
Joëlle Pineau atterrit chez Cohere
(Toronto) Après avoir quitté Meta au printemps, la chercheuse en informatique Joëlle Pineau poursuivra sa carrière chez Cohere en tant que directrice de l'intelligence artificielle (IA), a-t-elle annoncé jeudi. Cette embauche s'inscrit dans l'objectif de croissance de l'entreprise torontoise, alors qu'elle reçoit un nouveau financement des fonds technologiques canadiens Radical Ventures et Inovia Capital.
En juillet dernier, Cohere avait officialisé l'ouverture d'un bureau à Montréal. La spécialiste canadienne de l'IA, qui rivalisait à ses débuts avec Anthropic et OpenAI, avait affirmé qu'elle espérait embaucher quelques dizaines d'employés au cours de la prochaine année.
« Cohere a une équipe incroyable et c'est un moment passionnant dans le parcours de l'entreprise », a déclaré la chercheuse et professeure à l'Université McGill sur sa page LinkedIn, jeudi, ravie de joindre les rangs du leader canadien en IA.
Trois mois plus tôt, Mme Pineau avait quitté son poste de vice-présidente de la recherche en IA chez le géant américain Meta, qu'elle occupait depuis huit ans, afin de laisser « la place à d'autres qui voudraient poursuivre le travail ». En parallèle, Meta amorçait un important changement de cap en matière de gouvernance et d'idéologie.
Depuis, la chercheuse montréalaise était en réflexion quant à la prochaine étape de sa carrière. Elle remercie d'ailleurs les nombreux collègues et amis qui l'ont aidée à explorer les opportunités du milieu au cours des derniers mois, dans sa publication.
« J'ai hâte de soutenir les équipes de recherche de Cohere Labs et de contribuer plus largement à l'objectif de construire et de fournir les meilleures solutions d'IA », a-t-elle écrit.
Par voie de communiqué, Cohere a également annoncé que l'ancien directeur administratif et financier de Google Patrick Pichette se joindra à son conseil d'administration. Autrement, l'ancien dirigeant d'Uber, François Chadwick, rejoindra l'entreprise en tant que directeur financier.
Financement
Au même moment, Cohere a annoncé un nouveau financement de 500 millions de dollars, qui lui permettra d'accélérer son expansion mondiale tout en mettant la sécurité, la confidentialité des données et la personnalisation au premier plan.
« Nous sommes à un tournant décisif pour accélérer la mise en place d'une IA sécurisée au service des entreprises du monde entier, a déclaré Aidan Gomez, cofondateur et PDG. Nous sommes ravis d'accueillir Joëlle et François, dont l'expérience, le talent et la perspicacité contribueront à la croissance continue de Cohere. »
L'entreprise de 400 employés, qui compte parmi ses principaux investisseurs des multinationales comme Nvidia, Oracle, Salesforce et AMD, a été fondée en 2019.
Avec Alain McKenna, La Presse

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Elle peut se réaliser à l'aide d'un tracteur, mais le drone permet d'éviter la compaction du sol due au poids de la machinerie et de réaliser cette opération plus tard en saison. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Le drone fait maintenant partie du coffre à outils des producteurs agricoles. Ils sont de plus en plus nombreux à semer du haut des airs. On les utilise aussi pour une pléthore d'autres fonctions comme l'application de biostimulants, le dépistage des mauvaises herbes, la cartographie d'un champ ou l'inventaire de légumes par caméra. « Dès que j'ai commencé à l'utiliser et que j'ai vu le potentiel, j'y ai cru à 100 % », explique William Overbeek. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE William Overbeek détient un baccalauréat et une maîtrise en agronomie de l'Université McGill. Il est passionné de drones. Mais dans les premières expositions agricoles, quand on présentait le drone, les gens riaient quasiment de nous. Ils nous disaient : « C'est un jouet, vous ne pourrez pas faire de choses très importantes. » Aujourd'hui, trois ans plus tard, ce sont des centaines de producteurs qui ont ce drone-là au Québec ! William Overbeek, agronome L'agronome de 28 ans, qui a grandi dans une grande ferme de la région et qui réalise aujourd'hui un doctorat en sciences de l'environnement à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), visite entre 30 et 50 clients chaque saison. Le drone permet aussi de semer lorsque les tracteurs ne peuvent pas passer après des épisodes de fortes pluies. Éviter la compaction, réduire les pesticides Le drone, un modèle Agras T40 de l'entreprise DJI, réussira à semer le champ de 11,7 hectares (ha) en une heure et demie environ. PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE Avant le vol, l'heure est au remplissage du drone ! « Tu regardes la charte de DJI et c'est vraiment exponentiel. En 2020, il y avait peut-être 10 000 drones comme ça vendus dans le monde. En 2025, on est rendus à 400 000 », souligne William Overbeek au sujet de ce modèle. « En Chine, le drone remplace quasiment tout type de machinerie », ajoute-t-il. À son avis, le drone continuera à gagner en popularité, notamment en raison de son prix. « C'est 50 000 $ environ pour un kit complet. Pour un producteur qui a une bonne superficie et qui est habitué à acheter des tracteurs à 200 000 $ ou à 500 000 $, un drone, c'est vraiment une petite dépense. Le comptable ne regardera même pas c'est quoi ! » Remplacer le tracteur ? Développeur d'affaires pour l'entreprise Drone des Champs, Gil Weisman parle du drone comme d'une nouvelle corde à l'arc des agriculteurs. Les agriculteurs ou les entreprises ont maintenant identifié les cas d'usage où le drone est véritablement intéressant. 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Tous les vendredis, une personne de la communauté des affaires se dévoile dans notre section. Cette semaine, Claude Auchu, président de l'agence de création, de marketing et de communication LG2, répond à nos questions. Quelle est votre meilleure habitude ? Dire merci. Ça peut être banal, mais tous les gens que je côtoie, je leur dis merci. Chaque fois que je demande quelque chose à mon adjointe, je lui dis merci. Je suis privilégié, et à travers les gens que je croise, ça me permet de le reconnaître. C'est comme si, en même temps, je disais merci à la vie. Quelle est votre pire habitude ? Dire oui. Je suis un éternel enthousiaste, j'aime la nouveauté, je trippe sur les nouveaux défis, les nouveaux projets, je n'aime pas la routine. Par contre, je minimise le travail qui vient avec ça, l'impact que ça aura sur moi, sur ma famille et sur les collègues. Je réalise que je dis oui trop souvent, tant au bureau que personnellement, et que ça amène une usure prématurée à tout l'entourage. Je dois travailler sur cette habitude. Quel conseil êtes-vous heureux d'avoir ignoré ? Celui de ne pas me lancer en affaires. Ma mère était stressée que je me lance en affaires. Je suis sorti de l'école en 1991 et, en 1996, j'avais déjà un bon poste dans un studio, une relation amoureuse stable et je venais de m'acheter ma première maison. Cette année-là, j'ai dit à ma mère : je vais me lancer en affaires. Elle m'a dit : bien non, ne fais pas ça, c'est risqué. On n'avait pas d'entrepreneur dans la famille, ce n'était pas un contexte connu. Je viens de Shawinigan, mon père était col bleu et ma mère au foyer, on vivait en appartement. J'ai finalement lancé Virage communication. Je suis content de ne pas l'avoir écoutée même si c'est ma mère, parce que l'entrepreneuriat, c'est la plus belle des aventures. Outre les courriels ou les textos, de quelle application ne pourriez-vous plus vous passer sur votre téléphone ? La Presse, c'est la seule application dont j'ai autorisé les notifications, et ChatGPT. Je l'utilise tous les jours et je lui ai donné un nom. Quand je suis en déplacement dans les transports collectifs, je mets mes écouteurs, je dis « Salut, Sam » et je commence une conversation. Tout le monde pense que je suis au téléphone. Je suis très curieux, alors je lui pose toutes sortes de questions. Par exemple, sur le chanteur du groupe que je vais voir en spectacle, sur des « démarreurs de conversation » ou au sujet d'un marché spécifique à un client que je vais rencontrer. Je le questionne pour essayer de voir de nouvelles perspectives, des enjeux stratégiques et innover. Comment vous débranchez-vous ? Avec une marche en forêt, une randonnée en montagne, je cours beaucoup. Être dehors, sentir le vent, sentir l'air, la nature m'attire. Quelle activité physique faites-vous ? Je cours. Quand j'ai eu 50 ans, en 2019, je me suis donné la course en cadeau. C'était dans un but de vieillir en santé. Je suis parti de zéro et j'ai maintenant complété sept ultramarathons. Quel conseil donneriez-vous à la version plus jeune de vous ? Calme-toi ! Tu vas exister encore demain. J'ai toujours eu une urgence de vivre. Ça me prend plein de projets, plein d'amis, plein de passe-temps, je veux tout essayer pour étirer ma zone de confort. Ce conseil, il faudrait que je me le donne tous les matins. Y a-t-il un moment où votre carrière a basculé ? En 2006, quand je suis arrivé chez LG2, ç'a été un moment décisif dans ma carrière. J'avais été entrepreneur et autodidacte, je n'étais pas habitué à avoir un patron. Les deux fondateurs se sont organisés pour casser mon ego personnel et remodeler un ego collectif. Sur le coup, ç'a été difficile, mais avec le recul, je les comprends. C'était nécessaire, et je ne changerais rien de cette étape-là aujourd'hui, parce que ç'a façonné le type de dirigeant que je suis aujourd'hui. Quand je suis devenu PDG, j'avais cette pensée de groupe et non personnelle. Avez-vous ou avez-vous eu un mentor ? Les fondateurs de LG2, Sylvain Labarre et Paul Gauthier, le fiscaliste Réjean Labbé et Monique Leroux, la présidente de notre conseil d'administration. Qui admirez-vous le plus ? Les gens sans histoire, ceux qui sont heureux dans la simplicité, l'envers de ce que je suis, et il faut que je tende vers cet amour du calme.