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Trump n'aime pas les chiffres

Trump n'aime pas les chiffres

La Presse4 days ago
Quand le deuxième recensement des citoyens de l'URSS a été terminé, en 1937, Joseph Staline était furieux. Au lieu des 170 millions, voire 172 millions d'âmes prévues, les statisticiens en avaient dénombré seulement 162 millions.
Un « déficit » de population inacceptable pour le régime, qui se vantait des hauts taux de natalité du peuple, tandis que les régimes capitalistes déploraient une baisse constante. Dans les discours officiels, Staline prétendait que l'espérance de vie dans le régime communiste augmentait sans arrêt et la mortalité infantile diminuait de manière spectaculaire, pendant que la pauvreté et la malnutrition affligeaient les régimes européens et nord-américains.
Il était donc inconcevable que les données indiquent pire qu'une absence de croissance : une baisse nette de la population soviétique de six millions de personnes depuis le recensement de 1934.
On a fait des procès aux dirigeants de la statistique, forcés d'avouer avoir délibérément commis des erreurs de méthode, voire truqué les chiffres pour dénigrer le régime.
Au fil des ans, certains statisticiens ont été envoyés dans des camps en Sibérie, d'autres ont été exécutés. (Cinquante ans plus tard, on a démontré que leurs données étaient exactes.)
Staline avait compris deux choses : les données de population et de production économique sont indispensables pour la gestion d'un État moderne – en particulier d'une économie planifiée – et, deuxièmement, les chiffres sont un outil de propagande extraordinairement puissant et dangereux.
Les chiffres peuvent couler ou faire triompher un gouvernement.
Donald Trump aussi a compris cela. Vendredi, après avoir vu la publication de données très désagréables sur l'emploi, il a congédié la commissaire aux statistiques du travail, Erika McEntarfer. Il l'a accusée d'avoir manipulé les données de l'emploi pour faire mal paraître son administration. Il est vrai que les 73 000 emplois créés aux États-Unis en juillet sont décevants. Mais pire encore : les données de mai et de juin ont été révisées à la baisse. Au lieu des très bons résultats annoncés précédemment, les données révisées indiquent une croissance anémique.
Loin d'indiquer de la malhonnêteté, ces révisions, fréquentes, montrent que les chiffres sont toujours révisés. Pas grave, le messager doit être puni !
Mme McEntarfer, une économiste qui détient un doctorat de Virginia Tech, a été nommée par le président Biden. Si un pays prend au sérieux l'intégrité des données économiques, c'est bien les États-Unis. On ne niaise pas avec ça. Les investissements, les prédictions économiques, les budgets… Tout est lié à l'honnêteté des données du gouvernement. C'est pourquoi une nomination à ce poste de haut fonctionnaire doit être approuvée par le Sénat : il faut éviter d'injecter le favoritisme politique dans la collecte et la publication des chiffres économiques. La Dre McEntarfer, comme on l'appelle, a d'ailleurs été confirmée par un vote de 86 à 8 au Sénat.
Qu'importe : Donald Trump n'aime pas les chiffres ? Il congédie la cheffe des chiffres.
PHOTO DU BUREAU OF LABOR STATISTICS, FOURNIE PAR ARCHIVES REUTERS
Erika McEntarfer, commissaire aux statistiques du travail ayant été congédiée
Le 27 juin 1930, dans son rapport au XVIe Congrès du Parti communiste, Joseph Staline avait de bonnes nouvelles à annoncer.
« Il n'est pas étonnant que nos ouvriers et nos paysans vivent bien en moyenne chez nous : depuis la Révolution, la mortalité générale a baissé de 36 % et la mortalité infantile de 42,5 %, et l'accroissement naturel de la population est chaque année de plus de 3 millions. »
Il ne faisait qu'exagérer.
Le 3 août 2025, devant les journalistes, Donald Trump a déclaré que le prix des médicaments, grâce à ses politiques, avait diminué de « 1200, 1300, 1400, 1500 %. Je ne veux pas dire 50 %. Je veux dire 1400, 1500 % ».
C'est du délire mathématique. Si le prix d'un médicament de 100 $ diminuait de 1500 %, il faudrait que le pharmacien rende 1400 $ au patient chaque fois qu'il en achète.
On peut s'amuser de l'incompétence mathématique du président, et il y a de quoi rire en masse. Le plus grave, c'est qu'il ne s'en trouve pas tant pour le corriger. Il dit littéralement n'importe quoi. Invente des données. Ment à tour de bras.
Et la personne payée par l'État pour livrer un portrait honnête, impartial des chiffres de l'économie est congédiée sans aucun motif valable.
Et la vie continue, à part quelques protestations d'experts…
Il faut avouer qu'il y a tant à déplorer qu'on ne sait plus par quelle arnaque commencer.
En six mois de pouvoir, Donald Trump a posé les bases d'une présidence autoritaire et malhonnête comme les États-Unis modernes n'en ont jamais connu.
Sur le plan personnel, il utilise sa fonction pour promouvoir ses entreprises sans la moindre inquiétude – comme en inaugurant un terrain de golf en Écosse tout en négociant des droits de douane, ce qui n'est rien à côté de ses lancements de cryptomonnaies, société de téléphonie, projets immobiliers au Moyen-Orient, don d'avion du Qatar, etc.
Sur le plan institutionnel, il installe ses sbires à tous les postes-clés et leur donne des mandats politiques. Résultat : le FBI a déclenché des enquêtes sur les anciens directeurs du FBI et de la CIA, James Comey et John Brennan, qui ont osé ne pas lui obéir pendant son premier mandat. Une enquête est aussi lancée, pour « ingérence dans la campagne de 2024 », contre Jack Smith, le procureur indépendant (mais républicain à la base) ayant déposé des accusations contre Trump.
La fille de Comey, procureure fédérale de haut niveau, a été congédiée sans motif. C'est elle qui a fait condamner Ghislaine Maxwell, compagne du pédophile Jeffrey Epstein.
Dans ce dossier, il ne faut pas s'attendre à ce qu'on trouve une preuve contre Trump, outre le fait qu'il fréquentait ce sale type et savait probablement ce qu'il faisait. On l'aurait su. Le problème n'est pas non plus qu'on ne publie pas une enquête criminelle. Il y a des secrets nécessaires et des allégations non prouvées ou fausses, comme dans tous les dossiers.
Le pire n'est pas là. Le scandale sur lequel on n'insiste pas assez est que le numéro deux de la Justice, Todd Blanche, est allé lui-même interroger Maxwell en prison pendant deux jours. Blanche est l'ex-avocat criminaliste personnel de Trump.
Pourquoi ce soudain intérêt pour cette condamnée ? Ce n'est pas dans le cadre d'une enquête normale. C'est une commande politique directe du président, embarrassé par le scandale. Et comme par hasard, voici Maxwell transférée dans un pénitencier à sécurité minimum.
Voilà ce qu'est un gouvernement autoritaire : toute l'action de l'État est « personnelle », car l'État se confond avec la personne du président. Il n'aime pas le sort réservé à l'ancien président brésilien ? Il augmente les droits de douane du Brésil. Il n'aime pas une déclaration de la comédienne Rosie O'Donnell ? Il menace de lui retirer sa citoyenneté.
Que dit la loi ? On s'en fout. On veut savoir ce que dit Donald Trump. Il veut gérer les universités, les musées, le Kennedy Center, etc.
L'État fédéral a perdu son indépendance et est maintenant entre les mains de Trump. C'était prévu, annoncé, promis dans la campagne, écrit dans le Projet 2025. La toute-puissance du président. Le châtiment pour les « ennemis ».
Après six mois, il a tenu parole.
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Ce projet de texte « juridiquement contraignant » est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets plastiques sont rejetées dans l'environnement. Les microplastiques qui en sont issus empoisonnent sols, océans, biodiversité, jusqu'aux tissus humains, or les prévisions officielles tablent encore sur un triplement de la production mondiale de plastique d'ici 2060. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:39 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. 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Au total, quelque 184 pays participent à ce nouveau round de négociations onusiennes après l'échec de la dernière session fin 2024 à Busan, en Corée du Sud. « Les positions se cristallisent » « Les positions se cristallisent », confirme à l'AFP une autre source, observateur de la société civile qui a assisté à plusieurs sessions à huis clos de négociation. « Ce n'est pas une négociation, c'est une prise d'otages », ajoute une autre observatrice ayant elle aussi requis l'anonymat, qui se désole que rien ne bouge. PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ASSOCIATED PRESS Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à cette nouvelle ronde de négociations. Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent « partager les mêmes idées » dans un groupe baptisé « like minded », refusent toute mesure contraignante sur la production. Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur tout « le cycle de vie » du plastique. Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, « on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire », juge la source diplomatique selon laquelle « on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité » du tout. Jeudi, plusieurs ONG ont par ailleurs dénoncé la présence croissante des lobbyistes de la pétrochimie dans les négociations. Graham Forbes, le chef des campagnes anti-plastique de Greenpeace a jugé « inacceptable » que « les industries qui profitent de la pollution plastique » soient « au premier rang des négociations lorsqu'il s'agit d'essayer de trouver des solutions ». Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité : l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine : additifs, colorants, polluants dits « éternels » (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition. « Pas de liste » « Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international », relève la même source. Jeudi, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a pourtant vivement encouragé les pays à prévoir des mesures protégeant la santé. « La pollution plastique pose des risques significatifs et croissants » pour la santé humaine, a déclaré le patron de l'organisation Adhanom Ghebreyesus à la presse. « Ces risques pèsent de façon disproportionnée sur les populations vulnérables, et les communautés qui vivent près des sites d'extraction ou de gestion des déchets », a-t-il dit. « Il y a vingt ans on ne savait pas à quel point les plastiques peuvent être dangereux », a ajouté Rudiger Krech, chargé de l'environnement à l'OMS. « On étudie en ce moment les nanoplastiques qui peuvent être trouvés dans les cerveaux humains, et on voit que cela peut être lié à beaucoup de maladies ».

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Ce projet de traité « juridiquement contraignant » est destiné à permettre de réguler au niveau mondial la production, la consommation et la fin de vie du plastique, alors que chaque année 22 millions de tonnes de déchets en plastique sont rejetées dans l'environnement, empoisonnant les sols, les océans et la biodiversité, et pénétrant jusqu'aux tissus humains. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:39 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. 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PHOTO SALVATORE DI NOLFI, ASSOCIATED PRESS Quelque 184 pays sur les 193 que compte l'ONU participent à cette nouvelle ronde de négociations. Les documents soumis par les délégations montrent que l'Arabie saoudite, les pays arabes, la Russie et l'Iran, qui disent « partager les mêmes idées » dans un groupe baptisé « like minded », refusent toute mesure contraignante sur la production. Cette position est ardemment défendue depuis Busan. Ces pays souhaitent que le traité ne couvre pas l'origine pétrolière du plastique, pour se concentrer uniquement sur l'aval lorsqu'il est devenu un déchet (financement de la collecte, du tri et du recyclage, notamment, dans les pays en développement), alors que la résolution initiale pour lancer les négociations porte sur « tout le cycle de vie » du plastique. Si le texte ne doit être qu'une aide aux pays en développement pour qu'ils gèrent mieux leurs déchets, « on n'a pas besoin d'un traité international pour le faire », juge la source diplomatique selon laquelle « on est sur un bras de fer avec des pays prêts à ce qu'il n'y ait pas de traité » du tout. Aucun consensus non plus n'émerge sur un autre point dur, l'article 3 du futur traité : l'établissement d'une liste de substances chimiques jugées potentiellement dangereuses pour l'environnement ou la santé humaine : additifs, colorants, polluants dits « éternels » (PFAS), phtalates, à laquelle les industriels de la chimie ont également déclaré leur opposition. « Pas de liste » « Certains ne veulent pas de liste du tout, ou alors que chaque pays puisse faire sa propre liste de produits dangereux, ce qui peut déjà être fait et sans besoin de traité international », relève la même source, qui se dit par ailleurs étonnée « de l'absence d'ouverture de la Chine ». La Chine est le premier pays producteur mondial de plastique, fabricant à elle seule 34 % des quatre polymères parmi les plus répandus (polyéthylène [PE], polypropylène [PP], polyéthylène téréphtalate [PET] et polystyrène), selon le cabinet de conseil environnemental britannique Eunomia. Le premier producteur mondial de plastique est le groupe public chinois Sinopec qui fabrique à lui tout seul 5,4 % de ces quatre molécules. « Ce qui s'est passé durant les deux premiers jours de négociation n'est pas très surprenant », les positions sont les mêmes qu'à Busan, analyse pour l'AFP Rachel Radvany de l'ONG CIEL, basée à Washington et à Genève et qui apporte un soutien juridique aux pays en développement. Les parties devraient trouver un terrain d'entente moyen, entre ceux qui ont une grande ambition et ceux qui n'en ont pas du tout, mais rien ne bouge d'en bas. Cate Bonacini, de l'ONG CIEL Une résolution possible serait de « passer par un vote » sur le texte, estime l'observateur issu d'une ONG. Mais cela irait à l'encontre des traditions, la plupart des grands traités (eau, accidents industriels, pollution de l'air…), sauf celui sur les ventes d'armes, ayant été adoptés selon les règles de l'ONU par consensus. En cas d'impasse en fin de négociation, un pays peut le proposer et « le comité est alors légalement obligé » de procéder au vote, dit à l'AFP Eirik Lindebjerg, du WWF.

« Toute une tenue pour un lundi matin ! »
« Toute une tenue pour un lundi matin ! »

La Presse

time4 days ago

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« Toute une tenue pour un lundi matin ! »

Une de mes subalternes s'habille de manière provocante... Karla Miller The Washington Post Question Je ne suis pas une inconditionnelle du petit tailleur gris, mais nous travaillons dans un environnement professionnel formel. En fait, plusieurs collègues se plaignent de ses tenues légères, jugées gênantes et non professionnelles. Récemment, elle est arrivée en petite robe en dentelle au décolleté profond. J'ai dit : « Eh bien, toute une tenue pour un lundi matin ! » Elle m'a répondu qu'elle avait un rendez-vous galant ce soir-là. J'ai contacté les ressources humaines. On m'a dit que c'était mon problème. L'apparence physique et le décorum, c'est un sujet délicat. À l'aide ! Réponse Oui, tellement délicat, apparemment, que même vos RH n'osent pas y toucher, même avec un talon haut de quatre pouces. On aurait pu espérer qu'un lieu de travail « professionnel » soit administré comme tel, avec un code vestimentaire clair et des équipes RH capables de gérer les sujets délicats avec tact. C'est justement quand on abandonne les gestionnaires avec ces enjeux que les entreprises se retrouvent avec des crises au bureau et parfois des griefs ou des poursuites. Je comprends que la tenue de votre employée vous ait surpris, mais elle a peut-être pris votre euphémisme pour un compliment. Non, elle n'était pas « habillée pour un lundi », elle était tout simplement habillée pour autre chose que le travail : elle aurait aussi bien pu arriver en leggings de gym ou en tenue d'équitation avec des bottes à éperons, sa tenue claironne que son attention est ailleurs que sur son travail. Conclusion : son personnage était costumé pour une autre scène. (Croyez-le ou non, j'ai naguère arrondi mes fins de mois en dansant le baladi. Or, je savais qu'il valait mieux garder la ceinture à paillettes et les bracelets pour après le travail.) Si votre entreprise n'a pas de code vestimentaire écrit, ou si ce code comprend des termes vagues et subjectifs comme « professionnel » et « approprié », la direction n'a qu'elle même à blâmer si les employés l'interprètent à leur façon. Les codes vestimentaires doivent être précis sur les détails, tant sur ce qui est préférable (chemises à col, épaules et clavicules couvertes, pantalons longs) que sur ce qui est interdit, comme les sous-vêtements visibles, les vêtements déchirés, le jean ou les sandales de plage. Si votre code n'est pas aussi clair, il est peut-être temps de demander aux RH de le rendre explicite. Réchauffement climatique et code vestimentaire Par chance, ces jours-ci, les entreprises ont un prétexte parfait pour mettre les points sur les i par courriel : « L'été amène des températures record, voici quelques conseils pour rester au frais tout en conservant la tenue professionnelle attendue dans notre entreprise. » Elle s'habille souvent de manière provocante, dites-vous ? C'est subjectif, mais c'est vous la patronne. Ça peut être intentionnel ou inconscient. Ou c'est encore la faute des designers de mode féminine, qui brouillent sans cesse la frontière entre tenue de travail et tenue de soirée et avec des coupes qui ne font pas à toutes les morphologies. Quoi qu'il en soit, un courriel à tous de la direction risque de ne pas avoir le même effet qu'une conversation en tête-à-tête. Il faut éviter de lui donner l'impression que ses goûts la rendent incompatible avec la culture de l'entreprise, ce qui est souvent un euphémisme pour dire qu'elle est trop différente de ses patrons plus âgés. Le but est de l'amener à s'habiller de manière plus conservatrice sans qu'elle se sente jugée. L'ironie, c'est qu'elle est déjà jugée, et qu'elle en est probablement consciente. Donc, attention. Tout est dans la manière et dans le choix des mots. Relancez les RH et exigez leur aide pour rédiger et transmettre une demande brève et directe à votre subordonnée. Vous pouvez leur rappeler que plus elles vous fourniront de conseils, moins vous risquerez de laisser échapper un mot qui finirait par leur donner bien plus de travail. Cet article est d'abord paru dans le Washington Post. Lisez cet article dans sa version originale (en anglais ; abonnement requis)

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