
Novartis agite la menace du retrait de médicaments pour faire plier l'Europe
Le patron de Novartis, Vas Narasimhan, lors de l'assemblée générale en mars.
Michael Trost/ Tamedia
En bref:
Le patron du géant pharmaceutique bâlois Novartis a brandi la menace dans le conflit sur le prix des médicaments. «Nous essayons d'éviter les situations dans lesquelles nous devons retirer complètement un produit du marché», a déclaré Vasant Narasimhan jeudi dernier lors de la présentation des résultats semestriels. «Mais je pense que cela arrivera de plus en plus souvent, à moins que l'Europe ne réforme ses systèmes.»
La déclaration de l'Américain s'inscrit dans un conflit de longue date, qui oppose le secteur pharmaceutique aux gouvernements européens, Suisse comprise. Les entreprises jugent que les prix de leurs produits sont trop bas en Europe, Vasant Narasimhan le formule ainsi: «Nous sommes convaincus que l'Europe doit mieux récompenser les médicaments innovants.»
L'affaire est complexe. Si les groupes pharmaceutiques tels que Novartis ou Roche peuvent incarner aux yeux des anticapitalistes une quête effrénée du profit, leur environnement est pour l'essentiel réglementé. Cela concerne non seulement l'autorisation des médicaments, mais aussi, et surtout, la détermination des prix. À la différence des voitures ou des chewing-gums, les fabricants ne fixent pas librement leurs tarifs. Ceux-ci font l'objet de négociations avec les autorités locales, prenant en compte divers éléments comme le prix des produits comparables, la concurrence, les coûts de développement ou encore l'efficacité thérapeutique. Trump vise les tarifs les plus bas d'Europe
Les États-Unis constituent une exception de poids. Faute d'une régulation gouvernementale significative sur les prix des médicaments, ceux-ci y demeurent plus élevés que dans le reste du monde. Ce marché représente pour les géants pharmaceutiques à la fois un eldorado lucratif et un point de vulnérabilité: Roche et Novartis y réalisent environ la moitié de leurs chiffres d'affaires respectifs. Comme les sociétés ne détaillent pas les bénéfices par zones géographiques, les États-Unis constituent sans doute un marché encore plus important.
Le président américain, Donald Trump, a annoncé vouloir faire baisser les prix des médicaments aux États-Unis . Une ambition que ses prédécesseurs, républicains comme démocrates, ont poursuivie sans succès, tant le système américain est complexe et semé d'embûches politiques. Durant les sept premiers mois de son mandat, Trump est parvenu à lever plusieurs blocages, avec des méthodes et des objectifs toutefois souvent contestés.
Trump envisage un système qui alignerait les prix des médicaments américains sur ceux du pays occidental le moins coûteux. Depuis cette annonce, plusieurs entreprises pharmaceutiques font pression sur les gouvernements européens pour obtenir une hausse de leurs tarifs.
Un exemple en est une lettre publiée en avril dans le «Financial Times» par Vasant Narasimhan et Paul Hudson, dirigeant du groupe français Sanofi. «Le marché pharmaceutique américain est deux fois plus grand que celui de l'Europe, alors que la population y est plus faible», écrivent-ils. «Dans le contexte mondial actuel, le modèle consistant à produire en Europe pour exporter vers les États-Unis n'est plus viable. L'Europe doit renforcer son marché intérieur.»
Le président américain, Donald Trump, ici, lors de la signature d'une nouvelle loi sur les cryptomonnaies, vendredi dernier.
Evan Vucci/ Tamedia
Les entreprises poursuivent au moins deux objectifs: éviter une chute trop importante des prix aux États-Unis, en maintenant des tarifs élevés en Europe si la réforme de Donald Trump est adoptée; et atténuer les conséquences financières d'un éventuel recul de leurs revenus outre-Atlantique.
Par ailleurs, certaines entreprises espèrent que la nouvelle administration américaine prenne conscience de l'ampleur des pressions qu'elles exercent sur les gouvernements européens. Lors de sa prise de parole jeudi dernier, Vasant Narasimhan s'est bien gardé de critiquer la politique de Donald Trump. Reste à savoir si le président américain décidera d'imposer des droits de douane sur les importations de produits pharmaceutiques, et le cas échéant, dans quelle proportion.
La semaine dernière, Trump a annoncé l'imposition prochaine de droits de douane sur les importations de produits pharmaceutiques. La portée réelle de cette déclaration reste toutefois difficile à évaluer. Parallèlement, les négociateurs de Trump se seraient déjà entendus avec le Conseil fédéral, il y a plusieurs semaines, pour épargner les exportations pharmaceutiques suisses de ces droits de douane. Le président n'a cependant pas encore signé cette déclaration d'intention. Roche passe à l'acte après la menace de Novartis
Dans ce climat tendu, le patron de l'un des plus grands groupes pharmaceutiques au monde menace désormais de priver les patients de médicaments, car le prix ne satisfait pas son entreprise. «C'est avant tout une tactique de négociation», estime Michael Kunz, analyste pharmaceutique à la Banque cantonale de Lucerne. «Le retrait soudain d'un médicament du marché est en réalité la dernière solution envisagée.»
La situation actuelle semble toutefois favoriser de telles escalades. La semaine dernière, nous révélions que Roche, l'autre géant pharmaceutique bâlois, avait retiré du marché suisse le médicament anticancéreux Lunsumio. En cause: un désaccord entre Roche et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) concernant les conditions de remboursement. Si les spécialistes établissent un lien évident avec les évolutions américaines, Roche conteste cette interprétation et rappelle ses efforts antérieurs en faveur de réformes en Suisse.
«Avec les prix pratiqués en Europe, les entreprises ne peuvent pas financer durablement leurs recherche et développement», explique l'analyste pharmaceutique Michael Kunz. «Actuellement, ce sont les patients américains qui assument une part excessivement élevée de ces coûts. Il est compréhensible que Trump veuille changer cela.» L'OFSP et Novartis en conflit ouvert
Mais cela justifie-t-il que des laboratoires retirent des médicaments essentiels du marché européen, privant ainsi les patients? La porte-parole de Novartis, sollicitée à plusieurs reprises, n'a pas souhaité commenter les propos de son directeur. Reste à savoir si des traitements spécifiques sont visés.
Selon la porte-parole, les négociations tarifaires en Europe sont si longues et insatisfaisantes aux yeux des fabricants que la commercialisation de nombreux médicaments en est retardée. La Suisse serait particulièrement mal lotie: «Nous constatons que la Suisse accuse visiblement un retard par rapport à l'Europe en ce qui concerne le remboursement, c'est-à-dire de prix, et la disponibilité des nouveaux médicaments.» Les exigences de prix de l'OFSP sont parfois «nettement inférieures à celles des autres pays européens».
L'OFSP affirme le contraire: «Les exigences tarifaires de l'industrie pharmaceutique ne cessent d'augmenter. Les prix et les coûts des médicaments en Suisse sont largement supérieurs à la moyenne. […] Un rapport récent publié en Suède montre que la Suisse a les coûts par habitant les plus élevés en matière de médicaments […].» L'office y voit un facteur déterminant de la hausse des primes d'assurance maladie.
Qui a donc raison? Les deux, mais ils ne parlent pas de la même chose. Novartis se réfère aux dépenses en proportion du produit intérieur brut, tandis que l'OFSP souligne les coûts absolus.
La vraie question est de savoir si les Suisses paient plus che r leurs médicaments pour financer indirectement d'autres pays, en raison de leur pouvoir d'achat élevé. Cette interrogation devient d'autant plus importante que les Américains veulent maintenant abandonner ce rôle.
Traduit de l'allemand par Elisa Andrade.
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