logo
Les logements en coliving trouvent preneurs à prix d'or

Les logements en coliving trouvent preneurs à prix d'or

Le Figaro3 days ago
Marché de niche, ce mode d'habitat partagé, qui offre des appartements avec services, fait le plein malgré des prix souvent élevés.
Un grand salon avec cuisine, décoré façon brochure de magazine, un long couloir menant à des dizaines de chambres, le tout dupliqué sur plusieurs étages, une salle de sport, une salle de cinéma, un espace coworking… À Lyon, dans cet immeuble dédié au coliving, une forme de colocation gérée par une société privée - ici le constructeur Vinci avec son concept Bikube -, on est loin du joyeux bazar du film L'Auberge espagnole, plutôt dans une sorte d'hôtel branché rempli d'étudiants et de jeunes actifs.
Le bâtiment comporte une centaine de logements – principalement des studios, mais aussi quelques T2 et T3 - avec, à chaque étage, une ambiance et une décoration différente : Rock 70, Californie 1980… Chaque locataire y loue un logement avec services – internet, laverie, ménage en option – et partage les espaces communs. Le prix ? 940 euros pour un studio de 18 m2 avec salle d'eau et kitchenette, soit bien plus que ce qu'un locataire paierait pour louer un T1 sur le marché libre. « À Lyon, un logement meublé coûte 650 euros hors charges, confirme Damien Odin, directeur général adjoint de Vinci Immobilier résidences gérées. Mais il faut comparer ce qui est comparable. Les locataires profitent aussi de vastes espaces communs. Et lorsque l'on met bout à bout, les charges, l'électricité, le chauffage, internet, la laverie, cela monte très vite. »
À lire aussi «Tu tiens la main de ton amie pendant la visite et ça fonctionne» : ces locataires qui font croire qu'ils sont en couple pour décrocher une location
Publicité
Un tarif élevé qui n'a pas empêché la partie coliving de l'immeuble - quelques étages sont aussi dédiés à l'hôtellerie - d'être occupée à 100 % quelques semaines après son lancement en novembre dernier. Un effet du manque criant de logements à Lyon, qui handicape les jeunes actifs et les étudiants qui débarquent dans la capitale des Gaules sans avoir de toit. « De façon générale, le coliving cible les nouveaux arrivants - actifs ou étudiants - qui n'ont pas de famille ou de réseau sur place, et qui cherchent là un logement temporaire avant de se stabiliser », constate Christophe Baudat, directeur général de Colosséum Invest, une société immobilière spécialisée dans le coliving.
Un marché très éclaté
Apparue dans les années 2000 sur la côte Ouest des États-Unis, l'offre répond à une demande qui était jusqu'alors pourvue par la colocation : une chambre pour quelques mois le temps de trouver un appartement ou de repartir dans une autre ville. Les exploitants, qui doivent gérer les chambres, profitent d'une souplesse inédite. Ce ne sont pas des baux meublés classiques d'un an ou de neuf mois (étudiants) qui sont signés. Les biens peuvent être loués au travers de contrats de résidents para-hôteliers, permettant à l'exploitant de rompre le contrat en cas de non-paiement. De quoi séduire les investisseurs immobiliers en quête de rendements - entre 5 et 6 %, selon JLL.
À lire aussi Airbnb : après Paris, Lyon va aussi restreindre les locations de résidence principale à 90 nuits par an
Le parc français de coliving représente près de 19.000 lots, et près de 600 résidences selon le spécialiste immobilier JLL, qui a publié une étude sur cette activité fin 2024. Une goutte d'eau en comparaison des 240.000 logements étudiants, dont 175.000 gérés par le Crous. En France, le marché est très éclaté. On compterait aujourd'hui près de 72 opérateurs : parmi les principaux, Ecla, The Babbel Community, The Camp, Colonies, La Casa… « Le coliving reste une niche », indique Blaise Heurtaux, associé cofondateur de La Place de l'immobilier, un spécialiste des données immobilières.
Niche ou pas, il suscite des critiques. « Coliving, coliving, coliving » : dans une vidéo devenue virale, avec près de 100.000 vues en vingt heures en avril dernier, Ian Brossat, sénateur de Paris (PC), s'attaquait « au nouveau terme à la mode vendu à toutes les sauces par les pires spéculateurs immobiliers ». En cause : un immeuble, dont les locataires auraient été « chassés », pour être remplacés par des « étudiants étrangers », qui payent « 1000 euros pour 10 m2 ». Le sénateur, ancien « M. Logement » de la ville de Paris, promettait avant l'été une proposition de loi pour restreindre cette activité. Celle-ci n'a pas encore vu le jour. Certaines dérives existent, avec l'émergence de petits appartements gérés sur le modèle du coliving par des particuliers, qui cherchent à s'affranchir des règles de la location classique. Un phénomène qui a déjà attiré l'attention des associations de consommateurs ou de défense des locataires.
À lire aussi Peu à peu interdites à la location, chères à chauffer... Pourquoi les passoires thermiques sont à nouveau prisées dans les villes
Orange background

Essayez nos fonctionnalités IA

Découvrez ce que Daily8 IA peut faire pour vous :

Commentaires

Aucun commentaire pour le moment...

Articles connexes

Guerre en Ukraine : « Priorité à Kiev », les livraisons systèmes américains de défense Patriot retardées en Suisse
Guerre en Ukraine : « Priorité à Kiev », les livraisons systèmes américains de défense Patriot retardées en Suisse

Le Parisien

timean hour ago

  • Le Parisien

Guerre en Ukraine : « Priorité à Kiev », les livraisons systèmes américains de défense Patriot retardées en Suisse

La Suisse n'aura pas ses systèmes de défense aérienne. Une livraison à Berne de « Patriot » américain va être retardée par Washington qui a décidé de donner la priorité à l' Ukraine , a annoncé ce jeudi le gouvernement suisse. Le département américain de la Défense a informé Berne cette semaine que « les priorités de la livraison des systèmes Patriot avaient été revues en vue de soutenir l'Ukraine dans sa défense sol-air », a déclaré le ministère suisse de la Défense (DDPS) dans un communiqué. La Confédération avait commandé cinq systèmes de défense sol-air Patriot en 2022 , et devait voir cette commande honorée à partir de 2026 et jusqu'en 2028. Pour l'heure, le ministère « ignore combien de systèmes seront concernés et si la livraison des missiles sera également impactée » et n'est pas en mesure « de déterminer la durée des retards et d'estimer s'il y aura d'autres répercussions pour la Suisse ». « Les clarifications sont en cours », a-t-il affirmé dans son communiqué. Donald Trump a annoncé ce lundi un accord avec le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte pour que les États européens membres de l'organisation achètent des armes américaines, en particulier les systèmes de défense Patriot, en faveur de l'Ukraine. Cette annonce marque un tournant pour le président américain qui a clairement manifesté son impatience et s'est dit « mécontent » de son homologue russe, Vladimir Poutine , dans les efforts visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Un certain nombre de pays européens, dont l'Allemagne, la Norvège, les Pays-Bas, le Danemark et la Suède, se sont dits prêts à participer à ce plan. En raison de sa position traditionnelle de « neutralité armée », la Suisse, qui n'est pas membre de l'Otan, ne devrait pas transmettre ses systèmes de défense Patriot à l'Ukraine. Washington avait déjà informé la Suisse il y a un an d'un autre retard concernant une commande de missiles Patriot PAC3 MSE effectuée en 2023, également en raison du soutien apporté à l'Ukraine depuis l'invasion russe en février 2022.

Livret A à 1,7 % : ne rien toucher, assurance vie, bourse… que faire de votre argent après la (nouvelle) baisse du taux ?
Livret A à 1,7 % : ne rien toucher, assurance vie, bourse… que faire de votre argent après la (nouvelle) baisse du taux ?

Le Parisien

timean hour ago

  • Le Parisien

Livret A à 1,7 % : ne rien toucher, assurance vie, bourse… que faire de votre argent après la (nouvelle) baisse du taux ?

Une nouvelle chute pour l'un des placements favoris des Français. Après une baisse de 3 % à 2,4 % au 1er février, le taux d'intérêt du livret A va de nouveau diminuer à 1,4 % au 1er août . Une proposition, du fait de la règle de calcul suivant l'inflation, de la Banque de France — qui a considéré que cela protégerait « toujours le pouvoir d'achat de ses détenteurs » face à une inflation tombée à 1 % en juin —, suivie par le ministère de l'Économie. « Le taux du livret A restera nettement plus élevé que l'inflation, qui a significativement baissé au cours de l'année écoulée », a également justifié Bercy.

Investir dans les ETF, comment ça marche ?
Investir dans les ETF, comment ça marche ?

Le Parisien

time3 hours ago

  • Le Parisien

Investir dans les ETF, comment ça marche ?

Les ETF (ou Exchange Traded Fund) connaissent un succès indéniable. Ces paniers d'actions d'obligations répliquent un indice boursier, qu'il s'agisse du CAC 40, du S&P 500 ou du MSCI World. Ils peuvent aussi répliquer des groupes d'actions plus complexes et financièrement plus risqués : des entreprises responsables, des titres de dette très précis sur leur date de maturité ou leur pays d'origine, des paniers d'actions renforcés par des effets de levier… Ces ETF présentent plusieurs avantages : d'abord, ils coûtent moins cher que l'achat de toutes les actions séparées. Ils permettent une très grande diversification, puisque vous investissez dans des dizaines ou centaines d'entreprises à la fois, pour des prix très bas, parfois quelques euros seulement. Enfin, et surtout, les frais de gestion sont très inférieurs à l'investissement 'actif' : d'habitude, des gestionnaires de fonds constituent des paniers d'actions manuellement, appliquant des frais. Ceux des ETF sont de l'ordre de 0,05% à 0,8% - cela peut tripler ou quadrupler pour les autres fonds. Il peut être très intéressant d'utiliser une néo-banque pour réduire encore les frais - les banques classiques prélèvent des frais supplémentaires. Une structure comme Trade Republic s'est spécialisée dans les ETF. Les frais sont très peu élevés : aucun frais de courtage, et une simple commission fixe de 1 € appliquée pour chaque transaction sur des actions ou des ETF. Surtout, Trade Republic a rendu gratuits ses plans d'investissement programmé : vous pouvez investir la même chose à intervalle régulier, sans frais. Cette stratégie, en plus d'être très adaptée aux ETF, permet de lisser le risque de perte : en achetant régulièrement, on achète quand le marché est bas, puis haut ; en moyenne, le montant moyen de l'achat est lissé dans le temps. Attention, ce type de placement comporte des risques, il est important de comprendre les produits sur lesquels vous investissez avant de vous lancer. >>Cliquez ici pour ouvrir un PEA Trade Republic

TÉLÉCHARGER L'APPLICATION

Commencez dès maintenant : Téléchargez l'application

Prêt à plonger dans un monde de contenu mondial aux saveurs locales? Téléchargez l'application Daily8 dès aujourd'hui sur votre app store préféré et commencez à explorer.
app-storeplay-store