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« Moi, je voulais l'aider » : comment Van der Poel a frôlé l'un des exploits les plus immenses du Tour de France

« Moi, je voulais l'aider » : comment Van der Poel a frôlé l'un des exploits les plus immenses du Tour de France

Le Parisien13-07-2025
Dire que le matin même, Thierry Gouvenou, le directeur technique du
Tour de France
, craignait une étape aussi ennuyeuse que la veille. Il avait prévenu les équipes de sprinteurs que les organisateurs en tiendraient compte pour les futurs tracés. Et, à la place, on a eu droit à la plus
belle preuve de combativité
depuis le début du Tour.
Au kilomètre zéro,
Mathieu Van der Poel
s'est échappé avec son coéquipier d'Alpecin-Deceuninck Jonas Rickaert. Le peloton a d'abord souri puis cru que les deux hommes voulaient juste se positionner pour les points du premier sprint intermédiaire. Et que Mathieu Van der Poel voulait se repositionner dans la course au maillot vert.
« Ils vont se relever après le sprint », annonçait d'ailleurs un directeur sportif d'Ineos. Mais tout le monde s'est planté. Et les deux échappés ne se sont pas relevés. Accélérant encore quand le peloton tergiversait pour s'organiser. Résultat, ils ont pris plus de cinq minutes d'avance.
Lentement, l'écart s'est réduit mais, alors que Rickaert s'épuisait, Van der Poel a prouvé qu'il n'était pas considéré comme un des meilleurs rouleurs du monde pour rien. Seul contre tous, il a résisté alors que l'étape a dépassé les 49 km/h de moyenne. Et se révélait, avec un vent soufflant de trois quarts dans le dos, la deuxième étape la plus rapide de l'histoire du Tour.
L'arrivée se rapprochait et la tension grimpait. Pris dans un effort violent, le Néerlandais a offert une magnifique résistance. Au bout de près de 174 km, il tenait encore. Mais il lui a manqué 700 m pour l'exploit majuscule. Celui de partir au kilomètre zéro et l'emporter. Au final, Tim Merlier a remporté le sprint mais c'est comme s'il n'était pas seul à avoir gagné.
Par son panache, son inconscience et son courage, Van der Poel, a offert un magnifique spectacle. À l'arrivée, il a expliqué que ce coup de folie ne devait rien au hasard. « C'est quand même une déception, souffle-t-il. On n'a pas cru qu'on serait si proches aujourd'hui. À la fin, c'est un peu dommage mais on n'a pas de regrets. » Et il explique qu'il s'était lancé dans son raid déjanté d'abord par amitié. « Jonas (Rickaert), son rêve était d'aller sur le podium du Tour de France un jour pour le prix de la combativité, confie-t-il. Et moi, je voulais l'aider. C'était une belle journée à deux. »
Et tout ne s'est pas décidé entre le départ fictif et le départ réel. « Hier soir, on a discuté. Et avec le vent, on ne sait jamais si un petit groupe peut revenir. Mais à la fin, c'était un peu trop long. » Trop long mais trop bon pour les amateurs de spectacle. Van der Poel risque forcément de payer son audace et ses efforts lors de la difficile étape du Massif central entre Ennezat et le Mont-Dore.
Le petit-fils de Raymond Poulidor va forcément rétrograder au classement général et faire partie des premiers lâchés. Mais, même si son pain noir commence, Van der Poel a déjà réussi son tour avec une victoire d'étape et quatre jours en jaune. Et avec cette dose d'audace entre Chinon et Châteauroux, il a rajouté ce qui fait la différence entre les vainqueurs et les grands champions : le panache.
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Une salle de réunion de crise est également prévue avec des écrans pour organiser des visios. « Elle a servi avant les Jeux mais pas pendant », précise Arnaud Courtier. Malgré les ventes qui affichent sur le site complet, avec 35 000 à 40 000 personnes enregistrées chaque jour des Jeux Olympiques, il décide de laisser 3 000 à 4 000 billets par jour pour permettre aux familles ou aux amis de se retrouver, et offrir une chance à tous. « Le troisième jour, il y avait la queue dès 8 heures du matin pour ces billets alors que le club ouvrait à 10 heures », explique le dirigeant. Le comptage se fait en temps réel grâce à un tapis et des radars de contrôle, puisque la jauge à l'instant T est de 25 000 personnes. Deux populations se croisent, le public familial la journée cède la place aux amis le soir, en particulier quand la partie extérieure ferme, n'offrant que 6 000 places dans la grande halle pour une ambiance qui n'a rien à envier aux fan zones du foot. « Il y a eu zéro incident, pas de problème avec les gens qui étaient bienveillants, c'était un public facile », souligne Arnaud Courtier. « On n'avait jamais fait ça. Le 1er septembre, un dimanche soir de veille de rentrée pour beaucoup de Français, la halle est pleine pour les premiers jours des Jeux Paralympiques. Là je me suis dit : ''c'est bon, c'est gagné. Après on a nous aussi géré la pénurie », sourit Elie Patrigeon.

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