
50 km/h : ces élus de gauche qui veulent baisser la vitesse sur les autoroutes d'Île-de-France
Dans le sillage de la décision d'Anne Hidalgo de limiter la vitesse à 50 km/h sur le périphérique parisien depuis octobre 2024, une idée progresse en Île-de-France. Des élus de gauche, issus d'Est Ensemble, une intercommunalité de Seine-Saint-Denis (Montreuil, Bagnolet, Bobigny, Le Pré-Saint-Gervais...) proposent désormais d'étendre cette limitation à d'autres portions d'autoroutes franciliennes d'ici à 2032.
Concrètement, ces derniers ont publié en septembre 2024 un plaidoyer pour «apaiser les autoroutes de leur territoire». Dans leur viseur, les autoroutes A3 et A86 qui traversent leurs communes, avec en tête un calendrier progressif. Dès 2026, ces élus proposent le passage de ces portions à 70 km/h avec en prime : la réduction de la largeur des voies et la transformation de l'A3 en boulevard «incluant des voies dédiées aux bus et des pistes cyclables» .
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Objectif 50 km/h
L'objectif final de 50 km/h, est lui aussi accompagné d'autres propositions, dont celle d'un aménagement ambitieux comprenant une voie de circulation générale, une voie de covoiturage/véhicules légers, une voie de bus, ou encore des trottoirs et pistes cyclables sécurisées. Autrement dit, l'objectif et de mettre fin au modèle autoroutier, pour aller vers des boulevards urbains comme il en existe dans Paris intra-muros.
Données à l'appui, Est ensemble démontre que 40% des habitants de l'intercommunalité, soit environ 180.000 personnes, vivent à moins de 500 mètres d'une autoroute. La porte de Bagnolet, point de départ de l'A3, est reconnue comme l'un des endroits les plus pollués de France, exposant régulièrement la population locale à huit fois plus de dioxyde d'azote que le seuil annuel recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé.
Le mardi 1er juillet, ces élus se sont donc réunis au siège d'Est Ensemble à Romainville, accueillant d'autres élus de Paris et d'Île de France, surtout de gauche. De «tous bords confondus», se défend Gaylord Le Chéquer, premier adjoint au maire de Montreuil, délégué aux grands travaux de transports. «Sur cette question, on ne peut pas être dans une approche où chacun agit de son côté. Il faut une coordination à l'échelle métropolitaine pour réfléchir à des autoroutes apaisées. Nous voulions confronter nos pratiques à celles d'autres territoires», insiste-t-il.
Des exemples dans d'autres villes
Exemple en tête, la transformation de l'avenue Charles-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine, entrepris par le maire divers droite Jean-Christophe Fromantin. Ce dernier a obtenu le déclassement (cession de l'État à la ville) de cette avenue N13 longtemps considérée comme une autoroute urbaine. Lancé en 2019, le projet des « Allées de Neuilly » a permis de limiter la circulation à 20 km/h sur les contre-allées, de créer 10 hectares d'espaces publics partagés et de réduire la largeur des voies.
Un modèle pour les élus d'Est Ensemble qui trouvent également inspiration dans le déclassement de l'autoroute A6/A7 à Lyon, opéré en 2017 sur 16 kilomètres entre Limonest et Pierre-Bénite. Ou encore chez nos voisins espagnols à Barcelone, où la transformation de l'avenue Meridiana «offre un exemple européen marquant».
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Ces élus veulent aussi s'appuyer sur des expérimentations très récentes. Outre les 50 km/h du périphérique parisien : depuis l'automne 2024, le maire de La Courneuve a obtenu l'abaissement de la vitesse à 70 km/h sur un tronçon de 5 km de l'A86, entre Saint-Denis et La Courneuve. Parallèlement, une section de l'A4, annexe au bois de Vincennes est également passée à 70 km/h.
Le ministre des transports est défavorable
Saisie de cette actualité, ce 4 Juillet dans la matinale d'Europe 1/Cnews, le ministre des transports Philippe Tabarot s'est montrée défavorable à l'idée. «Avec le préfet de police nous n'étions pas forcément favorables à cette mesure», quand elle a été prise sur le périphérique parisien, a-t-il tranché.
«Je pense qu'on peut à la fois, en contrôlant la vitesse de manière raisonnable et en évitant un certain nombre de bouchons qui existent en région parisienne de manière très forte, fluidifier la circulation, mais ça ne doit pas être au détriment des automobilistes », a-t-il ajouté. Avant de se montrer ouvert aux expérimentations existantes : «qu'on voit si en matière de pollution, en matière de circulation, cela apporte quelque chose », concluait-il ce vendredi matin.
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