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« On va en ressortir plus grands » : les Bleus tirent des enseignements positifs de leur tournée d'été en Nouvelle-Zélande

« On va en ressortir plus grands » : les Bleus tirent des enseignements positifs de leur tournée d'été en Nouvelle-Zélande

L'Équipe2 days ago
Frustrés du zéro sur trois en tests mais fiers d'avoir contredit ceux qui les croyaient prédestinés à recevoir une fessée en triple exemplaire, les Français pensent avoir appris sur eux-mêmes pendant cette tournée en Nouvelle-Zélande.
Pendant que certains confrères néo-zélandais, un tantinet taquins, nous demandaient si l'équipe B des All Blacks méritait vraiment sa victoire de ce samedi contre l'équipe de France C, Fabien Galthié devait esquiver une question du même tonneau (« Est-ce que cette série de tests ne vous laisse pas encore plus de regrets de ne pas être venu avec la grosse équipe ?). Réponse du sélectionneur : « Je comprends la question mais c'est gênant de parler de ça eu égard aux gars qui se sont battus pendant cinq semaines, qui ont cru en eux, qui ont jusqu'au bout cru à cette possibilité de gagner ici. Ce n'est pas le sujet du soir. Ces gars ont été exceptionnels, valeureux, solidaires. » Ces qualificatifs heurteront peut-être certaines oreilles moins charitables que d'autres. On peut aussi l'entendre.
N'empêche qu'à l'issue de ce troisième test à Hamilton (défaite 29-19), dans le camp des vaincus, c'est le mot « fierté » qui revenait le plus abondamment. « Je pense qu'on n'est pas passé loin d'arracher un exploit, à Dunedin (défaite 31-27) ou même ici, avançait le talonneur Pierre Bourgarit. Il y a cet essai litigieux qui nous empêche de basculer à + 9 à la mi-temps. Le problème, c'est qu'en seconde période, on n'a qu'une ou deux petites étincelles. Le reste du temps, on subit, on défend. Mais on peut être fier d'avoir rivalisé avec cette équipe. »
« Je pense que nous tous, les joueurs qui ont participé à cette tournée, on va en ressortir plus grands »
Nicolas Depoortere, centre des Bleus
Nicolas Depoortere abondait dans son sens : « Je ne pense pas que la marche était trop haute. Au contraire, je pense qu'on avait vraiment les moyens de gagner ce match. Ce qui nous coûte très cher, c'est qu'on se fait surprendre sur l'intensité dès le début de la seconde mi-temps. Ils ont mis énormément de punch. Maintenant, je pense que nous tous, les joueurs qui ont participé à cette tournée, on va en ressortir plus grands. Et encore plus nous, les jeunes. » Considéré comme un des anciens, Bourgarit ne regrettait pas d'avoir dit oui à la tournée la plus casse-gueule de l'ère Galthié. « J'ai appris qu'avec l'équipe de France, il vaut mieux y être que ne pas y être. Ça sert toujours d'y être. »
En repassant dans le tunnel du stade, direction l'autocar, Galthié glissait qu'avec 297 plaquages, ce quinze de France venait d'établir un record depuis qu'il en est à sa tête. Un record de souffrance en quelque sorte. « On savait qu'on n'allait pas tourner sur des matchs à 100 ou 150 plaquages, poursuivait Bourgarit. Notre plan de jeu fait qu'on doit beaucoup plaquer parce qu'on veut jouer haut en pressant fort après nos nombreux jeux au pied. Cette stratégie est exigeante physiquement et demande d'être dominant sur les phases de collision. Ce qu'on a réussi en première mi-temps. »
Venu ici-bas sans la majorité de ses cadres, avec pas mal de bric, un peu de broc et un gros noyau de néo-capés, ce groupe a le sentiment de ne pas avoir failli dans sa mission. « J'ai appris de cette tournée que n'importe quelle équipe de France pouvait relever ce défi, disait le capitaine Gaël Fickou, auteur de vingt plaquages ce samedi. On a été beaucoup critiqués ou rabaissés dans la presse néo-zélandaise mais on a montré un beau visage. On recroisera un jour les All Blacks et ce sera une autre histoire. Ce soir, c'est très frustrant. On y a mis tellement de coeur et d'envie. Mais ça venait fort en face, ça tapait fort et nous, on n'a pas su saisir toutes nos occasions. Il nous a manqué ça pour accomplir un truc incroyable. »
Au rayon frustration, l'hypothèse d'un en-avant sur l'action de l'essai néo-zélandais juste avant la mi-temps se posait en haut, tout en haut. « Ils (les arbitres) ont largement le temps de checker, souriait Galthié, un peu jaune. C'est un moment de grande frustration pour des joueurs qui défendent leur ligne. »
En dézoomant, le sélectionneur parlait d'une tournée « riche en enseignements pour nous le staff. Des joueurs ont touché ce niveau qu'ils ne connaissaient pas. » Une des idées motrices de ce si long périple devait consister à faire émerger des premiums, des joueurs pouvant s'immiscer dans la hiérarchie de tel ou tel poste, comme n°2 ou n°3, voire n°1 bis. Sans prétendre à l'exhaustivité, signalons que Mickaël Guillard a démontré qu'il avait de l'avenir aussi comme troisième-ligne centre, Théo Attissogbe a marqué des points, Nolann Le Garrec, titularisé trois fois, a assumé son statut, Alexandre Fischer s'est révélé, Joshua Brennan et Matthias Halagahu ont donné envie d'en voir plus, comme Régis Montagne ou Pierre Bochaton. C'est déjà quelque chose.
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Trois titularisations face aux Néo-Zélandais et un rôle renforcé : retour sur une tournée fondatrice pour le jeune demi de mêlée international Nolann Le Garrec, bientôt Rochelais. Ils sont deux, avec Théo Attissogbe, à avoir démarré les trois tests de la tournée. Ce choix du staff pose un statut pour Nolann Le Garrec (23 ans), le surdoué, qui flirte sans arrêt avec le groupe premium mais doit composer au poste de demi de mêlée avec les concurrences d'Antoine Dupont et Maxime Lucu. De la Nouvelle-Zélande, il rentre les valises chargées de quelques regrets et plein d'une expérience qu'il a accepté de nous raconter avant de redécoller vers sa nouvelle vie, à La Rochelle. « Les All Blacks sont apparus à la fois prenables et pourtant un ton au-dessus. Quel sentiment vous domine à la sortie du dernier test (défaite 29-19, ce samedi) ?On n'est pas si loin. On a plutôt bien géré la première mi-temps. On a su scorer les premiers pour les faire un peu plus douter. On a aussi réussi à bien défendre notre ligne pour les repousser le plus longtemps possible. On a été très bons en conquête. On est devant à la pause. Malheureusement en seconde, on a un peu plus subi, on a beaucoup défendu. Sans vraiment reprendre la main sur le ballon, c'est difficile de remettre des points même si on a quand même eu une ou deux occasions franches. À ce niveau-là, pour les battre, il fallait tout convertir, je pense, et s'envoyer comme on l'a fait en défense. Parce que l'investissement des gars a été énorme ! Franchement, je ne connais pas les stats du match (297 plaquages), mais l'état d'esprit a encore été fantastique. « Affronter ces joueurs-là, dans leur système, leur organisation, totalement dédiée à leur équipe nationale... C'est énorme » Nolann Le Garrec, à propos des All Blacks Quel sera le plus gros regret sur cette tournée ?À chaud, c'est compliqué. De ne pas avoir accroché un match. On a joué une très belle équipe des Blacks, qui a su s'adapter à notre défense entre le test 1 (défaite 31-27) et le test 2 (défaite 43-17). Ils ont tenté de nouveaux lancements, changé leurs formes de jeu. Sur le premier test, ils jouaient beaucoup avec des passes dans le dos, du large-large. Sur le deuxième, ils nous ont pris plus au coeur. Sur le troisième, ils ont fait un mix. Cela montre qu'ils ont des joueurs capables de s'adapter d'un week-end à l'autre. C'est assez exceptionnel. Et avec un volume de jeu énorme en plus. Ce soir (samedi) encore, malgré des conditions humides, ils ont réussi à enchaîner les temps de jeu, à produire beaucoup. Malgré cela, je pense qu'il y avait la place. Et s'il y en avait une, c'était aujourd'hui (ce samedi à Hamilton). Si vous deviez retenir une chose de ce séjour en Nouvelle-Zélande ?L'expérience, sans hésiter. On est arrivés ici avec une équipe très jeune. Et malgré cela, on a su s'adapter très vite, dans des conditions extrêmes pour un joueur de rugby : en Nouvelle-Zélande, contre les All Blacks, dans tout ce que représente cette équipe mythique. Et puis il y avait aussi la fatigue d'une longue saison derrière nous. C'est une expérience incroyable pour tout le monde. On va tous ressortir grandis de ces trois matches. Même de ces quatre, si on inclut celui contre l'Angleterre (Angleterre XV - France A : 24-26, le 21 juin). Quand on est un "geek" du rugby comme vous, qu'est-ce qu'il y a de plus à prendre ici qu'ailleurs ?Il y a la symbolique de venir ici, et il y a aussi le pragmatisme : affronter ces joueurs-là, dans leur système, leur organisation, totalement dédiée à leur équipe nationale... C'est énorme. « Certains ont fait leur première sélection ici, contre les Blacks, au pays du rugby. Ce sont des souvenirs qu'ils garderont à vie » Avec Théo Attissogbe, vous êtes les deux seuls joueurs à avoir débuté tous les tests. Quel message cela vous envoie ?Cela me permet de continuer à me former au niveau international, rester longtemps sur le terrain face à une telle équipe, emmagasiner des situations... C'est précieux. À chaud, c'est difficile de tout analyser, mais ces trois matches vont clairement être bénéfiques. Même pour la confiance. Jouer trois fois les Blacks, chez eux, c'est énorme. Par moments, on a réussi à les faire douter, à produire des choses. Et ça, ça fait grandir. J'avais eu la chance de les affronter en France sur une fin de match, mais là, c'était un tout autre scénario avec beaucoup de choses à en tirer. Sur le plan humain, cinq semaines passées ensemble, à partager une chambre, loin de chez soi, cela fait aussi partie de l'expérience même si tout le monde ne se retrouvera peut-être pas en novembre ?Ce sont des moments forts. On est loin de nos proches, pas dans le même fuseau horaire. On vit ensemble, on partage tout. Beaucoup découvraient des choses pour la première fois. Tu les accompagnes, comme on t'a accompagné avant. Cela crée des connexions. Certains ont fait leur première sélection ici, contre les Blacks, au pays du rugby. Ce sont des souvenirs qu'ils garderont à vie. Et puis d'un point de vue plus personnel, c'était la première fois que je passais autant de temps à jouer avec Antoine Hastoy. On a essayé d'anticiper un peu certaines choses (ils se retrouveront à La Rochelle à la reprise). Franchement, tout est bénéfique. On construit des liens entre nous, avec le staff aussi. Pour l'avenir, ce sera forcément positif. « J'étais aussi proche des leaders comme Romain (Taofifenua) ou Gaël (Fickou). J'ai été responsabilisé » Et vous, quel est le premier souvenir qui vous vient à l'esprit sur cette tournée ?Peut-être notre arrivée au King's College, à Auckland. Tu ressens tout de suite le côté mystique du lieu. Tu sens que la culture rugby est très présente. Dès la première semaine, dans la rue, les gens nous parlaient du match. C'est ancré ici. Ça compte. Et c'est ce qui m'a le plus surpris. Avez-vous le sentiment que cette tournée a renforcé votre position en Bleu ?Oui, évidemment. Démarrer trois matches de ce niveau, c'est top. Ça continue de me former. Ce sont des rencontres qui m'ont fait progresser, c'est sûr. Ils vont compter pour la suite de ma carrière. Et puis sur cette tournée, j'avais un rôle un peu différent. On avait une équipe jeune, donc je faisais partie de ceux avec un peu plus d'expérience. J'étais aussi proche des leaders comme Romain [Taofifenua] ou Gaël [Fickou]. J'ai été responsabilisé. C'est top pour mon apprentissage. » À lire aussi Guillard à l'honneur, Barré en difficulté Les All Blacks sont sur le bon chemin Des enseignements positifs et de la fierté «Cette tournée n'a pas servi à rien»

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À l'issue de la tournée d'été en Nouvelle-Zélande, découvrez les prochains rendez-vous du XV de France. Avec du lourd au programme. Le XV de France va devoir rapidement tourner la page néo-zélandaise. Vaincus trois fois par les All Blacks, les Bleus vont pouvoir prendre quelques jours de repos avant de reprendre la saison avec leurs clubs respectifs le 6 septembre prochain. Les matches internationaux, eux, reviendront en novembre prochain. La tournée d'automne démarrera le samedi 8 novembre (21h10), au Stade de France face aux champions du monde sud-africains. Des retrouvailles, deux ans après la défaite française en quart de finale de la Coupe du monde. Le samedi suivant (21h10), le 15 novembre au stade Matmut Atlantique de Bordeaux, les tricolores défieront les fantasques Fidjiens. La dernière confrontation entre les nations datant du 19 août dernier à Nantes. Publicité Nations Cup, le nouveau rendez-vous Les joueurs de Fabien Galthié concluront la tournée d'automne par une rencontre contre l'Australie, futur hôte de la Coupe du monde 2027, le samedi 22 novembre à 21h10 au stade de France. Il faudra ensuite attendre le 5 février 2026 pour voir le XV de France à l'œuvre, à l'occasion du Tournoi des six nations. Cinq matches au programme avec trois réceptions (Irlande, 5 février), Italie (22 février) et l'Angleterre (14 mars), et deux déplacements, au pays de Galles (15 février) et en Écosse (7 mars). Dernier rendez-vous, autour de l'été 2026, à l'occasion de la Nations Cup, une nouvelle compétition internationale organisée par World Rugby. Les dates ne sont pas encore connues.

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