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Kauli Vaast, le petit prince de Tahiti qui épate toujours autant un an après son sacre aux JO 2024

Kauli Vaast, le petit prince de Tahiti qui épate toujours autant un an après son sacre aux JO 2024

L'Équipe6 days ago
De retour à Teahupo'o en compétition au Tahiti Pro un an après sa médaille d'or aux JO 2024, le surfeur Kauli Vaast est toujours aussi brillant.
La magie opère généralement aux premières lueurs du jour. Sur les coups de 6 heures, la Polynésie s'éveille tranquillement, le soleil entame son lever pour illuminer le ciel piqué par les montagnes luxuriantes, la lune fait de la résistance, le vent retient encore son souffle dans le lagon, les premiers bateaux s'installent, eux, au large dans la passe de Hava'e pour admirer les surfeurs intrépides qui envahissent le spot de Teahupoo. Parmi la ribambelle de locaux, d'étrangers et de pros affamés, Kauli Vaast est souvent le plus prompt à lancer les hostilités.
Jeudi matin, une heure avant que la Tahiti Pro ne démarre, le champion olympique a déboulé comme à son habitude en trombe en jet-ski avec son petit frère Naïki pour une heure d'échauffement en forme de réveil musculaire. Quelques tubes plus tard, le petit prince de Vairao, qui est entré dans l'histoire de son sport et des Jeux Olympiques un certain 5 août 2024 (6 août en métropole), a pris le pouls de la houle.
Teahupoo surfe toujours sur la vague des JO
Un an après, le prodige de 23 ans est de nouveau prêt à tout fracasser. Vaast sait tous les regards braqués sur lui. Programmé dans la série 2 du 1er tour, avec Kanoa Igarashi et Jake Marshall, le surfeur casqué n'a pas eu besoin de longtemps pour prouver - si certains en doutaient encore - qu'il était bien le maître des lieux.
Cérémonie surprise organisée en son honneur
Son credo : fast and furious ! Trois secondes après le buzzer, le Tahitien s'est jeté sur une première bombe (7,50 sur 10), avant de se sécuriser avec un autre tube. Le Japonais et l'Australien n'ont pas eu le temps de dire ouf qu'ils étaient déjà quasi grillés. Dans la foulée, comme lors des JO où, en finale, son adversaire Jack Robinson n'a plus eu une vague à se mettre sous la dent, la houle a piqué un roupillon... avant de s'emballer finalement sur la fin.
Toujours bouillant, Vaast a fait le show avec deux nouveaux énormes tubes (8,33 et 7,97) devant une assistance conquise. « Je l'ai trouvé très à l'aise, en pleine confiance et sûr de lui, nous a confié Hira Teriinatoofa, un des coaches de l'équipe de France. Il se savait attendu mais il a transformé cette pression en bonne motivation. Il ne m'a pas du tout paru impressionné. C'est ça aussi, un champion olympique, qui a passé toute sa vie à surfer à Teahupoo. Là, il n'attendait que ça, que la série commence, et par chance la vague est arrivée tout de suite. Il était déjà prêt. »
Cette première série, il l'avait dans la tête depuis une semaine alors qu'il était en lice à Huntington Beach pour une importante épreuve du circuit des Challenger Series, antichambre de l'élite.
L'envoûtant frisson du surf de nuit
Après son élimination précoce en 32es de finale, s'il est resté en Californie pour soutenir les autres surfeurs tricolores, sa tête était bien à Teahupoo. Une fois chez lui, il a passé deux jours à défier des vagues gigantesques sur un spot de Teahupoo survolté et transcendé par une houle XXL.
Il a aussi oeuvré pour son frère Naïki et sa soeur Aelan, qu'il a parfaitement déposés en tow-in sur les deux bombes de leur vie. « Quand je suis arrivé à Huntington, j'ai pleuré en voyant que j'allais rater un gros swell à Teahupoo, d'autant plus qu'il n'y avait que 30 cm à Huntington, a-t-il confié. À mon retour, je me suis rattrapé en conduisant en jet-ski mon frère et ma soeur. Ce fut un moment très spécial. Et le lendemain (mercredi), c'est moi qui ai pris des vagues, et c'est mon frère qui a bossé pour moi. J'ai pris de super tubes, j'étais très content. »
Format, calendrier, Français... Tout ce qu'il faut savoir sur la saison 2026
Au coeur de ces furieuses sessions en free surf, c'est à la tombée de la nuit, mardi, que Kauli Vaast a été fêté par la mairie de Teahupoo, avec une cérémonie surprise organisée en son honneur au bout de la route du bout du monde. Bien qu'exténué, il a posé ses empreintes de pied à l'entrée de la passerelle qui enjambe la rivière Fauoro avec plusieurs colliers de fleurs autour du cou et un sourire inaltérable.
« Kauli est une boule d'énergie, confirme Teriinatoofa. Pour moi, c'est un (Gabriel) Medina tahitien. Ils sont pareils : ils peuvent faire vingt-quatre heures d'avion et dans la foulée aller surfer pendant des heures. C'est vraiment l'attitude qu'il faut avoir. »
Pas de « leash », une stratégie rarissime en compétition
Lors de cette série du round 1, Vaast a non seulement impressionné par sa capacité à toujours transformer un tube en or, mais il a aussi surpris en surfant sans leash (corde qui relie la planche au surfeur). Une stratégie étonnante et rarissime en compétition. « En fait, c'est parfois plus facile sans leash, tu n'es pas gêné et tu ne perds pas forcément plus de temps à récupérer ta planche, notamment quand les vagues sont grosses, éclaire-t-il. La water-patrol te récupère d'autant plus vite dans le lagon, et tu en récupères une autre au large. »
Vaast ne le cache pas, il veut à tout prix triompher lors de cette Tahiti Pro, lui qui a fait 2e en 2022 et 5e en 2023. Mais son objectif prioritaire cette saison est de réussir à décrocher enfin son sésame pour le circuit pro. Une quête acharnée mais vaine depuis 2021. Après trois manches sur sept (et une finale à Newcastle en ouverture), le prodige pointe au 12e rang au classement des Challenger Series, alors que le top 10 accédera à l'élite en 2026.
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