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Festival de Locarno: Rétrospective britannique: la contrebande rapporte gros, mais le crime ne paie pas

Festival de Locarno: Rétrospective britannique: la contrebande rapporte gros, mais le crime ne paie pas

24 Heures3 days ago
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Avec «They Made Me a Fugitive», Alberto Cavalcanti propose un film noir haletant. Des dialogues sarcastiques donnent une note d'humour à l'ambiance glauque et sordide. Chronique
Edmée Cuttat Publié aujourd'hui à 20h31
Avec «They Made Me a Fugitive», Alberto Cavalcanti propose un film noir qui tient les festivaliers en haleine. (image d'illustration)
Keystone/EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT
Dans l'immédiat l'après-guerre, les Britanniques vivent encore dans le rationnement, et la contrebande d'alcool, d'essence ou de cigarettes rapporte gros. Ancien pilote de la RAF, Clem Morgan (Trevor Howard) peine à se réinsérer dans la vie civile. Il s'acoquine avec un gang spécialisé dans une entreprise de pompes funèbres servant de couverture à leurs magouilles, avec l'utilisation de cercueils pour transporter la marchandise.
Morgan est un cynique, mais un sursaut de moralité le pousse à lâcher les malfrats quand leur chef, l'affreux Narcy (Griffith Jones), veut se lancer dans le trafic de drogue. Il leur annonce son intention, mais lors de son premier et dernier coup, la voiture avec laquelle les bandits devaient s'enfuir provoque un accident et la mort d'un policier. Narcy fait porter le chapeau à Morgan, pris pour le chauffeur et envoyé en prison pour un meurtre qu'il n'a pas commis. Parvenant à s'évader, il regagne Londres, déterminé à se venger et à prouver son innocence.
«They Made Me a Fugitive», d'Alberto Cavalcanti (1947), est un film noir haletant avec péripéties à la pelle, rencontres improbables, rendez-vous dans des pubs enfumés et règlements de comptes dans des lieux sinistres. Sans temps mort ni digressions oiseuses, il doit notamment son rythme au sens de l'ellipse de son auteur. On relèvera également des dialogues incisifs et sarcastiques qui donnent une note d'humour à l'ambiance glauque et sordide où les femmes sont violentées par l'horrible Griffith Jones avec un plaisir sadique. Le charismatique Trevor Howard le lui fera payer… «Daughter of Darkness», entre séduction et répulsion
Suspense horrifique à tendance gothique dans ce film de Lance Comfort (1948), qui raconte l'histoire d'Emily (Siobhan McKenna), une jeune Irlandaise apparemment possédée par le mal. Au service du prêtre local, cette femme d'une beauté étrange est ostracisée par les femmes, mais attire irrésistiblement les hommes avec qui elle entretient des relations conflictuelles entre séduction et répulsion.
Lors d'une fête foraine, un boxeur tente de violer Emily qui lui lacère le visage de ses ongles. De plus en plus pressé par les mégères de l'éloigner, le prêtre l'envoie dans une exploitation agricole du Yorkshire, où sa nature coquette éveille immédiatement la jalousie de la femme du fermier. Inopinément, le boxeur refait surface avant de disparaître. D'autres morts suivent et tout le monde commence à soupçonner Emily.
Sur fond de tension et de mystère, Siobhan McKenna livre une performance remarquable dans le rôle de cette femme immature à tendances meurtrières. Tout en explorant les conséquences funestes de la peur et du rejet de l'autre, ce thriller psychologique fait aussi un peu penser à l'univers de Buñuel avec son héroïne complexe et dérangée, ses éléments surréalistes et irrationnels, le sentiment de culpabilité, ou encore l'influence de la religion et de la foi.
Davantage autour du Festival de Locarno
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