
Aux confins de l'Eure et du Calvados, un jeune couple redonne vie au seul commerce du village
Fatouville-Grestain (Eure)
fin juin. « Avant, nous vivions à Argenteuil dans le Val-d'Oise, expliquent-ils. Nous étions poissonniers ambulants et nous faisions les marchés sur la région parisienne. Nous avions envie de changement. L'objectif était de quitter Paris. Et puis nous aimons la Normandie que nous connaissons bien. »
Les racines familiales de Cannelle Jalasson se situent précisément dans ce secteur du département eurois, à quelques encablures de Honfleur, dans le Calvados. « C'est ma grand-mère qui est originaire du coin, confirme Cannelle Jalasson. Ma mère a dû partir pour des raisons professionnelles. C'est ainsi que j'ai vécu tout ce temps en région parisienne. »
L'arrivée du couple à Fatouville-Grestain résulte donc d'un heureux concours de circonstances. Le bar restaurant épicerie du bourg est resté fermé plus de deux ans. La municipalité, propriétaire des murs et du fonds de commerce, cherchait donc un repreneur pour son seul et unique commerce. Mehdi Belaribi et Cannelle Jalasson se sont portés candidats. Ils n'étaient pas les seuls en lice. La municipalité de Fatouville-Grestain a ainsi instruit 18 dossiers. Au final, le couple de jeunes franciliens est devenu locataire des murs et du fonds de commerce.
Auparavant d'importants travaux de rénovation et de mise aux normes, pour quelque 100 000 euros, ont été effectués. « Nous avons réalisé la décoration intérieure et aménagé la terrasse, racontent Mehdi et Cannelle. Nous disposons de 24 places à l'intérieur et d'une dizaine à l'extérieur pour chaque service. Tout était prêt pour l'inauguration fin juin. » Sans oublier les petites tables placées au pied de la façade principale de l'établissement baptisé Planète Mer.
Un lieu prisé qui compte d'ores et déjà ses fidèles. Des messieurs d'un certain d'âge qui viennent chaque matin prendre un café et refaire le monde. Les sujets de conversations vont du coin de la rue jusqu'à la planète entière. Puis ce rituel social accompli, ils repartent avec la baguette sous le bras, vaquer à leurs occupations. « Nous avons constaté très vite que les gens attendaient la réouverture de ce commerce, soulignent Cannelle et Mehdi. Ils sont contents de se retrouver et de discuter. Nous avons déjà nos habitués. Ils viennent par petits groupes successifs tout au long de la journée. » L'établissement remplit ainsi pleinement son rôle social.
Le couple de trentenaires ne manque pas d'idée pour capter une nouvelle clientèle. « Nous allons organiser des soirées à thèmes, confirment Cannelle et Mehdi. Et puis nous allons développer l'épicerie et surtout un service de traiteur des produits de la mer, avec des plateaux de fruits de mer, et autres terrines… » La proximité, à peine 10 km, du port de pêche de Honfleur plaide en faveur de cette activité commerciale. Et dans ce domaine, le couple en connaît un rayon.
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C'était le lendemain de ses 18 ans, et Yannice s'en souvient parfaitement, « le 10 septembre 2018 », le jour où, coiffeur à l'époque, il prend sa carte à la CFDT. Un geste peu banal à son âge puisque dans le privé, selon les données de la Dares, moins de 2 % des salariés de moins de 30 ans sont syndiqués. Yannice a été initié par l'un de ses clients, mais il avait aussi un père syndiqué « et des souvenirs de moi, enfant, en manifestation ». Judith, 24 ans aujourd'hui, elle aussi avait déjà une longue histoire de militantisme derrière elle quand elle a rejoint Ose-CGT à l'université. À 15 ans, elle adhérait aux Jeunesses communistes. Ses parents « se sont rencontrés en manif », et son grand-père, égoutier, était délégué syndical. Avec une famille « de gauche », elle avait une familiarité avec le mouvement syndical, avant d'y tracer son propre chemin. 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