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Une victime des « portes tournantes » de la santé, selon la coroner

Une victime des « portes tournantes » de la santé, selon la coroner

La Presse24-07-2025
L'enquête de la coroner Stéphanie Gamache sur la mort de Gilles Gaouette était la première des trois qui ont été annoncées en novembre 2024, après que des usagers qui avaient reçu des soins à l'hôpital de Val-d'Or aient été trouvés morts.
Un itinérant de 72 ans mort par une soirée glaciale de décembre 2022 à Val-d'Or, « n'avait aucun véritable filet de sécurité », conclut la coroner. L'homme a passé la dernière année de vie à se buter aux « portes tournantes » du réseau de la santé.
Le rapport rendu public jeudi, après des audiences tenues en novembre 2024 auxquelles une vingtaine de témoins et experts ont participé, décrit la triste vie d'un homme traumatisé, devenu dépendant à l'alcool et aux anxiolytiques après avoir été blessé par balles vers l'âge de 20 ans. Expulsé de ses appartements puis de sa résidence pour personnes âgées en août 2022 à cause de son agressivité et de sa consommation effrénée d'alcool, brièvement hébergé chez son fils à Senneterre, il tombe « en situation d'itinérance » début décembre après son retour à Val-d'Or.
Il multiplie les visites à l'urgence et c'est après une des consultations, le 11 décembre 2022, qu'il est découvert au sol près de la porte du stationnement de l'urgence. Il sera déclaré mort à 20 h 15 d'un infarctus du myocarde.
PHOTO TIRÉE DU SITE DE LA COOPÉRATIVE FUNÉRAIRE DE L'ABITIBI
Gilles Gaouette, décédé à l'âge de 72 ans
« Personne ne doit terminer sa vie de cette façon, écrit la coroner Stéphanie Gamache. Le parcours de M. Gaouette dans les 11 derniers mois de sa vie a été empreint de douleurs, de souffrances, d'incompréhension et d'insécurité résidentielle puisque personne n'a pu diagnostiquer sa dépendance aux benzodiazépines. »
Le bureau du coroner a décliné les demandes d'entrevue de La Presse.
Dépendance aux benzodiazépines
Point crucial et mal diagnostiqué de ce dossier médical, la dépendance de M. Gaouette aux benzodiazépines, ces anxiolytiques qu'il prenait depuis des décennies, pouvait expliquer sa confusion. La majorité des intervenants qui ont fait face à ses sautes d'humeur et ses refus d'être soigné attribuaient plutôt son état à l'alcool.
« « Une meilleure prise en charge de son problème de dépendance, et plus particulièrement sa dépendance aux benzodiazépines, aurait possiblement fait une différence dans le parcours de soins et de services de M. Gaouette », écrit la coroner.
Elle s'étonne en outre qu'un organisme, le Centre Normand, « le spécialiste de la dépendance en Abitibi-Témiscamingue, n'ait jamais axé ses interventions sur cette dépendance aux benzodiazépines « qui semble pourtant avoir été plus sévère que son trouble chronique de l'usage de l'alcool. »
La coroner précise ne jette toutefois aucun blâme sur les nombreux intervenants qui ont croisé M. Gaouette. « Tous les intervenants […] ont agi aux meilleurs de leurs connaissances et de leurs compétences avec bienveillance et bonne foi. » Elle identifie toutefois « des défis structurels de taille » dans le réseau de la santé.
Premier rapport sur trois
La coroner note par exemple que, faute de suivi et d'une gestion centralisée de son dossier médical de « près de 1000 pages », M. Gaouette s'est retrouvé à des dizaines de reprises à l'urgence de l'hôpital de Val-d'Or. « Il est un usager connu de longue date du Département d'urgence de l'Hôpital de Val-d'Or », où on fait état de son « éthylisme chronique ». « Les nombreuses visites se soldent invariablement par son départ hâtif lorsqu'il a dégrisé et engendrent une grande utilisation des soins par cet usager, un phénomène communément appelé 'portes tournantes' », explique Me Gamache.
La coroner y va de 18 recommandations, toutes visant une meilleure prise en charge des usagers vulnérables ou en état d'itinérance. Elle suggère notamment qu'on développe la fonction de « gestionnaire de cas ou d'intervenant pivot » et que des « plans de sortie » soient établis après un passage à l'urgence.
« Malgré tous les efforts des différents services […], aucun n'a été en mesure d'assurer une véritable prise en charge pour M. Gaouette, note la coroner. Ce dernier ne peut être tenu pour seul responsable de son sort. »
L'enquête de la coroner Stéphanie Gamache sur la mort de Gilles Gaouette était la première des trois qui ont été annoncées en novembre 2024, après que des usagers qui avaient reçu des soins à l'hôpital de Val-d'Or aient été trouvés morts. Le 17 novembre prochain, les audiences se tiendront sur la mort de Pasha Ekoomiak, survenue le 8 février 2023. Quant au troisième usager, Rayden Anichinapeo-Pien, mort le 29 décembre 2022, il fera l'objet d'une enquête et d'un rapport « sans avoir recours à des audiences publiques », précise-t-on au bureau du coroner.
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En théorie, la norme s'applique partout au Québec. En pratique, environ 100 projets industriels existants, dont la Fonderie Horne, ont une autorisation du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs de dépasser ce seuil. Lors de sa dernière autorisation, accordée en 2023, Québec a forcé la Fonderie Horne à diminuer de façon importante ses émissions d'arsenic dans l'air : le seuil annuel maximal d'arsenic dans l'air devait passer graduellement de 65 ng/m⁠3 en 2023 à 15 ng/m⁠3 en 2027. D'ici à décembre 2027, Glencore doit aussi déposer un plan pour atteindre la norme québécoise de 3 ng/m⁠3 (il n'y a pas d'échéancier pour atteindre la norme). L'entreprise partait de très loin. La concentration d'arsenic dans l'air dans le quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda était de 134 ng/m⁠3 en 2015, 73 ng/m⁠3 en 2022 et 39 ng/m⁠3 en 2024. Glencore trouve aujourd'hui la norme de 3 ng/m⁠3 trop sévère. Elle est effectivement stricte. L'Union européenne suggère une cible de 6 ng/m⁠3. Les États-Unis n'ont pas de norme nationale. « C'est une norme qu'on adopte en vue de limiter les risques de cancer du poumon », explique Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l'Institut national de la recherche scientifique (INRS). Cela dit, Québec ne veut idéalement pas forcer des usines et d'une fonderie de cuivre à fermer. À Rouyn-Noranda, une ville de 43 000 habitants, la Fonderie Horne emploie 908 personnes. Pour protéger la population, le gouvernement établit donc un niveau de risque qu'il estime acceptable près des usines. Lorsqu'il est question de matières potentiellement cancérigènes, un risque considéré comme acceptable en Occident, par l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (EPA) notamment, est généralement 1 cas additionnel de cancer pour 100 000 personnes2, 3, 4. Pour les fonderies de cuivre aux États-Unis, l'EPA estime que le niveau de risque acceptable est trois fois plus élevé, soit de 3 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes5. Selon l'INSPQ, pour le quartier Notre-Dame, tout près de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda6 : une concentration d'arsenic dans l'air respectant la norme québécoise de 3 ng/m ⁠3 générerait 1,8 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes exposées durant 70 ans (risque prospectif total de l'arsenic, du cadmium et du nickel) ; générerait 1,8 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes exposées durant 70 ans (risque prospectif total de l'arsenic, du cadmium et du nickel) ; un taux d'arsenic dans l'air de 5 ng/m ⁠3 générerait 2 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes ; générerait 2 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes ; un taux de 15 ng/m ⁠3 générerait 3 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes, soit le niveau de risque considéré comme acceptable pour les fonderies de cuivre par l'EPA ; générerait 3 cas de cancer du poumon pour 100 000 personnes, soit le niveau de risque considéré comme acceptable pour les fonderies de cuivre par l'EPA ; un taux inférieur à 15 ng/m⁠3 protégerait aussi les enfants contre les effets de l'arsenic sur leur développement cognitif. Le risque est moins élevé dans d'autres secteurs de la ville, plus loin de la fonderie. Ce que demande Glencore Avant d'investir 300 millions, Glencore veut obtenir l'assurance que Québec l'autorisera à long terme à émettre 15 ng/m⁠3, et ne lui demandera pas de respecter la norme de 3 ng/m⁠3. « Quinze nanogrammes par mètre cube, c'est une situation sécuritaire pour la communauté. On s'est engagés dans l'amélioration de l'environnement, mais c'est techniquement impossible de se rendre jusqu'à 3 ng/m⁠3 », dit en entrevue Vincent Plante, directeur général pour la filière cuivre en Amérique du Nord de Glencore. En mars 2023, Glencore semblait pourtant plus optimiste : « On va mettre tous les efforts, les gens sont mobilisés et on veut atteindre les objectifs », disait alors Marie-Élise Viger, directrice de l'environnement de Glencore⁠7. Pour contester la norme québécoise, Glencore s'appuie sur un rapport de septembre 2022 commandé à un expert américain, Christopher Martin, professeur à l'École de santé publique de l'Université de Virginie-Occidentale. Glencore avait présenté ce même rapport à Québec en 2022. M. Martin estime entre autres que Québec aurait dû mesurer le taux d'arsenic dans l'urine des citoyens, et non dans leurs ongles. Maryse Bouchard est fortement en désaccord avec les conclusions de ce rapport. De nombreuses études concluent que [la mesure de l'arsenic dans les ongles] est un excellent biomarqueur de l'exposition chronique. Maryse Bouchard, professeure de santé environnementale à l'INRS Glencore souligne que le taux d'arsenic dans l'air sans les activités de la Fonderie Horne a été estimé à 4,1 ng/m⁠3 en 2022 par le ministère de l'Environnement. Dans ce contexte, impossible de respecter la norme de 3 ng/m⁠3, estime l'entreprise. 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Quand on regarde les chiffres et les rapports d'experts de plus près, ce qui me semble le plus important, c'est de passer le plus vite possible sous le seuil européen de 6 ng/m⁠3. À 5 ng/m⁠3, le taux de cancer du poumon attribuable à l'arsenic dans l'air est de 2 cas pour 100 000 personnes. À 3 ng/m⁠3, c'est 1,8 cas. Bref, il est plus important de passer de 15 à 6 ng/m⁠3 rapidement que de passer de 6 à 3 ng/m⁠3. Surtout si on considère que la concentration d'arsenic dans le quartier Notre-Dame est à un niveau dangereusement élevé depuis des décennies. En plus, le taux d'arsenic dans l'air sans les activités de la fonderie est évalué quelque part entre 2 et 4,1 ng/m⁠3. Peut-on vraiment exiger d'atteindre 3 ng/m⁠3 dans ces conditions ? Ma suggestion pour Québec : exiger une diminution à une concentration d'arsenic dans l'air comprise entre 3 et 6 ng/m⁠3 d'ici cinq ans. En tenant compte des circonstances et des avis d'experts, il me semble que ce niveau de risque est acceptable. 1. Lisez l'article « La Fonderie Horne refuse de respecter la limite provinciale » 2. Consultez une étude de Carex Canada sur l'estimation du risque excédentaire de cancer sur toute la vie (en anglais) 3. Consultez un sondage sur les pratiques actuelles à Santé Canada en matière d'évaluation des risques de cancer 4. Consultez un chapitre sur l'évaluation des risques et des dangers de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (en anglais) 5. Consultez une décision de l'Agence de protection de l'environnement des États-Unis (en anglais) 6. Consultez un rapport d'évaluation du risque de l'Institut national de santé publique du Québec 7. Lisez l'article « Québec ignore les besoins des résidants qu'il veut déplacer » Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue

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