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Voici pourquoi les courses féminines boudent les contre-la-montre

Voici pourquoi les courses féminines boudent les contre-la-montre

24 Heures3 days ago
Pour la première fois de son histoire, le Tour de Romandie propose un «chrono» ce vendredi. L'exercice était aussi absent du Tour de France cet été. Mais pourquoi? Publié aujourd'hui à 07h58
Elise Chabbey, ici lors du Tour de Burgos, n'est pas friande du contre-la-montre. Mais la Genevoise va devoir se mesurer à l'effort solitaire lors du Tour de Romandie ce vendredi.
Getty Images
En bref:
Il aura fallu attendre la quatrième édition pour que le Tour de Romandie féminin se mette enfin à l'heure du contre-la-montre. Vendredi, le «chrono» entre Huémoz et Villars-sur-Ollon sera long de 4,4 km avec près de 300 m de dénivelé positif. Un parcours en côte mais court, qui aurait pu convenir à la spécialiste Marlen Reusser , qui a dû déclarer forfait pour maladie.
Car la Bernoise, virtuose de l'exercice, revendique logiquement davantage de contre-la-montre sur les tours. Tout le contraire d'Elise Chabbey, meilleure grimpeuse du dernier TDF, qui a horreur de l'exercice.
Cette année, l'effort solitaire a également été boudé par le Tour de France femmes, pour le plus grand bonheur de la lauréate Pauline Ferrand-Prévot, qui vient tout juste de débarquer sur la route après une carrière en VTT qui l'a vu triompher aux JO de Paris 2024.
Une absence de «chrono» qui était la conséquence directe d'une géographie étendue pour le parcours 2025, selon les organisateurs français, qui n'auraient pas pu faire autant de kilomètres dans l'Hexagone en ajoutant un «CLM».
Cette justification logistique est également avancée par Richard Chassot, directeur du Tour de Romandie féminin. «Un contre-la-montre nécessite des infrastructures lourdes, beaucoup de place à mettre à disposition des équipes pour stocker tout le matériel spécifique et la zone d'échauffement, souligne le Fribourgeois. C'est contraignant sur une épreuve de trois jours comme la nôtre ou un Tour de France de neuf étapes.» Le Tour de Romandie mise sur un «chrono» en côte
Si le spectacle offert aux spectateurs à Villars est plus intéressant, avec des passages de coureuses pendant plus de deux heures vendredi après-midi, le parcours de moins de 5 kilomètres nécessite aussi de bloquer des routes plusieurs heures, contre une vingtaine de minutes pour le passage d'une étape dans une localité.
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Ces contraintes sont partagées par les équipes qui ne sont pas toutes emballées par ce casse-tête logistique supplémentaire. «Un chrono nous oblige à emmener une vingtaine de vélos supplémentaires, donc davantage d'infrastructures, de matériel, de véhicules et de dépenses, poursuit Ruben Contreras, patron de l'unique équipe helvétique du World Tour, Roland Le Dévoluy Cycling Team, présente cette fin de semaine sur la boucle romande. Au Giro, un camion supplémentaire nous a ramené nos vélos après le chrono de la première étape. Car trimballer tout ce matériel sur le Tour comporte aussi des risques supplémentaires de vol.»
Le premier contre-la-montre de l'histoire du Tour de Romandie féminin a été dessiné en côte, soit un compromis idéal pour les équipes. «Nos coureuses vont utiliser des vélos de route, peut-être certaines avec des roues spéciales», précise Ruben Contreras. Vendredi, l'effort chronométré sera très court, pour éviter aussi d'avoir une trop grande influence sur le déroulé de l'épreuve.
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«Avec seulement trois jours de course, un contre-la-montre peut avoir un immense impact sur le classement général et tuer le suspense dès le premier jour, résume Richard Chassot. On voulait quelque chose de dynamique, court et en montée, pas 12 kilomètres tout plats où les écarts auraient pu être déjà conséquents.» Un contre-la-montre par équipes?
«Sur un prologue, comme ce vendredi, on garde le suspense entier et une course plus ouverte, une plus-value du cyclisme féminin, poursuit Ruben Contreras, patron de l'équipe Roland Le Dévoluy Cycling Team. Au final, les 30 coureuses actuellement au-dessus du reste du peloton seront devant.»
Planifier des «chronos» dans les épreuves, comme ce devrait à nouveau être le cas lors du Tour de France 2026 qui s'élancera de Suisse, va également permettre d'augmenter le niveau des spécialistes de cette discipline particulière.
«En tant que course du World Tour, nous devons proposer cette discipline, qui est olympique et qui se dispute aussi aux Mondiaux prévus dans quelques semaines (ndlr: en septembre au Rwanda) , affirme Richard Chassot. Cela permet aussi d'avoir une épreuve complète.»
La recette parfaite repose sur un juste dosage. «Sur une course si courte, on ne peut pas avoir systématiquement un contre-la-montre, tranche le boss du Tour de Romandie. Pourquoi pas insérer un chrono tous les trois ou quatre ans chez les femmes et peut-être une fois un contre-la-montre par équipes?»
En lien avec le Tour de Romandie Sylvain Bolt est journaliste à la rubrique sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche depuis 2019. Il couvre en particulier le ski alpin et le freeride, mais aussi le cyclisme et l'athlétisme. Plus d'infos @SylvainBolt
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Premier tour de la Coupe de Suisse: «l'exploit» du Lausanne-Sport face à Vevey
Premier tour de la Coupe de Suisse: «l'exploit» du Lausanne-Sport face à Vevey

24 Heures

time3 hours ago

  • 24 Heures

Premier tour de la Coupe de Suisse: «l'exploit» du Lausanne-Sport face à Vevey

Les Lausannois ont eu chaud, mais ont déjoué le piège de Vevey-Sports dimanche (2-1). Ce n'est pas rien. Les autres duels du jour entre équipes de Promotion et de Super League ont tourné à l'avantage du petit. Publié aujourd'hui à 19h32 Les deux hommes de droite, Muhannad Al-Saad et Gaoussou Diakité, ont permis au Lausanne-Sport de passer l'obstacle Vevey-Sports grâce à leur but. Avec une première équipe en 2e ligue, ce n'est probablement pas demain la veille que le CS La Tour-de-Peilz goûtera à un match de Coupe de Suisse. Triste nouvelle, tant son terrain se prête à merveille à ces premiers tours qui mélangent football d'élite et football amateur. Il aura au moins été un théâtre formidable pour le duel de dimanche entre Vevey et le Lausanne-Sport . Sa pelouse n'est pas le billard d'Anfield (l'artiste lausannois Gaoussou Diakité l'a vite remarqué), sa situation sécuritaire ne permet pas d'éviter des envahissements de terrain (les fans du LS en ont bien profité dimanche). Reste qu'il y a tout ce qu'il faut dans ce stade de Bel-Air pour coller à la magie propre à la compétition. Où la simplicité fait toujours mouche. Le stade de Bel-Air de La Tour-de-Peilz a accueilli près de 2000 spectateurs. Dont le kop du Lausanne-Sport. Simple mais efficace: cela devait aussi être le mantra du Lausanne-Sport face à un adversaire de Promotion League. Lausanne n'a pas d'énergie superflue à gaspiller en cette période de semaines anglaises à répétition. Ces circonstances représentent d'ailleurs un excellent baromètre pour mieux se faire une idée des compétences d'un joueur. Et l'effectif lausannois compte justement plusieurs nouveaux visages. Il n'est pas uniquement question d'assurer ses passes ou de réussir ses dribbles pour bien se faire voir, mais surtout de montrer la juste attitude face à un adversaire plus limité. Le poteau et les jambes du Lausanne-Sport ont tremblé Ça ressemble à un défaut d'entretien d'embauche, mais le LS s'est presque montré trop respectueux de l'événement. Cela fait plus de deux semaines que les protégés de Peter Zeidler savaient à quel point ce rendez-vous représentait un piège, quarante-huit heures après être rentrés du Kazakhstan. Et ils ont précisément donné l'impression d'avoir appréhendé le moment. À quoi cela s'est remarqué? Une première demi-heure très pénible. Le plus gros duel de la première période a ainsi opposé le Veveysan Allan Eleouet à… l'arbitre, Lionel Tschudi. L'attaquant, habitué de ce genre de rendez-vous déséquilibrés sur le papier, a plusieurs fois tenté la chute dans la surface, avec plus ou moins de finesse. Et si Lionel Tschudi avait une seule fois désigné le point de pénalty, cela aurait pu mener vers un match très différent. À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Le Lausanne-Sport n'a pas passé un derby tranquille, loin de là. Après avoir vu son poteau trembler sur une tentative de Yohan Aymon et plusieurs situations chaudes autour de Thomas Castella, il a poussé un gros ouf de soulagement lorsque Gaoussou Diakité y est allé de son slalom pour ouvrir le score (36e). Trois jours après avoir fait pareillement tourner la tête des défenseurs d'Astana, le numéro est en train de devenir une spécialité du spectaculaire Malien. Vevey a presque arraché les prolongations À côté de lui, il faut aussi valoriser la performance de Beyatt Lekoueiry. Le «successeur d'Alvyn Sanches» a joué ce match comme n'importe lequel de Super League. Avec l'intensité, la concentration et la justesse de circonstance. Voilà qui valide encore un peu plus le choix du LS d'avoir dépensé une jolie somme pour mettre sous contrat le Mauritanien jusqu'en 2028. Malgré le but capital du 2-0 à son actif, Muhannad Al-Saad a nettement moins convaincu pour sa première titularisation en bleu et blanc. Malgré ça, au sens propre comme au figuré, Lausanne a eu chaud. Ce Vevey valeureux a trouvé le moyen de réduire le score à la 85e grâce à une magnifique action conclue par Yannis Kali, avant de faire peser une certaine panique dans l'arrière-garde lausannoise jusqu'au coup de sifflet final. Les Veveysans sont passés proches de l'exploit. Et si, finalement, c'était Lausanne qui avait le droit de parler d'exploit ? Sur les trois affiches de dimanche opposant une formation de Promotion League à une autre de Super League, celle-ci est la seule à avoir tourné à l'avantage du favori. Cham a sorti un Lugano qui passe décidément une triste année 2025, et le club de quartier bernois Breitenrain s'est joué de son voisin de l'Oberland Thoune. Le Lausanne-Sport n'a pas fait tout juste, mais le «dézoom» crédibilise sa qualification. La grosse épine que représentait ce duel face à Vevey est retirée. Le LS peut se projeter sereinement vers l'immense défi des play-off de Conference League, dès jeudi à la Tuilière. D'autres articles sur le Lausanne-Sport Florian Vaney est journaliste au sein de la rédaction sportive de 24 Heures, de la Tribune de Genève et du Matin Dimanche. Formé dans la presse régionale, il suit de près le football suisse, des divisions «des talus» à la Super League. Il s'intéresse aux événements du terrain, mais plus encore aux histoires – belles et moins belles – qui naissent autour. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Coupe de Suisse de football: Dardania rêvait d'un exploit, mais Servette a évité le piège
Coupe de Suisse de football: Dardania rêvait d'un exploit, mais Servette a évité le piège

24 Heures

time3 hours ago

  • 24 Heures

Coupe de Suisse de football: Dardania rêvait d'un exploit, mais Servette a évité le piège

Les Genevois ont souffert de la chaleur et ont un peu douté au début. Mais face à un club de deuxième ligue inter, ils se sont surtout redonné confiance en s'imposant 0-5. Publié aujourd'hui à 19h27 Le jeune Alonzo Vincent, 17 ans, a marqué pour sa première sortie avec la première équipe de Servette. BASTIEN GALLAY / GALLAYPHOTO En bref: Quand on rembobine le film en noir et blanc de ces premiers tours de la Coupe de Suisse , avec Servette , il y a forcément le nom de la Rondinella qui surgit de la mémoire des anciens. Ce jour-là dans la commune de La Neuveville, le «grand» avait fait preuve de suffisance et d'arrogance avant de passer au forceps contre une modeste formation de 3e ligue. On avait frôlé le camouflet. Les vedettes de l'époque, qui allaient réussir un quadruplé historique dans la foulée, avaient souffert jusqu'à ce que l'arbitre, M. Guignet d'Echallens, ne fasse une fleur à la 95e minute à tous ces internationaux, juste avant les prolongations. C'était le 7 octobre 1978, au Stade de Saint-Joux, devant plus de 3000 personnes… Cette compétition, qui sent parfois si bon la surprise, a toujours eu un petit goût particulier pour le petit qui donne tout pour cet événement de sa saison. À l'exception d'une facture salée de 45'000 francs à régler pour les frais de sécurité, c'était la fête pour Dardania Lausanne, qui évolue en 2e ligue inter et est placé tout à coup sous les projecteurs. Président du club kosovar, Behar Abdullahu avait malgré tout le sourire deux heures avant les hostilités. «Notre club a 30 ans et il était hors de question de le plonger dans les dettes. Si on a maintenu le match, c'est pour les joueurs et les gens qui nous suivent, lâchait le dirigeant. La magie de la Coupe a pris le dessus. Et aussi parce qu'on ne sait jamais. Nous aussi on connaît cette histoire de la Rondinella!» À ce stade, vous trouverez des contenus externes supplémentaires. Si vous acceptez que des cookies soient placés par des fournisseurs externes et que des données personnelles soient ainsi transmises à ces derniers, vous devez autoriser tous les cookies et afficher directement le contenu externe. Cela faisait des semaines que dans ces vestiaires de Chavannes-Renens, ces joueurs amateurs ne parlaient plus que de ça, de ce Servette FC en crise, en plein mois «doute», qu'il était mûr pour tomber. Alors oui, les banlieusards lausannois, qui ont aussi pensé à Breitenrein qui avait été le dernier, il y a neuf ans, à éliminer les Grenat à ce stade de la compétition, y ont cru. Sauf qu'en face, on avait senti le piège. Si le récent vainqueur de la Coupe vaudoise a vidé tout son coffre et ses économies en début de partie, c'était insuffisant pour se «payer» un exploit. S'il avait un plan pour tenir le plus longtemps possible, il aurait fallu marquer très vite. Et c'est plutôt le visiteur, qui a su attendre son heure, qui a su se remettre en selle, via un but à la 35e de Stevanovic (service de Magnin), toujours là quand il s'agit de débloquer une situation La première d'Alonzo Vincent De retour des Pays-Bas en semaine où Servette s'était encore incliné à Utrecht (2-1), les Genevois ont su évoluer sur un rythme supérieur à leur adversaire pour faire logiquement la différence. Il n'y aura pas de La Rondinella bis, ni d'exploit d'un Dardania qui est finalement tombé sur beaucoup plus fort que lui. Servette a déroulé avec pour conclure le premier but chez des pros d'Alonzo Vincent, 17 ans, issu de l'Académie des Grenat. Si dans ses rêves le portier local Kylian Munoz Sanchez était porté en héros à la fin, il a vite dû déchanter, dépassé par la réalité. «On se disait pourquoi pas, chaque année il y a toujours une surprise, surtout avec la situation qu'ils étaient en train de vivre, mais on a fait ce qu'on pouvait, soupirait le gardien au terme de la rencontre. Physiquement, on était clairement en dessous des Genevois. Même s'ils avaient joué le jeudi, c'est allé beaucoup trop vite pour nous. On n'a aucun regret. C'était une bonne expérience à vivre même si on a été surclassé. » À l'instar des supporters grenat venus en nombre avec leurs fumigènes, les Genevois ont pu s'offrir un après-midi sans histoires. «Quand on est dans une spirale assez négative comme ça, venir ici, sur un tel terrain, c'était compliqué avouait Dylan Bronn, auteur du 0-4 à la Rouiller. On est restés sérieux, compact, en patientant, ce qui nous a permis de débloquer la situation. C'est sûr que ça fait énormément de bien au moral pour toute l'équipe. » Les Servettiens en avaient bien besoin. La patte Gourvennec? Est-ce déjà la patte de Jocelyn Gourvennec? «Je pense tout simplement qu'on est plus patient, quand on a le ballon, on essaie de le garder avec toujours quelqu'un devant la défense comme soutien. On doit être plus intelligent sur la gestion des matches. Le coach a tout de suite apporté son expérience et ça se voit. On espère que ça va continuer comme ça pour la suite. » Des paroles aux actes, Servette est en train de rembobiner le film qui a repris des couleurs… Buts: 35e Stevanovic, 44e Jallow 0-2, 47e Ayé 0-3, 74e Bronn 0-4, 87e Vincent 0-5. Stade de Chavannes Epenex, Renens. 2800 spectateurs. Arbitre: M. Zrinko. Dardania: Munoz ; Kouadio, Dogui, Nrejaj, Kouassi ; Kharmouch (65e Salomao), Nkemby (87e Basha), Demiri, Musilijaj, Isabella (65e Da Silva Lima); Hylaj (46e Rondon). Coach: José Marcos Carballo. Servette: Frick ; Magnin, Bronn, Baron, Njoh (Zuka); Cognat (82e Vincent), Ondoua; Stevanovic (66e Varela), Jallow (66e Ouattara), Antunes (77e Morandi); Ayé. Coach: Jocelyn Gouvernnec. Notes: Servette sans Douline, Rouiller, Mraz, Séverin, Atanganza (blesés) ni Guillemenot (suspendu). Plus d'articles sur Servette FC Christian Maillard est journaliste à la rubrique sportive de La Tribune de Genève, 24 Heures et Le Matin Dimanche. Polyvalent, il couvre notamment le sport local à Genève, le hockey sur glace, le basket, la boxe, la natation, mais aussi les courses de ski alpin et de cyclisme. Il a reçu le Prix Pierre Chany en 2001 récompensant un article sur le Tour de France. A couvert également les championnats de Suisse de football et de hockey, de grands événements comme les Jeux olympiques d'été et d'hiver ainsi que l'Euro foot. Auparavant, il a travaillé 3 ans à La Côte, 23 ans au Matin, 5 ans à La Tribune de Genève et 8 ans à l'agence Sport Center. De retour à la rédaction de la TdG depuis le 1ᵉʳ octobre 2024. Plus d'infos @Christi64845382 Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

Égalité sportive: les filles en vedette à la lutte et au tir à la corde du giron
Égalité sportive: les filles en vedette à la lutte et au tir à la corde du giron

24 Heures

time4 hours ago

  • 24 Heures

Égalité sportive: les filles en vedette à la lutte et au tir à la corde du giron

Pour la première fois, les fédérées ont eu le droit de concourir «pour de vrai» lors de la journée officielle du dimanche à Saint-Prex. Avec le plaisir comme leitmotiv. Publié aujourd'hui à 18h21 Les «Girls de la corde», en provenance de La Côte, ont remporté le concours de tir à la corde du Giron du pied du Jura, un succès qui fera date pour la place des femmes dans les sports officiels de la FVJC, où le tir féminin n'est pas encore validé. Yvain Genevay / Tamedia En bref: Cet été, tout le monde s'est enthousiasmé pour l'Eurofoot féminin en vantant les mérites de l'égalité dans le sport. Mais qu'en est-il de la lutte et du tir à la corde dans les girons vaudois , deux disciplines d'ordinaire réservées aux colosses plutôt qu'aux gringalets des sociétés de villages? Depuis quelques années, l'ouverture aux filles de ces sports qui font la légende des jeunesses se fait gentiment mais sûrement, à tel point que la corde s'est invitée dans les quatre manifestations phares de l'été – la lutte à deux reprises –, mais jusqu'ici, toujours à un moment «annexe» du rendez-vous, jamais lors du dimanche, où les gars sont rois. Quitte à faire grincer quelques dents, le très fréquenté Giron du pied du Jura de Saint-Prex a fait le forcing pour mettre tout le monde sur un pied d'égalité dimanche, pour le plus grand plaisir de Mélanie Chabloz, du Mont-sur-Lausanne. «C'est une belle vitrine et si le mouvement est encore marginal, il faut bien que certaines se lancent pour donner l'idée aux autres et montrer que c'est non seulement possible, mais naturel», explique cette membre très engagée de 21 ans. Égalité sportive évidente Si le sujet peut diviser, à l'image de la place des femmes dans les abbayes de tir, l'accueil réservé aux onze équipes de cordes et aux 29 lutteuses – un succès inattendu – a toutefois été très bienveillant. «Normalement, nous n'avions pas le droit de les programmer le dimanche, mais nous sommes allés négocier avec le comité central de la fédération, car nous estimons qu'elles ont aussi droit aux encouragements du nombreux public présent ce jour-là, estime Joël Moret, chef des sports du giron. À titre personnel, j'espère que ça aidera à en faire des disciplines fédérées, même si certaines mentalités un peu arriérées y sont opposées. Dans les faits, ce n'est pas plus dangereux que le foot et personne ne trouve anormal que les filles y jouent.» À l'image des filles de Chevroux, qui ont tiré avec les vestes prêtées par les garçons de Payerne, le plaisir pur a succédé à trois minutes d'efforts pour venir à bout de l'adversaire. Yvain Genevay / Tamedia Et le résultat a plutôt déçu en bien, notamment à la corde, où les silhouettes fines aux ongles manucurés ont permis de livrer un spectacle de très bonne tenue, très loin du ridicule que certaines mauvaises langues s'amusaient à prédire autour du rectangle d'herbe. «On le fait d'abord pour le plaisir, mais aussi pour dépasser ses limites et relever ce challenge en équipe, explique Aline, de la jeunesse de Chevroux. On fait le volley, la pétanque, mais la corde, c'est quand même une autre adrénaline.» Courage et ténacité à Saint-Prex Qui nécessite aussi du courage et de la ténacité pendant les trois minutes où il s'agit d'attirer l'adversaire dans son camp, un défi physique qui ne change pas selon le sexe. De la tactique aussi, à l'image des élégantes «Girls de la corde», cinq filles de La Côte portée vers la victoire grâce à leur unité et leur parfaite coordination au moment de produire leur effort. «On a une petite expérience, et il ne faut pas se précipiter, attendre le bon moment pour porter l'attaque qui va faire la différence», détaille Manon dans un grand sourire. Les fines silhouettes aux ongles manucurés ont tranché sur la place de fête, où le dimanche fait généralement honneur à la testostérone des hommes. Yvain Genevay / Tamedia Alors qu'on se demandait si la participation serait vraiment au rendez-vous, tireuses et lutteuses ont assurément marqué des points dimanche, ce qui n'assure de loin pas aux «pionnières» d'être intégrée dans le programme officiel à l'avenir. La fierté au bout de la lutte Pour le président de la Fédération vaudoise des jeunesses campagnardes (FVJC), Daniel Turin , la prudence est de mise. «Intégrer ces deux tournois le dimanche n'est pas une volonté de notre fédération, mais une demande de Saint-Prex qui a été acceptée en guise de test. Nous allons désormais analyser le niveau de la participation, ainsi que les retours des athlètes et des spectateurs. Mais en faire des disciplines fédérées n'est pas à l'ordre du jour à ce stade.» Sur le terrain, la joie est de mise, les encouragements aussi, notamment des garçons d'autres villages qui prêtent spontanément leur attirail aux filles, comme les épaisses vestes nécessaires au tir à la corde. De quoi réjouir Mélanie Chabloz, alors que le public s'amasse de plus en plus autour des lutteuses. «C'est purement de l'ego, mais je pense que n'importe quelle discipline peut être assumée par chacune et chacun. Le volley, c'est sympa, mais là, on est seule face à une adversaire et, d'une certaine façon, à soi-même. Il n'y a qu'une gagnante à la fin et beaucoup de fierté au bout.» Les jeunesses dans le canton Newsletter «La semaine vaudoise» Retrouvez l'essentiel de l'actualité du canton de Vaud, chaque vendredi dans votre boîte mail. Autres newsletters Cédric Jotterand est journaliste à la rubrique vaudoise, responsable du bureau de Morges. Il est par ailleurs rédacteur en chef du Journal de Morges, lauréat du Prix BZ du journalisme local. Plus d'infos @JotterandC Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.

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