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Le country à Montréal pour y rester

Le country à Montréal pour y rester

La Presse14 hours ago
Bailey Zimmerman, Sheryl Crow, Shaboozey et une pléiade d'artistes québécois se sont produits dans un parc Jean-Drapeau où le country était à l'honneur, vendredi à Montréal. À sa quatrième édition, le festival LASSO a rempli le site, et tout indique qu'il poursuivra sur sa lancée dans les années à venir.
Bailey Zimmerman, du haut de ses 25 ans, a été accueilli en vedette dès les premières minutes de sa présence sur scène. Rapidement, la camisole blanche sur laquelle on pouvait lire « Montréal » a été balancée au public, entre deux langues tirées et deux amples mouvements de danse. Il a plus tard continué à jouer les héros du peuple en portant un chandail personnalisé du Canadien de Montréal.
Zimmerman est un savant mélange d'énergie, de cœur et de confiance en soi. Il aime se faire aimer, puis le fait avec une dose d'arrogance bien placée – le genre qui fonctionne seulement lorsqu'on tourne, comme lui, partout en Amérique du Nord.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Bailey Zimmerman
Si vous ne pouvez pas le deviner au sourire sur mon visage, je ne voudrais être nulle part ailleurs au monde en ce moment.
Bailey Zimmerman
À plusieurs reprises, l'Américain a parlé quelques minutes au public. Il a notamment livré un témoignage sur la santé mentale, révélant avoir perdu un ami récemment et invitant le public à en parler, avant d'interpréter une chanson écrite pour celui-ci.
Vous ne connaissiez pas Zimmerman ? On vous confirme qu'il se comporte en tête d'affiche et que les festivaliers se sont déplacés pour lui.
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Sheryl Crow, à 63 ans, incarnait l'expérience. « Je viens à Montréal depuis 1993, alors que certains d'entre vous n'étaient pas nés », s'est-elle amusée à dire.
Autrice et interprète douée pour plusieurs instruments, à commencer par la guitare, la native du Missouri a réjoui une colline principale noire de monde avec une franchise impeccable.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Sheryl Crow a été l'avant-dernière à monter sur la double scène du parc Jean-Drapeau.
L'Américaine, qui surfe entre la pop, le soft rock et le country, a été vivement acclamée à quelques reprises, particulièrement après All I Wanna Do. Elle nous a aussi offert If It Makes You Happy et Real Gone, entre autres.
Avant elle, Shaboozey, qui s'est dit « reconnaissant de jouer au plus grand festival de country au Canada », était de passage pour la deuxième fois à Montréal depuis le début du mois d'août.
Deux semaines après avoir fait le coup à Osheaga, voilà que le chanteur de Virginie a remis ça : à deux reprises plutôt qu'une, il a livré A Bar Song (Tipsy), son succès incontesté.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Shaboozey brandit sa casquette « Montrey'all », vendue un peu partout sur le site vendredi.
C'est peut-être le plus grand show que j'ai joué de ma vie !
Shaboozey
Sous l'impulsion des « olé olé olé » et des applaudissements sentis à la fin de son set, celui qui mélange country, pop et rap n'a pu s'empêcher de verser quelques larmes de joie, contemplant sous la forme de dizaines de milliers de spectateurs son ascension vers le sommet des classements musicaux.
La chaleureuse simplicité du country
Il existe des tonnes de festivals à Montréal. Mais LASSO est le seul qui se distingue à ce point par sa saine simplicité. Ce que représente le country, cette musique que le sud des États-Unis nous a donnée au XXe siècle, c'est une célébration des choses simples que la vie nous offre. Et ça se sent.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Chapeaux de cowboy. On aurait pu croire qu'ils étaient obligatoires, tant il y en avait.
C'est pour cela que, sans qu'on puisse prétendre que les chansons ou les artistes sont interchangeables, on peut être assuré d'y retrouver les thématiques de la famille, de l'amour, de la ville natale (ou devrions-nous dire le village), de la chasse, de la pêche, de la bière et souvent, chez nos voisins américains, du patriotisme et de la foi.
Difficile, quand on se balade sur le site du parc Jean-Drapeau, d'y trouver la moindre goutte de négativité. Quand bien même on le voudrait, on chercherait longtemps.
La communauté country a cette particularité de dégager une atmosphère d'authenticité, de sincérité, même de chaleur.
À voir ce que Montréal devient durant LASSO, on peut l'affirmer sans se tromper : le country est un genre musical où on ne se prend pas la tête, conçu pour faire naître chez l'auditeur un sourire satisfait.
Danse en ligne et chanteurs d'ici
Au chapiteau de danse en ligne, qui accueille quelques centaines de personnes en marge de la scène secondaire du Ranch, on observe un rassemblement aussi dansant que spontané. On a beau ne pas connaître ses partenaires, chanson après chanson, les jupes tournent, le cuir des bottes cogne les planches et les mains se tapent dans un mouvement étonnamment synchronisé.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Un chapiteau spécialement consacré à la danse en ligne attirait des centaines de curieux.
Mutuellement, les participants se comprennent. Il faut dire que l'option, depuis qu'elle est offerte, est populaire. De quelques gestes de la main, on leur indique où se diriger. Il y a quelque chose de beau à regarder tous ces gens qui échangent sans même se parler.
La scène Sirius XM, une plus petite scène à saveur locale où se sont produits trois artistes du Québec, attirait aussi quelques centaines de spectateurs en après-midi.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Rick Duff, vendredi à la scène Sirius XM.
Rick Duff, chanteur originaire de Lanaudière, s'est fait un plaisir évident en interagissant avec son public, en lançant des t-shirts à bout de bras et en interprétant son grand succès, Ford Ranger. Ayant débuté sa carrière en 2024, il pourrait être l'une des recrues montantes country à suivre dans la province.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Une foule plus intime à la scène du Ranch, devant le spectacle de la Québécoise Savannah Jade, vendredi après-midi
Chloé Leclerc et Cindy Bédard, deux autres chanteuses d'ici, sont aussi montées à la scène Sirius XM. Savannah Jade et Vince Lemire ont aussi fait partie de la programmation de vendredi, où visiblement, l'intention était de donner une place au Québec.
Ainsi, à la question « Comment ça va, Montréal ? », lancée par plusieurs artistes au cours de la journée vendredi, on peut résumer et répondre : bien. Les gens à LASSO vont bien, ils ne font pas semblant, et ils reviendront.
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Le nouvel âge d'or de la chanson francophone
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time6 hours ago

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Le nouvel âge d'or de la chanson francophone

« Sacramant que c'est un âge d'or en ce moment ! » Ces mots sont venus du fond du cœur d'Ariane Moffatt vendredi soir lors de l'ouverture de la quatrième édition de la SuperFrancoFête. Elle a dit cela avant de faire lever la foule avec L'amour, le danger. C'est vrai qu'en regardant les 16 artistes rassemblés sur l'immense scène (brillamment mise en lumière et en images) de l'Agora du Port de Québec, on se disait qu'Ariane avait parfaitement raison. Pendant deux heures, il n'y a eu aucun signe inquiétant, aucune enquête alarmante. Juste de la beauté, de l'émotion, des décibels et de l'espoir. Il y avait aussi une jeunesse solide, décidée, inspirée. Le segment rassemblant Naomi (Hot Ex), Pierre Kwenders (La bohème), Ariane Roy (Tous mes hommages) et Lou-Adriane Cassidy (Dis-moi, dis-moi) fut particulièrement convaincant à cet égard. On peut compter sur eux pour porter le flambeau. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Lou-Adriane Cassidy Pendant la chanson de Lou-Adriane, deux jeunes filles sont montées sur les épaules de leurs amis pour brandir une grande banderole sur laquelle était écrite : « Vive le Québec libre ! » Il n'y a pas de doute, il se passe quelque chose en ce moment… Le concept de cette soirée, appelée L'été de mes chansons (qui reprenait celui de l'an dernier lors de l'évènement Plaines de chansons), reposait sur la rencontre entre de jeunes artistes et d'autres plus chevronnés. Tout ce beau monde était là pour chanter ! Chanter ses chansons, celles des autres, ceux qui étaient présents ou absents. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Mara Tremblay, Pierre Kwenders, Hubert Lenoir, Rau_ze, Damien Robitaille et Matiu sur la scène de la SuperFrancoFête Des exemples de ça ? Mon Doux Saigneur (Émerik Saint-Cyr Labbé), appuyé par Ariane Moffatt et Rose Perron, a fait Chante encore de Daniel Bélanger. Michel Rivard et Matiu ont offert un savoureux Jack Monoloy. Quant à Mara Tremblay, Les Louanges et (encore) Mon Doux Saigneur, ils semblaient littéralement portés par Le dôme de Jean Leloup. Les filles se sont amusées en reprenant quelques bombes (C'est zéro, Vivre dans la nuit, T'oublier, Chats sauvages). Le pot-pourri d'été (J'ai un amour qui ne veut pas mourir, Vivre en amour, Les chemins d'été, etc.), malgré quelques faiblesses, fut charmant. Bref, ce qui aurait pu être un casse-gueule a été l'une des forces de ce spectacle qui a osé mélanger toutes les facettes de la chanson québécoise tout en demeurant cohérent. Dès la première chanson (Paruline, paruline de Damien Robitaille), on a pu savourer l'excellente qualité sonore. On était là pour entendre des voix et une dizaine de musiciens, dont un quatuor à cordes qui a bien servi Pierre Lapointe dans Hymne pour ceux qui ne s'excusent pas. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE Ariane Roy était accompagnée de danseurs. 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