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La prison pour avoir abattu un arbre mythique

La prison pour avoir abattu un arbre mythique

La Presse16-07-2025
Le Sycamore Gap Tree, abattu sur le mur d'Hadrien dans le nord de l'Angleterre, en septembre 2023
(Londres) Deux hommes ont été condamnés mardi à la prison pour avoir abattu en 2023 le Sycamore Gap Tree, un arbre bien-aimé de Grande-Bretagne, un acte qui, selon une juge, a provoqué un « sentiment de perte et de confusion à travers le monde ».
Lizzie Dearden
The New York Times
Daniel Graham, 39 ans, et Adam Carruthers, 32 ans, ont chacun été condamnés à des peines de quatre ans et trois mois lors d'une audience à Newcastle, dans le nord-est de l'Angleterre.
Selon les règles britanniques de détermination des peines pour le délit qu'ils ont commis, à savoir les dommages criminels, ils auraient pu être envoyés en prison pour une durée de seulement six mois, mais la juge Christina Lambert a déclaré que « l'impact social extraordinaire » de leur crime avait rendu nécessaire d'alourdir leur peine.
La juge Lambert a ajouté que le Sycamore Gap Tree avait été un « point de repère » pour le comté de Northumberland et « un symbole de la beauté de son paysage sauvage », et que pour beaucoup, il avait été un « lieu d'une signification personnelle particulière », notamment en tant que lieu de demandes en mariage et de commémorations pour des êtres chers.
PHOTO OLI SCARFF, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE
Le Sycamore Gap Tree, le long du mur d'Hadrien, dans le nord de l'Angleterre, en juin 2023
Elle a expliqué que ce qui avait été un havre de « paix et de tranquillité où les gens revenaient année après année » avait été délibérément ciblé par MM. Carruthers et Graham, qui se sont ensuite « délectés de leur notoriété » à mesure que la nouvelle de ce qu'ils avaient fait se répandait.
Planté dans les années 1800
L'arbre, qui se dressait dans un creux pittoresque le long du mur d'Hadrien, la fortification de 113 km qui gardait autrefois la limite nord de l'Empire romain, a été retrouvé illégalement abattu en septembre 2023.
Planté dans les années 1800, l'imposant sycomore était l'un des arbres les plus photographiés de Grande-Bretagne et figurait dans le film de 1991 Robin des bois : Prince des voleurs.
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M. Graham, propriétaire d'une entreprise de construction, et M. Carruthers, qui travaillait dans l'entretien et la mécanique immobilière, ont nié avoir abattu l'arbre pendant le procès, mais ont tous deux été reconnus coupables de dommages criminels en mai.
La juge Lambert a affirmé qu'après avoir été reconnus coupables, les deux hommes ont admis aux agents de probation qu'ils avaient été « présents et impliqués » dans l'évènement, mais ont tout de même essayé de minimiser leur culpabilité.
M. Carruthers a dit qu'il était la personne qui avait abattu l'arbre après avoir bu une bouteille de whisky cette nuit-là, mais qu'il n'avait « aucune idée de la raison » et « ne pouvait fournir aucune explication », a déclaré la juge.
M. Graham a admis qu'il s'était rendu sur le site et avait filmé l'abattage, mais qu'il avait « essayé de rejeter la faute autant que possible » sur son ami et avait affirmé qu'il pensait que le plan était un « fantasme » que M. Carruthers ne voulait pas vraiment mettre à exécution.
PHOTO FOURNIE PAR LA POLICE DE NORTHUMBRIA VIA ASSOCIATED PRESS
Photos non datées de Daniel Graham, à gauche, et d'Adam Carruthers
La juge Lambert a déclaré qu'elle n'acceptait pas leurs affirmations comme étant « totalement honnêtes ou représentant l'histoire complète », ajoutant que certains éléments n'étaient « pas plausibles » à la lumière des évènements.
La juge a indiqué qu'il n'était pas encore possible de connaître toutes les raisons pour lesquelles l'arbre a été abattu, mais que le fait de mener l'action de nuit et au milieu d'une tempête « a donné une sorte de frisson » aux deux hommes, tout comme la couverture médiatique.
La juge Lambert a dit qu'elle était convaincue que « l'un des facteurs majeurs était la pure bravade », mais a ajouté : « Je ne sais pas si la bravade et la recherche de sensations fortes sont l'explication complète. »
Dégradation criminelle
Le procureur Richard Wright avait déclaré lors du procès à la Crown Court de Newcastle que les deux amis s'étaient rendus sur le site en voiture à partir de la ville voisine de Carlisle et avaient commis ensemble cet « acte de dommages criminels délibérés et insensés » dans la nuit du 27 septembre 2023.
Les jurés ont pu visionner des images prises avec le téléphone portable de M. Graham montrant l'arbre abattu dans l'obscurité. Le téléphone contenait également des photos d'un morceau de bois à côté d'une tronçonneuse dans le coffre de son Range Rover.
Des preuves obtenues à partir des téléphones des deux hommes ont montré qu'ils échangeaient des messages et des notes vocales sur la couverture médiatique internationale de l'abattage le lendemain.
Les hommes ont chacun été condamnés pour deux chefs de dégradations criminelles, liés à l'arbre et au pan de mur sur lequel il est tombé. Le mur d'Hadrien est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Condamnation dans le passé
Bien que les deux hommes aient été condamnés à une peine de quatre ans et trois mois, ils ne passeront que 40 % de cette peine en prison en raison d'une politique gouvernementale temporaire en Grande-Bretagne visant à réduire la surpopulation carcérale.
M. Graham a déjà été condamné il y a 18 ans. Parmi ses infractions passées figurent de la violence conjugale, des menaces en public et le « découpage d'une grande quantité de bûches à la tronçonneuse » suivi de leur vol en 2007, selon le parquet.
La juge Lambert a noté que M. Graham avait subi des sévices durant son enfance et souffrait de dépression récurrente, mais elle a affirmé qu'elle ne croyait pas que cela avait influé sur ses actions ce jour-là et ne considérait donc pas cela comme un facteur atténuant.
Vendredi, un morceau de près de deux mètres du tronc du Sycamore Gap Tree a été érigé dans le cadre d'une exposition artistique permanente au sein du centre d'accueil des visiteurs du parc national de Northumberland. Sur la souche restante, à trois kilomètres de là, de nouvelles pousses sont déjà visibles.
Cet article a été publié dans le New York Times.
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