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« Je comprends que c'est mon avenir » : au Havre, une brigade de réfugiés de Marioupol apprend la cuisine française et propose deux repas par semaine

« Je comprends que c'est mon avenir » : au Havre, une brigade de réfugiés de Marioupol apprend la cuisine française et propose deux repas par semaine

Le Parisien10-07-2025
L'encore très hypothétique après-guerre en Ukraine
se prépare aussi dans l'assiette et à 3 000 km des champs de bataille, au Havre (Seine-Maritime). Trois hommes, vétérans de l'armée ukrainienne ou anciens prisonniers de guerre, et huit femmes, parmi les 100 000 réfugiés installés à Dnipro, sont arrivés le 16 juin dans la cité portuaire normande.
Ils ont été sélectionnés par les autorités en exil de
la ville martyre de Marioupol, actuellement occupée par la Russie
, « pour être formés aux techniques de base de la cuisine française pendant sept semaines », comme le précise Christophe Houet, leur chef-formateur du
lycée des métiers de l'hôtellerie et des services Jules Lecesne
En vertu d'un partenariat entre
l'association Stand with Ukraine
et
l'école Cuisine mode d'emploi-s fondée par le chef français Thierry Marx
, les onze stagiaires sont actuellement présents à
la Halle aux poissons du Havre
pour cette formation à la cuisine française. En mode brigade, deux fois par semaine, ils cuisinent et servent un menu dans un restaurant éphémère.
« Malgré des parcours différents, certains ont quelques connaissances, mais ils ont surtout une énorme envie d'apprendre pour se réparer de leurs traumatismes liés à la guerre et oublier leur calvaire. Pendant toute la semaine, ils participent à des ateliers techniques et le mercredi et vendredi préparent et servent à de vrais clients des menus affichant les grands standards de la cuisine française qu'ils ont confectionnés », raconte le chef Christophe Houet.
« À cause de la barrière de la langue, les échanges n'ont pas été faciles au début, mais avec le concours de l'interprète et forts de leur motivation, ils apprennent très vite. Cela montre encore une fois que la cuisine est un partage international avec un côté humain très fort », poursuit le formateur.
Parmi les stagiaires, âgé de 23 ans, célibataire, Sergii Mykhlailenko est l'un des plus motivés à poursuivre dans cette voie. Originaire de Soumy, avant février 2022, le jeune homme travaillait dans le bâtiment. Mobilisé, il a été affecté à Marioupol où, comme tireur dans
le régiment Azov
, il a participé à
la bataille d'Azovstal
. Fait prisonnier par l'armée russe, il sera transféré pendant 86 jours en Crimée. « J'y ai subi des tortures mentales mais j'ai été échangé et je suis retourné dans l'armée en février 2023, cette fois-ci comme chauffeur. »
C'est à la fin de son contrat que la collectivité territoriale de Marioupol a proposé à Sergii d'apprendre la cuisine française. « Je comprends maintenant que c'est mon avenir. Je suis heureux d'apprendre toutes les bases, car je ne cuisinais pas avant. Après ce stage, on m'a proposé de continuer ma formation. Ensuite, je veux revenir en Ukraine et participer au
projet Amitié Le Havre- Marioupol
à Dnipro et travailler dans cet espace. »
En effet, dans le cadre du protocole d'amitié signé le 28 février 2025 entre les deux villes portuaires afin de soutenir la population déplacée dans différentes villes en Ukraine et à l'international, Le Havre soutient le projet d'un tiers-lieu construit à Dnipro avec des logements sociaux, des salles culturelles et un restaurant qui va s'appeler La cantine de Marioupol. « Un vrai projet pour réinsérer la population », assure Caroline Leclercq, adjointe aux relations internationales à la ville du Havre.
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