
«Un quotidien de moins en moins facile»: les finances des petits patrons mises à mal par les crises successives
DÉCRYPTAGE - Les économies des dirigeants de TPE ont fondu depuis la crise du Covid, révèle une enquête Fiducial-Ifop.
Contrairement à certaines idées reçues, les patrons sont loin d'être tous bien nantis. Sur les 4 millions de chefs d'entreprise français, une écrasante majorité se trouvent à la tête de très petites entreprises, et leur quotidien n'a rien d'un long fleuve tranquille. Une preuve parmi tant d'autres : alors que les Français sont parmi les plus grands épargnants d'Europe, les petits patrons peinent de plus en plus à mettre de côté.
Selon le baromètre des TPE de l'Ifop pour Fiducial, le montant économisé par les dirigeants de très petites entreprises a effet fondu ces dernières années. Il y a moins de dix ans, les petits patrons déclaraient s'être constitué un bas de laine de 107.000 euros en moyenne. En 2025, cette somme a diminué de plus de moitié, pour atteindre 42.600 euros. Plus de 60 % des sondés déclarent même détenir moins de 25.000 euros d'économies.
À lire aussi Comment le gouvernement veut mobiliser l'épargne des Français et les fonds d'investissement pour réarmer le pays
Appauvrissement
« Cette évolution peut s'expliquer par une forme d'appauvrissement des dirigeants qui font face à des coûts et des charges de plus…

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Le Figaro
42 minutes ago
- Le Figaro
Relancer la filière du nickel en Nouvelle-Calédonie, l'enjeu majeur de l'accord «historique» signé ce samedi
S'il prévoit la création d'un État au sein de la République, le texte prévoit surtout de relancer cette filière particulièrement mise à mal ces dernières années. C'est une richesse inestimable autant qu'un poids lourd à porter. «Ressource stratégique pour le territoire et pour la souveraineté industrielle française et européenne», le nickel - minerai indispensable à la fabrication de batteries rechargeables mais très volatil sur le London Metal Exchange - est une denrée rare dans le monde, devenue un sujet de vives tensions en Nouvelle-Calédonie. Pourtant détenteur de 20 à 30% des réserves mondiales d'«or vert», l'archipel en est le quatrième producteur mondial, derrière l'Indonésie, les Philippines et la Russie. Rien d'étonnant donc à ce que cette matière première soit au cœur de l'«accord historique» signé ce samedi 12 juillet en vue de la création d'un «État de Nouvelle-Calédonie» au sein de la République et l'instauration d'une nouvelle nationalité calédonienne. Un plan dédié fait même partie du programme. De quoi relancer l'activité de transformation du nickel en province Nord «dans l'objectif d'équilibre du territoire et dans le cadre d'un projet industriel fondé sur la capacité technique et le financement de ses actionnaires». Le texte prévoit aussi de faciliter l'export de minerai dans le cadre d'une «doctrine renouvelée», avec le projet que le nickel calédonien reste «prioritairement transformé dans les usines présentes sur le territoire ou dans l'usine calédonienne offshore». Il mentionne par ailleurs un «accompagnement technique et financier de l'État» ainsi que «la transformation du système énergétique nécessaire à la filière nickel, avec l'objectif d'assurer une meilleure autonomie énergétique et de garantir la continuité de l'approvisionnement». Publicité Dans le cadre de cet accord toujours, l'État s'est également engagé, en particulier auprès de l'Union européenne, à «intégrer l'approvisionnement en nickel calédonien dans le cadre de la stratégie de souveraineté en matières premières critiques». De quoi permettre une «diversification des débouchés» pour la filière calédonienne. Et l'enjeu est d'autant plus fort que le nickel représente la première ressource économique du territoire et contribue à une part importante du PIB de la Nouvelle-Calédonie. Ce secteur assure en effet un quart des emplois directs et indirects de l'archipel : dans les mines, les usines métallurgiques, les transports, et les services associés. Le minerai est aussi crucial pour l'aval de la chaîne industrielle, puisqu'il entre dans la composition de l'acier inoxydable et des batteries automobiles. Relancer la compétitivité pour répondre à la forte demande Or, «la filière mondiale du nickel est aujourd'hui paradoxalement extrêmement fragile» bien que «considéré comme l'un des métaux de la transition énergétique à l'instar du cuivre et du lithium», explique Emmanuel Hache, directeur de recherche à l'IRIS (Institut de relations internationales et stratégiques). Ce spécialiste des questions relatives à la prospective énergétique et à l'économie des ressources naturelles (énergie et métaux) affirmait notamment l'an passé que le nickel - principalement utilisé dans les alliages et l'acier inoxydables - allait ces prochaines années prendre une place de plus en plus importante dans le secteur des technologies bas-carbone et notamment les batteries. Avec un risque de tensions sur son approvisionnement. «À l'horizon 2040, on estime que les besoins pourraient augmenter de 75 % passant de 3,6 millions de tonnes aujourd'hui à plus de 6,2 millions de tonnes», pointait l'expert. Dans ce contexte, sa production n'est, en Nouvelle-Calédonie, pas à la hauteur des attentes. Alors que l'archipel «pourrait jouer un rôle important pour la sécurisation des approvisionnements de l'UE», la filière n'a malheureusement «pas démontré sa viabilité économique», tranchent les rédacteurs d'un rapport sur le sujet, réalisé par l'Inspection générale des finances en juillet 2023 à la demande d'Élisabeth Borne, alors première ministre. En visite dans l'archipel, Emmanuel Macron avait - à cette même époque - souhaité «bouger la 'doctrine nickel'». «La réalité, cruelle, c'est qu'aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie ne peut pas être compétitive parce qu'elle produit du nickel qui est beaucoup plus cher que celui de l'Indonésie ou d'autres», avait-il avancé, refusant d'investir dans ce secteur «pour financer des modèles improductifs». Relancer la compétitivité de la filière calédonienne de nickel est donc un véritable enjeu d'avenir, et répondre à la forte demande de cette matière première pourrait véritablement servir de tremplin économique pour l'archipel. Pour la première fois depuis longtemps, cet accord donne donc de l'espoir à tous les acteurs concernés. À commencer par la relance d'une activité de transformation du nickel en province Nord, majoritairement peuplée de Kanak, où l'usine a fermé l'an passé, mettant 1300 salariés au chômage. Déjà en 2016, le directeur de la Maison de la Nouvelle-Calédonie Joël Viratelle estimait que le nickel était «la clé du 'rééquilibrage' et du partage des richesses issus des accords de Matignon puis de Nouméa». «Il porte en lui les précieux ferments du destin commun», écrivait-il. Reste à savoir si l'avenir lui donnera raison.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
Départs en vacances : circulation «très dense» en direction du sud à la mi-journée
Le pic devrait durer jusqu'en début d'après-midi, selon Vinci Autoroutes. La circulation était «très dense» samedi midi vers le sud, journée classée noire par Bison Fûté en Auvergne-Rhône-Alpes et rouge sur le territoire dans le sens des départs pour les vacances d'été. «Le pic» va durer jusqu'à 14h, «avec une circulation très dense depuis le petit matin», a indiqué à l'AFP un porte-parole de la société Vinci Autoroutes qui gère notamment l'A7 en direction de la mer. À lire aussi Départ en vacances : 5 jeux pour occuper les enfants en voiture pendant les longs trajets Sur cette dernière, où l'on enregistrait vers la mi-journée une moyenne de plus de «5000 véhicules par heure», le temps de circulation entre Lyon-Sud et Orange était estimé à 03H55 au lieu de 01H35. Sur l'A9, administrée également par Vinci, le temps de parcours d'Orange vers Narbonne était de plus de 03H00 contre 01H40, selon la même source. Publicité Sur l'A61, de Toulouse vers Narbonne, les automobilistes devaient ronger leur frein pendant une bonne demi-heure pour parcourir l'heure de voyage habituelle, a ajouté Vinci Autoroutes. À lire aussi « Attention... freine ! » : pourquoi les couples se disputent souvent durant les longs trajets en voiture Sur le littoral ouest, le trafic était également très chargé sur l'autoroute A10, où le temps de parcours atteignait les 04H30 entre Saint-Arnoult (Calvados) et Poitiers (Vienne) soit deux heures de plus qu'accoutumée et dépassait d'une heure les deux heures de route pour se rendre de la capitale poitevine à Bordeaux. Dans le sens des retours, les usagers de l'A7 devaient gagner le sud de Lyon en 02H15 depuis Orange au lieu des 01H35 de trajet habituel. Dimanche, l'ensemble des voies de circulation est classé vert, selon Bison Füté.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
«Dans le vin, je ne crois pas aux grandes structures» : à La Mascaronne, l'art de faire peu mais bien par l'entrepreneur Michel Reybier
Au cœur du Var, le domaine repris par l'entrepreneur français Michel Reybier en 2020 cultive le sens de la mesure et de la qualité. «J'ai visité pas mal de propriétés en Provence . À La Mascaronne , il s'est passé un truc incroyable probablement lié à sa lumière, à sa sérénité, aux vins que j'y ai dégustés. Avec ce terroir, je me suis dit que j'allais enfin avoir la possibilité de faire les jus que je voulais en Provence », commence Michel Reybier, qui est également le propriétaire de Cos d'Estournel à Saint-Estèphe, du domaine impérial de Tokaj-Hétszölö, en Hongrie, et de la maison Jeeper en Champagne. Cinq années après son coup de cœur pour ce décor quasi toscan où les vignes qui tapissent collines et coteaux, tutoient 800 oliviers, chacun peut dire que l'entrepreneur n'a pas ménagé ses efforts. Dans le rétroviseur : une restructuration totale du vignoble qui se poursuit, le lancement d'une cuvée haut de gamme en 2022 et un partenariat de presque trois années avec le champion de basketball Tony Parker qui vient de s'achever. Sous la houlette de l'œnologue Nathalie Longefay, en place depuis quinze ans (Michel Reybier lui a confié la direction technique du domaine en 2021, NDLR), l'expression du terroir s'affine. L'objectif de produire les meilleurs vins possibles, dans les trois couleurs et à volumes maîtrisés, est plus que jamais de mise. Et cela, sans emboîter le pas aux grands groupes qui arrosent à échelle XXL les marchés du globe. Publicité Un travail titanesque d'identification Michel Reybier lui, croit à l'embellie de la Provence de l'arrière-pays et à ses vins de niche, de terroir. « Si nous ne sommes pas trop mauvais à travers le vin et l'œnotourisme, nous pouvons avoir un impact sur son attractivité », note-t-il. Pour atteindre cet horizon, il prend son temps. Et le pouls, aussi, des attentes de sa clientèle, autour de laquelle gravitent toutes ses idées. «Je suis mobilisé sur le client qui apprécie d'être chez nous chez lui. C'est pourquoi je ne crois pas aux grandes structures au sein desquelles les valeurs et l'agilité des collaborateurs se diluent », affine-t-il. Des investissements sont à venir. «Nous avons le projet d'une cave gravitaire, le vignoble s'ouvre, et il continuera à le faire avec des hébergements. Mais pas tout de suite, j'aime attendre d'être prêt », affirme Michel Reybier. Michel Reybier, propriétaire du château La Mascaronne. Michaël BOUDOT « À mon arrivée, le vignoble était déjà bio. Le vin était bon, les raisins en bonne santé. Nous sommes partis sur d'excellentes bases. Puis, comme à Cos d'Estournel, nous nous sommes lancés dans une analyse fine de nos terroirs, presque pied par pied, pour espérer améliorer encore nos vins », détaille Michel Reybier. Ce travail titanesque d'identification a permis de distinguer quatre grandes unités parcellaires afin d'implanter les dix cépages du domaine aux bons endroits. « Notre vin provient exclusivement de nos raisins. C'est un parti pris risqué : celui de produire à partir de ce qu'on a, et ce n'est pas le cas partout », explique l'œnologue Nathalie Longefay. Avec son équipe, elle a commencé par réaliser des fosses pédologiques pour explorer des sols à fort pouvoir de rétention d'eau. « Je crois beaucoup à la résilience de la plante, c'est pourquoi nous n'irriguons pas. On a l'obligation de chercher à s'adapter à ce terroir complexe capable de donner des choses extraordinaires en s'affinant dans nos choix culturaux », ajoute-t-elle. Les plus vieux plants de la propriété, comme le grenache âgé de 60 ans, ont été replantés grâce à des sélections massales pour préserver la signature du cœur de gamme de rosés. Une stratégie du végétal qui s'affine d'année en année et passionne l'œnologue soucieuse d'intervenir le moins possible en cave. Avec une production annuelle de 250 000 à 300 000 flacons, majoritairement en rosé, le domaine varois privilégie la qualité plutôt que la quantité. Château La Mascaronne La gamme de vins du château La Mascaronne est courte : « Nous ne voulons pas brouiller notre message », précise Emmanuel Riffaud, le directeur général du vignoble. Depuis 2022 cependant, une cuvée confidentielle, La Grande Réserve, étoffe la trilogie Château Mascaronne. Elle est produite à seulement 3 000 exemplaires, en rouge et rosé, uniquement lorsque la qualité du millésime le permet. Le rosé Grande Réserve 2023 est le résultat de l'assemblage des plus vieilles vignes de grenache et de mourvèdre de la propriété. Les raisins sont cueillis séparément, pressés puis vinifiés en petits contenants : jarres, amphores, et élevés pendant 6 mois. Un travail d'orfèvre pour livrer la quintessence du domaine. « On espère produire bientôt un blanc Grande Réserve pour parfaire la gamme qui laisse s'exprimer la personnalité de notre œnologue », note Emmanuel Riffaud. «Le meilleur ambassadeur de nos vins ce sera toujours notre vignoble » Si le rosé est majoritaire dans la production, il ne prend pas toute la place. «Cette propriété est un grand terroir à rouges, avec ses expositions et ses mélanges de sols argilo-calcaires qui permettent de pousser en maturité les cépages syrah et cabernet sauvignon implantés en coteaux. Ici, ils révèlent leur profil épicé, avec un côté poivré, et cette fraîcheur identitaire qui leur permet de se démarquer des autres vins rouges de l'appellation Côtes de Provence », explique Nathalie Longefay. Rouge, une couleur que Michel Reybier affectionne. 15 % des volumes lui sont consacrés chaque année. « Notre Château La Mascaronne rouge se démarque par son élevage prolongé par un temps long de vieillissement. Après un an en barrique pour 20 % à 30 % de son assemblage, il repose quatre années en bouteilles avant d'être commercialisé », note l'œnologue. Quant aux blancs, ils se fraient doucement un chemin en cave. « Nous allons progresser petit à petit sur les blancs. Nous avons replanté du rolle , du sémillon et nous veillons scrupuleusement sur notre vieil ugni blanc . Notre idée n'est pas de doubler la production pour suivre les diktats. Ce qui nous importe c'est de révéler au mieux notre terroir, en apportant le même soin aux trois couleurs », insiste Nathalie Longefay. Avec une production annuelle de 250 000 à 300 000 flacons, le domaine privilégie la qualité plutôt que la quantité. « Je n'irai pas rivaliser avec des groupes sur des millions de bouteilles. Nous, nous voulons être bio, c'est le minimum. Et nous désirons travailler le mieux possible avec nos propres raisins », affirme Michel Reybier. Découvrez les vins de Provence les mieux notés par la rédaction : VOIR TOUS LES VINS Publicité En 2021, le château Lauzade, situé à 1 km à vol d'oiseau de La Mascaronne, a intégré le portefeuille de l'entrepreneur. Avec la même philosophie. « Nous faisons partie de la même maison, mais je vinifie les deux propriétés séparément », explique Nathalie Longefay. En attendant que des synergies se mettent en place, le château La Mascaronne continue de s'ouvrir aux visiteurs, proposant des circuits de visite-dégustation et des pique-niques dans les vignes. « Cette année, nous avons noué un partenariat avec la Bulle verte, une start-up qui propose des parcours pédestres dans les vignes d'environ 2,5 km avec des arrêts commentés. On crée des ponts avec La Réserve à Ramatuelle (Michel Reybier Hospitality) en proposant à la clientèle une expérience de visite. Enfin, nous réfléchissons à intégrer, comme à Cos d'Estournel, une proposition d'hébergement à notre expérience. Quelles que soient les options, nous avons conscience que le meilleur ambassadeur de nos vins ce sera toujours notre vignoble », termine Emmanuel Riffaud. À lire aussi Le tandem Michel Reybier-Tony Parker relance le domaine de La Mascaronne À rebours de l'accélération générale, La Mascaronne trace son chemin avec méthode. « Notre ambition n'est pas de devenir un groupe, mais de rester fidèles à ce que nous sommes », conclut Michel Reybier. Un sillon discret, mais profondément creusé.