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La stratégie de la surprise de Fabien Galthié pour le deuxième test face aux All Blacks

La stratégie de la surprise de Fabien Galthié pour le deuxième test face aux All Blacks

L'Équipe6 days ago
Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus, devrait procéder à de nombreux changements pour affronter les All Blacks, samedi à Wellington (9 h 05). Un chambardement avec quelques jolis sujets de séduction.
Justin Marshall va-t-il s'en remettre ? La semaine dernière, l'ancien demi de mêlée des All Blacks des années 1990 et 2000, reconverti consultant, disait pis que pendre de l'équipe de France alignée à Dunedin, qu'il trouvait sous-dimensionnée pour défier son hôte. S'il montait déjà dans les aigus devant un quinze de départ français pesé à 14,5 sélections de moyenne, quelle note va-t-il atteindre en découvrant celui que mitonne le chef Fabien Galthié pour la revanche de Wellington, samedi, mesuré à 4,3 sélections de moyenne par tête de pipe ?
Mardi matin, par une matinée ensoleillée comme on n'en fait pas d'habitude en cette saison, la première mise en place de la semaine a rebattu presque toutes les cartes : des titulaires de Dunedin (défaite 31-27), seuls subsistaient Théo Attissogbe et Émilien Gailleton, qui avaient glissé aux ailes, la charnière Nolann Le Garrec - Joris Segonds, et le talonneur Gaëtan Barlot. Depuis sa prise de fonction, jamais le sélectionneur, chantre de la stabilité, n'avait osé un coup de poker pareil au beau milieu d'une même compétition.
Enfin si : à la Coupe d'automne (2020, 2 titulaires enchaînent l'Écosse et l'Italie) et à la Coupe du monde (2023, 3 titulaires maintenus entre la Nouvelle-Zélande et l'Uruguay), mais les contextes n'ont pas grand-chose à voir avec cette tournée. Même si l'on se doute que le staff devait se sentir un peu obligé d'utiliser les finalistes du Top 14 âprement négociés (les Toulousains Pierre-Louis Barassi et Joshua Brennan, les Bordelais Nicolas Depoortere, Pierre Bochaton et Bastien Vergnes-Taillefer), même si la dette physique de Dunedin peut expliquer certaines absences (Alexandre Fischer, Mickaël Guillard, Gaël Fickou...), il est tentant d'interpréter ce chambardement comme un choix guidé par la double ambition de rivaliser aussi bien à Wellington, ce samedi 12 juillet, qu'à Hamilton sept jours après. Dans ce quinze à 68 sélections qui se dessine, trois sujets de curiosité nous titillent.
Colombe, la relance du bout du monde
C'était déjà un pari d'emmener pour cette tournée un joueur qui n'a disputé que 51 minutes depuis le 8 février. C'en est un autre de titulariser Georges-Henri Colombe pour le deuxième test alors qu'il n'est pas tout à fait à son poids de forme. Le potentiel du pilier droit formé au Racing 92 ne se discute pas. Ce qui se discute, c'est sa condition physique et sa motivation du moment, après une saison tout sauf épanouissante à La Rochelle, où son investissement a été pointé du doigt.
Expert de l'amour vache, Ronan O'Gara a fini par lâcher un commentaire grinçant, teinté de dépit peut-être (Colombe ayant choisi de signer à Toulouse) : « En ce moment, trente minutes, c'est un peu le maximum pour lui. Pour moi, il y a Uini (Atonio), Aleksandre (Kuntelia), Joel (Sclavi) et lui. J'adore "GH", et je suis très déçu. »
Quatrième dans la rotation des droitiers rochelais, Colombe (27 ans, 9 sél.) n'a été titularisé que deux fois avec son club cette saison. En novembre, il avait su envoyer un bon message au staff des Bleus face aux All Blacks (30-29). Obligé d'entrer dès la 10e minute à la place de Tevita Tatafu, alors que son système immunitaire était affaibli par une gastro, Colombe avait assuré. Mais il avait ensuite déçu en Angleterre pendant le Tournoi. À Wellington, Galthié et son staff ont besoin de savoir s'il a envie de se faire mal pour la cause.
Halagahu - Brennan, du caractère pour le combat
À votre gauche, le Toulonnais Matthias Halagahu : 23 ans, 1,94 m, 113 kg, 94 % de réussite au plaquage cette saison. À votre droite, Joshua Brennan : 23 ans, 1,99 m, 110 kg et 93 % de réussite au plaquage sur la même période. À eux deux, ils cumulent zéro sélection et devraient pourtant être associés en deuxième-ligne samedi pour une première cap face à une équipe des All Blacks historiquement redoutable à ce poste, mais privée de Scott Barrett pour l'occasion.
Si elle devra être attentive à la discipline, l'association Halagahu-Brennan dénote incarne agressivité et sens du combat, par opposition au tempérament plus aérien d'un Hugo Auradou, par exemple. Un indicateur du niveau d'engagement que le staff tricolore entend mettre sur la durée de cette deuxième partie.
Une orientation stratégique au coeur de son pack, comme un défi de boxeur lancé à son adversaire, mais qui oblige l'équipe de France à se réorganiser au niveau de la touche. C'est le Toulonnais Esteban Abadie, titularisé au poste de numéro huit, qui aura la charge des annonces et sans doute de la moisson de la plupart des munitions.
Derrière, faible expérience mais gros talent
Évidemment qu'on pourra toujours trouver curieux, voire culotté, de se priver des 95 sélections de Fickou pour un second test contre les All Blacks. Et que dire de cette nouvelle jurisprudence : se passer de son capitaine de tournée, Fickou toujours, dès le deuxième acte d'une pièce qui doit se jouer en trois ?
Et puis après tout, pourquoi pas ? Témoins privilégiés du presque exploit de Dunedin, l'idée de ce grand brassage de la ligne d'attaque a quelques arguments de séduction massifs. À commencer par son profil, certes complètement dépoilé de premiums (30 sélections à eux cinq), mais très équipé en super talents.
Attissogbe, replacé de l'arrière à l'aile, et Gailleton, du centre à l'autre couloir, sont les deux survivants du premier match, crédités tous les deux d'une très belle prestation. Ils seront rejoints samedi, à Wellington, par la paire de centres Depoortere-Barassi, adversaires en finale du Top 14 il y a dix jours, respectivement champion d'Europe et champion de France. D'un genre costaud-explosif, ce duo peut faire mal en défense comme en attaque.
Enfin, le Parisien Léo Barré aura l'occasion de se relancer, tout en ressuscitant dans ce coin-là du monde une certaine idée de l'arrière à la française : grand, élancé, avec des jambes de feu. Même si l'on doute que ce soient les consignes qui lui seront transmises.
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