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Six mois d'influence présidentielle sur Truth Social

Six mois d'influence présidentielle sur Truth Social

La Presse4 days ago
Donald Trump a lancé sa plateforme Truth Social en février 2022 alors que ses accès sur Twitter et Facebook étaient bloqués.
(Paris) Durant ses six premiers mois au pouvoir, Donald Trump a fait de son réseau Truth Social un canal incontournable pour suivre ses humeurs à travers ses messages au style singulier.
Luca MATTEUCCI
Agence France-Presse
Hyperactif sur cette plateforme dès la campagne, le président y devance fréquemment avec ses messages emphatiques les annonces officielles de la Maison-Blanche et ses publications sur d'autres réseaux, notamment X, où il était omniprésent lors de son premier mandat.
L'AFP a analysé plus de 2800 contenus publiés par @realDonaldTrump entre le 20 janvier et le 20 juillet 2025, dont 155 messages entièrement en majuscules et plus de la moitié comportant au moins un point d'exclamation.
Certains messages se démarquent : le 23 mars, pour promouvoir sa cryptomonnaie « $TRUMP », le président américain écrit « J'ADORE $TRUMP – TROP COOL ! ! ! La meilleure de toutes ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! », avec 19 points d'exclamation. Le 24 avril, alors que des frappes russes visent Kyiv, il s'adresse directement au chef du Kremlin avec un lapidaire « Vladimir, ARRÊTE ! ».
Ou le 6 juillet, lorsqu'il publie une logorrhée contre son ancien allié et patron de X, Elon Musk, se disant « peiné » de le voir « 'dérailler' complètement » et « devenir tout simplement une CATASTROPHE ».
Donald Trump partage aussi de nombreux articles de médias conservateurs. Les plus cités sont Fox News (101 liens), New York Post (51), Breitbart (51) : tous les trois présentent des lacunes en matière de respect des standards de collecte et de présentation responsable de l'information, selon l'organisme de surveillance de la désinformation NewsGuard.
16 publications par jour
Le président, alors banni de Twitter et Facebook pour incitation à la violence lors de l'attaque du Capitole, a lancé sa plateforme en février 2022. Ses accès ont depuis été rétablis, mais sa préférence pour Truth est restée.
CAPTURE D'ÉCRAN DU COMPTE TRUTH SOCIAL DE DONALD TRUMP
Truth veut « mettre fin à l'assaut des géants de la technologie contre la liberté d'expression », selon sa maison mère Trump Media & Technology Group (TMTG), qui parle d'un « écosystème Truth » comme « guichet unique pour une information fiable, non woke, et du divertissement ».
Le compte de Trump, suivi par 10,5 millions d'utilisateurs, y est alimenté depuis janvier avec près de 16 nouveaux contenus en moyenne par jour – un rythme quasi équivalent à celui observé sur Twitter pendant son premier mandat.
Il relate ses échanges avec Vladimir Poutine, Benyamin Nétanyahou ou Volodymyr Zelensky ; commente l'actualité sportive ; annonce des droits de douane ou des frappes américaines au Moyen-Orient ; ou attaque ses opposants politiques… dont la plupart sont absents du réseau.
Grâce au « contrôle total sur Truth Social » Donald Trump « n'a pas à se soucier de la modération », souligne auprès de l'AFP Darren Linvill, professeur spécialiste des réseaux sociaux à l'Université américaine Clemson.
« Il n'a même pas besoin de répéter son message sur d'autres plateformes. Dès qu'il publie quelque chose sur Truth, d'autres le reprennent et l'amplifient », ajoute-t-il.
Même si Truth Social n'atteint pas l'audience de X et qu'il est difficile de connaître la propagation des « truths » de Donald Trump, souvent relayés sous forme de captures d'écran ou de vidéos sur d'autres réseaux, ces derniers circulent « au moins autant » que lorsqu'il communiquait principalement par Twitter, estime l'expert.
« Faire bouger les marchés »
Détourner l'attention et dominer l'actualité pour parer une couverture médiatique jugée défavorable : Donald Trump en a fait « un art » grâce aux réseaux sociaux, juge l'historien et professeur en communication Alvin Felzenberg, qui avait pointé cette tactique dès 2018.
Avec ses messages, les journalistes doivent « courir après beaucoup de choses », détaille à l'AFP M. Felzenberg.
Au-delà du cycle médiatique, Truth Social semble aussi être un levier pour influencer les marchés financiers. Le 10 mars 2025, alors que les Bourses plongent, le président inonde son profil d'articles relayant des analyses économiques optimistes.
Le 9 avril, après plusieurs jours de débâcle boursière mondiale déclenchée par la perspective d'une guerre commerciale, il écrit : « C'EST LE MOMENT D'ACHETER ! ! ! ». Quelques heures plus tard, il annonce suspendre pour 90 jours de droits de douane contre plusieurs pays, sauf la Chine. Le rebond à Wall Street est immédiat et spectaculaire.
« Truth Social n'a peut-être pas la puissance de feu de Twitter, mais il reste assez influent pour faire bouger les marchés », explique à l'AFP Stephen Innes, de SPI Asset Management.
Si « le marché semble un peu désensibilisé aux rafales de Trump », M. Innes prévient : « on prêtera sans doute davantage attention à Truth Social » à l'approche de la date butoir de plusieurs négociations d'accords commerciaux.
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Et si la montée de l'extrême droite était une pandémie politique ? C'est la première idée qui m'est venue en tête en apprenant au début de la semaine qu'un mouvement d'extrême droite vient de faire une grande percée au Japon, un pays qui semblait largement immunisé contre le phénomène jusqu'à maintenant. Sanseito, une formation qui a émergé pendant la pandémie de COVID-19 et s'est fait connaître pour ses vidéos anti-vaccins et conspirationnistes sur YouTube, a changé la donne lors de l'élection de la Chambre haute japonaise du 20 juillet. L'organisation, qui n'avait qu'un seul élu à ce jour, soit son chef, en a soudainement 15. La coalition au pouvoir, formée par le Parti libéral-démocrate (PLD) conservateur et son plus petit partenaire centriste, Komeito, se retrouve soudainement minoritaire au Sénat, tout comme à la Chambre basse. Une rareté dans ce système politique dominé depuis sept décennies par le PLD. Du coup, le Japon se joint à un cercle sans cesse grandissant de pays du G7 où l'extrême droite et la droite populiste se taillent une place de choix. Cette mouvance tentaculaire est au pouvoir aux États-Unis et en Italie. Elle a fait un immense bond en avant lors des dernières élections législatives en France et en Allemagne, où le Rassemblement national et l'Alternative für Deutschland sont respectivement arrivés premier et deuxième au suffrage universel. En Grande-Bretagne, où un gouvernement travailliste est aux commandes depuis un an, le parti populiste pro-Brexit de Nigel Farage, Reform UK, arrive loin devant tous les autres partis avec 28 % des intentions de vote, selon les plus récents sondages. Dans le club sélect des démocraties industrialisées qu'est le G7, le Canada semble être dorénavant le dernier épargné. Dans une étude statistique de Nanos datant du 11 juillet, le Parti populaire du Canada de Maxime Bernier n'attire que 2 % de l'électorat canadien. Cependant, l'exemple japonais devrait nous rappeler que certaines idées politiques peuvent se propager très vite. « On ne s'attendait pas à [une telle percée de l'extrême droite] au début de la campagne électorale. Ça s'est joué en deux ou trois semaines », note Yves Tiberghien, directeur du Centre du Japon à l'Université de Colombie-Britannique, où il est aussi professeur de science politique. Avant l'élection, Sanseito était une formation marginale. Son chef, Sohei Kamiya, a d'abord cherché à se faire élire au sein du PLD – en vain – avant de devenir une figure de la droite conspirationniste pendant la pandémie. Souvent comparé à Donald Trump, il lui a emprunté plusieurs thèmes. Il utilise le slogan « les Japonais d'abord », estime qu'un « État profond » est aux commandes du monde et pourfend les « mondialistes ». « Il rajoute sans cesse des sujets dans sa palette politique. 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La tempête Epstein enfle
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La Presse

timea day ago

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La tempête Epstein enfle

(New York) La tempête provoquée par les dossiers Jeffrey Epstein a continué d'enfler mercredi, alors que les médias, le Congrès et la magistrature fédérale ont conjugué leurs forces pour augmenter la pression sur Donald Trump et son administration. Le Wall Street Journal et le New York Times ont ouvert les vannes en révélant que la procureure générale des États-Unis Pam Bondi avait informé en mai dernier le président que son nom figurait dans les dossiers Epstein, de même que celui de plusieurs autres personnalités. Selon Bondi et son bras droit, Todd Blanche, cette information a été communiquée au président Trump lors d'une « réunion de routine » à la Maison-Blanche. PHOTO JEENAH MOON, REUTERS Un écran sur l'affaire Epstein affiché à Times Square, à New York « Rien dans les dossiers ne justifiait une enquête ou des poursuites supplémentaires », ont ajouté Bondi et Blanche dans une déclaration publiée en réponse à des questions du New York Times. La tempête Epstein a pris naissance le 7 juillet dernier lorsque le département de la Justice a annoncé que les dossiers portant le nom du pédocriminel mort en 2019 ne seraient pas rendus publics. Il s'agissait d'une décision qui allait à l'encontre des promesses formulées par Donald Trump, Pam Bondi et plusieurs autres membres de l'administration républicaine. Depuis, la colère ou la déception couvent chez les adeptes du mouvement MAGA, sentiments auxquels s'ajoute désormais la suspicion chez les démocrates. Ceux-ci accusent l'administration Trump de tenter de cacher des informations compromettantes sur le président. Amitié de plus en plus embarrassante Que Donald Trump figure dans les dossiers Epstein n'est pas une surprise. La semaine dernière, le Wall Street Journal a publié un reportage sur au moins un document s'y trouvant, selon ses informations. Il s'agit d'une lettre salace portant la signature de Donald Trump et accompagnée d'un dessin au feutre noir représentant une femme nue. Selon le Wall Street Journal, cette lettre a été insérée dans un album préparé par Ghislaine Maxwell, complice d'Epstein, et offert à ce dernier à l'occasion de son 50e anniversaire de naissance en 2003. Donald Trump a nié avoir écrit cette lettre, mais son nom devrait apparaître ailleurs dans les dossiers Epstein, y compris en lien avec une plainte déposée par une victime alléguée du prédateur. Cette dernière a demandé au FBI d'enquêter sur les membres de l'entourage d'Epstein, y compris Donald Trump. Désolé, votre navigateur ne supporte pas les videos Video Player is loading. 1:13 Lecture Skip Backward Skip Forward Désactiver le son Current Time 0:00 / Duration 0:00 Loaded : 0% 0:00 Stream Type LIVE Seek to live, currently behind live LIVE Remaining Time - 0:00 Picture-in-Picture Plein écran This is a modal window. Beginning of dialog window. Escape will cancel and close the window. Text Color White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Text Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Opaque Semi-Transparent Transparent Caption Area Background Color Black White Red Green Blue Yellow Magenta Cyan Opacity Transparent Semi-Transparent Opaque Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Drop shadow Font Family Proportional Sans-Serif Monospace Sans-Serif Proportional Serif Monospace Serif Casual Script Small Caps Reset Done Close Modal Dialog End of dialog window. La Maison-Blanche n'a pas répondu directement aux nouvelles révélations du New York Times et du Wall Street Journal. Mais son directeur des communications, Steven Cheung, a répété que Donald Trump avait expulsé Jeffrey Epstein de Mar-a-Lago, son club privé, en raison d'un comportement digne d'un « sale type ». Il a en outre décrit comme de « fausses nouvelles » toute affirmation laissant croire que Donald Trump avait été mêlé aux activités qui ont valu à Epstein d'être traduit en justice en 2019 pour abus sexuels sur mineures. Il a été retrouvé mort dans la cellule où il attendait son procès. Reste que Donald Trump a fréquenté Epstein de façon régulière pendant environ 15 ans, allant même jusqu'à le qualifier de « gars formidable » en 2002 lors d'une interview accordée au magazine New York. Le Congrès tranche Le Congrès a également contribué à la tourmente qui secoue l'administration Trump. Une commission de la Chambre des représentants dominée par les républicains a adopté, par 8 voix contre 2, une résolution présentée par les démocrates et visant à forcer le département de la Justice à lui remettre les dossiers Epstein. Trois représentants républicains ont voté pour la résolution avec les cinq démocrates de la commission. Plusieurs membres républicains de la commission étaient absents, ayant décidé de commencer leurs vacances estivales une journée plus tôt que prévu. « Le département de la Justice doit maintenant transmettre [les dossiers Epstein] à la commission de surveillance », s'est félicitée sur X la représentante démocrate de Pennsylvanie Summer Lee, auteure de la résolution qui a pris par surprise les républicains. PHOTO JONATHAN ERNST, REUTERS Summer Lee, représentante démocrate de Pennsylvanie Le peuple américain mérite la transparence et la responsabilité, et ses victimes méritent que justice soit faite. Les riches et les puissants ne sont pas au-dessus de la loi. Summer Lee, représentante démocrate de Pennsylvanie La Chambre a également cité à comparaître Ghislaine Maxwell, qui a été condamnée à 20 ans de prison en 2022. Maxwell témoignera de la prison où elle purge sa peine le 11 août. Nouveau revers pour Trump Comme si cela ne suffisait pas, une juge fédérale de Floride a infligé un nouveau contretemps à l'administration Trump, rejetant une demande formulée par Pam Bondi visant à lever les scellés sur les transcriptions des enquêtes menées par deux grands jurys de Floride ayant enquêté sur Epstein en 2005 et 2007. Une demande semblable a été présentée à des juges de New York par la procureure générale, qui cherche de toutes les façons à maîtriser la tempête provoquée par le refus de rendre publics les dossiers Epstein. Le département de la Justice a emprunté une voie cette semaine pour arriver à cette fin, annonçant une rencontre entre Todd Blanche et Ghislaine Maxwell. Le numéro deux du département de la Justice, qui a servi d'avocat principal à Donald Trump dans l'affaire Stormy Daniels, a dit vouloir demander à l'ancienne flamme de Jeffrey Epstein : « Que savez-vous ? » Selon CNN, la rencontre aura lieu ce jeudi. PHOTO FOURNIE PAR LE TRIBUNAL DU DISTRICT SUD DE NEW YORK, AGENCE FRANCE-PRESSE Ghislaine Maxwell et Jeffrey Epstein En attendant, l'administration Trump multiplie les accusations contre ses adversaires politiques, donnant l'impression de vouloir détourner l'attention des dossiers Epstein. Mercredi, le département de la Justice a ainsi annoncé la mise sur pied d'une unité spéciale pour enquêter sur une théorie du complot selon laquelle Barack Obama aurait manipulé le renseignement et conspiré pour saper la légitimité de la victoire électorale de Donald Trump en 2016. Cette enquête découle d'un rapport étayant cette théorie défendue par la directrice du Renseignement national Tulsi Gabbard. Ce rapport a conduit mardi Donald Trump à accuser l'ancien président démocrate de « trahison » et de « sédition ». Un certain nombre d'influenceurs MAGA et de médias conservateurs, dont Fox News, reprennent cette théorie contredite notamment par un rapport bipartite de la commission du Renseignement du Sénat publié en 2018 et cosigné par son président Marco Rubio, aujourd'hui secrétaire d'État. Que sont les « dossiers Epstein » ? Le terme « dossiers Epstein » fait référence à des milliers de documents, de vidéos et d'éléments d'enquête recueillis par les autorités fédérales et étatiques dans le cadre de multiples affaires liées à Jeffrey Epstein et à ses associés. De nombreux documents judiciaires ont été rendus publics, notamment dans le cadre de l'affaire Epstein en Floride en 2008 et des accusations portées à New York en 2019, mais d'autres restent scellés ou expurgés. Le département de la Justice possède les transcriptions des grands jurys qui ont enquêté sur Epstein ou sa complice, Ghislaine Maxwell, mais ne peut les rendre publiques sans l'autorisation d'un juge.

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