
Pour « Dune : partie 3 » et Denis Villeneuve, Jason Momoa a changé un détail de taille sur son visage
CINÉMA – Jason Momoa est officiellement de retour dans le rôle de Duncan Idaho. Avant le tournage de Dune : partie 3, l'acteur de 45 ans a partagé une vidéo sur ses réseaux sociaux de lui en train de se raser la barbe pour la première fois depuis six ans, afin de se replonger dans son personnage. Sa dernière fois remontait... au tournage du premier volet de la saga.
Pendant qu'il passait à l'acte (voir la vidéo ci-dessous), Jason Momoa a glissé quelques mots à l'attention de Denis Villeneuve, le réalisateur. « Rien que pour toi, Denis », s'est-il amusé, avant de s'exclamer : « putain ! Je déteste ça. »
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Dans l'univers de Dune, Jason Momoa incarne Duncan Idaho, le maître d'armes et mentor de Paul Artreides, joué par Timothée Chalamet. À la fin du premier volet, le personnage se sacrifie pour permettre à Paul et à sa mère, Jessica, d'échapper aux soldats Sardaukars. Un événement qui justifie son absence dans Dune : partie 2. Pourtant, l'acteur avait déjà confirmé qu'il prendrait part au tournage du troisième film lors du Talk-show Today. Dans l'œuvre originale de Frank Herbert, Duncan finit par revenir sous la forme d'un clone. On ignore si Denis Villeneuve va suivre une voie similaire pour le personnage de Jason Momoa, mais son retour est imminent.
Dune et Jason Momoa, une affaire de famille
Pour ce troisième film sur l'univers de Dune sous la direction du réalisateur canadien, plusieurs acteurs emblématiques de la saga sont toujours au casting, à commencer par Timothée Chalamet, Zendaya et Florence Pugh. Parmi les nouveaux venus dans la franchise, on trouve Ida Brooke, l'actrice vue dans la série Silo, mais également Nakoa-Wolf Momoa, le fils de Jason Momoa. Ils incarneront respectivement Ghanima et Leto II, les jumeaux de Paul et Chani.
« Le réveil sera brutal », confiait Jason Momoa à Extra en juillet à propos du casting de son fils pour Dune. « On veut que ses enfants soient meilleurs que soi, et je crois vraiment qu'il l'est », expliquait-il. « Je ne pourrais pas faire ce qu'il fait à son âge. Je ne pourrais jamais tenir tête à Denis Villeneuve. J'étais dans ' Alerte à Malibu ' à 19 ans. Il n'a que 16 ans et il est à deux doigts de se battre avec Denis Villeneuve. » Un tempérament assez fort qu'il s'est construit seul selon son père. « Il entre sur le marché du travail pour la première fois. Ça va être bien. Il a réussi tout seul. Je ne veux pas l'aider, et il a tout fait tout seul, et tant mieux pour lui », a encore confié l'acteur expérimenté.
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Autant d'histoires douloureuses, de traumas et de failles dévoilés au grand jour, mais accueillis de façon paradoxale par le public à l'époque : au mieux par un soupir navré ou une larme vite essuyée, quand il ne s'agissait pas carrément de sinistres moqueries. Comme s'il était alors difficile de compatir au sort d'êtres en apparence si privilégiés, ou de se sentir véritablement concernés par des personnes si éloignées de nous qu'elles ressemblaient plutôt à des personnages de sombres contes de fées. Aujourd'hui, pourtant, il paraît inconcevable de plaisanter sur ce qui témoignait clairement d'existences déviées de leur trajectoire, voire complètement brisées, par des troubles de santé mentale. Car la donne a changé. À lire aussi Julia Roberts : le côté obscur de la Pretty Woman Publicité En 2016, Selena Gomez révèle, trois ans après avoir déclaré être atteinte d'un lupus (une maladie auto-immune), que cette pathologie lui provoque de l'anxiété, des crises de panique et de la dépression. Deux ans plus tard, celle qui est la femme la plus suivie sur Instagram raconte avoir effectué un passage en clinique psychiatrique (elle en fera quatre, au total). Avant d'annoncer, en 2020, qu'on lui a diagnostiqué des troubles bipolaires, et de souligner, dans une interview au Wall Street Journal, combien découvrir sa pathologie a été « un soulagement » : « J'ai réalisé qu'il y avait un moyen d'avoir de l'aide, et de trouver des gens en qui je pouvais avoir confiance. » Depuis, des personnalités – allant de la chanteuse Billie Eilish au prince Harry, en passant par la richissime Kylie Jenner, la montagne de muscles Dwayne Johnson ou la championne de tennis Naomi Osaka – se sont ouvertes sur leurs passages à vide et leurs maladies mentales. Des confessions impensables il y a quelques années, où il ne faisait pas bon, pour leur aura de star comme pour leur compte en banque, afficher hors écrans leur vulnérabilité. C'est sur cette évolution que s'est penché Jean-Victor Blanc, psychiatre et auteur de Pop & Psy. Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques, paru chez Plon en 2019 (il est également cofondateur du festival même nom, dont la 4e édition se tiendra du 12 au 15 octobre à Paris). Un ouvrage riche et didactique qui analyse combien les images véhiculées par les célébrités, aussi bien que par les œuvres dans lesquelles elles jouent, qu'elles composent ou interprètent, ont façonné notre représentation des troubles psychiques. Du suicide de Marilyn Monroe au crâne rasé de Britney, des silences forcés de Mariah Carey aux aveux de Selena Gomez – bipolaires toutes les deux –, il nous explique comment les scandales d'hier sont devenus, au fil du temps, des récits éclairants sur les troubles psychiques. Et combien ils en disent long sur la façon dont nous considérons la santé mentale, entre préjugés, empathie et fascination. Pop & Psy. Comment la pop culture nous aide à comprendre les troubles psychiques, de Jean-Victor Blanc, Plon, 2019 DR Madame Figaro. – Pourquoi vous être penché sur les liens entre pop culture et santé mentale ? Jean-Victor Blanc. – J'ai d'abord eu envie de déstigmatiser les troubles psychiques. La société nous demande d'en masquer les symptômes, et j'ai compris qu'il n'existait aucun patient, à sa sortie de l'hôpital, qui ne soit pas confronté aux mêmes questions : que dire aux proches, ou au travail ? Comment dissimuler les symptômes ? Par ailleurs, je suis grand amateur de pop culture. Pendant mon cursus de médecine se sont déroulées les histoires tourmentées de Britney Spears, Whitney Houston ou Amy Winehouse, trois figures que j'admirais et qui ont toutes eu des problèmes de santé mentale. Au moment où je me suis formé en psychiatrie, on voyait déjà arriver une certaine évolution sur le sujet. Avant cette évolution, quel regard portait-on sur la santé mentale des célébrités ? Les stars ont été créées par l'âge d'or de Hollywood. C'est le sociologue Edgar Morin qui en parle très bien dans son livre Les Stars (Éd. Points, 2015), où il explique comment ces figures ont pris la place jadis dévolue aux divinités. Et c'est lui qui qualifie Marilyn Monroe de « première star pathologique » : elle était à la fois une icône glamour, l'actrice la plus célèbre et la plus aimée du monde. Mais on savait aussi qu'elle n'allait pas très bien, jusqu'au jour où elle s'est suicidée. Cela a un peu levé le voile sur un envers du décor qui était complètement masqué par les studios de cinéma. Puis, à partir des années 1980 et 1990, arrivent des stars comme Whitney Houston, Michael Jackson, Prince ou George Michael : tous avaient des troubles psychiques, mais ne pouvaient pas en parler, car, là aussi, tout passait par le tamis des maisons de disques et des médias qui n'étaient pas mûrs pour aborder ces sujets, ni la société prête à en entendre parler. Vous faites de l'histoire de Britney Spears l'un des phénomènes les plus symptomatiques de cette évolution. Pourquoi ? Parce qu'elle a clairement essuyé les plâtres pour les autres. Britney Spears a été célèbre avant l'ère des réseaux sociaux, extrêmement jeune, à l'âge de 16 ans. Elle incarnait un phénomène mondialisé, ultramédiatisé, à une époque où, avant les plateformes de streaming, tout le monde écoutait la même chose, en tout cas dans une grande partie du monde. De plus, elle a été marketée comme la petite fiancée de l'Amérique, une jeune fille vierge, un symbole de pureté, un exemple pour la jeunesse. Cela lui a fait subir énormément de pression, sans oublier les questions sexistes qu'on lui posait sur la taille de ses seins, sa virginité… À l'époque, c'était le début des sites Internet « people » (type TMZ ou Perez Hilton), qui permettaient de suivre, quasiment en temps réel, des célébrités poursuivies par des paparazzi. Leur modèle économique reposait déjà sur un impératif inchangé aujourd'hui : pour vendre des histoires et des images, il faut raconter ce qui arrive de mal aux personnalités. Britney a été harcelée par ces médias tabloïds. Et il faut bien avouer que le public a été fasciné de voir cette icône sombrer, perdre la garde de ses enfants… Jusqu'à ce moment de crise majeure, où elle se rase le crâne, en 2007, ce qui reste quand même un fait extrêmement marquant dans la pop culture. Pourquoi cette fascination du public pour la souffrance des stars ? C'est compliqué. Il s'agit probablement d'un mélange de jalousie et de ce sentiment très universel qui nous fait penser qu'il peut aussi arriver des choses négatives à quelqu'un d'adulé. Enfin, au début des années 2000, nous étions très peu éduqués sur les problèmes de santé mentale. Des personnalités en souffrance, malades, comme Britney Spears ou Whitney Houston, faisaient l'objet de plaisanteries. Vingt-cinq ans plus tard, on se demande bien comment une jeune femme en mal-être, au point de se raser le crâne en public, pouvait être un sujet d'humour… Publicité Pourtant, même aujourd'hui, les révélations de certaines stars sur l'état de leur santé mentale sont parfois mal reçues… Cela montre encore une fois le manque d'éducation sur le sujet. En 2018, quand Mariah Carey a révélé sa bipolarité en couverture du magazine People, sa confession a été accueillie par un tombereau de commentaires négatifs sur les réseaux sociaux. On l'a accusée de vouloir justifier son comportement de diva, ou d'avancer un argument publicitaire pour attirer l'empathie… Cela rappelle les reproches que certains patients soignés à l'hôpital reçoivent de leur entourage : « Tu t'apitoies sur ton propre sort », « Quand on veut, on peut », « C'est une mode », « Ne prend surtout pas de médicaments, c'est de la drogue ». C'est nier la maladie mentale. On parle d'un trouble bipolaire, qui peut être potentiellement très handicapant. On voit aussi que les femmes sont plus stigmatisées. Par exemple, lorsqu'on parle de la bipolarité d'un peintre comme Gérard Garouste, le grand public y voit quelque chose d'un peu plus noble : ce ne sont pas des caprices de stars, mais une manifestation du génie créatif. Au-delà des réseaux, est-il toujours difficile, dans la vie quotidienne, de s'ouvrir à ses proches sur ses problèmes de santé mentale ? Il existe un mouvement de fond très positif, mais on revient quand même de très loin. On peut prendre l'exemple de la famille royale britannique : on sait que la princesse Diana, prise dans le carcan de Buckingham, a souffert de boulimie ; ses fils ont d'ailleurs fait de la santé mentale l'une des causes qui leur tiennent à cœur. Pourtant, Meghan Markle s'est exprimée ensuite sur la détresse ressentie lorsqu'elle côtoyait les Windsor et sur ses pulsions suicidaires dont personne, hormis son mari, ne se souciait. Bien sûr, il s'agit d'un exemple extrême, d'une famille réputée pour son mantra never explain, never complain (ne jamais s'expliquer, ne jamais se plaindre, NDLR). Mais il dit combien il reste encore difficile de s'exprimer. Pour les patients que je reçois à l'hôpital, c'est encore l'omerta. Des membres de la famille peuvent avoir des réactions très violentes, et dans le monde du travail, il reste encore très compliqué d'en parler. Ce n'est pas considéré comme un handicap légitime, et la personne sera vue comme faible, peu digne de confiance… Il faut du temps pour modifier vraiment ces représentations dans la société. Notamment en France, où nous ne sommes clairement pas à l'avant-garde de ce mouvement, même si les choses commencent à bouger. À lire aussi Meghan Markle raconte comment le prince Harry l'a sauvée quand elle était «au plus mal» Pourtant, la France a fait de la santé mentale l'une des Grandes causes nationales de l'année 2025… Oui, mais plusieurs éléments peuvent expliquer notre retard. Notre culture diffère de la culture anglo-saxonne : nous sommes beaucoup moins à l'aise sur le fait de nous raconter, de partager notre intimité. Notre vision de la santé mentale est, elle aussi, toute autre : nous avons gardé un héritage assez lourd de la psychanalyse, dont le but premier n'est pas d'expliquer ces troubles. Mais il faut pondérer : il existe en France de nombreux problèmes systémiques sur la santé et la psychiatrie, mais nous avons de meilleures conditions d'accès aux soins qu'aux États-Unis. On a le sentiment qu'en France, le combat pour libérer la parole autour de la santé mentale est porté par la jeune génération, avec Zaho de Sagazan, Pomme, Louane… Moins par des personnalités plus âgées, à quelques exceptions près, comme Nicolas Demorand qui a révélé sa bipolarité cette année dans son livre, Intérieur nuit … Pour les jeunes générations, c'est un sujet identitaire, qui fait partie de leur quotidien. Les générations plus âgées ne comprennent pas toujours de quoi il s'agit, nourrissent encore beaucoup de préjugés sur le sujet, et n'ont longtemps pas été réceptives ni prêtes à écouter ceux qui souffraient. À lire aussi «Je me suis dit : je vais me foutre en l'air» : la bipolarité racontée de l'intérieur par Nicolas Demorand Pourquoi les célébrités se sont-elles mises à s'ouvrir sur leurs troubles psychiques, malgré les répercussions potentielles sur leur image ? L'arrivée des réseaux sociaux marque un tournant. Cette communication directe, qui ne passe pas forcément par la maison de disques, les studios ou les médias, permet de partager davantage son intimité, avec un effet miroir très fort. Il est intéressant de constater la résonance de ce partage d'intimité sur la création. C'est à ce moment-là qu'est sorti un film comme Happiness Therapy (2012), qui parle du trouble bipolaire, avec Bradley Cooper. Lequel a révélé les troubles psychiques et les addictions dont il a été atteint, et réalisé le film A Star is Born (2018), avec Lady Gaga – qui a elle-même abordé sa santé mentale. Tout cela a nourri de nouveaux récits, des images plus positives qui ont libéré la parole. Même si cela ne reste jamais facile. Publicité Ce sont souvent des femmes qui brisent le tabou : Mariah Carey, Catherine Zeta-Jones , Selena Gomez, Billie Eilish… Peut-on lier cette libération de la parole avec celle des femmes en général, après MeToo ? Oui, très certainement. Probablement parce que les femmes sont plus à l'aise avec le fait de parler de soi, et qu'elles ont davantage l'habitude de briser des tabous. Cela participe aussi d'une vision assez systémique : on sait que les femmes peuvent être davantage atteintes de certains troubles psychiques, parce qu'elles sont plus souvent victimes de violences sexuelles et sexistes. Le discours sur la vulnérabilité a aussi considérablement changé. Aujourd'hui, on s'efforce de ne plus la considérer comme une faiblesse… Oui, et ce qui est complètement nouveau, c'est que la fragilité n'est plus vue comme péjorative, en tout cas pour des stars de ce niveau-là. Évidemment, dans la vie de tous les jours, on sait que c'est encore compliqué. Mais aujourd'hui, Selena Gomez peut décider que pendant six mois, elle arrête sa carrière et les réseaux sociaux pour prendre soin d'elle. Puis, sortir un album, jouer dans l'une des séries les plus vues sur Disney (Only Murders in the Building) et décrocher un prix d'interprétation au Festival de Cannes pour Emilia Pérez (2024). Cela signifie que ses révélations n'ont pas signé la fin de sa carrière. Elle n'est pas réduite à son trouble, ce n'est pas uniquement une personne malade, et ça, c'est complètement nouveau. Partager sa vulnérabilité ne veut pas dire que l'on va perdre en légitimité ou être ostracisé dans son métier. À lire aussi Selena Gomez, Catherine Zeta-Jones, Jim Carrey... Ces célébrités qui ont révélé être atteintes de bipolarité Selena Gomez a également produit la série 13 reasons why (sur Netflix entre 2017 et 2020), qui portait sur le suicide d'une lycéenne. Le show a provoqué un débat sur la santé mentale, mais on lui a aussi reproché de pousser les jeunes à passer à l'acte… Ces accusations étaient-elles justifiées ? Oui, et elles ont été documentées : des articles scientifiques ont montré qu'il y a eu une hausse des suicides de 10 à 20 % aux États-Unis, notamment chez les adolescents et les adolescentes, au moment de la diffusion de la série. On sait qu'il existe un effet de contagion qui peut être véhiculé par les médias lorsqu'on parle du suicide d'une célébrité ou dans le cadre d'un fait divers, et qu'on le romantise, qu'on donne des détails sur le moyen de se donner la mort… C'est aussi le cas avec la fiction. Il est vrai que dans 13 Reasons Why, c'était la première fois qu'une scène de suicide était montrée de façon aussi crue dans une série, et dans un contexte où tout était nouveau : la diffusion sur Netflix d'une saison entière, que tout le monde pouvait regarder sans contrôle parental parce que chacun a son propre écran… Netflix a réagi en supprimant la séquence et en diffusant, dès la deuxième saison, un avertissement. Mais la série disait quelque chose de juste sur le suicide, qui n'est pas le produit d'une cause, mais de plusieurs. Et sur le harcèlement. Il arrive parfois que les célébrités soient accusées de « santé mentale washing » : on les soupçonne de surfer sur une mode ou de vouloir s'attirer la bienveillance du public. Qu'en pensez-vous ? Oui, comme le pinkwashing ou le greenwashing (le fait d'avancer des arguments pro-LGBT ou écologiques à des fins publicitaires, NDLR). Mais sur le sujet de la santé mentale, je trouve ça injuste, et surtout représentatif d'un phénomène de psychophobie. Lorsque Angelina Jolie parle de la mutation génétique qui l'expose à un fort risque de cancer du sein et qu'elle décide de subir une double mastectomie, personne ne dit que c'est pour faire la promo de son film. Quand Selena Gomez parle de son lupus et de sa greffe rénale, personne ne la soupçonne de mentir, ou se dit que décidément, cette jeune génération se plaint pour un oui ou pour un non. Bien sûr, il s'agit de célébrités : c'est leur métier d'être visibles, d'avoir une actualité, il ne s'agit pas d'être complètement naïf. Mais en tant que psychiatre, j'ai du mal avec ce double standard. Notre société demande aux célébrités de parler de leur vie, de leur famille, de leurs problèmes de santé, de politique ou d'écologie. Pourquoi ferait-on une exception pour la santé mentale ? À lire aussi Simones Biles : la gymnaste prodige et le serial agresseur Pour finir, les stars ont-elles fait du bien à la représentation des questions de santé mentale ? Oui, avec les réseaux sociaux ou la fiction. C'est le changement majeur qu'il y a eu ces vingt dernières années dans le monde de la psychiatrie. Bien sûr, on regrette qu'il n'y ait pas assez de financement, de recherche, et que le secteur professionnel se soit plutôt dégradé depuis vingt, trente ans : on ne peut pas dire qu'il y ait eu beaucoup de découvertes, de progrès, ou qu'on a vraiment amélioré la prise en charge. Mais ce qui a évolué grâce aux célébrités, c'est l'acceptation de la santé mentale et de la psychiatrie dans notre société. Pour moi, c'est vraiment une source d'espoir et d'optimisme. Évidemment, cela ne résout pas tout : ce n'est pas parce qu'on se dit qu'on a la même maladie que Selena Gomez qu'on en est guéri, et il ne faut pas être aveuglé par des exemples positifs de célébrités jouissant d'un immense pouvoir économique et médiatique. Néanmoins, cela permet aux patients de reprendre espoir, d'avoir une optique de rétablissement, de se dire que si telle personnalité a réussi à s'en remettre, alors eux aussi. À chacun ses role models : cela peut être Simone Biles, l'une des plus grandes athlètes du monde, qui a fait une dépression, ou Nicolas Demorand. Évidemment, tout le monde ne va pas avoir la même appétence pour Britney Spears que pour un neuroscientifique, mais ce mouvement est global, il fait quand même du bien. Et par les temps qui courent, c'est déjà pas mal.


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