
La CSN veut deux nouveaux ministres à l'éducation
« On est passés de l'instabilité au chaos total dans le réseau de l'éducation », a laissé tomber en conférence de presse la vice-présidente de la CSN, Katia Lelièvre. La situation actuelle, a-t-elle aussi dénoncé, est « pire que l'austérité » de l'époque libérale.
Ainsi la rentrée s'annonce-t-elle « excessivement difficile dans l'ensemble du réseau », a prédit la dirigeante syndicale. Et il faudra aux commandes des ministres « capables d'aller au bat pour nos réseaux », a plaidé à ses côtés Ryan W. Moon, vice-président de la Fédération des professionnèles (FP-CSN).
Ces ministres ne sont pas Bernard Drainville (Éducation) et Pascale Déry (Enseignement supérieur), a-t-on déterminé à la CSN. En mai dernier, la centrale syndicale avait déjà exigé le départ de la première, mais la voici qui ajoute le second à son tableau de chasse.
PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
Bernard Drainville
« Vivement un remaniement ministériel », a laissé tomber Katia Lelièvre dans sa déclaration d'ouverture.
Car même si on a poussé un soupir de soulagement en apprenant l'annulation partielle des compressions de 570 millions annoncées en juin dernier, les services aux élèves seront néanmoins affectés, a insisté Katia Lelièvre.
« Même après sa volte-face, ce sont encore des compressions de 30 à 40 millions qui vont être subies par les jeunes du primaire et du secondaire cette année, a-t-elle noté. Ce réseau requiert des investissements massifs, et le gouvernement fait plutôt des coupes. »
Et c'est sans oublier que dans le réseau collégial, on s'attend à un manque à gagner de 151 millions.
La syndicaliste n'a pas manqué de rappeler la déconfiture du candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) à l'élection partielle d'Arthabaska : « Le résultat de l'élection d'hier [lundi] n'est pas surprenant, considérant à quel point la population en a ras le bol de ne pas être écoutée ».
La date du remaniement ministériel que François Legault a annoncé en juin dernier n'a pas été dévoilée, pas plus que le sort qui attend les deux ministres que la CSN voudrait voir partir.
Hashtags

Essayez nos fonctionnalités IA
Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :
Commentaires
Aucun commentaire pour le moment...
Articles connexes


La Presse
2 hours ago
- La Presse
La vie, l'été
Immanquablement, chaque été, le même sentiment envahit notre collaborateur. « Il suffit que je m'arrête un peu, que je m'arrête vraiment, pour me demander comment je fais pour courir tout le reste de l'année », écrit-il. C'est immanquable : chaque été, quelque part au milieu des vacances, je suis frappé par une sorte de blues que je m'explique mal. Il fait beau, je cours et roule à vélo, j'ai le corps reposé, bronzé, la maison est en ordre – je veux dire : il n'y a rien à peindre ni à réparer –, la cour est en fleurs, les arbres, tout verts, chargés de feuilles, rejoignent le ciel. Les journées sont encore longues, Montréal est tranquille, vidé de la moitié de ses habitants, nous voyons la famille, des amis. Et pourtant, je trouve le moyen de penser à la vie qui passe trop vite, aux enfants qui grandissent, à tout ce qu'il reste à faire. Je vis un petit tumulte intérieur. Quand je lui fais part de mes états d'âme, ma blonde rigole gentiment : « C'est ton moment philosophique. » C'est vrai que c'est la même chose chaque année. Il suffit que je m'arrête un peu, que je m'arrête vraiment, pour me demander comment je fais pour courir tout le reste de l'année. Le train est en gare, je l'entends, il s'apprête à repartir, je suis seul sur le quai et me demande si j'ai envie d'y monter. Pour me changer les idées, je fais dérouler mes fils Facebook et Instagram, il y a des gens heureux, d'autres qui sont en pleine promotion de ceci ou cela, mais aussi, c'est immanquable, une foule d'indignés en permanence qui déchirent leur chemise, pour tout et pour rien. J'entends parler d'une pub de jeans, qui serait d'un racisme « épouvantable ». Et d'un cochon, oui, un cochon, à LaSalle, Timmy qu'il s'appelle, que l'administration municipale a menacé d'expulsion avant de se raviser. My God, ça va mal. Ils ne prennent jamais de vacances, ces gens-là. Remarquez, il y a de vraies raisons de s'indigner. Je pense à Gaza, à l'horreur innommable que c'est devenu, à ces enfants qui crèvent de faim, à ce champ de ruines, alors que les grandes puissances appellent – enfin, mais trop tard – Israël à la modération. Ça ressemble à quoi, une famine « modérée », un massacre « modéré » ? Mon chien, lui, de toute évidence, ne se pose pas ce genre de questions. Il ne sait rien du monde, sinon ce qu'il en perçoit dans l'étroit rayon où il lui est permis d'exister. Il a faim, il mange. Il est fatigué, il dort. Il veut se réchauffer, il cherche la lumière, se couche sur la chaise de parterre, en plein soleil. Ponyo, qu'elle s'appelle (c'est une femelle), en l'honneur de la petite sirène de Miyazaki. Je me souviens encore du jour où nous sommes allés la chercher, chez un éleveur de Mascouche. C'était la Saint-Valentin. Les filles étaient rentrées de l'école, nous leur avions annoncé : « Ce soir, nous achetons un chien ! » Elles s'en souviennent encore. Nous aussi. C'était une joie pure, parfaite. Ma plus vieille en parlait depuis des années. À l'île de la Visitation, pendant une promenade, elle s'était même agenouillée devant une croix – celle qui rappelle la mort du père Viel, noyé dans la rivière des Prairies en ce lieu même, en 1625 – pour demander à Dieu de lui donner un chien. Et ce jour-là, Dieu, c'était nous. Elle avait choisi le chien le plus tranquille (tu parles), collé sur ses frères et sœurs. Au retour dans la voiture, le chien pleurait, et ma plus jeune, grande sensible, s'était mise à pleurer aussi. Une bête si petite qu'aussitôt arrivée à la maison, elle avait réussi à se cacher dans une de mes bottes d'hiver. Vie fragile. À l'heure où j'écris ces lignes, le chien est étendu de tout son long, les yeux à demi fermés, l'air d'un bouddhiste zen. C'est son côté shih tzu, j'imagine. Parfois, il lève la tête, me jette un regard distrait, je me demande s'il pense à quelque chose, ou si c'est le vide, le « rien », qui l'habite. Je l'appelle alors le « petit chien philosophe ». Je connais des gens qui paient cher pour atteindre un tel état de sérénité. Mais c'est une drôle de bête, prisonnière des extrêmes. Il suffit qu'un autre chien marche sur le trottoir qui borde la cour pour que le mien perde les pédales. J'ai beau alors le rappeler à l'ordre, il jappe, grogne, court de droite à gauche, sautille, veut m'alerter. « Ponyo, veux-tu bien me dire pourquoi tu t'énerves ? » Et c'est encore pire pendant les promenades, quand il croise un semblable : il devient fou. On dit que certains chiens, trop habitués aux humains, arrivent mal à vivre avec leurs congénères quand ils les retrouvent, ne les comprennent pas, ne savent pas comment interagir – et qui n'a pas vécu la même chose ? À ces moments-là, je m'excuse auprès de l'autre maître, je traite mon chien de « mésadapté », et parfois même de « cas psychiatrique », une manière d'admettre que je ne l'ai pas bien élevé. Et je n'exagère pas tant. Il y a quelques années, le vétérinaire nous avait conseillé de lui faire suivre une thérapie pour gérer son anxiété. J'avais répondu du tac au tac : « Les maîtres consultent déjà. » Je parlais de notre propre anxiété. L'anxiété, j'ai passé une bonne partie de ma vie à l'apprivoiser. C'est une bête farouche, peut-être indomptable. Mais il m'arrive de penser qu'elle est l'expression de la vie même, sa vibration la plus intime. Peut-on vraiment vivre sans être anxieux, sans éprouver, d'une manière ou d'une autre, le manque – de tout ce qu'il reste à faire – et le danger – de tout ce qui pourrait survenir ? N'y a-t-il pas dans ce qui me fait désirer, aimer, écrire, enseigner une part d'anxiété nécessaire ? Au milieu de l'été, dans cette pause obligée où mon esprit s'agite, je cherche le courage de remonter dans le train. Et je le trouve, au hasard d'une lecture, chez Jean Jaurès : « Le courage, c'est de comprendre sa propre vie, de la préciser, de l'approfondir, de l'établir et de la coordonner cependant à la vie générale. […] Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille1. » 1. Jean Jaurès, Discours à la jeunesse, 1903 Qu'en pensez-vous ? Participez au dialogue


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Nouvelle série d'arrestations visant l'opposition à Istanbul
Cette nouvelle vague d'interpellations pour « corruption » s'inscrit dans la continuité des arrestations ciblant depuis des mois le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation de l'opposition turque. (Istanbul) La police turque a procédé vendredi à 44 arrestations au sein de la municipalité d'opposition d'Istanbul, dont celles du maire de l'arrondissement central de Beyoglu et de plusieurs de ses proches conseillers, a rapporté l'agence de presse étatique Anadolu. Agence France-Presse Cette nouvelle vague d'interpellations pour « corruption » s'inscrit dans la continuité des arrestations ciblant depuis des mois le Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), principale formation de l'opposition turque. Le maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, considéré comme le plus redoutable opposant au président Recep Tayyip Erdogan, avait ainsi été arrêté en mars et incarcéré dans la foulée. Son arrestation avait provoqué une contestation inédite dans le pays depuis 12 ans. Le président du CHP Özgür Özel a réagi vendredi sur X en soulignant qu'en « 149 jours, la justice n'a pas réussi à produire d'acte d'accusation ». « Parce qu'ils n'ont que des allégations calomnieuses du genre 'J'ai entendu dire ça' », a-t-il raillé. Pour lui, « cette opération est une vengeance qui vise à dissimuler les dommages causés (au pays) par le gang du parti AKP » de M. Erdogan, au pouvoir depuis 2002. Outre M. Imamoglu et le maire de Beyoglu Inan Güney, neuf des 26 maires CHP d'arrondissements d'Istanbul ont été arrêtés et incarcérés depuis octobre, la plupart pour corruption – une accusation qu'ils nient. Les maires CHP de plusieurs autres villes du pays ont également été arrêtés. Selon des analystes, le gouvernement tente de fragiliser le CHP, sorti grand vainqueur d'élections locales au printemps 2024 au détriment du parti du président Erdogan.


La Presse
2 hours ago
- La Presse
Un immense lac envahi par une plante aquatique au Salvador
Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Un immense lac envahi par une plante aquatique au Salvador (Suchitoto) Une pollution aux plantes aquatiques envahissantes frappe les eaux du lac Suchitlan, au Salvador, stoppant les activités de pêche et les revenus du tourisme. Agence France-Presse Alimenté par les eaux du fleuve Lempa, le Suchitlan est un lac artificiel de 13 500 hectares, construit à partir de 1976, qui alimente la centrale hydroélectrique Cerron Grande. Situé à 45 km au nord-est de San Salvador, il a été déclaré zone humide d'importance internationale en 2005 dans le cadre de la Convention de Ramsar. Bateaux de pêche se retrouvent à quai et les restaurants et autres activités vidées de touristes. « Tous les ans il y a des plantes aquatiques, mais là c'est hors de contrôle, aujourd'hui c'est entièrement rempli », a déclaré à l'AFP Julia Alvarez, une batelière de 52 ans. « 100 % du lac est envahi. Depuis dix jours, on ne peut ni naviguer, ni pêcher », ajoute auprès de l'AFP un pêcheur, Felicito Monroy. « Les gens viennent, regardent, et repartent aussitôt », se lamente de son côté Johnny Anzora, 44 ans, serveur dans un restaurant. La biologiste et chercheuse Cidia Cortés a expliqué à l'AFP que les rivières et ruisseaux qui alimentent le lac Suchitlan charrient dans ses eaux « des métaux lourds, de l'aluminium, de l'arsenic, du plomb […], donc c'est comme mettre de l'engrais dans l'eau, les plantes s'en nourrissent et croissent de manière exponentielle ». Cinq barges dragueuses s'affairent à retirer les plantes flottant en surface. Seuls 6,3 hectares du lac, soit l'équivalent de neuf terrains de football, ont pu être nettoyés, et quelque 1270 tonnes de plantes ont été retirées, selon la Commission exécutive hydroélectrique nationale du fleuve Lempa. Pour Mme Cortés, ce sera à long terme insuffisant, il faut « stopper l'entrée d'eau sale ».