
« Si Trump veut une guerre commerciale, allons-y ! » : l'Europe prépare sa riposte en cas d'échec des négociations
DÉCRYPTAGE - Les Vingt-Sept croient de moins en moins en un accord acceptable avec Washington et musclent leurs scénarios de représailles.
À huit jours de l'échéance du 1er août fixée par Donald Trump pour le déclenchement de droits de douane à 30 % sur tous les produits européens, l'espoir d'aboutir à une solution négociée diminue à Bruxelles. « On est entré dans un moment de vérité », souffle un diplomate européen. Vérité sur les intentions du président américain, qui ne sont jamais apparues clairement jusqu'ici. Vérité, aussi, sur la résolution des Européens à réagir. « Si Trump veut une guerre commerciale, allons-y ! Il vaut mieux entrer dans un conflit maintenant plutôt que d'accepter un mauvais accord », confiait en privé récemment le dirigeant d'un pays membre de l'UE.
Le secrétaire au Commerce américain, Howard Lutnick, a beau s'être dit « confiant », dimanche, sur la possibilité d'aboutir à un accord avec les Européens, ces derniers sont échaudés. La lettre de Trump menaçant d'une surtaxe de 30 % les exportations européennes le 12 juillet, alors que la Commission se croyait sur le point de finaliser…
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Le Figaro
25 minutes ago
- Le Figaro
Carburants : en juillet, les prix à la pompe étaient au plus bas depuis quatre ans
Fin juillet, le litre de gazole coûtait en moyenne 1,6410 euro et le litre de SP95-E10 1,6745 euro. La facture du plein est particulièrement faible, comparé aux étés précédents. Les aoûtiens peuvent partir en congés l'esprit léger. Sur la route des vacances, le plein ne leur coûtera pas aussi cher que les années précédentes, selon les données publiées par le gouvernement. Fin juillet, le litre de gazole coûtait en moyenne 1,6410 euro, un montant en recul par rapport à la semaine dernière. De même, le litre de SP95-E10 s'affichait à 1,6745 euro, et le SP98 à 1,7711 euro. Ces chiffres sont les moins élevés pour un mois de juillet depuis plusieurs années. Le mois dernier, ainsi, le litre de gazole coûtait en moyenne 1,6279 euro, tarif le plus bas depuis juillet 2021. À titre de comparaison, le litre coûtait jusqu'à 34 centimes de plus, en juillet 2022, lorsque la guerre en Ukraine et l'incertitude avaient fait flamber les prix des carburants. Même constat pour l'essence : le litre de SP95-E10 se vendait, ces dernières semaines, 1,6694 euro en moyenne, soit 13 centimes de moins que l'année précédente, et quinze centimes qu'en juillet 2023. Publicité Si ces quelques centimes peuvent sembler insignifiants, la différence se ressent sur la facture finale. Pour un plein de 50 litres, ainsi, elle peut atteindre, dans le cas du gazole, quatre euros entre 2024 et 2025, et jusqu'à dix-sept euros par rapport au pic de 2022. Dans le cas de l'essence, sept euros séparent 2024 de 2025, et treize euros par rapport à 2022. Une bonne nouvelle pour les Français sur la route des vacances, donc, qui peuvent baisser encore la note en faisant jouer la concurrence entre les distributeurs, alors que certains réalisent régulièrement des opérations «carburant à prix coûtant». À lire aussi Droits de douane : l'étrange promesse européenne d'acheter pour 750 milliards de pétrole et de gaz aux États-Unis Des prix plus bas cette année La comparaison flatteuse entre les mois de juillet doit toutefois être relativisée. Cette année, le gazole coûtait dix à douze centimes de moins entre avril et mai, alors que la différence est moins marquée pour l'essence. Pour autant, 2025 est, pour l'instant, un bon cru : sur les sept premiers mois de l'année, le litre de gazole coûtait, en moyenne, 1,6241 euro, montant le plus faible depuis 2021. Un constat aussi vrai pour l'essence. En 2022, le litre de gazole valait, en comparaison, vingt-six centimes de plus. La baisse des prix s'explique notamment par celle des matières premières. Le baril de Brent est resté cette année sous la barre des 80 dollars, loin derrière les montants observés après le déclenchement de la guerre en Ukraine. Il s'affichait, ce vendredi, à 71,5 dollars environ, ainsi. En outre, la conjoncture internationale, plombée par le conflit commercial souhaité par Donald Trump, participe de la baisse des tarifs. «La courbe des prix à terme laisse entrevoir une pression baissière à mesure que l'offre de l'Opep+ augmente, tandis que la demande ralentit progressivement. Par ailleurs, l'incertitude liée à l'application de nouvelles sanctions, de droits de douane et aux tensions géopolitiques, notamment autour de la Russie, continue de peser sur le marché», soulignait l'IFPEN, dans une note publiée le 21 juillet. De son côté, Francis Pousse, président national station-services et énergies nouvelles au sein du syndicat professionnel Mobilians, estime en tout cas que les droits de douane américains ne devraient pas faire grimper les prix à la pompe. «On va continuer à importer des produits américains [...], cela va peut-être même se renforcer , s'il y a une action sérieuse contre le pétrole russe qui vient par des pays intermédiaires. [...] Je ne vois pas, aujourd'hui, d'incidence sur les prix, qui sont d'ailleurs toujours régulés en Europe par le marché d'Amsterdam», a-t-il déclaré sur BFMTV, cette semaine. Les automobilistes peuvent donc souffler.


Le Figaro
25 minutes ago
- Le Figaro
À Cannes, le maire David Lisnard interdit la vente de protoxyde d'azote à tous les particuliers
Déjà proscrit à la vente pour les mineurs depuis 2020, le gaz hilarant ferait l'objet d'une consommation en forte hausse. Rien que pour le mois de juillet, 2800 cartouches ont été ramassées dans les rues de la cité du Cinéma. Face à la prolifération de l'usage détourné du protoxyde d'azote, la mairie de Cannes durcit le ton. Par un arrêté municipal daté du 25 juillet, le maire David Lisnard interdit désormais la vente de bonbonnes à tous les particuliers, majeurs comme mineurs, a-t-il fait savoir vendredi par voie de communiqué. Seuls les professionnels de santé et de restauration sont autorisés à s'en procurer, et uniquement entre 8 heures et 20 heures. Les petites cartouches de huit grammes ou moins, à usage domestique, échappent cependant à cette interdiction. Une décision motivée «par le constat d'actes répétés de troubles à l'ordre public. L'usage détourné de ce produit agit comme une drogue qui génère chez les consommateurs des comportements parfois violents et cause de graves complications neurologiques», alerte l'édile Nouvelle énergie. Publicité 2800 cartouches ramassées en juillet Déjà proscrit à la vente pour les mineurs depuis 2020, le gaz hilarant ferait l'objet d'une consommation en forte hausse. Le centre de valorisation des déchets Univalom a ainsi enregistré une hausse de 100% de bouteilles collectées en un an. Rien que pour le mois de juillet, 2800 cartouches ont été ramassées dans l'espace public, indique la municipalité azuréenne. En parallèle, la police municipale a dressé 192 verbalisations depuis le début de l'année. «La consommation croissante de protoxyde d'azote comme gaz hilarant pose de nombreux et graves problèmes : de santé publique, de mise en danger d'autrui, de pollution des rues, de mise en péril du système de traitement des déchets», abonde David Lisnard. Explosions dans les fours d'incinération Ce gaz, consommé en inhalation, est devenu en Île-de-France la première cause de myélite et de neuropathie périphérique chez les jeunes adultes. L'hôpital de Cannes a lui-même constaté plusieurs cas graves nécessitant une prise en charge longue. La mairie dénonce, en outre, les dégâts matériels liés à ces cartouches, qui explosent dans les fours d'incinération des déchets. Depuis janvier, ces installations ont dû être arrêtées en moyenne une semaine par mois, provoquant 1,7 million d'euros de pertes en 2024. «Ces bonbonnes engendrent une lourde perte financière au détriment des contribuables», déplore le maire. Pour David Lisnard, la réponse doit désormais dépasser le cadre local. Il appelle à un «renforcement pénal» et à une mobilisation accrue de la police nationale. «Une modification de la fabrication des cartouches doit aussi être envisagée pour davantage de sécurité», plaide-t-il, suggérant notamment l'ajout de soupapes de sécurité ou des systèmes empêchant leur ouverture par les particuliers.


Le Figaro
2 hours ago
- Le Figaro
39% de surtaxes pour la Suisse, 50% pour le Brésil... Pourquoi certains pays sont-ils autant punis par Donald Trump ?
DÉCRYPTAGE - Faute d'accord avec Washington, plusieurs pays hériteront de droits de douane considérables à partir du 7 août, date d'application du décret signé jeudi soir par le président américain. Les motivations ne sont pas toujours purement économiques. Ils n'ont pas signé un accord à temps et vont désormais en payer le prix : vingt-six pays écoperont de droits de douane supérieurs à 15% d'ici le 7 août et l'application du décret signé jeudi soir par Donald Trump. Certaines nations ont même été particulièrement punies, avec des surtaxes atteignant jusqu'à 41 % dans le cas de la Syrie. Citant un haut responsable de l'administration américaine, CNN rapporte que les États-Unis justifient ces mesures par un déficit commercial excessif avec ces nations. Toutefois, les motivations, parfois peu explicites, ne sont pas toujours purement économiques. En Europe, alors que l'Union européenne a signé dimanche dernier un accord prévoyant 15% de surtaxes pour ses produits, la Serbie a écopé d'un taux de 35%, et la Bosnie-Herzégovine de 30%. Difficile de ne pas faire le lien avec la proximité plus ou moins assumée de la classe politique de ces deux pays avec la Russie. Le président serbe, Aleksandar Vucic, s'est notamment toujours refusé à infliger des sanctions à Moscou. Considérée comme l'un des principaux acheteurs de pétrole russe, l'Inde voit ses produits frappés d'une surtaxe de 25%, à laquelle s'ajoutera une «pénalité». Publicité La Suisse tombe de haut Les États-Unis ne sont pas moins indulgents avec les pays jugés proches de la Chine. Ainsi, en Asie du Sud Est, le Laos (40%) et la Birmanie (40%) font partie des États les plus sévèrement touchés par le décret américain, alors que la plupart des autres nations de la région - Corée du Sud, Japon, Vietnam, Cambodge - sont parvenues à faire baisser leur taux. Une sanction qui peut aussi s'expliquer par le déficit commercial notable des États-Unis avec le Laos - 763 millions de dollars en 2024 - ou le Myanmar - 580 millions de dollars. À lire aussi 15% pour l'UE, 50% pour le Brésil... À combien s'élèvent les droits de douane instaurés par Donald Trump ? Ce sont sans doute également des motivations géopolitiques qui ont justifié les taux très élevés infligés au Moyen-Orient à l'Irak (35%) et à la Syrie (41%). La Suisse, en revanche, tombe de haut. Le jour de sa fête nationale, le pays hérite d'un taux considérable de 39%, soit 8 points de plus que le taux jusqu'ici évoqué. Il y avait pourtant des «progrès dans le cadre des discussions bilatérales», s'est étonné dans un post sur X le Conseil fédéral suisse, soulignant au passage la «position très constructive de la Suisse». Les annonces de dizaines de milliards d'investissements des géants suisses de la pharmacie Roche et Novartis aux États-Unis n'auront donc pas suffi. Donald Trump reste préoccupé par le déficit commercial des États-Unis avec la Suisse, qui a approché les 43 milliards d'euros en 2024. Spécialisée dans le très haut de gamme, la Suisse exporte surtout des produits pharmaceutiques, mais aussi des machines, des équipements électriques et des métaux. Sans oublier les montres, savoir-faire unique et très demandé outre-Atlantique. À lire aussi «Un coup dur» : pourquoi la Suisse est si lourdement frappée par les droits de douane de Donald Trump Le Brésil paye ses représailles contre Bolsonaro L'Afrique du Sud a elle aussi tenté de négocier jusqu'au bout, et hérite finalement de surtaxes de 30%. Pretoria s'était pourtant engagée à acheter du gaz américain et à investir à hauteur de 3,3 milliards aux États-Unis. En vain. Des responsables sud-africains affirment que des questions de géopolitique et même de politique intérieure interfèrent avec les négociations purement commerciales. Donald Trump désapprouve notamment fortement une loi sud-africaine favorisant la discrimination positive, et ne cesse de répéter, à tort, que les agriculteurs blancs sud-africains sont victimes d'un «génocide». Son administration a également peu goûté que l'Afrique du Sud porte plainte contre Israël pour «génocide» devant la Cour pénale internationale. Quant au Brésil, il se voit infliger 50% de surtaxes en représailles aux poursuites lancées dans le pays contre l'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d'État. À lire aussi Droits de douane, procès de Jair Bolsonaro... Les relations s'enveniment entre les États-Unis et le Brésil Publicité Le Canada sévèrement puni Si le Mexique, longtemps menacé de 30% de surtaxes, bénéficie d'un délai supplémentaire pour négocier, les États-Unis ne se sont pas montrés tendres avec leur autre voisin nord-américain : le Canada. Les droits de douane appliqués à ses produits sont passés de 25% à 35%, taxe qui ne concerne toutefois que la minorité de produits ne transitant pas dans le cadre de l'accord de libre-échange nord-américain (ACEUM). «Le Canada n'a pas été en mesure de coopérer afin de réduire le flot de fentanyl et autres drogues», entrant aux États-Unis, a regretté la Maison-Blanche dans un document justifiant cette décision. Le Canada a par ailleurs «pris des mesures de représailles» et a tout récemment fait part de son intention de reconnaître la Palestine, une annonce que Donald Trump a fustigée. Enfin, en Afrique du Nord, le Maroc est le seul rescapé régional, puisque l'Algérie, la Tunisie et la Libye sont sévèrement touchés, avec des taux respectifs de 30%, 25% et 30%, officiellement pour des relations commerciales «malheureusement loin d'être réciproques», selon un courrier envoyé par Donald Trump le 9 juillet dernier.