
Malaisie: Marco Rubio va rencontrer son homologue chinois Wang Yi
Publié aujourd'hui à 05h47 Mis à jour il y a 11 minutes
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio lors d'un briefing médiatique à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN à Kuala Lumpur, le 10 juillet 2025.
AFP
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio va rencontrer vendredi son homologue chinois Wang Yi en Malaisie, l'occasion d'aborder plusieurs désaccords bilatéraux, notamment la guerre commerciale, Taïwan, la mer de Chine méridionale ou les hautes technologies.
Cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis la prise de fonctions en janvier de Marco Rubio, se déroulera à Kuala Lumpur en marge des réunions des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean).
Figure de la politique américaine, Marco Rubio est connu pour ses prises de position très fermes contre le gouvernement chinois. Des droits de douane punitifs
Sa visite en Asie du Sud-Est, la première de son mandat, intervient après de nouvelles menaces commerciales de Donald Trump.
Le président américain a averti cette semaine qu'il imposera des droits de douane punitifs à plus de 20 pays, notamment asiatiques, s'ils ne concluaient pas d'accords avec Washington d'ici au 1ᵉʳ août.
Sans nommer les États-Unis, Wang Yi a appelé jeudi les pays de l'Asean à faire front commun avec la Chine pour promouvoir un ordre international «plus juste et plus rationnel». «Des défis tels que l'impact du protectionnisme unilatéral»
«Nous sommes également confrontés à des défis tels que l'impact du protectionnisme unilatéral et l'abus des droits de douane par une certaine grande puissance», a déclaré M. Wang dans une critique voilée de l'administration Trump, accusée de porter atteinte aux intérêts des pays en développement.
Au nom notamment de la lutte contre le déficit commercial américain vis-à-vis de la Chine, Donald Trump a par ailleurs engagé un spectaculaire bras de fer économique, spécifiquement avec Pékin, également à coup de droits de douane prohibitifs.
Après des pourparlers à Genève (Suisse) en mai, Chinois et Américains ont toutefois convenu d'un cessez-le-feu et ont accepté de réduire temporairement les surtaxes douanières respectives sur leurs produits. La question de Taïwan est l'un des principaux points de crispation
Ils se sont depuis accordés pour lisser encore davantage leur différend commercial, avec notamment l'accélération programmée des exportations de terres rares chinoises vers les États-Unis – un point crucial pour l'administration Trump.
Outre le commerce, Washington et Pékin sont également en conflit sur la question du fentanyl, un opoïde qui fait des ravages aux États-Unis, ou encore le soutien, selon Washington, apporté par la Chine à l'effort de guerre russe en Ukraine. La question de Taïwan est l'un des principaux points de crispation.
La Chine dit vouloir «unifier» l'île d'environ 23 millions d'habitants, gouvernée par un système démocratique, avec le reste de son territoire, par la force si nécessaire. Le principal fournisseur d'armes à Taipei
Les États-Unis n'ont pas de relations diplomatiques avec le territoire insulaire. Mais ils en sont le principal fournisseur d'armes et affichent ces dernières années un soutien croissant à Taipei face aux autorités chinoises – ce qui indispose Pékin.
Dans ce contexte, le ministre américain de la Défense, Pete Hegseth, avait accusé fin mai la Chine de se préparer «clairement et de manière crédible à potentiellement utiliser la force militaire pour modifier l'équilibre des forces» en Asie-Pacifique.
Il avait également assuré que Pékin «s'entraîne tous les jours» à envahir Taïwan. En réaction, la diplomatie chinoise avait reproché aux États-Unis d'utiliser la question taïwanaise pour «contenir la Chine» et avait appelé Washington à ne pas «jouer avec le feu». Les actions de Pékin jugées «provocatrices»
Les actions de Pékin, jugées «provocatrices» par Washington près d'îlots disputés avec des pays membres de l'Asean, constitueront aussi l'un des autres sujets importants des discussions de vendredi.
La Chine revendique la quasi-totalité des îles et récifs de la mer de Chine méridionale, où d'autres riverains (Philippines, Vietnam, Malaisie et Brunei) ont également des prétentions de souveraineté.
Ces tensions ont conduit les Philippines et le Japon à renforcer leurs liens avec les États-Unis, afin de faire front commun contre la Chine. Une menace militaire et économique
Jeudi, Marco Rubio a réaffirmé l'engagement des États-Unis en vue d'une région «Indo-Pacifique qui soit libre, sûre et prospère», l'expression consacrée à Washington qui fait allusion à l'influence grandissante de la Chine.
Les États-Unis décrivent la Chine comme leur rivale stratégique et comme une menace militaire et économique. Dans l'autre sens, Pékin appelle régulièrement Washington à avoir des relations commerciales et diplomatiques apaisées, basées sur le partenariat.
Malgré les différends bilatéraux, Donald Trump a dit fin juin «bien s'entendre» avec la Chine et son président Xi Jinping. Newsletter
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Trois ans plus tard, il est élu chef de l'État: Vladimir Poutine ne pouvant enchaîner plus de deux mandats consécutifs, il organise une «permutation» transitoire avec Dmitri Medvedev et endosse, pour la forme, les habits de premier ministre. Il reprendra, en 2012, les rênes du pouvoir qu'il n'aura jamais vraiment lâché. Entretemps, en 2011, alors que Dmitri Medvedev pilote un rapprochement avec les États-Unis, survient un événement qui mettra Vladimir Poutine en fureur: l'abstention de la Russie, plutôt qu'un veto, lors du vote d'une résolution sur la crise libyenne au Conseil de sécurité de l'ONU. Une décision, qui permettra à l'Otan de lancer l'intervention militaire conduisant au renversement de Mouammar Kadhafi. Poutine ne lui pardonnera pas cette initiative. Aux yeux du clan des «siloviki» – militaires et services de sécurité – le sort de celui qui fut considéré comme l'une des têtes d'affiche de l'aile «libérale» du poutinisme est scellé. 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