines de milliards de dollars d'équipements militaires» américains seraient achetées par les Européens. Si certains médias évoquent que ces dépenses sont comprises dans l'enveloppe de 600 milliards d'investissement aux États-Unis, l'incertitude plane sur cette question. Les actions des entreprises européennes du secteur sont donc délaissées ce lundi.
Pour Thales, une autre nouvelle est venue secouer le titre. Naval Group, dont la société détient une participation de 35%, serait victime d'un acte de malveillance. Des pirates informatiques affirment détenir des données sensibles sur les sous-marins et les frégates du constructeur naval. Si l'entreprise a lancé des investigations, elle dit être la cible d'une «attaque réputationnelle, caractérisée par la revendication d'un acte de cyber malveillance».
La citation du jour
« À première vue, l'accord commercial entre les États-Unis et l'Union européenne n'a rien de réjouissant pour les Européens. […] L'accord permet avant tout d'échapper au scénario catastrophe : des droits de douane américains à 30 %, une escalade chaotique des représailles et une guerre commerciale totale. […] Ce n'est pas une avancée commerciale, mais un compromis diplomatique. L'UE a accepté des conditions défavorables pour préserver son alignement géopolitique. Le coût économique est réel, mais la logique stratégique implacable. » Dans une note publiée ce lundi, Apolline Menut, économiste chez Carmignac, tente d'expliquer l'accord commercial, qui semble déséquilibré vu d'Europe.
L'agenda du mardi 29 juillet
Les publications des résultats des sociétés vont s'intensifier dans les prochains jours. Dès demain, les investisseurs vont scruter les annonces de nombreuses entreprises comme Stellantis, Air Liquide, L'Oréal et plein d'autres encore. À New York, il faudra surveiller les présentations trimestrielles de Boeing, UPS, Mondelez ou encore Starbucks.
Ailleurs dans le monde, AstraZeneca et Barclays publieront à Londres tandis que Philips est attendu aux Pays-Bas. À noter que les gouverneurs de la Fed commenceront leur réunion du mois de juillet pour trancher sur la politique monétaire américaine. Les marchés auront également un œil sur la confiance des consommateurs américains en juillet du Conference Board.
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