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Les Québécois à la dernière minute

Les Québécois à la dernière minute

La Presse4 days ago
Tente de prêt-à-camper au parc national des Îles-de-Boucherville. Les réservations se font de plus en plus à la dernière minute, explique la SEPAQ.
Les vacances de la construction sont un rendez-vous fixé des mois à l'avance, au Québec. Pourtant, cette année, cela n'a pas empêché les Québécois de réserver leur hébergement… à la toute dernière minute. Hôtels, campings, chalets : la tendance est marquée, et elle cause dans certains cas bien des maux de tête.
Près des deux tiers des hôteliers rapportent un retard dans les réservations cet été, comparativement à 40 % l'an dernier, selon un sondage réalisé par l'Association Hôtellerie Québec (AHQ), quelques jours avant le début des semaines de la construction.
« Présentement [le 22 juillet], le taux de réservation est à 60 %. Si on regarde deux ou trois ans en arrière, non seulement pour les vacances de la construction c'était plein, mais ce l'était à l'avance », a expliqué Céline Denry, directrice générale de l'hôtel Estrimont, en entrevue avec La Presse.
Ce retard est-il le signe d'une baisse d'achalandage dans la majorité des hôtels du Québec ? L'AHQ estime qu'il faudra attendre le bilan de fin de saison pour en avoir le cœur net. Chose certaine, une tendance claire émerge : les réservations de dernière minute augmentent considérablement, surtout dans les 72 heures précédant le séjour.
Et le phénomène, qui s'accentue depuis l'année dernière, pose des défis pour la gestion des ressources et du personnel. Des aspects tels que la gestion de la main-d'œuvre, les fluctuations des tarifs des chambres, la planification des repas et la préparation des chambres génèrent un stress non négligeable, selon la gestionnaire de l'Estrimont.
Les raisons exactes de ce phénomène restent incertaines. Les hypothèses de l'AHQ ? Les changements d'habitudes post-pandémie et la facilité des réservations en ligne.
Certains établissements soulignent aussi la météo et les relations canado-américaines, qui n'ont pas été de tout repos dans les derniers mois.
L'hôtel Estérel Resort, dans les Laurentides, émet l'hypothèse que les Québécois font peut-être plus attention à leur portefeuille, depuis le début de la guerre commerciale avec les États-Unis.
Cela pourrait amener la clientèle à préférer une escapade de quelques jours, décidée sur un coup de tête, plutôt qu'un grand voyage planifié.
En mai dernier, un sondage mené par Évènements Attractions Québec a indiqué qu'il y aurait beaucoup de visiteurs au Québec, cet été, mais que les vacanciers risquaient d'être un peu plus économes. Le sondage a évalué que le budget consacré par les Québécois aux sorties estivales était de 479 $, soit une réduction de 13 % par rapport à l'année dernière.
Véronyque Tremblay, présidente-directrice générale de l'AHQ, note toutefois un déplacement des périodes de pointe au fil des ans. « Le mois le plus réservé maintenant pour les voyages d'agrément, ce n'est plus la fin juillet, c'est le mois d'août », précise-t-elle.
Mais le taux de réservation n'affecte pour l'instant pas le taux réel d'occupation, selon la PDG. Malgré les réservations tardives, les complexes d'hébergement continuent de se remplir.
Partout pareil
Le même phénomène est constaté pour les réservations de terrains de camping et de chalets, ont confirmé la SEPAQ, l'Association des terrains de camping du Québec et la plateforme Monsieur Chalets.
Ça ne crée pas de problème en soi, mais ça crée des craintes pour les propriétaires de chalet. Quand ton taux de réservation est à 90 % à la mi-juin, tu es rassuré, mais quand tu es à 60 % à la mi-juillet, ça ajoute du stress. Ça va se louer, mais les habitudes de consommation ne sont plus les mêmes.
Philippe Hamel, président-directeur général de Monsieur Chalets
En parallèle : les organisations ont toutes souligné qu'entre janvier et mars, au fur et à mesure des annonces tarifaires américaines, les réservations ont explosé, ce qui a eu pour effet d'atténuer l'effet de retard remarqué plus tard dans l'année.
Des régions épargnées
De leur côté, les hôtels de la Gaspésie et de la Côte-Nord présentent des taux de réservations plutôt élevés pour les mois de juillet et août, allant de 80 % à 90 %.
« Cette performance peut être en partie attribuée à une planification plus précoce de la part des vacanciers dans ces secteurs, puisqu'il y a moins de choix d'hébergement », explique Véronyque Tremblay.
L'Estrie observe pour sa part un retour de la clientèle américaine, souligne-t-elle, puisque la région a potentiellement bénéficié de la campagne promotionnelle de Tourisme Cantons-de-l'Est – Come Hug It out – lancée à la fin mai dans le nord-est des États-Unis.
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time18 hours ago

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timea day ago

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Des fiscalistes dénoncent la complexité du système fiscal à l'égard des frais de garde. Une place à 50 $ par jour est-elle vraiment hors de prix ? Les garderies privées à 50 $ par jour sont-elles vraiment si coûteuses qu'il faille renoncer au salaire d'un parent pour garder les enfants à la maison ? C'est la question que se sont posée des fiscalistes après la parution d'articles de La Presse sur des travailleurs étrangers titulaires de permis de travail ouverts, à qui Québec voulait retirer l'accès aux places subventionnées dans les centres de la petite enfance (CPE) et les garderies en milieu familial. Le 25 juillet1, La Presse rapportait le cas de Séverine Le Meilleur, maman immigrante qui envisageait de quitter son emploi de préposée aux bénéficiaires, faute de pouvoir payer 50 $ par jour pour une garderie privée. Son fils de 3 ans fréquente actuellement une garderie subventionnée à 9,35 $ par jour. PHOTO FOURNIE PAR SÉVERINE LE MEILLEUR Séverine Le Meilleur avec son fils Nathan Jusqu'à récemment, plusieurs garderies subventionnées acceptaient les enfants de parents comme elle, croyant qu'ils étaient admissibles à la contribution réduite. Le ministère de la Famille est intervenu dans une lettre datée du 9 juillet pour rappeler qu'ils ne l'étaient pas. Dans un premier temps, Québec a exigé la fin des contrats en cours dans un délai de 14 jours. Puis, vendredi, il a suspendu ces expulsions, le temps d'évaluer la situation2. Dans l'article, Séverine Le Meilleur expliquait avoir fait ses calculs avec son mari. « Ça serait trop onéreux de mettre notre fils en garderie non subventionnée pour qu'on puisse travailler tous les deux, disait-elle. Mon mari gagne plus que moi. Ça sera lui qui restera à travailler et moi qui resterai à la maison. » Mais en lisant ce témoignage, Luc Godbout, directeur de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke, et sa collègue Suzie St-Cerny ont eu un réflexe différent : et si cette intuition était fausse ? Leur réponse a de quoi rassurer bien des parents, peu outillés pour naviguer seuls dans les méandres du régime fiscal. Des résultats surprenants « On ne veut pas dire que les gens auraient dû le savoir, précise Luc Godbout. Mais on s'est demandé combien cette mère perdrait réellement si elle devait payer 50 $ par jour plutôt que 9,35 $. On a testé cette hypothèse. » Avec sa collègue, il a reconstitué le profil financier d'un couple semblable : deux enfants, un revenu familial brut de 96 500 $ (53 000 $ pour un parent, 43 000 $ pour l'autre), aucun autre revenu ni déduction. Le calcul tient compte des frais de garde d'un enfant, à raison de 5 jours par semaine, 50 semaines par an. Le résultat étonne : cette famille aurait un revenu disponible de 82 588 $ si elle paye 9,35 $ par jour… et de 82 689 $ si elle paye 50 $. Autrement dit, la garderie privée ne lui coûterait pas plus cher. Mieux : la famille s'en tirerait avec un écart positif de 100 $. Comment est-ce possible ? « Si on paye 9,35 $ par jour, il n'y a pas d'autre aide fiscale au Québec, et au fédéral, on ne peut déduire que ce montant-là, explique M. Godbout. Tandis qu'avec une garderie à 50 $ par jour, Québec offre un généreux crédit d'impôt qui couvre une bonne part de la facture. Et au fédéral, la déduction est plus grande, ce qui fait baisser le revenu imposable et augmente les allocations familiales. » Résultat : on se retrouve avec un revenu disponible à peu près identique, parfois même plus élevé avec une garderie privée. Ce constat s'applique autant aux citoyens qu'aux résidents permanents et temporaires. Et qu'en est-il pour une famille un peu plus aisée ? Luc Godbout a poussé l'exercice plus loin. Si le revenu annuel du couple s'élevait à 150 000 $, passer d'une garderie subventionnée à une garderie privée représenterait cette fois une perte nette de 267 $ par année. Un système « complexe » Ce que les fiscalistes dénoncent, ce n'est pas une faille du système, mais sa complexité. Ce n'est pas que les personnes ne font pas bien leurs devoirs avant de prendre une décision ou que l'État n'essaie pas de simplifier les choses. Mais entre les deux, il y a un décalage. Le courant ne se rend pas. Luc Godbout, directeur de la Chaire en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke Le ministère des Finances offre un simulateur de frais de garde pour évaluer l'impact net selon le type de service utilisé3. Encore faut-il savoir qu'il existe… et savoir l'utiliser. « Ce n'est pas évident de voir toutes les interactions du régime fiscal », admet Suzie St-Cerny. 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Jusqu'où Trump ira-t-il ?
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timea day ago

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Jusqu'où Trump ira-t-il ?

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président américain, Donald Trump, en Écosse dimanche Plus Donald Trump conclut de nouveaux accords avec des partenaires commerciaux importants des États-Unis et plus la signature d'une pareille entente avec le Canada d'ici la date butoir du 1er août semble devenir improbable tellement les demandes américaines sont arbitrairement élevées et les concessions, inexistantes. On souhaite tous que le Canada arrive à boucler un accord commercial – même imparfait – avec les États-Unis d'ici la fin de la semaine, ce qui aurait le mérite d'induire un peu de prévisibilité dans le contexte économique trouble que l'on subit depuis l'entrée en fonction du 47e président américain, il y a tout juste six mois. Mais même avec un accord en poche, rien ne nous mettra jamais à l'abri de nouvelles turpitudes du locataire de la Maison-Blanche. L'accord commercial que vient de conclure dimanche l'Union européenne (UE) avec les États-Unis est un bel exemple montrant à quel point la méthode Trump de négociation relève davantage du rouleau compresseur que de la volonté d'arriver à obtenir le mieux pour les deux parties. Les 27 pays membres de l'UE vont désormais payer un droit de douane de 15 % sur à peu près tous les produits qu'ils vont exporter aux États-Unis et devront de surcroît investir 600 milliards US aux États-Unis et acheter pour 750 milliards US d'hydrocarbures et de combustibles nucléaires au cours des toutes prochaines années. Qu'est-ce que l'UE a obtenu en retour de ces immenses concessions ? « Les États-Unis n'ont fait aucune concession », a admis, dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La responsable européenne s'est même réjouie d'avoir pu s'entendre avec son partenaire américain et éviter ainsi aux pays européens de se faire imposer un droit de douane de 30 % sur tous leurs produits d'exportation à partir du 1er août, comme avait menacé de le faire Donald Trump. L'entente intervenue entre l'UE et les États-Unis a été accueillie de façon très critique par les politiciens de nombreux pays, dont le premier ministre français, François Bayrou, qui a écrit que l'Europe s'était soumise à la volonté de Trump et qu'elle venait de vivre un « jour sombre ». Jacques Attali, économiste et conseiller de l'ex-président socialiste François Mitterrand, a été encore plus cinglant en affirmant que « cet accord est une folie ». La menace à laquelle souhaitait échapper la présidente de la Commission européenne est celle qui plane maintenant sur le Canada depuis que Donald Trump a déclaré qu'il pourrait imposer de nouveaux droits de douane de 35 % sur certaines importations canadiennes si un accord n'intervient pas d'ici le 1er août. Vendredi dernier, il en a rajouté en déplorant que le Canada ne lui laissait pas beaucoup de chance et qu'à défaut d'une entente, le Canada pourrait être condamné à payer des droits de douane ad vitam æternam. L'accord États-Unis–UE, un prélude ? Chose certaine, l'accord commercial qui vient d'intervenir entre l'Union européenne et les États-Unis apparaît comme un prélude à ce qui pourrait survenir chez nous, c'est-à-dire une entente qui doit satisfaire l'avidité de Donald Trump à tout prix, peu importe ce qu'il en coûte au Canada. En d'autres mots, c'est tout pour lui et rien pour l'autre, si ce n'est que la satisfaction d'échapper à la menace de se faire imposer des droits de douane de 35 % sur plus de produits. Trump a été beaucoup plus agressif à l'endroit de l'UE qu'il ne l'a été avec le Royaume-Uni, avec lequel il s'est entendu sur des droits de douane généraux de 10 %, alors que ce sera 15 % pour les 27 pays européens. Trump a même accepté de réduire les droits de douane sur les importations de voitures britanniques en retour d'une plus grande ouverture du marché anglais aux produits agricoles américains. Plus de vaches américaines contre plus d'autos britanniques, comme l'a récemment bien résumé Angelo Katsoras, analyste géopolitique à la Banque Nationale. Depuis quelque temps déjà, Donald Trump semble avoir développé une obsession pour la gestion de l'offre qui encadre tout le secteur agricole canadien. Tiendra-t-il absolument à créer de nouvelles brèches dans le système canadien pour permettre aux producteurs américains – pourtant largement subventionnés – d'avoir davantage accès à notre marché ? On verra jusqu'où son entêtement le conduira d'ici vendredi. Mark Carney s'est fait rassurant lundi en déclarant que le Canada négociait de façon intense avec les États-Unis, tout en précisant que le pays n'allait pas signer n'importe quelle entente (voir onglet 3). Et il a déjà admis que si entente il y avait, elle n'allait pas nécessairement mettre fin aux droits de douane existants comme ceux sur l'acier, l'aluminium, les automobiles et bientôt le cuivre. C'est d'ailleurs ce que vient d'accepter l'Union européenne, dont les pays qui sont producteurs d'acier et d'aluminium vont continuer de payer des droits de douane de 50 % sur leurs exportations vers les États-Unis. Ce qui est déjà une défaite en soi, puisque la conclusion d'une entente commerciale devrait normalement mettre fin à l'imposition de tous les droits de douane, qu'ils soient punitifs ou compensateurs, parce qu'une bonne relation commerciale s'appuie d'abord et avant tout sur des règles claires et non pas changeantes au gré de l'humeur d'un individu.

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