Pour conquérir son deuxième Euro, l'Angleterre a fait du retournement de situation sa marque de fabrique
Chloe Kelly ensevelie par ses coéquipières devant le kop anglais en transe, Michelle Agyemang à genoux sur la pelouse en larmes réconfortée par Jess Carter, Lucy Bronze, cuisse droite bandée par le staff médical qui va saluer les Espagnoles tandis que les supporters chavirent de bonheur sur l'air de Sweet Caroline qu'ils reprennent en choeur... Les Lionesses ont vécu dimanche à Bâle un moment so good comme le disent les paroles de la chanson de Neil Diamond devenue l'hymne de cette sélection décidément insubmersible voire indestructible.
Les Anglais qui aiment tant honorer leurs héros et héroïnes avec des statues vont sans doute prochainement en ériger une pour Kelly. Déjà buteuse providentielle en finale il y a trois ans à Wembley face à l'Allemagne (2-1, a.p.), la joueuse d'Arsenal a remis ça dimanche en marquant le tir au but victorieux qui a offert à l'Angleterre son deuxième Euro de suite. Une performance que seule l'Allemagne, huit fois vainqueur de la compétition, était parvenue à réaliser.
Battues lors de leur premier match par la France (1-2), les Lionesses ont ensuite réalisé un tournoi « chaotique et absurde » selon les mots de leur sélectionneuse Sarina Wiegman, où le suspense s'est invité lors des trois derniers matches avec des retournements de situation incroyables. Menées à chaque fois lors des rencontres à élimination directe, elles ont toujours réussi à sortir victorieuses de leurs confrontations.
Wiegman a même esquissé quelques pas de danse après le coup de sifflet final après s'être adjugé son troisième Euro (1 avec les Pays-Bas, 2 avec l'Angleterre), et son troisième trophée en cinq finales, ainsi que la défenseuse et capitaine Leah Williamson, avaient juré que l'Angleterre ne jouait pas sciemment avec les nerfs de ses suiveurs et supporters. Mais une fois de plus, il fallait avoir le coeur bien accroché pour suivre jusqu'au bout ce match marqué par une troisième prolongation pour les Britanniques et une deuxième séance de tirs au but qu'elles ont remporté alors que les Espagnoles ont finalement craqué.
Le changement tactique de Wiegman déterminant
Déjà cueillies à froid en début de rencontre, les championnes du monde concédaient la première grosse occasion quand Leah Williamson lançait parfaitement Alessia Russo dans le dos de Laia Aleixandri. Mais Russo perdait son duel face à Cata Coll, la gardienne espagnole, puis Ona Batlle dégageait le ballon juste devant Lauren James, en embuscade (3e). Cette petite alerte eut le mérite de réveiller la Roja, incroyablement juste dans le petit jeu, qui reprenait possession du ballon. Les joueuses de Montserrat Tomé trouvaient la faille à la suite d'une longue séquence de possession conclue par un centre de Batlle pour la tête de Mariona Caldentey qui ne laissait aucune chance à Hannah Hampton (25e).
Les mauvaises nouvelles s'accumulaient pour les Britanniques qui perdaient James touchée à la cheville droite, blessure pour laquelle elle était déjà incertaine avant la rencontre (39e). L'entrée de Chloe Kelly - plus tôt que prévu - à sa place, donnait de l'allant aux Anglaises tout comme le changement tactique de Wiegman après la pause, passant son équipe en 3-4-3. Bronze montait d'un cran et les Anglaises gênaient considérablement la Roja.
Les notes d'Angleterre-Espagne
Sur un centre de Kelly, Russo, oubliée par Irene Paredes, devançait Aleixandri pour remettre logiquement les deux formations à égalité (57e). Kelly, encore elle, obligeait Coll à une superbe parade du bout des doigts pour éviter le deuxième but des Lionesses (69e). La réponse ibérique venait de Claudia Pina, entrée à la place d'une Alexia Putellas trop discrète (71e), dont la frappe puissante était sortie d'une manchette par de Hampton (74e).
Aucune des deux formations ne cédait dans le temps réglementaire et on partait finalement pour une nouvelle prolongation. Les trente minutes supplémentaires ne suffisaient pas non plus à désigner les championnes d'Europe et c'est finalement la séance de tirs au but qui départageait les deux finalistes.
Beth Mead, autre héroïne du dernier Euro, se voyait contrainte de retirer car ses deux pieds touchaient le ballon en glissant sur sa première tentative, selon la nouvelle règle entrée récemment en vigueur. Sa deuxième frappe était sortie par Coll. Caldentey, Aitana Bonmati et Salma Paralluelo rataient également leurs tirs, les deux premiers arrêtés par Hampton, le troisième pas cadré. Williamson était mise en échec par Coll, mais Alex Greenwood, Niamh Charles et surtout Kelly, donc, envoyaient l'Angleterre vers ce back-to-back tant espéré.
« Mon équipe ne méritait pas de perdre, mais le football est un sport où ce n'est pas toujours la meilleure équipe qui gagne », a assuré Tomé, amère. Pourtant, déjà victorieuse de la Ligue des champions avec Arsenal face au FC Barcelone (1-0) en mai dernier, l'Angleterre a prouvé de nouveau dimanche soir qu'elle était bel et bien la place forte actuelle du football au féminin. Et c'est so good !
Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes
L'Équipe
an hour ago
- L'Équipe
Le parquet espagnol requiert deux ans et demi de prison contre Raul Asencio
Deux ans et demi de prison ont été requis contre Raul Asencio. Le défenseur central espagnol et trois anciens joueurs du Real Madrid sont accusés d'avoir diffusé un enregistrement vidéo à caractère sexuel impliquant une mineure. Le parquet espagnol a requis deux ans et demi de prison contre Raul Asencio, rapporte la Cadena Ser. Le ministère public attribue au défenseur du Real Madrid deux délits contre l'intimité des deux jeunes filles qui avaient eu relations sexuelles avec trois anciens équipiers de l'Espagnol de 22 ans. Ses ex-partenaires, Andrés García, Ferrán Ruiz et Juan Rodríguez, eux, risquent quatre ans et sept mois de prison pour diffusion de contenu pédopornographique. Les trois joueurs sont accusés d'avoir filmé et diffusé à des tiers leurs relations sexuelles avec les deux jeunes femmes sans leur consentement. Alors que l'une était âgée de 18 ans, la plus jeune des deux femmes était mineure. Au moment des faits, elle n'avait que 16 ans. Asencio, lui, n'aurait pas participé à ces relations sexuelles, mais aurait réclamé la vidéo pour la montrer à un ami. Le procureur considère que son comportement ne peut rester impuni, bien que la sanction pénale ne puisse être équivalente à celle des trois autres accusés.
L'Équipe
2 hours ago
- L'Équipe
Mercato : l'OL prête Duje Caleta-Car à la Real Sociedad pour une saison
L'Olympique lyonnais a officialisé, ce vendredi, le prêt payant du défenseur croate Duje Caleta-Car à la Real Sociedad pour la saison 2025-2026. La transaction inclut une option d'achat fixée à 4 millions d'euros. L'Olympique lyonnais continue son entreprise de dégraissage, bien que cette opération ne lui assure pas d'importantes retombées économiques dans l'immédiat. Lyon a officialisé, ce vendredi, le prêt de Duje Caleta-Car à la Real Sociedad pour la saison 2025-2026. La transaction est assortie d'une option d'achat de 4 millions d'euros. Il s'agit également d'un prêt payant dont le montant a été fixé à 500 000 euros. Le défenseur de 28 ans est sous contrat avec le club rhodanien jusqu'en 2027. La saison prochaine, l'international croate aura l'occasion de disputer la Ligue Europa avec la formation espagnole, compétition lors de laquelle il pourrait donc croiser les Gones.
Le Figaro
6 hours ago
- Le Figaro
Coupe du monde féminine de rugby : blessé, la pilier des Bleues Ambre Mwayembe déclare forfait
La joueuse de Grenoble Ambre Mwayembe doit déclarer forfait pour le mondial 2025 en Angleterre en raison d'une fracture à la malléole de la jambe droite. Victime d'une fracture à la malléole de la jambe droite, la pilier gauche des Bleues Ambre Mwayembe est forfait pour le Mondial 2025 en Angleterre (22 août-27 septembre), a appris l'AFP d'une source proche de l'encadrement du XV de France vendredi. Mwayembe, qui faisait partie du groupe élargi de 38 joueuses pour préparer le Mondial et a participé à tous les matches du dernier Tournoi des six nations, s'est blessée jeudi à l'entraînement. Publicité La joueuse de Grenoble (21 ans, 19 sélections), dont le Stade toulousain a officialisé le recrutement vendredi, ne sera pas donc de la liste finale des 32 joueuses pour disputer le Mondial, qui sera annoncée samedi par l'encadrement des Bleues. Le XV de France, qui débute son mondial le 23 août à Exeter face à l'Italie, affrontera samedi 9 août à Mont-de-Marsan l'Angleterre, grande favorite de son mondial à domicile et invaincue contre la France depuis 2018.
