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« Rien ne justifie la violence » : en Espagne, appel au calme après des émeutes anti-immigrés près de Murcie

« Rien ne justifie la violence » : en Espagne, appel au calme après des émeutes anti-immigrés près de Murcie

Le Parisien13-07-2025
Les autorités espagnoles ont lancé dimanche un appel au calme dans la ville de Torre Pacheco, près de Murcie (sud-est), où a eu lieu
une deuxième nuit consécutive d'émeutes anti-immigrés
après l'agression d'un retraité par trois jeunes actuellement recherchés par la police.
« Torre Pacheco doit retrouver la normalité (…) Je comprends la frustration, mais rien ne justifie la violence », a écrit dans un message sur le réseau social X le président conservateur de la région de Murcie, Fernando Lopez Miras, en assurant que l'agression subie par ce retraité ne resterait « pas impunie ».
« J'appelle les habitants au calme, à la tranquillité », a insisté à la télévision publique RTVE le maire de la ville, Pedro Angel Roca Ternel, membre lui aussi du Parti populaire (PP, conservateur), en appelant à ne pas confondre les « délinquants » avec l'ensemble de la population immigrée, venue « pour travailler ».
Ces appels surviennent alors que Torre Pacheco, ville de 36 000 habitants située sur la côte méditerranéenne, a connu dans la nuit de samedi à dimanche une deuxième nuit consécutive d'émeutes, avec des affrontements qui ont fait plusieurs blessés, selon la préfecture.
D'après le quotidien La Opinión de Murcia, plusieurs groupes de personnes ont parcouru les rues de la commune avec des bâtons à la recherche de personnes d'origine étrangère, malgré le déploiement d'un important dispositif policier. Au moins une personne a été interpellée, selon la préfecture.
Ces affrontements se sont produits après la violente agression en pleine rue, mercredi à l'aube, d'un habitant de 68 ans. Ce retraité, prénommé Domingo, a raconté à des médias espagnols, le visage tuméfié, avoir été attaqué par trois jeunes d'origine nord-africaine sans motif apparent.
Cette agression, filmée et dont la vidéo a été mise en ligne sur les réseaux sociaux, a poussé la mairie à organiser un rassemblement vendredi après-midi. Cette manifestation, qui se voulait pacifique, a dégénéré en raison de la présence de groupes d'extrême droite qui ont diffusé des slogans anti-immigrés, selon les autorités.
L'un d'eux, baptisé « Deport them now » (« Déportez-les maintenant ») a ainsi appelé sur Telegram à une « chasse » aux personnes d'origine nord-africaine. « Si les autres Maghrébins de la commune ne collaborent pas à l'identification des coupables, ils deviendront automatiquement coupables et devront payer », a-t-il écrit.
Dans un message sur le réseau social Bluesky, la ministre de la Jeunesse Sira Rego, membre du parti d'extrême gauche Sumar, a condamné « fermement les persécutions racistes contre les personnes migrantes à Torre Pacheco », mettant en cause le rôle de « l'ultradroite » dans ces émeutes.
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L'annonce de la reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron révèle les fractures de l'Europe
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L'annonce de la reconnaissance de la Palestine par Emmanuel Macron révèle les fractures de l'Europe

INTERNATIONAL - Comment parler d'une même voix sur la scène internationale lorsque l'on est en profond désaccord sur les choix les plus concrets ? Bienvenue dans l'Union européenne, où la décision d'Emmanuel Macron de reconnaître un État palestinien en septembre prochain vient de nouveau révéler les nettes fractures sur ce sujet. Mais aussi plus largement sur la façon dont mettre la pression sur le gouvernement israélien face au drame humanitaire à Gaza. Sur les 148 États membres de l'ONU reconnaissant officiellement la Palestine, l'Europe est loin d'être présente en nombre. En 2024, l'Espagne, l'Irlande et la Norvège avaient relancé la dynamique en passant le cap de la reconnaissance. Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez, principale voix critique du gouvernement israélien en Europe, a ainsi « salué » dès jeudi soir la décision de la France. « Ensemble, nous devons protéger ce que Netanyahu tente de détruire. La solution à deux États est la seule solution », a-t-il écrit sur son compte X. L'Irlande, soutien historique de la cause palestinienne, a également réagi à la décision du président français par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères, Simon Harris, qui l'a qualifiée de « seule base durable pour la paix et la sécurité tant pour les Israéliens que pour les Palestiniens ». D'autres pays en Europe reconnaissent la Palestine depuis 1988 et la déclaration d'indépendance de l'État palestinien par Yasser Arafat, notamment la Hongrie, la Bulgarie, la Pologne, la Roumanie, la République tchèque et la Slovaquie. Autant d'États de l'ex-bloc soviétique qui avaient pris cette décision sous pression de l'URSS, et qui pour certains ont depuis montré une certaine réticence à ce sujet. Le meilleur exemple est le Premier ministre hongrois Viktor Orbán. Ce dernier est l'un des plus proches alliés de Benyamin Netanyahu en Europe, et bloque fréquemment les résolutions à l'ONU dans l'Union européenne pour sanctionner Israël ou favoriser une reconnaissance plus large d'un État palestinien. Une réunion d'urgence entre Paris, Berlin et Londres Un autre pays européen fait office de contrepoids très fort à la reconnaissance de la Palestine : l'Allemagne, l'un des plus fervents soutiens d'Israël dans le monde. Le gouvernement allemand a ainsi rappelé ce vendredi 25 juillet qu'il « n'envisage pas de reconnaître un État palestinien à court terme ». Berlin « continue de considérer la reconnaissance d'un État palestinien comme l'une des dernières étapes vers la solution à deux États », a précisé dans un communiqué le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius, rappelant par la même occasion que la sécurité d'Israël « revêt une importance primordiale » pour l'Allemagne. Parmi les autres grandes puissances européennes, le Royaume-Uni entretient de son côté davantage le flou. Londres s'était joint à Paris et Ottawa en mai dernier au projet de reconnaissance de la Palestine, avant de finalement rétropédaler, notamment en raison du déclenchement de la guerre entre l'Iran et Israël. La décision d'Emmanuel Macron devrait remettre le sujet en plein cœur des débats outre-Manche, alors que le Premier ministre Keir Starmer est sous la pression de son propre camp pour joindre les actes à la parole. Le Premier ministre britannique semble pour l'instant temporiser, ayant déjà déclaré par le passé que le Royaume-Uni devrait réserver cette reconnaissance pour quand elle aurait le « plus grand impact » - sans préciser quand cela serait le cas. Hasard du calendrier, Keir Starmer, Emmanuel Macron et Friedrich Merz doivent tenir ce vendredi un « entretien d'urgence » sur Gaza, prévu avant l'annonce de la France, pour voir comment « arrêter les massacres et fournir à la population la nourriture dont elle a désespérément besoin ». Il paraît bien difficile d'imaginer que la question de l'État palestinien ne soit pas évoquée, mais plus ardu encore, de concevoir qu'un quelconque consensus puisse s'en dégager.

Après l'expulsion d'adolescents juifs d'un vol Valence-Orly, Vueling dément les accusations d'antisémitisme
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Après l'expulsion d'adolescents juifs d'un vol Valence-Orly, Vueling dément les accusations d'antisémitisme

EUROPE - L'histoire a fait beaucoup parler sur les réseaux sociaux. La compagnie aérienne espagnole Vueling a fermement nié les accusations d'antisémitisme après l'expulsion musclée d'un groupe d'une cinquantaine d'adolescents de confession juive d'un de leurs vols. La scène s'est produite ce mercredi 23 juillet, à l'aéroport de Valence, en Espagne, alors que le vol devait décoller en direction de Paris Orly. Très vite, on a appris qu'il s'agissait du retour d'une colonie de vacances d'enfants de confession juive. La mère d'un des enfants expulsés a affirmé sur la chaîne de télévision I24 News qu' « un enfant a chanté une chanson en hébreu », et que le personnel a menacé d'appeler la police à cause de cela, dénonçant un « acte antisémite ». Un récit démenti par la compagnie espagnole. « L'intervention de l'équipage à bord a été motivée exclusivement par un comportement compromettant l'intégrité du vol, ainsi que la sécurité des passagers et de l'opération dans son ensemble », explique Vueling dans un communiqué. « Un groupe de passagers adolescents a adopté une attitude fortement conflictuelle, mettant en péril le bon déroulement du vol. Ce groupe a manipulé de manière inappropriée du matériel de sécurité et interrompu activement la démonstration obligatoire des consignes, en ignorant à plusieurs reprises les instructions du personnel de cabine », poursuit la compagnie. « Malgré de nombreux avertissements, ce comportement inapproprié a persisté, entraînant l'activation immédiate des protocoles de sécurité. L'équipage, agissant avec professionnalisme et conformément aux procédures de Vueling, a demandé l'intervention de la Guardia Civil, qui, après avoir évalué la situation, a procédé au débarquement du groupe afin de garantir la sécurité du reste des passagers ». Un « mauvais comportement » Mais les images ne s'arrêtaient pas là. Une vidéo d'une femme plaquée au sol en train de se faire menotter, l'accompagnatrice adulte du groupe, a également beaucoup fait parler. « Une fois dans le terminal, le comportement agressif du groupe s'est poursuivi. Certains individus ont adopté une attitude violente envers les autorités, ce qui a conduit à l'arrestation de l'un des responsables du groupe », explique Vueling. Une version corroborée par la Guardia Civil, la gendarmerie espagnole. Dans un communiqué diffusé ce jeudi et rapporté par BFMTV, celle-ci a confirmé être intervenue pour « mauvais comportement » et procédé à l'expulsion de 47 mineurs et de quatre accompagnants de l'avion. L'une des responsables a dû être « expulsée de force », car « elle a résisté et n'a pas obéi aux injonctions des agents ». La Guardia Civil ajoute néanmoins que celle-ci « n'a pas été arrêtée ». L'histoire est remontée jusqu'au gouvernement israélien, avec le ministre des Affaires de la Diaspora, Amichai Chikli, affirmant sur son compte X que « l'équipage de la compagnie aérienne Vueling a déclaré qu'Israël était un État terroriste, et a forcé les enfants à descendre de l'avion ». Selon toutes les personnes jointes par BFMTV, aucune insulte antisémite ni propos sur le conflit israélo-palestinien n'a néanmoins été prononcé envers les adolescents. Contactée par l'AFP, la mère d'un adolescent a affirmé sous le couvert de l'anonymat que la monitrice, âgée de 21 ans, avait été « plaquée au sol et emmenée manu militari » par la Garde civile après avoir voulu empêcher la saisie des téléphones des jeunes. Dans l'avion, « ils n'étaient pas 50 à chanter », a-t-elle ajouté, contestant « l'image d'Épinal du retour de colo avec 50 gosses déchaînés ». « Je n'aime pas dire que c'est de l'antisémitisme de prime abord », mais « là, en l'occurrence, je ne vois pas trop ce qui a pu justifier tout ça », a-t-elle encore dit. « Ils ont été débarqués comme des chiens », a-t-elle lancé, précisant que les plus jeunes étaient « des gosses de 12-13 ans ». « Nous nions fermement toute affirmation liant la décision de notre équipage à l'expression religieuse des passagers concernés, que nous respectons pleinement. Cette décision a été prise uniquement et exclusivement pour garantir la sécurité de l'ensemble des passagers. Chez Vueling, nous rejetons catégoriquement toute forme de discrimination, sans aucune exception », conclut Vueling dans son communiqué.

Vueling accusée d'antisémitisme après avoir débarqué une cinquantaine d'adolescents juifs, une plainte déposée pour discrimination
Vueling accusée d'antisémitisme après avoir débarqué une cinquantaine d'adolescents juifs, une plainte déposée pour discrimination

Le Figaro

timea day ago

  • Le Figaro

Vueling accusée d'antisémitisme après avoir débarqué une cinquantaine d'adolescents juifs, une plainte déposée pour discrimination

Une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, montre une passagère plaquée au sol et menottée par les forces de l'ordre espagnoles. Quarante-sept mineurs et quatre moniteurs français de confession juive ont été expulsés du vol (VY8166) ce mercredi à 14h30 alors qu'il s'apprêtait à décoller de Valence, pour atterrir à Paris. Une vidéo, devenue virale sur les réseaux sociaux, montre une jeune passagère du vol plaquée au sol par la Guardia Civil - équivalent de la gendarmerie. Elle est menottée par un policier qui la maintient à terre. Une intervention dénoncée sur X par Amichai Chikli, ministre israélien de la diaspora : «L'équipage de la compagnie aérienne a déclaré qu'Israël était un État terroriste et a forcé les enfants à descendre de l'avion». De son côté, Vueling dément avoir agi en raison de la confession des passagers. «Mon fils était dans l'avion. Un enfant a chanté une chanson en hébreu, et le personnel a menacé d'appeler la police», raconte Karine Lamy, la mère d'un des enfants, auprès d'I24News . «On a vraiment l'impression de revenir dans les années 40. Ce sont des enfants juifs qui sont en communauté juive. Ils ont chanté une chanson, ils n'ont rien fait de criminel», a-t-elle ajouté. La colonie de vacances a annoncé ce jeudi déposer plainte pour discrimination. Publicité «Une attitude fortement conflictuelle» «Un groupe de passager adolescent a adopté une attitude fortement conflictuelle, mettant en péril le bon déroulement du vol. [...]. Ce groupe a manipulé de manière inappropriée du matériel de sécurité et interrompu activement la démonstration obligatoire des consignes, en ignorant à plusieurs reprises les instructions du personnel de cabine», s'est défendu Vueling dans un communiqué publié ce jeudi matin. La compagnie aérienne a «nié fermement toute affirmation liant la décision de notre équipage à l'expression religieuse des passagers concernés, que nous respectons pleinement». La «décision [d'expulser les passagers] a été prise uniquement et exclusivement pour garantir la sécurité de l'ensemble des passagers», ajoute l'entreprise. En conséquence, le personnel navigant a «activé les protocoles de sécurité» et contacté la Guardia Civil. «Après avoir évalué la situation a procédé au débarquement du groupe afin de garantir la sécurité du reste des passagers». Las, une fois débarqué, «le comportement agressif du groupe» se serait alors poursuivi dans le terminal. «Certains individus ont adopté une attitude violente envers les autorités, ce qui a conduit à l'arrestation de l'un des responsables du groupe». En effet, la personne interpellée dans la vidéo serait l'une des monitrices âgée de 21 ans. Celle-ci, selon I24News, aurait protesté contre la saisie des téléphones des enfants, qui seraient âgés de dix à quinze ans. Une version confirmée par la police espagnole dans un communiqué. «Hier à 14h30, des policiers espagnols ont procédé à l'expulsion de 47 mineurs et 4 moniteurs de nationalité française pour mauvais comportement. Les passagers mineurs ont manipulé du matériel d'urgence à plusieurs reprises et ont interrompu l'énoncé des consignes de sécurité par le personnel de Vueling, ignorant leurs demandes», expliquent les forces de l'ordre espagnoles. «Le pilote, estimant que le groupe mettait en péril la sécurité du vol, a demandé qu'ils soient débarqués. Une des monitrices a résisté et n'a pas obéi aux injonctions des agents de la Guardia civil, elle a dû être expulsée par la force, mais elle n'a jamais été arrêtée», conclut ce communiqué. Le vol a finalement décollé avec plus de deux heures de retard.

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