
Dunkerque : une cinquantaine de migrants embarque sur un bateau vers l'Angleterre sous les yeux des vacanciers
Un canot pneumatique noir bondé, dont les boudins peinent à sortir de l'eau. Juchés sur les fragiles flotteurs, une cinquantaine de migrants, serrés les uns contre les autres, qui s'agrippent aux poignées à mesure que le bateau s'éloigne. Voilà la scène à laquelle ont assisté les vacanciers sur la plage de Malo-les-Bains à Dunkerque, ce dimanche 27 juillet, filmée par Le Parisien.
«Je n'ai jamais vu un truc pareil», s'est alertée auprès du quotidien une habitante de cette ville du Nord, qui a noté à bord de l'embarcation des enfants dont deux bébés, et surtout l'insuffisance du nombre de gilets de sauvetage. Quelques minutes après le départ du semi-rigide, qui tanguait fortement au rythme des vagues, sept personnes étaient déjà tombées à l'eau, a encore indiqué la Dunkerquoise. «Il nous arrive de ramasser [des vêtements de migrants] en ce moment avec les nombreux départs. (...) C'est une situation catastrophique», a également affirmé un saisonnier travaillant sur la plage de Dunkerque qui souhaitait rester anonyme.
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Des migrants refusent d'être débarqués
«Lors de certaines opérations de sauvetage, il arrive qu'une partie des migrants refuse d'être secourue par les moyens français», a précisé la préfecture du Nord auprès de Actu.fr. Or, le droit de la mer interdit bien aux forces de l'ordre terrestres d'intervenir dans l'eau pour stopper les traversées, au risque de faire chavirer le bateau. La préfecture indiquait qu'une opération de sauvetage avait été menée le 29 juillet au large de Gravelines pour venir en aide à des migrants qui avaient pris la mer. Au total, 45 personnes ont été secourues. Mais d'autres, refusant d'être assistés, ont poursuivi leur route vers les côtes britanniques. «Dans cette configuration, compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d'actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l'État (chute à la mer, choc thermique, traumatismes divers), le choix est fait de les laisser poursuivre leur route.»
En revanche, les migrants en danger de se noyer doivent être secourus, impose le droit international. La Convention internationale pour la sauvegarde de la vie humaine en mer, adoptée en 1974, ainsi que la Convention des Nations unies sur le droit de la mer imposent que tout navire ayant connaissance d'une situation de détresse doive s'arrêter s'il est à proximité ou bien se dérouter s'il est au plus proche de la mer, dans la mesure où le bateau et l'équipage ne sont pas mis en danger à leur tour. En revanche, les personnes sauvées doivent ensuite être débarquées dans «un lieu sûr», et non pas obligatoirement dans «le port le plus proche», précise l'Organisation maritime internationale (OMI).
Depuis le début de l'année, un peu plus de 16.000 migrants ont atteint les côtes britanniques depuis les plages du nord de la France, selon les chiffres du Home office. C'est 42 % de plus qu'à la même période l'année dernière.
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