
Prisons : un avocat plaide la levée de de la détention provisoire de son client en exhibant un rat
détention provisoire
de son client devant le tribunal de Paris. Une façon de dénoncer une fois de plus les
« conditions d'hygiène déplorables »
dans lesquelles vivent les détenus dans les prisons françaises,
« Je ne suis pas venu tout seul », déclare Me
Romain Boulet
en s'approchant du juge des libertés et de la détention (JLD). « Voici Marie-Madeleine, que j'ai attrapée ce matin sur le parking de la maison d'arrêt de Nanterre », poursuit l'avocat.
C'est un coup d'éclat auquel le tribunal ne s'attendait pas, lors de cette audience visant à décider de la poursuite de la détention provisoire d'Eddy B. ou de sa mise en liberté avant son procès pour trafic de stupéfiants.
À la barre, l'avocat explique sa démarche peu orthodoxe par ses nombreuses procédures infructueuses engagées pour dénoncer l'indignité des conditions de détention de ses clients et auxquelles l'administration répond systématiquement qu'il « ne présente pas assez de preuves ».
« Je n'ai pas le droit d'entrer en prison avec un appareil photo. Je ne peux pas vous montrer à quoi ressemble une cellule, le mur des douches recouvert d'excréments », poursuit-il. « Alors voilà, je suis venu avec Marie-Madeleine », sourit l'avocat.
Au 1er juin 2025, le nombre de détenus dans les prisons françaises était de
84 447
pour 62 566 places opérationnelles, selon les données du ministère de la Justice.
La densité carcérale atteint 165,6 % en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.
En plus du problème récurrent de surpopulation, les prisons françaises souffrent de vétusté, régulièrement dénoncée par des associations, par la
contrôleure générale des lieux de privation de liberté
(CGLPL), ou encore des avocats.
La France a été
condamnée en 2020 par la Cour européenne des droits de l'Homme (
CEDH) pour traitements inhumains et dégradants en prison.
À la barre, Me Boulet continue sa démonstration : « Ce
rat est porteur d'au moins quatre maladies : la variole du singe, l'hépatite, la toxoplasmose et la leptospirose. Si j'ouvrais sa boîte ici, on évacuerait immédiatement la salle. Et pourtant les détenus vivent avec et il ne se passe rien» , déplore l'avocat.
Au terme des délibérations, le juge des libertés et de la détention n'a pas demandé la prolongation de la détention du client de Me Boulet qui sera soumis à un contrôle judiciaire à sa sortie de la maison d'arrêt de Nanterre à la fin du mois.
« Maître, qu'allez-vous faire du rat ?», s'est inquiété le magistrat avant de quitter la salle.
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