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Les bonnes habitudes financières pour éviter l'endettement

Les bonnes habitudes financières pour éviter l'endettement

La Presse7 hours ago
Une nouvelle liberté et un avant-goût de la vie adulte attendent de nombreux jeunes adultes qui entament des études postsecondaires cet automne.
Ritika Dubey
La Presse Canadienne
Cette indépendance s'accompagne cependant de responsabilités : assister aux cours et étudier tout en entretenant une vie sociale et en se ménageant du temps pour les tâches ménagères, les repas et peut-être même un emploi à temps partiel, tout en veillant à ne pas laisser les dettes s'accumuler.
« À 18 ans, beaucoup de choses changent financièrement », explique Shannon Lee Simmons, planificatrice financière agréée et fondatrice de la New School of Finance.
Les étudiants qui entrent dans les études postsecondaires pourraient vouloir demander des cartes de crédit, ouvrir un compte chèques et se retrouveront probablement désormais responsables des dépenses quotidiennes.
« Les enjeux financiers sont importants et la première fois que vous le faites, tout cela se produit simultanément », ajoute l'experte.
Plusieurs études ont mis en évidence les difficultés financières des étudiants de l'enseignement postsecondaire au fil des ans, alors que les frais de scolarité, des livres et des repas ont augmenté, ajoutant du stress à la liste déjà longue des préoccupations des jeunes adultes.
Un sondage de l'Alliance canadienne des associations étudiantes (ACAÉ) de 2024 révèle que plus des deux tiers des étudiants prévoient obtenir leur diplôme avec des dettes. Le rapport indique également que le coût de la vie annuel moyen des étudiants s'élève à 28 731,60 $.
Les experts affirment qu'il est important d'adopter des habitudes financières dès le plus jeune âge pour gérer efficacement ses finances.
« C'est le moment de la vie où l'on prend ses habitudes », indique Bruce Sellery, président et chef de la direction de Crédit Canada, un organisme sans but lucratif de conseil en crédit.
Selon lui, les étudiants doivent adopter un état d'esprit positif avant d'entrer à l'université.
« Voici la règle : vivez selon vos moyens. Si vous n'avez pas d'argent, ne le dépensez pas, conseille M. Sellery. C'est une habitude. C'est une compétence. C'est une valeur. Cela vous servira toute votre vie. »
Penser à un plan financier
Avant la rentrée scolaire, Mme Simmons suggère d'établir un plan financier sur 12 mois incluant les revenus d'un régime enregistré d'épargne-études, d'un emploi éventuel ou d'un prêt étudiant, en tenant compte d'une liste de dépenses, telles que les frais de scolarité, les livres, le transport et le loyer. Voyez ensuite si vous pouvez vivre avec ce qui reste.
« Avec les études, les ressources sont limitées et les dépenses sont nombreuses, souligne-t-elle. Il faut donc composer avec ce qui reste à la fin. »
Stacy Yanchuk Oleksy, PDG de Money Mentors, affirme que les étudiants qui contractent des dettes étudiantes doivent d'abord savoir pourquoi ils en ont besoin.
Elle encourage les étudiants à n'emprunter que le montant nécessaire, plutôt que le montant maximum qu'ils peuvent obtenir.
« Plus on vous prête, plus vous devez rembourser », rappelle-t-elle.
Elle ajoute que les étudiants doivent également comprendre les conditions de leur prêt, comme le taux d'intérêt et les échéances de remboursement, avant de signer un contrat.
M. Sellery suggère aux étudiants de suivre un plan de dépenses durable, qui implique d'analyser, de réfléchir et de modifier leur budget si nécessaire.
L'analyse est assez simple pour les élèves. Il s'agit d'un simple tableau de flux de trésorerie avec les revenus et les dépenses, permettant de déterminer s'il y a un excédent ou si les dépenses sont supérieures aux ressources.
« Si vous êtes en déficit, vous devez réfléchir à des moyens de le combler », mentionne M. Sellery, en réfléchissant à des moyens de réduire vos dépenses ou d'augmenter vos revenus. Cela peut consister à supprimer les plats à emporter, à trouver un emploi à temps partiel ou à demander à vos parents de contribuer, par exemple.
Ensuite, engagez-vous à mettre en œuvre ce changement, soutient M. Sellery.
« Il faut choisir deux ou trois choses : 'Je vais trouver un emploi à temps partiel et je vais supprimer Uber Eats de mon téléphone', car si vous essayez de gérer dix choses, vous échouerez », précise-t-il.
Une fois l'année scolaire commencée, Mme Simmons insiste sur l'importance de faire des points quotidiens pour prendre de bonnes habitudes financières.
« Beaucoup de jeunes ne savent pas encore combien cela coûte, car ils ont vécu chez leurs parents et n'ont donc pas eu à acheter leur propre shampoing », explique-t-elle.
Mme Simmons précise qu'elle ne prône généralement pas le suivi des dépenses quotidiennes, car cela peut être très contraignant, mais ses conseils sont différents pour les jeunes.
« Avec cette cohorte spécifique, vivre pour la première fois seul sans vraiment savoir combien cela coûte est en réalité une expérience d'apprentissage », soutient-elle.
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À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a pris 10,45 points, soit 0,02 %, à 44 922,27 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a abandonné 37,78 points, ou 0,59 %, à 6411,37 points. La Bourse de Toronto clôture en baisse, les marchés américains en ordre dispersé (Toronto) La Bourse de Toronto a clôturé la séance de mardi sur une perte de 0,35 %, pendant que les grands indices américains ont fini en ordre dispersé. Daniel Johnson La Presse Canadienne Kathrin Forrest, responsable de placements en actions chez Capital Group, observe que les marchés ont affiché des résultats en ordre dispersé dans différentes régions et différents secteurs. « Je dirais que la vigueur globale du marché s'est déplacée vers des secteurs plus défensifs, notamment l'immobilier, les services publics, les produits de première nécessité et les soins de santé. L'immobilier et les services publics ont bénéficié d'un certain élan grâce à la légère baisse des rendements sur l'ensemble de la courbe, compte tenu de la sensibilité généralement plus forte de ces secteurs aux taux d'intérêt », explique-t-elle à propos de la performance sectorielle sur les marchés américains. Elle note que les soins de santé étaient un autre secteur en hausse sur les marchés américains, contrairement aux actions des technologies de l'information et des communications qui ont chuté. Mme Forrest indique avoir observé une situation similaire sur l'indice de référence canadien. « Les secteurs les plus à la traîne au Canada étaient les matériaux et les technologies de l'information. Le sous-secteur de l'or a connu un recul notable dans celui des matériaux », précise-t-elle. Mme Forrest ajoute que le secteur technologique a également reculé mardi. « En prenant du recul et en observant le marché aujourd'hui, cela nous rappelle qu'il ne faut pas trop se laisser emporter par les tendances récentes, mais plutôt se concentrer sur les entreprises qui sont bien placées pour créer de la valeur à long terme pour les actionnaires », soutient-elle. L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a laissé 98,97 points pour terminer la séance avec 27 823,88 points. À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a pris 10,45 points, soit 0,02 %, à 44 922,27 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a abandonné 37,78 points, ou 0,59 %, à 6411,37 points. L'indice composé du NASDAQ s'est pour sa part déprécié de 314,82 points, soit 1,46 %, à 21 314,95 points. Au Canada, les investisseurs ont analysé les derniers chiffres de l'inflation et réfléchi à l'impact potentiel qu'ils pourraient avoir sur les coûts d'emprunt. Les économistes affirment avoir trouvé des signes encourageants dans les derniers chiffres de l'inflation, mais certains préviennent que la Banque du Canada pourrait avoir besoin d'être un peu plus convaincue pour réduire son taux d'intérêt directeur le mois prochain. Selon Statistique Canada, l'inflation est tombée à 1,7 % sur une base annuelle en juillet, contre 1,9 % le mois précédent. « Et bien que les mesures fondamentales continuent de tourner autour de 3 % en glissement annuel, ce qui correspond à la limite supérieure de la fourchette cible de 1 à 3 % fixée par la banque pour l'inflation, cela a suffi à renforcer les attentes du marché quant à une baisse des taux directeurs par la Banque du Canada », analyse Mme Forrest. Elle ajoute que le marché tablait sur une probabilité d'environ 36 % de baisse des taux par la Banque du Canada en septembre. La Bourse de Toronto avançait légèrement en fin de matinée La Bourse de Toronto avançait légèrement mardi, en fin de matinée, la vigueur du secteur de l'industrie compensant la faiblesse de ceux des métaux de base et des technologies. L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois gagnait 2,03 points à 27 924,88 points. Sur le marché des devises, le dollar canadien se négociait à 72,19 cents US, en baisse par rapport à son cours moyen de 72,42 cents US de lundi. La Presse Canadienne Dans le même temps, les actions d'Air Canada ont légèrement progressé après l'annonce d'un accord provisoire avec le syndicat représentant ses agents de bord pour mettre fin à une grève qui avait débuté samedi matin. Loblaw a gagné 1,84 % le lendemain de l'annonce de la réalisation du fractionnement par quatre de ses actions ordinaires. La société a déclaré qu'elle procédait à ce fractionnement afin de garantir que ses actions ordinaires restent accessibles aux investisseurs particuliers et aux employés qui participent à son plan d'actionnariat salarié. Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 72,19 cents US, en baisse par rapport à celui de 72,42 cents US de lundi. À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut, pour livraison en octobre, a perdu 93 cents US à 61,77 $ US le baril. Le prix de l'or, pour livraison en décembre, a reculé de 19,30 $ US à 3358,70 $ US l'once. — Avec des informations de Craig Lord à Ottawa, Sammy Hudes à Toronto et l'Associated Press.

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Rose-Marie* peut-elle prendre sa retraite à 70 ans sans fonds de pension et en gardant son nouveau duplex ? Une retraite sans fonds de pension, est-ce possible ? Rose-Marie* ne cherche pas la « liberté 55 », mais si possible à 70 ans. Pourra-t-elle y arriver sans fonds de pension et en gardant son nouveau duplex ? La situation « J'aimerais vous soumettre le cas de ma sœur Rose-Marie*, qui aura 67 ans cette année », nous écrivait Yvonne* en juin dernier. Les femmes de la famille ont l'habitude de s'entraider. Après avoir travaillé toute sa vie dans le milieu communautaire en élevant seule ses deux enfants, Rose-Marie habitait avec sa mère, dont elle était proche aidante. « Ma mère souffre depuis deux ans d'un trouble neurocognitif cérébro-vasculaire et nous sommes en lien avec un travailleur social pour lui trouver une place en CHSLD », expliquait Yvonne. Entre-temps, une place s'est libérée. Sa mère vient de déménager dans un CHSLD. Rose-Marie habitait donc avec sa mère au rez-de-chaussée d'un duplex qu'elle avait acheté en 2021 grâce à un prêt de ses enfants pour la mise de fonds. Sa mère lui versait 800 $ par mois pour l'épicerie et le loyer, ce qui l'aidait à rembourser le prêt hypothécaire. L'appartement à l'étage est loué. Ses revenus locatifs s'élèvent à 11 848 $. Depuis l'achat de la propriété, des travaux à hauteur de 50 000 $ ont été effectués. Jusqu'en 2028, son taux hypothécaire est fixé à 1,79 % et son prêt s'élève à 331 000 $. Sans régime de retraite d'employeur ni REER, Rose-Marie souhaiterait quand même prendre sa retraite complète à la fin de 2028, à 70 ans. Elle demanderait alors la prestation de la Sécurité de la vieillesse (SV) et la rente du Régime de rentes du Québec (RRQ). Son CELI pourra aussi l'aider. Or, Yvonne, qui ne veut que le mieux pour sa sœur, est préoccupée. « A-t-elle les moyens de garder le duplex après sa retraite ? s'inquiète-t-elle. D'autres scénarios seraient-ils préférables ? Pourra-t-elle bénéficier du Supplément de revenu garanti ? » Les chiffres Rose-Marie*, 67 ans Salaire : 85 000 $ Fonds de pension d'employeur : aucun Rente du RRQ estimée : 1189 $/mois Pension de la SV estimée : 9880 $/an REER : 0 $ CELI : 62 300 $ Droits CELI non utilisés : 87 979 $ Placements non enregistrés : 0 $ Prêt hypothécaire : 331 000 $ Valeur de la propriété : 423 000 $ Revenus locatifs : 11 848 $ (2025) Coût de vie à la retraite désiré : 38 000 $ net Les conseils Francis Sabourin, planificateur financier, gestionnaire de portefeuille principal, conseiller en placement principal chez Francis Sabourin Gestion de patrimoine (Patrimoine Richardson), et son collègue Stéphane Rivest, planificateur financier, conseiller en placement adjoint, ont fait l'analyse du dossier. « Ce n'est pas facile pour elle d'arriver avec ses avoirs », lance d'entrée de jeu Francis Sabourin. PHOTO ÉDOUARD DESROCHES, LA PRESSE Stéphane Rivest et Francis Sabourin, de Francis Sabourin Gestion de patrimoine Les deux planificateurs financiers ont comparé quelques scénarios afin de vérifier s'il sera possible de soutenir le coût de vie espéré de Rose-Marie à 70 ans. Elle aura la rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ) et la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV), qui lui donneront environ 24 000 $ par année et qui seront indexées. Pour qu'elle ait droit au Supplément de revenu garanti, le revenu d'une personne célibataire doit être inférieur à 22 272 $. Rose-Marie l'aura dépassé. En ajoutant les revenus de location du logement de son duplex de 11 848 $, elle aura environ 35 000 $. Elle pourra réclamer des dépenses relatives à ce logement loué lors de ses déclarations de revenus, comme une partie des taxes, des intérêts du prêt hypothécaire, des assurances et de l'entretien. Ce qui ramènera ses revenus déclarés à environ 31 000 $. Dans le but d'atteindre les 38 000 $ nets de revenus espérés, les planificateurs ont prévu un décaissement du CELI de 4000 $ chaque année. Ils ont prévu les rendements du CELI à 3 %. À 92 ans, le CELI sera vide. Est-ce que les 38 000 $ seront suffisants ? « Quelqu'un qui gagne 85 000 $ brut obtient environ 59 000 $ net, explique Stéphane Rivest. Mais elle envisage de vivre avec 38 000 $. » Ce qui amène les planificateurs financiers à lui conseiller de faire ce qu'ils recommandent à tous leurs clients : un test de deux ans. Rose-Marie doit vérifier cette année et l'an prochain si elle est en mesure de vivre avec 38 000 $ net, car elle n'a plus l'aide de sa mère ni le crédit d'impôt de proche aidante. « Si elle est capable de payer son épicerie, son hypothèque et ses autres choses, c'est correct, elle le sera après. Il y a beaucoup de personnes au Québec avec des revenus comme ça », soutient Stéphane Rivest. Vendre le duplex et devenir locataire ? Quand Rose-Marie renouvellera son prêt hypothécaire en 2028, elle risque de se retrouver face à des taux d'intérêt plus élevés que ce qu'elle paye actuellement (1,79 %). Avec un taux autour de 4 % en 2028, ses paiements seront de 1747 $ par mois, calcule Stéphane Rivest. « Si elle dit : je vais vendre le duplex parce que je n'ai pas assez d'argent, elle devra quand même se reloger et payer un loyer, indique le planificateur. Elle sera peut-être dans un logement qu'elle n'aime pas, alors que si elle a acheté le duplex, peut-être qu'elle l'aime. » Une des solutions possibles serait qu'elle devienne « locataire » de son duplex, suggère-t-il. Si elle n'en a pas encore, Rose-Marie devra se munir d'une marge de crédit hypothécaire. « La manière dont ça fonctionne, explique Stéphane Rivest, c'est que chaque fois qu'elle fera son paiement mensuel de 1747 $, il y aura 1103 $ d'intérêts et 643 $ de remboursement de capital. » Chaque mois, elle pourra aller chercher les 643 $ de capital. Si elle n'en a pas besoin, elle ne les prend pas. Mais c'est une possibilité de lui donner de l'argent qui n'est pas imposable, parce qu'une dette, ce n'est pas imposable. Stéphane Rivest, planificateur financier et conseiller en placement adjoint Si Rose-Marie décidait de prendre les 643 $ chaque mois, elle aurait toujours une dette de 331 000 $, mais son immeuble continuerait de prendre de la valeur au fil des ans. « La marge de crédit sur laquelle elle emprunte le montant de son capital chaque mois, le 643 $, a cependant un taux d'intérêt plus élevé à 5,45 %, poursuit le planificateur. Il y a un 3 $ par mois qui s'ajouterait au paiement mensuel de 1747 $. » Une solution, le REER ? Que se passerait-il si Rose-Marie utilisait son CELI pour cotiser à un REER ? Elle pourrait sortir 20 000 $ du CELI en décembre 2025, par exemple, et le mettre tout de suite dans un REER. Elle utiliserait ensuite le remboursement d'impôt de 7000 $ pour regarnir son CELI, qui pourra croître à l'abri de l'impôt. Quand on met 1000 $, on reçoit 360 $. La réalité, c'est que les gens vont partir en voyage avec l'argent, mais la stratégie est de le mettre dans le CELI. Stéphane Rivest, planificateur financier et conseiller en placement adjoint Comme ses revenus à la retraite seront assurément moins élevés qu'actuellement, ses retraits de REER seront imposés à un taux plus faible. Dans ce scénario, le planificateur a utilisé des rendements des REER et CELI de 5 %. Résultat ? Avec cette stratégie, Rose-Marie pourrait augmenter ses liquidités d'environ 1000 $ par année entre l'âge de 70 ans et de 80 ans. Elle décaisserait alors 2000 $ par année de REER transformé en FERR à 71 ans. Le 2000 $ de retrait FEER n'est pas comme un retrait CELI, il augmente le revenu imposable. Elle aura droit au crédit d'impôt pour revenu de pension du fédéral (2000 $ x 15 % = 300 $) et au crédit d'impôt pour soutien aux aînés du provincial de 2000 $ dans le cas d'une personne célibataire. Toutefois, avant de faire le retrait du FEER, Stéphane Rivest conseille fortement à Rose-Marie de calculer son revenu imposable afin de ne pas dépasser 27 065 $. Sinon, le crédit d'impôt pour soutien aux aînés du provincial est réduit de 5,31 % de la partie du revenu qui dépasse. À 64 731 $, le crédit d'impôt est supprimé. * Bien que le cas mis en lumière dans cette rubrique soit réel, les prénoms utilisés sont fictifs.

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