
Sous le pont Jean Macé, le plus gros bidonville de Lyon bientôt évacué au nom de la salubrité publique
C'est un véritable bidonville qui s'est constitué au fil des mois et des démantèlements d'autres camps de fortune ailleurs dans la ville. Le campement installé sous le pont ferroviaire Jean Macé, qui cisaille le 7e arrondissement de Lyon, va être expulsé dans les prochains jours. Une décision, rendue par le tribunal administratif la semaine dernière, a validé la demande formulée par les écologistes de la métropole et de la ville de Lyon, au nom de la salubrité et de la sécurité publique.
«Depuis le début de l'année, la situation s'est fortement dégradée avec une densification du campement et une intensification des faits de violence, justifie l'adjointe au maire délégué au logement et à l'hébergement d'urgence, Sophia Popoff (EELV). Le maire (Grégory Doucet, NDLR) a alerté à plusieurs reprises et écrit à la préfète au mois d'avril. Des agents de la métropole ainsi que des salariés de prestataire de la ville ont subi des violences et refusent désormais d'intervenir sur place». Difficile dans ces conditions de maintenir «un état de salubrité compatible avec un espace public passant», insiste l'élue.
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Pour le dire crûment, les toilettes mis à disposition par la ville ne sont plus vidées. Les ordures ne sont plus enlevées. Sous la chaleur harassante (40°C à l'ombre) de ces derniers jours à Lyon, la situation devient difficilement tenable. Une bénévole impliquée sur place assure néanmoins que «l'intérieur du campement est tenu par les personnes». Des «résidants» particulièrement éclectiques. «Il y a des personnes âgées, certains qui travaillent mais ne peuvent pas se loger, des mineurs non accompagnés, énumère-t-elle. Certains seraient éligibles à une prise en charge mais le diagnostic social n'est pas fait correctement et les autorités s'en lavent les mains».
«Violence», «drogue» et «réseaux criminels»
Ils seraient aujourd'hui 70 à 150 sur place selon nos informations. Des individus passés pour beaucoup par d'autres bidonvilles auparavant. Ils viennent du squat de la place de Milan évacué il y a deux ans à la Part-Dieu, du square Sainte-Marie Perrin près de l'hôtel de métropole, et d'autres squats récemment démantelés. Peu de familles en revanche, pas d'enfants, en raison de l'insécurité récurrente sous le pont ferroviaire. D'après les autorités, le lieu est miné par la violence, entre résidants et envers les riverains, et l'addiction au crack de certains.
«L'automne dernier, nous avons eu connaissance de faits de violences contre les passants mais aussi à l'intérieur du campement avec des femmes victimes», assure Sofia Popof, évoquant un signalement au procureur de la République. L'élue évoque la présence de «réseaux criminels» sur place, de faits de «traite d'êtres humains». «Le maire de Lyon a demandé à plusieurs reprises la reprise des diagnostics sociaux et la mise à l'abri des personnes», poursuit-elle.
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Déjà attaqués sur sa gauche, par des collectifs libertaires, pour cette demande d'expulsion survenue en plein épisode de canicule, les élus écologistes renvoient la balle aux services de l'État (compétents en matière d'hébergement d'urgence). Et soulignent l'urgence sanitaire de la situation sous le pont Jean Macé. «Il ne s'agit pas de vider tous les campements de la ville. Ce n'est pas une politique générale, insiste Sophia Popoff. Pour le camp du jardin des chartreux (situé dans le 1er arrondissement, NDLR) par exemple, nous avons une décision permettent d'ordonner l'évacuation des lieux, qui doivent faire l'objet de travaux, mais pour l'instant nous ne le faisons pas.»
Sous le pont Jean Macé, il faudra un important dispositif policier pour mener à bien le démantèlement. Si le mouvement semble amorcé, de source bien informée, plusieurs jours seront donc nécessaires à sa préparation. D'autant que le pont du boulevard Yves Farge, voisin, est aussi concerné par l'arrêté d'expulsion. Une quinzaine de tentes s'y trouvent pour l'instant et les problèmes y sont les mêmes.
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