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« Il ne se sentait pas bien, on ne sait pas encore pourquoi » : la galère de Lenny Martinez, dernier de la première étape du Tour de France 2025

« Il ne se sentait pas bien, on ne sait pas encore pourquoi » : la galère de Lenny Martinez, dernier de la première étape du Tour de France 2025

L'Équipe16 hours ago
Au terme d'une journée où il ne sentait pas bien du tout, Lenny Martinez a terminé dernier, à 9'11'' de Jasper Philipsen, premier Maillot Jaune du Tour.
La foule et l'excitation, puis la solitude et la souffrance. La journée de Lenny Martinez ce samedi avait des airs de montagnes russes. Et elle s'est terminée tout en bas. En cauchemar. Par une image triste, désolante à défaut d'être inquiétante, loin des projets que tout le monde dessinait pour lui ces derniers jours : le Français de Bahrain Victorious a passé la ligne d'arrivée seul, affreusement seul, quelques mètres devant la voiture-balai, 9'11 après le vainqueur.
Le précédent groupe largué, constitué de 19 unités, était arrivé avec 6'31 de retard. Martinez (21 ans) est passé la tête basse, au bout d'un calvaire où aucun coéquipier ne lui a apporté la moindre aide. « Il ne se sentait pas bien aujourd'hui, on ne sait pas encore pourquoi », glissait-on du côté de Bahrain Victorious une heure après l'arrivée. Martinez lui-même ne comprenait pas (encore) et cherchait des explications dans la soirée.
Au pied de son car, Roman Kreuziger, un des directeurs sportifs de la formation émiratie, n'avait pas beaucoup développé l'affaire : « Je ne sais pas encore ce qu'il s'est passé, je n'ai pas encore parlé avec lui. Mais, on le dit depuis le début, il n'est pas là pour le général. Il y aura des occasions où il se battra pour l'étape. Je ne suis pas inquiet. Il a fait l'élastique, parfois le peloton ralentissait et il revenait, mais il n'y a pas de quoi s'inquiéter. » Plusieurs personnes l'ont vu livide à différents moments de l'étape et il est apparu physiquement marqué en bouclant l'étape. Il était en difficulté à 110 kilomètres de l'arrivée, traînait dans les voitures à 72 bornes, avant de finalement craquer pour de bon à une vingtaine du but.
Cette saison, Martinez est un habitué des jours sans. Et quand ils arrivent, il ne fait jamais semblant. Sur Paris-Nice, en mars, il avait connu une terrible dégringolade dans une étape de bordure, de pluie et de vent, à Berre-l'Étang, au lendemain d'un succès prestigieux à La Côte Saint-André. Kreuziger avait alors fulminé sur son comportement en course alors qu'il avait demandé à son coureur de rester proche de ses coéquipiers, de communiquer sur ses coups de moins bien. Là aussi, il avait dû se débrouiller seul sur la route un long moment.
« Je me lève certains jours, je sais que je vais être moins bien, que j'aurais moins de jambes et que la moindre difficulté sera vraiment difficile pour moi »
Lenny Martinez, mi-juin, dans un entretien à « L'Equipe »
Sur le Dauphiné, début juin, Martinez avait pris un éclat en montagne à Valmeinier (35'20 de retard sur Pogacar), en panne de jambes, avant de s'imposer le lendemain au Plateau du Mont-Cenis. Un coup très haut, un coup très bas, le personnage ressemble un peu à cela. Et c'est aussi, selon ses proches, ce qui le rend parfois touchant et meilleur dans la foulée.
« Nous devons comprendre certaines choses, à propos de Lenny, pourquoi il est si bon un jour et pourquoi il joue au golf un autre... Il y a eu beaucoup de changements pour lui, mais je crois qu'il reste surtout un coureur très talentueux, confiait Kreuziger après Paris-Nice. Il y a de nombreuses étapes à franchir qu'il n'a pas forcément vécu dans le passé, mais je suis sûr qu'il y a un groupe sympa autour de lui, qui croit en lui et essaie de le soutenir. Il faut garder beaucoup de patience. »
Il y a un peu plus de deux semaines, en aparté d'un entretien pour évoquer sa saison 2025 riche de trois succès en World Tour (Paris-Nice, Tour de Romandie, Dauphiné), le Français nous avait expliqué, très lucide : « Vu le niveau actuel, dès que tu as un coup de moins bien ça se voit direct. Bim, ça ne pardonne pas. Parfois, je suis moins fort sur certains jours, c'est comme ça. Je suis jeune, je ne suis pas encore 100 % régulier, ça va venir avec l'âge. Je me lève certains jours, je sais que je vais être moins bien, que j'aurais moins de jambes et que la moindre difficulté sera vraiment difficile pour moi. C'est comme ça, il faut faire avec, il faut que je continue à apprendre de ces moments-là. » Samedi soir, ces phrases-là étaient déjà un premier élément de réponse à sa journée calvaire.
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