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Demna fait ses adieux à Balenciaga

Demna fait ses adieux à Balenciaga

La Presse4 days ago
(Paris) L'un part, l'autre arrive : Demna a présenté mercredi à Paris sa dernière collection haute couture pour Balenciaga, tandis que Glenn Martens a fait ses premiers chez Maison Margiela, tous deux revisitant l'héritage des fondateurs de leur maison.
Marine DO-VALE
Agence France-Presse
Pour son ultime défilé au sein de la maison française, avant de rejoindre Gucci, Demna s'est offert une distribution 5 étoiles. Tandis qu'Aya Nakamura, Naomi Watts, Nicole Kidman ou encore son successeur Pierpaolo Piccioli ont pris place aux côtés de François-Henri Pinault, PDG de Kering – propriétaire de Balenciaga et Gucci – et de son épouse Salma Hayek, Isabelle Huppert, Kim Kardashian – des fidèles du créateur – ou encore les mannequins Naomi Campbell et Eva Herzigova ont foulé le podium.
Le créateur géorgien de 44 ans a rendu hommage aux coupes classiques et à l'austérité élégante du fondateur Cristóbal Balenciaga… avec irrévérence.
Le noir dominait avec des tailleurs très cintrés et aux épaules démesurées, d'immenses manteaux, des pulls à col montant jusqu'aux oreilles, des robes droites à manches longues ou encore des costumes oversize chez les hommes.
Une austérité ponctuée de touches de couleur et de glamour, comme des robes bustiers jaune et rose pâle, un ample manteau blanc en plumes, un ensemble veste et jupe longue ornées de grosses roses scintillantes et un autre rouge vif.
Après dix ans à la tête de Balenciaga, Demna Gvasalia va prendre dès jeudi la direction artistique de Gucci, dont les contre-performances plombent le groupe Kering.
Avec son style iconoclaste, Demna a fait ses preuves chez Balenciaga. Depuis 2015, le créateur s'est fait connaître par sa capacité à habiller aussi bien la rappeuse Cardi B qu'Isabelle Huppert, à faire des T-shirts et de la haute couture et rendre désirable le « moche », comme des Crocs à semelles compensées ou des sacs « poubelle ».
Artisanat hétéroclite
Une page se tourne chez Balenciaga mais également chez Maison Margiela, qui a dévoilé en soirée la première collection de Glenn Martens, très inspirée du fondateur Martin Margiela.
Nommé en janvier pour remplacer le créateur vedette John Galliano, le Belge, passé chez Diesel et au sein de la marque expérimentale Y/Project, a dévoilé un premier vestiaire mixte baptisé « Artisanal » où se côtoient la douceur et un côté brutal, l'opulence et le minimalisme, le tout dans un mélange de matières très hétéroclite.
Des robes fluides rebrodées de fleurs en tissu succèdent à des jupes en plastique rigide froissé et à des manteaux en cuir rapiécé à des robes comme faites de métal en fusion ou encore à des tenues intégralement recouvertes de perles et de bijoux.
Comme Martin Margiela, Glenn Martens a décidé de cacher le visage de ses mannequins avec des masques en plastique, métal ou bijoux, assortis à leurs tenues.
Les deux font la paire
Avant ça, le créateur hongkongais Robert Wun a dévoilé sur la scène du Théâtre du Châtelet une collection aux silhouettes sculpturales et surréalistes.
Le Libanais Elie Saab a présenté une nouvelle collection de robes de princesses dignes des plus beaux contes de fées, avec de nombreuses robes bustier aux longues traînes, en mousseline de soie ou satin et rebrodées de perles.
Son compatriote Zuhair Murad a dévoilé un vestiaire encore plus flamboyant, avec des robes-bijoux ornées de perles, de strass et pampilles.
Enfin, le duo néerlandais Viktor & Rolf a une nouvelle fois fait preuve d'ironie avec un vestiaire de 15 paires de robes noires dans un style rappelant les robes austères du XIXe siècle.
Chaque paire de vêtements était identique, mais l'un des deux était gonflé de (fausses) plumes. « Nous voulions montrer qu'une chose peut être la même et différente à la fois. Et nous aimons l'idée d'une plume, car elle est très liée à la haute couture. En même temps, c'est un symbole de liberté », a expliqué Viktor Horsting à l'AFP.
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Qui veut renouer avec la lecture ?
Qui veut renouer avec la lecture ?

La Presse

time2 days ago

  • La Presse

Qui veut renouer avec la lecture ?

Pendant longtemps, le seul débat à propos des lectures d'été se résumait à ceci : faut-il lire léger ou lire du lourd ? C'était le bon vieux temps où la chicane portait surtout sur les goûts, car de nos jours, on se demande plutôt si l'on sera capable d'aller au bout d'un seul livre pendant les vacances, en laissant de côté nos bébelles technologiques. Du plus loin que je me souvienne, les discours sur la lecture ont toujours été alarmistes. Les gens ne lisent pas, ne lisent plus – les jeunes surtout, sur qui reposent sans cesse nos espoirs de rédemption ou la menace d'un effondrement de la civilisation. Cela ne m'a jamais inquiétée, peut-être parce que je viens d'un milieu où il y avait plus de téléviseurs que de livres dans mon entourage, une réalité que je trouvais normale, et c'est pourquoi la bibliothèque de mon quartier était si importante. J'ai compris très tôt dans la vie que les « grands lecteurs », ces adeptes de la lecture « profonde » qui lisent au moins 12 livres par année, ont toujours été minoritaires. Personne ne me fera croire qu'il y a 100 ans, nos ancêtres passaient leur temps le nez dans un livre. Il faut des conditions et un penchant pour ça. D'abord être alphabétisé, contrairement au sport ou à la musique qui viennent à nous sans avoir un code à maîtriser. D'où peut-être aussi notre propension à offrir des funérailles nationales aux sportifs et aux chanteurs, plutôt qu'aux écrivains. Je sais que ceux qui ont vraiment lu les briques de Victor-Lévy Beaulieu et les romans sans point de Marie-Claire Blais forment une secte trop petite pour être intéressante sur le plan politique. Par contre, et cela me fait plaisir, je suis persuadée que la population en général n'a probablement jamais autant lu qu'à notre époque. Pas forcément des livres, mais des articles, des statuts Facebook ou Instagram, des textos, n'importe quoi qui passe par l'écrit. Nous lisons probablement plus, sauf que la nature de la lecture a changé. Dans un article très intéressant du New Yorker publié en juin, le journaliste Joshua Rothman pose la question : What's Happening to Reading ? (Qu'est-ce qui est en train d'arriver à la lecture ?). Il explique qu'aujourd'hui, on peut commencer un livre sur une tablette, le poursuivre dans le métro sur son iPhone et embarquer dans la version audio en conduisant sa voiture, mais que lire un bon vieux bouquin, avec des pages en papier, est sur le point de devenir un anachronisme. « Il y a quelque chose à la fois de diffus et de concentré à propos de la lecture maintenant ; cela implique un flot de mots aléatoires qui défilent sur un écran, tandis que la présence sournoise de YouTube, Fortnite, Netflix et autres fait en sorte que, dès que nous avons commencé à lire, nous devons continuellement choisir de ne pas arrêter. » Lisez l'article du New Yorker « What's Happening to Reading ? » (en anglais) C'est vrai. Je ne peux pas plonger sérieusement dans une lecture, surtout sur ma tablette, si les notifications de mes applications sont actives, car je ne peux résister à l'envie d'aller vérifier qui a liké la superbe photo de mon chat. Ces notifications qui m'interpellent ne peuvent cohabiter avec la lecture de Proust, qui demande une concentration de tous les instants. D'ailleurs, je n'ai toujours pas fini À la recherche du temps perdu. Comme il me semble loin le temps où, au contraire, je devais résister à la tentation de lire un autre chapitre, en cachette de mes parents, sous la couverture avec une lampe de poche à 2 h du matin. Rappelons que je ne suis en aucun cas une référence pour évaluer le temps de lecture de la population. C'est mon travail, je reçois les livres gratuitement, il est évident que je lis plus que la moyenne des ours. Et même dans ces circonstances idéales, ma concentration de lectrice a diminué, je suis obligée de le reconnaître. Je pensais que je pouvais maintenir mon rythme de « lecture traditionnelle » tout en scrutant les réseaux sociaux et en m'informant sans arrêt. Ce n'est pas possible, et il n'est pas étonnant que je fasse des migraines ophtalmiques, non plus. Dans son article, Joshua Rothman pose d'excellentes questions : « Si nous dévorons Stranger Things plutôt que de lire Stephen King, ou écoutons des balados de croissance personnelle plutôt que d'acheter des livres de croissance personnelle, est-ce la fin de la civilisation ? À un certain niveau, le déclin de la lecture traditionnelle est connecté à l'efflorescence de l'information à l'âge du numérique. Voulons-nous vraiment retourner à une époque où il y avait moins à lire, à regarder, à écouter et à apprendre ? » Non, bien sûr. Cependant, je crois que le lectorat « traditionnel » demeurera ce qu'il a toujours été : un noyau dur, pas une norme. Paradoxalement, l'industrie du livre est celle qui s'en tire le mieux au Québec depuis la pandémie, comparativement aux autres secteurs culturels comme les arts vivants. Qui sait si, pendant les heures sombres du confinement, des gens exaspérés de regarder Netflix n'ont pas donné une chance à un bouquin qui traînait depuis longtemps ? Je fantasme, sans aucun doute. Les ventes de livres se maintiennent, soit, mais est-ce que les acheteurs les lisent ? Nous sommes nombreux à avoir sur nos tables de chevet des piles qui penchent comme la tour de Pise, en sachant très bien qu'il n'y aura que quelques élus dans le lot. Malgré ceux qui déplorent qu'on publie trop, je persiste à croire que chaque être humain sur cette planète devrait avoir droit au miracle de la rencontre avec un livre qui changera sa vie. Les bouquins ne seront donc jamais assez nombreux face au vortex infini du numérique. À moins qu'on ne finisse par déléguer la tâche de lire des romans complexes à l'intelligence artificielle, qui nous fera des résumés assez riches pour briller dans les soirées mondaines ou performer sans trop se forcer lors des examens de fin d'année. Au moment où vous lisez ces lignes, je suis en vacances, mais pour un projet à l'automne, je suis à la recherche de personnes qui lisent moins de livres qu'elles en lisaient autrefois, et qui ont envie de renouer avec cette habitude. Racontez-moi comment cela vous est arrivé, si cela vous manque ou pas, et par quoi ce temps que vous consacriez avant à la lecture a été remplacé. J'aimerais vous lire là-dessus. En vous souhaitant un bel été, avec ou sans livres. Écrivez à notre chroniqueuse

Les ailes du Moulin Rouge tournent de nouveau
Les ailes du Moulin Rouge tournent de nouveau

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

Les ailes du Moulin Rouge tournent de nouveau

Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos (Paris) Quatorze mois après leur chute accidentelle, les ailes du Moulin Rouge, l'un des symboles touristiques de Paris dans le monde entier, ont recommencé à tourner jeudi soir dans le ciel de la capitale française. Jean-François GUYOT Agence France-Presse « Toute la troupe est très heureuse de retrouver nos ailes, qui sont les ailes de Paris », a confié à l'AFP Cyrielle, l'une des 60 danseuses du cabaret parisien. Peu avant 23 h (17 h heure de l'Est), ces décorations, d'un diamètre de plus de douze mètres, se sont animées grâce à la mise en marche d'un moteur électrique flambant neuf et réalisé sur mesure. Pour l'occasion, la troupe du Moulin Rouge s'est produite devant l'établissement, dans une profusion de plumes rouges virevoltantes symbolisant le réveil des ailes. Plusieurs centaines de badauds sont venus assister à cette renaissance, interrompant la circulation sur ce boulevard très fréquenté du nord de Paris. Sur le toit de l'établissement, des danseurs ont célébré ce redémarrage avec des feux d'artifice à la main. « J'adore le cabaret, le music-hall. C'est un moment super sympa, presque émouvant », s'est réjoui Stéphane, 46 ans, qui ne voulait pas manquer l'évènement. Le 25 avril 2024, le cabaret immortalisé par le peintre Toulouse-Lautrec au XIXe siècle et par le film de Baz Luhrmann avec Nicole Kidman (2001) s'était réveillé sans ses ailes. Elles étaient tombées dans la nuit sans faire de blessés, en raison d'une défaillance au niveau de l'axe central, créant la stupeur parmi les habitants du quartier et au-delà. Dans leur chute, elles avaient entraîné les trois premières lettres du nom du lieu accrochées sur sa façade dans le 18e arrondissement de Paris, au pied de la Butte Montmartre. Quatre pales rouge et or Resté ouvert depuis l'accident, le Moulin Rouge est particulièrement renommé pour son French Cancan, la danse traditionnelle endiablée des opérettes d'Offenbach du milieu du XIXe siècle. Le 5 juillet 2024, une semaine avant le passage de la flamme olympique pour les Jeux de Paris, le Moulin Rouge avait inauguré quatre nouvelles ailes, mélange d'aluminium et d'acier, mais le nouveau moteur nécessaire à leur rotation n'avait pas été prêt à temps. « Les ailes ont toujours tourné au Moulin Rouge, donc il fallait qu'on redonne ce symbole parisien à Paris, à la France et dans l'état dans lequel il était avant », a déclaré à l'AFP Jean-Victor Clérico, directeur général de l'établissement qui attire chaque année 600 000 visiteurs. Désormais, les ailes du Moulin Rouge tourneront chaque jour de 16 h à 2 h du matin. Illuminées par des centaines d'ampoules rouge et or, désormais des DEL de basse énergie, elles ont tourné pour la première fois le 6 octobre 1889, à l'ouverture du cabaret. Avec ses 90 artistes de 18 nationalités, le cabaret propose deux représentations 365 soirs par an, dans un tourbillon de plumes, de strass et de paillettes, qui réunissent au total 1700 spectateurs, dont la moitié d'étrangers. Sur scène, la troupe – dont les emblématiques « Doriss Girls », du nom de la chorégraphe du Moulin Doris Haug – présente à 21 h et 23 h 30 la revue Féérie, hommage au cirque et à la Ville Lumière de 1900 à nos jours, avant l'incontournable French Cancan. Dans la même famille depuis quatre générations, le Moulin Rouge a créé l'an dernier dans ses murs une « cité des métiers d'art » regroupant les derniers ateliers français de plumasserie et de broderie, labellisées entreprises du Patrimoine vivant.

Sorry, Baby, d'Eva Victor
Sorry, Baby, d'Eva Victor

La Presse

time3 days ago

  • La Presse

Sorry, Baby, d'Eva Victor

Connue pour la série Billions et ses collaborations au New Yorker et au site satirique Reductress, Eva Victor, 31 ans, est tombée amoureuse du cinéma durant la pandémie. De là lui est venue l'envie d'écrire « une histoire fictive qui serait belle visuellement », confie par visioconférence la native de Paris qui a immigré à San Francisco à l'âge de 1 an (bien qu'elle parle français avec un délicieux accent américain, elle préfère s'exprimer en anglais). Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Il faut dire que le cinéaste Barry Jenkins (Moonlight, Mufasa : The Lion King), charmé par ses vidéos humoristiques virales, l'avait contactée sur Instagram afin de l'inviter à lui faire parvenir un scénario pour sa boîte de production Pastel. Durant deux mois, elle s'est donc enfermée, avec son chat, dans un chalet du Maine pour écrire Sorry, Baby, qui lui a mérité le prix du scénario à Sundance et d'être sélectionnée à la Quinzaine des cinéastes. Il s'agit d'une histoire personnelle, mais avec beaucoup d'éléments et de trucs amusants inventés. Je voulais vraiment écrire un scénario sans même savoir si j'allais un jour le réaliser. Eva Victor, actrice et scénariste Dans Sorry, Baby (Désolée, bébé en version française), comédie dramatique campée en Nouvelle-Angleterre, Eva Victor incarne Agnes, professeure d'anglais habitant la même petite maison où elle vivait avec sa meilleure amie Lydie (Naomi Ackie) durant leurs études. Cette dernière, qui vit maintenant à New York, où elle s'apprête à fonder une famille, lui rend visite afin de s'assurer qu'Agnes va bien. Même si Barry Jenkins lui avait assuré qu'elle avait du talent pour la réalisation, Eva Victor a d'abord souhaité faire ses classes auprès de la réalisatrice transféminine Jane Schoenbrun, qu'elle a pu suivre sur le plateau du magnifique I Saw the TV Glow. PHOTO FOURNIE PAR VVS FILMS Eva Victor et Naomi Ackie dans Sorry, Baby « J'étais honorée que Jane m'accueille sur son plateau et croie en moi. La regarder travailler m'a suffisamment inspirée pour tourner mon film, très différent du sien, et pour trouver des éléments que je pourrais intégrer au mien », affirme Eva Victor, qui s'identifie aussi comme non binaire et utilise les pronoms elle et iel. Un nouveau langage Divisé en chapitres, Sorry, Baby transporte Agnes et Lydie trois ans plus tôt après un premier chapitre se déroulant au présent : « Je voulais dès le départ montrer l'amitié entre Agnes et Lydie, commencer le film dans la joie et les fous rires. Je voulais qu'on ressente leur amour, leur histoire commune, m'y prélasser, afin de montrer que ce sont des personnes à part entière. En retournant dans le passé, nous les aimons déjà, notre cœur se brise donc en apprenant ce qui s'est passé. » Dans ce chapitre se déroulant trois ans plus tôt, Agnes capte l'attention du professeur Decker (Louis Cancelmi, également de la série Billions), qui la convie chez lui pour discuter de son « extraordinaire » mémoire. S'ensuit la plus puissante scène du film. Alors qu'Agnes entre chez Decker, la caméra reste fixée sur la maison. Les heures passent. Agnes sort. Du seuil de la porte, Decker la regarde s'enfuir. PHOTO PHILIP KEITH, FOURNIE PAR VVS FILMS Eva Victor et Louis Cancelmi dans Sorry, Baby « C'est une image que j'avais en tête. Je n'ai jamais voulu montrer Agnes affronter ce moment. Je ne voulais pas savoir avant elle ce qui allait lui arriver. Tout le film porte sur son expérience et sur sa volonté de guérir, il a très peu à voir avec lui. Si nous étions allés à l'intérieur de la maison, l'histoire aurait concerné les deux. Or, c'est son histoire à elle, c'est pour ça que nous attendons dehors. » Pour parler de ce qui est arrivé chez Decker, jamais Agnes et Lydie n'utiliseront les mots justes : « L'idée, c'était de faire un film qui, avec un peu de chance, ne choque personne ni n'amène qui que ce soit à se refermer sur lui-même. Je voulais être douce à l'endroit du public en utilisant un nouveau langage. Agnes et Lydie se créent un espace sûr en utilisant d'autres mots que ceux du docteur, lesquels, pourtant appropriés, font l'effet d'une gifle. C'est leur façon de prendre soin l'une de l'autre et de naviguer dans ce monde. » De la même manière, la littérature tient une place importante dans Sorry, Baby, dont un roman que Decker tend à Agnes, La promenade au phare, de Virginia Woolf, victime d'un évènement traumatique dans sa jeunesse. « Je ne savais pas ça à propos de Virginia Woolf. J'adore son roman ; j'avais l'impression d'en avoir besoin dans le film pour l'imagerie du phare. Je croyais aussi que c'était le bon livre pour un gars qui veut prouver à une femme qu'il s'intéresse vraiment aux femmes et qui pense être sur quelque chose. » Il y a aussi Lolita, de Vladimir Nabokov, raconté du point de vue d'un abuseur, qu'Agnes va enseigner à des étudiants rebutés par le sujet. « Ce qui m'a frappé dans Lolita, et c'est pour cela que je l'ai utilisé dans le film, c'est que pendant un bref instant le narrateur croit percevoir l'intériorité de Lolita. Agnes trouve ce roman très beau, mais c'est aussi une façon d'estimer ce qui s'est passé à l'époque. Agnes comprend que Decker n'a pas vu son intériorité et que c'est sans doute pour ça qu'il a eu le sentiment que c'était acceptable d'être aussi cruel à son égard. J'avais hâte de tourner cette scène parce que c'est l'un des rares moments où elle n'est pas consciente de soi et qu'elle est vraiment dans son élément. » En salle

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