Euro féminin : revancharde, Ada Hegerberg veut ramener la Norvège au sommet
Après une saison comme remplaçante à l'OL Lyonnes et cinq ans à bouder la sélection, Ada Hegerberg est de nouveau la patronne incontestée de la Norvège qui retrouve enfin les quarts de finale de l'Euro, mercredi à Genève contre l'Italie. De retour en forme physiquement cette saison après de longs mois compliqués, elle a vécu une année difficile à Lyon où elle a très peu joué sous les ordres de Joe Montemurro. L'entraîneur australien ne lui a jamais vraiment expliqué ses choix, selon l'entourage de la toute première Ballon d'or (2018).
Mais tout cela a été oublié en l'espace de quelques semaines quand la star norvégienne (72 sélections et 42 buts selon le site de sa fédération) a rejoint son équipe nationale pour l'Euro 2025 en Suisse. Lors du premier match contre le pays hôte, c'est elle qui a porté la Norvège alors complètement amorphe (2-1): elle a marqué un but, provoqué un penalty - qu'elle a raté - et a amené le second but, le tout plein d'envie. «Sur le terrain, c'est une joueuse très hargneuse, elle a l'envie de gagner, elle fera tout pour son équipe. En dehors du terrain, c'est plutôt une bonne vivante, qui aime rigoler et qui fait parfois des blagues», confiait il y a plusieurs mois sa coéquipière lyonnaise Kadidiatou Diani, avant un match contre la Norvège en Ligue des nations.
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Cinq ans loin de sa sélection
La Norvégienne, qui a fêté ses 30 ans au bord du lac de Neuchâtel avec ses proches et ses coéquipières jeudi, a enchaîné contre la Finlande avant de souffler face à l'Islande. Après cinq ans de mise en retrait de sa sélection entre 2017 et 2022 - elle a manqué la Coupe du monde 2019 - à cause de tensions avec sa fédération au sujet des inégalités de traitement entre joueurs et joueuses, elle a fait son retour peu avant l'Euro 2022 avant de reprendre le brassard en février. Elle a succédé à Maren Mjelde, 35 ans, capitaine lors des deux dernières années. «Nous pensons que le moment est venu pour Ada Hegerberg d'assumer ce rôle», avait alors déclaré la sélectionneuse Gemma Grainger, «et tous ceux qui la connaissent savent qu'elle est une leader».
Souvent critiquée par les médias norvégiens pour être une forte tête, la septuple vainqueur de la Ligue des champions endosse pleinement son rôle, aux côtés de l'autre star norvégienne Caroline Graham Hansen, vice-capitaine. L'aura de l'attaquante qui joue à l'OL depuis 2014 dépasse les terrains, ce qui peut déranger encore certains. «C'est un rôle entre l'expérience, l'attitude d'avoir un bon équilibre entre les jeunes et nous qui sommes là depuis un moment, on sait qu'on a un gros rôle à jouer sur et en dehors du terrain», racontait Ada Hegerberg après le premier succès contre la Suisse. «C'est une compétition extrêmement difficile. Les dernières ont été délicates pour nous, mais il ne faut pas minimiser la possibilité que l'on a de jouer pour notre pays», expliquait la Lyonnaise au journal suisse Le Matin juste avant la compétition, alors que la Norvège sort de plusieurs années de résultats décevants.
Un retour au sommet pour la Norvège ?
Championne d'Europe en 1987 et 1993, championne du monde en 1995 et championne olympique en 2000, la Norvège est la première nation européenne à avoir remporté tous les titres majeurs, mais depuis plusieurs années elle reste sur des compétitions internationales décevantes, et pointe désormais à la 16e place du classement Fifa. Elle n'avait plus atteint les quarts d'un Euro depuis 2013, où elle avait été finaliste. Humiliée (8-0) en 2022 à l'Euro contre les futures championnes d'Europe anglaises, la Norvège a besoin qu'Ada Hegerberg garde ce niveau pour laver cet affront et atteindre de nouveau le dernier carré.
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