
Tensions USA-Russie: Comment Dmitri Medvedev a fini par faire sortir Trump de ses gonds
Alain Barluet Publié aujourd'hui à 07h00
Avec ses saillies radicales sur X et Telegram, Dmitri Medvedev a conquis sa place parmi les propagandistes les plus désinhibés du poutinisme.
AFP
En bref:
Ses provocations n'étonnaient plus vraiment, tant il en a abusé depuis l'invasion de l'Ukraine, en 2022. Les vitupérations de l'ancien président Dmitri Medvedev auront tout de même fini par faire sortir Donald Trump de ses gonds. Le président américain a annoncé vendredi le «déploiement de deux sous-marins nucléaires (…) dans les zones appropriées», en réponse à des «déclarations idiotes et incendiaires» de Medvedev sur les réseaux sociaux. Le 28 juillet, l'ex-président russe (2008-2012) et premier ministre (2018-2020) s'en était vivement pris sur sa chaîne Telegram à Donald Trump et à son ultimatum lancé à Vladimir Poutine pour conclure un cessez-le-feu en Ukraine dans un délai de cinquante jours, ramené ensuite à dix.
«Chaque ultimatum ultérieur est une menace et un pas vers la guerre», avait-il pris à partie Donald Trump. Celui-ci l'avait traité en retour, le 31 juillet, de «président raté qui se prend toujours pour un président» et qui, de surcroît, «s'aventure en territoire dangereux», en l'occurrence celui de la menace nucléaire. Dmitri Medvedev, qui occupe toujours une position élevée dans l'appareil, celle de vice-président du Conseil de sécurité russe, a en effet fait allusion dans cet échange d'invectives avec le chef de la Maison-Blanche à la «main morte», allusion à un système automatisé ultrasecret mis en place par l'URSS du temps de la guerre froide. Il lui assurerait le contrôle de son arsenal nucléaire même en cas de destruction de sa chaîne de commandement. Le message de défiance était clair, du moins il a conduit Donald Trump à réagir, «au cas où ces déclarations (…) soient plus sérieuses que cela».
«Que peuvent dire aujourd'hui les critiques qui ne prenaient pas au sérieux les propos de Medvedev? Ceux qui se sont moqués de lui?» s'interrogeait samedi le politologue pro-Kremlin Alexeï Chesnakov. «En réponse à un court tweet de Dmitri Anatolievitch (Medvedev), le président américain a mobilisé simultanément deux sous-marins nucléaires. Peu de personnes au monde ont un tel poids politique…» ajoutait-il. Des embardées verbales devenues une marque de fabrique
Nul doute que l'intéressé se délecte de l'ampleur prise par cette affaire, lui qui a fait des embardées verbales sa marque de fabrique. Le 29 avril dernier, dans une conférence devant des jeunes à l'occasion du 80e anniversaire de la Victoire, l'ex-président avait lui-même dressé un florilège des invectives qu'il adresse à ses cibles privilégiées: l'Occident «dégénéré» et son «monde agonisant»,«L'Europe vieillissante et laide», les dirigeants ukrainiens – «une bande de drogués nazis fous» ; des «cafards élevés dans un insectarium», le chancelier allemand Friedrich Merz «menteur comme Goebbels»…
Sans oublier l'un de ses thèmes de prédilection, on vient de le constater une nouvelle fois, le spectre d'une guerre nucléaire destructrice avec les Occidentaux. Avec ses saillies radicales sur X et Telegram, Dmitri Medvedev a conquis sa place parmi les propagandistes les plus désinhibés du poutinisme, aux côtés du «journaliste» Vladimir Soloviev et de la patronne de Russia Today (RT), Margarita Simonian. L'avant-garde du «Parti de la guerre».
Des outrances qui ne cessent d'interroger tant elles détonnent avec le politicien considéré alors comme un «réformateur libéral» qui, à la fin des années 2000 était applaudi au Forum de Davos et fêté dans la Silicon Valley, amateur de rock – il invita le groupe Deep Purple à sa table — et à tu et toi avec Barack Obama. Après tout, Vladimir Poutine, passait lui-même, à une certaine époque, pour un dirigeant russe pro-européen… Fureur de Vladimir Poutine
C'est sous l'aile de ce dernier que Dmitri Medvedev a grandi en politique à Saint-Pétersbourg. Né comme Poutine dans cette ville (qui s'appelait alors Leningrad), ce juriste qui aura soixante ans le 14 septembre prochain est propulsé à Moscou par son mentor, devenu président en 2000. Chef de l'Administration présidentielle au Kremlin à partir de 2003, Medvedev est nommé vice-premier ministre en 2005. Trois ans plus tard, il est élu chef de l'État: Vladimir Poutine ne pouvant enchaîner plus de deux mandats consécutifs, il organise une «permutation» transitoire avec Dmitri Medvedev et endosse, pour la forme, les habits de premier ministre. Il reprendra, en 2012, les rênes du pouvoir qu'il n'aura jamais vraiment lâché.
Entretemps, en 2011, alors que Dmitri Medvedev pilote un rapprochement avec les États-Unis, survient un événement qui mettra Vladimir Poutine en fureur: l'abstention de la Russie, plutôt qu'un veto, lors du vote d'une résolution sur la crise libyenne au Conseil de sécurité de l'ONU. Une décision, qui permettra à l'Otan de lancer l'intervention militaire conduisant au renversement de Mouammar Kadhafi. Poutine ne lui pardonnera pas cette initiative. Aux yeux du clan des «siloviki» – militaires et services de sécurité – le sort de celui qui fut considéré comme l'une des têtes d'affiche de l'aile «libérale» du poutinisme est scellé. Un penchant pour l'alcool
Dmitri Medvedev envisageait pourtant de briguer un second mandat. Sa déconvenue fut brutale, le plongeant dans la dépression, et forgeant sa réputation d'un solide penchant pour la bouteille. Redevenu chef du gouvernement après le retour au Kremlin de Vladimir Poutine en 2012, l'étoile de Medvedev s'efface progressivement. On retient de lui ses encouragements désinvoltes – «Tenez bon» –, lors de ses visites de terrain, face aux Russes désemparés et écrasés de difficultés économiques. En 2017, une enquête réalisée par l'équipe «anticorruption» de l'opposant Alexeï Navalny, mort l'an dernier en prison, accuse Medvedev de posséder résidences, vignobles et yachts grâce à un montage impliquant des fondations caritatives. La vidéo fera 47 millions de vues.
Comment expliquer une mue aussi spectaculaire? Excluant qu'il puisse être un électron libre, ou un simple porte-voix, les observateurs considèrent plutôt que Medvedev est conduit à tenir des propos aussi virulents pour se faire pardonner une réputation «libérale» qui n'est vraiment plus de saison au Kremlin. Donner des gages à la ligne «dure» de l'élite russe pour continuer à exister politiquement. Jouer la surenchère dans la mesure où le système le tolère et peut même chercher à retirer des avantages diplomatiques de ses propos ouvertement outranciers. Reste à savoir si, cette fois, dans le contexte de nouveau électrique des tensions russo-américaines, le fou du roi Medvedev n'a pas poussé le bouchon trop loin.
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